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Grande Bretagne - 9 mars 2008
Par Stuart Littlewood
Stuart Littlewood est un consultant en affaires devenu écrivain et photographe et il vit en Angleterre. Il est l'auteur du livre Radio Free Palestine, qui raconte la situation des Palestiniens sous l'occupation. Pour plus de détails, voir : www.radiofreepalestine.co.uk
Le rapport déclarait : «Les caractéristiques communes à tous les corps des victimes sont l’absence de plaies importantes... Toutes les victimes ont un grave œdème interne et une hémorragie avec des pertes de sang par tous les orifices du corps. Tous les corps étaient couverts d’une poudre sombre et ils donnaient l’impression d’être noirs, mais ils n’ont pas été brûlés. Les vêtements et les cheveux n'ont été ni endommagés ni brûlés."
Les photos ci-dessus ont été prises ces derniers jours à Gaza par Mohammed Omer, un journaliste basé à Rafah.
Non content de leur opération-bain de sang et aux nombreuses mutilations le week-end dernier, les Israéliens ne pouvaient pas résister à l’envie de revenir dans la bande de Gaza la nuit dernière pour faire pire.
Le gouvernement britannique ne semble pas critiquer le meurtre et le chaos imposé à la Bande de Gaza. Notre secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, David Miliband, a déclaré : «Je condamne les attaques à la roquette contre Israël. Ce sont des actes terroristes. Ils doivent être pris pour ce qu'ils sont : une tentative de briser le processus politique en cassant la volonté de ceux qui sont attachés à la paix."
Aucune condamnation des actes terroristes d'Israël, alors. Pas de reconnaissance que tout processus politique impliquant des hommes non représentatifs comme Abbas et Fayyad est voué à l'échec.
Pas de reconnaissance que la perspective de paix a déjà été sabordée par l'accélération des saisies de terres et le programme de colonisation illégale d'Israël.
Et le cher garçon semble encore tout à fait inconscient de l'inévitable ... Que quelqu'un, tôt ou tard, devra parler avec le Hamas. Les bonnes manières l’exigent, même si le bon sens fait défaut.
De toute façon, qui est Miliband, m’a demandé quelqu'un ? Et a-t-il écrit lui-même son discours ou les paroles lui sont fournies par certains écrivaillons sionistes de la Maison-Blanche ?
Eh bien, je n'en ai aucune idée. Miliband est sorti un jour du placard des « jeunes et brillants Travaillistes" et tout à coup il est devenu Secrétaire aux Affaires Etrangères sans aucune qualification pour le poste, une folie aggravée par le fait qu’il est un proche de l'ancien président des Travaillistes Amis d'Israël et de la Ministre pour le Moyen-Orient, le Dr Kim Howells.
Miliband a déclaré "catégoriquement" au Daily Mail qu'il ne croyait pas en Dieu. Peut-être cela explique-t-il pourquoi il a voté pour la guerre en Irak.
Alors, peut-on considérer également qu'il ne condamne pas les armes thermobariques quand ses copains américains et israéliens les utilisent contre des civils ? La question se pose parce que je viens de recevoir du Ministère de la Santé de la Bande de Gaza un rapport sur les effets des armes prohibées qu’Israël est soupçonné utiliser.
En juillet 2006, des médecins au Liban et à Gaza ont déclaré : «Nous n'avions jamais vu avant des plaies et des cadavres comme ceux qui nous arrivent ... quelles sont ces nouvelles armes qui causent ces horribles blessures et ces morts ?"
La grande majorité des victimes dans les deux endroits étaient des femmes, des enfants et des vieillards pris dans des attaques israéliennes dans la rue, au marché et dans leurs maisons.
Les bombes et les grenades thermobariques ne laissent aucune blessure visible.
Ce qu'ils ont vu a conduit les médecins à penser qu'une nouvelle génération d'armes était utilisée dans les deux territoires. Par exemple, à Sidon, 8 victimes (3 enfants, 4 hommes et une femme) ont été décrits ainsi : "On peut penser qu'ils ont été brûlés, mais ils ne l’ont pas été, seule leur couleur est sombre, ils sont gonflés, et ils ont un terrible odeur. Les cheveux ne sont pas brûlés et ils n’ont aucune blessure sur le corps».
En raison de la forte odeur des cadavres, le médecin-chef a dit qu'il ne pouvait pas respirer correctement pendant au moins 12 heures après s’en être occupé.
Le rapport déclarait : «Les caractéristiques communes à tous les corps des victimes sont l’absence de plaies importantes... Toutes les victimes ont un grave œdème interne et une hémorragie avec des pertes de sang par tous les orifices du corps. Tous les corps étaient couverts d’une poudre sombre et ils donnaient l’impression d’être noirs, mais ils n’ont pas été brûlés. Les vêtements et les cheveux n'ont été ni endommagés ni brûlés."
