Jérusalem - 9 mars 2008

Ala Eddin Abu Dhaim était enthousiaste à l’idée de se marier

Par Rory McCarthy

Depuis hier matin, de nombreux parents et voisins ont commencé à arriver dans la maison d’Abu Ala Eddin Dhaim, 25 ans, le Palestinien de Jérusalem-Est, qui aurait perpétré l'attaque et tué huit jeunes étudiants juifs dans une école religieuse.
Sa famille l’a vu pour la dernière fois jeudi vers 19h soit environ deux heures avant qu'il n’entre dans la yeshiva Mercaz Harav de l'autre côté de la ville et tire avec une Kalachnikov et un pistolet sur de nombreux étudiants en prière.

Dans la maison de Jebel Mukaber, sur un balcon avec vue sur les collines de Cisjordanie , la famille a installé des auvents et des rangées de chaises en plastique, où les gens sont restés assis en silence jusqu'à ce qu'ils soient tous réunis pour la prière de midi.

Des membres de sa famille disent qu’Abu Dhaim travaillait comme chauffeur de minibus, qu’il était apprécié et considéré comme religieux. Il était fiancé depuis six mois à une jeune femme qui vivait un peu plus loin dans la vallée. Son père, un ingénieur, est un homme respecté.

Ils disent qu'il ne semblait pas appartenir à l'un des groupes de militants palestiniens, bien qu’hier matin, plusieurs fanions et drapeaux du Hamas flottaient autour de la maison. Des banderoles du Hamas sont arrivées à l'arrière d'une voiture plus tard dans la journée. Depuis la bande de Gaza, le mouvement Hamas a revendiqué la responsabilité bien que des sources israéliennes disent qu’on ne sait pas exactement quel groupe se trouve derrière l'attaque.

Dhaim Abu Mousa, 42 ans, un parent, dit que neuf membres de la famille ont été arrêtés par la police israélienne jeudi soir. Cinq ont été libérés dans la matinée, alors que les autres sont encore détenus.

"Nous n'avons pas vu son corps ni eu de confirmation officielle", dit-il. "Nous sommes au courant seulement par les médias et la descente de police. Il était ici dans le village entre 18h et 19h jeudi. Il était très proche avec tout le monde."

D'autres ont dit qu'ils ne pouvaient pas expliquer pourquoi il a porté l'attaque. "C'est la chose à laquelle nous n'avons pas de réponse», a indiqué un autre parent, qui a refusé d'être nommé. "Ca a été une immense surprise pour nous et y réfléchir n’est pas facile. Il était très enthousiaste au sujet de son mariage. Mais les circonstances peuvent changer, les choses ici et la pression de Gaza."

Même dans le village de Jebel Mukaber, l’école Mercaz Harav, où l'attaque a eu lieu, est connue mais pas très aimée en raison de son association étroite avec le mouvement des colons juifs en Cisjordanie .

Comme ailleurs dans Jérusalem-Est, les gens ont parlé de la discrimination de la part des Israéliens, de l’expansion des colonies juives voisines, et semblaient pessimistes quant aux chances d'un accord de paix.

"Les mots sont beaux mais en réalité, les négociations sont impossibles. Ils ne font que parler», dit un proche.
Le fait que le tireur vivait à Jérusalem-Est signifie qu'il possédait une carte d'identité israélienne, ce qui lui a permis de se rendre en Israël, et qu’il parlait peut-être quelques mots d’hébreu. Pour certains Israéliens, cela donne à l'attaque une signification particulière.

Le journal populaire Ma'ariv intitulait son histoire sur le tireur : "L’ennemi est parmi nous", et écrivait : «Jérusalem-Est a toujours été le point faible des services de sécurité."

Source : http://www.guardian.co.uk/

Traduction : MG pour ISM