Des échantillons de peau de six cadavres ont été analysés pour l'histologie dans deux laboratoires indépendants. Les résultats n'ont révélé aucune altération des éléments de la peau et du derme et aucun signe de brûlures. Tous les échantillons ont montré des particules de couleur sombre qui couvrent la peau, une coloration histologique pour le fer.
Une étude au microscope électronique a montré la présence de phosphore, de fer et de magnésium au-dessous du niveau normal de détection. Une analyse d’éléments déposés sur la peau d'une victime a révélé qu'ils contenaient principalement du carbone et de l'oxygène, et des quantités moindres en fer, silicium et calcium. Certains de ces éléments sont utilisés dans la formule des particules comme additifs pour carburants afin d’augmenter l'explosion des bombes ou grenades thermobariques.
Les explosifs thermobariques, ou Fuel-Air-Explosive (FAE), fonctionnent en deux étapes. L’obus, ou le réservoir, s’ouvre en propageant le mélange explosif comme un excellent aérosol, puis il s’enflamme, créant une onde de choc de surpression se déplaçant à 3 km par seconde, et brûlant tout l’oxygène disponible.
Le site internet de Global Security décrit l'effet d'une bombe thermobarique : "Ceux à proximité du point d'impact sont détruits. Ceux qui sont à la périphérie risquent de souffrir de nombreuses blessures internes et donc invisibles, y compris l’éclatement des tympans et l’écrasement des organes internes de l’oreille, de graves commotions, un éclatement des poumons et des organes internes, et éventuellement une cécité. La destruction, la mort et les blessures sont causées par l'onde de choc."
Une amélioration de la performance est obtenue en ajoutant un surplus de métaux au mélange explosif, l'aluminium et le magnésium étant des métaux de choix.
Un rapport sur le site de Defense Technology estime qu'au lieu de blessures par shrapnel/morceaux d'obus, un dispositif thermobarique produit un effet de souffle.
«Chaque type de tissu, en interagissant avec l'onde de choc, est comprimé, étiré, tordu ou désintégré par une surcharge en fonction de ses propriétés physiques. Les organes internes qui contiennent de l'air (les sinus, les oreilles, les poumons et les intestins), sont particulièrement vulnérables à l'explosion."
Les États-Unis utilisent des mignonnes grenades thermobariques de 40mm mises au point pour la guerre contre le «terrorisme» en Afghanistan.
Est-ce un trop gros effort d'imagination que de supposer qu'ils en fournissent pour une utilisation dans des lieux comme Gaza ?
Ces petites beautés produisent "une explosion de surpression thermobarique plutôt qu’une fragmentation. À la suite de la réaction thermobarique, tout ennemi personnel se trouvant à portée du rayon subira des effets mortels par opposition aux munitions à fragmentation conventionelles."
Les grenades ressemblent à des lance-roquettes et sont tirées par une arme d’épaule agressive à cylindre rotatif multi-chambre. "Vous pouvez tirer six coups sur cible en moins de trois secondes," dit un caporal du Corps des Marines. "J'ai pensé que cette chose était malsaine." Juste le boulot, alors, pour éliminer les lanceurs de roquettes Qassam et leurs familles et amis et toute personne qui se trouve autour ....
Dans les cas des victimes examinées, l'arme utilisée n'a laissé aucune trace visible à l'œil nu ou détectable par des instruments couramment utilisés dans les hôpitaux et les urgences. Il est d'autant plus difficile d'offrir des soins pour les blessés.
«Ces armes ne laissent pas de fragments sur ou dans les corps des victimes et ce fait les place déjà en dehors des conventions de guerre établies, peu importe si elles sont utilisées contre des militaires ou des civils», disent les médecins.
Selon les Conventions de Genève (Protocole relatif aux fragments non détectables), "il est interdit d'utiliser toute arme dont l’effet premier est de blesser par des éléments qui échappent à la détection par rayons X dans le corps humain ".
Bien sûr, rien de tout cela n'est nouveau pour l'industrie de l'armement. Mais c'est le moment pour le public - qui paie pour le développement de telles armes et pourrait un jour en être victime – d’en savoir plus sur le sujet.
Heureusement, ici, en Grande-Bretagne, nous semblons être un peu plus gênés que nos alliés concernant les armes thermobariques interdites. On dit que notre gouvernement éclairé a opté pour une technologie d’explosifs améliorés, qui est destiné à se conformer pleinement au droit international humanitaire.
Comme c’est attentionné. Espérons que les femmes, les enfants et les vieux copains qui les recevront apprécieront la différence.
Je suppose que la Grande-Bretagne optera le plus vite possible pour une conduite morale.
Source : http://bbsnews.net/
Traduction : MG pour ISM
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