Jérusalem - 22 novembre 2004

L’université Hébraique transfère des familles palestiniennes.

Par Shirabe Yamada

Shirabe Yamada est un militant des droits de l’homme qui travaille dans le camp de réfugiés de Dheishe

Le dimanche 21 novembre à 7h15 du matin, gardes armés de la sécurité et bulldozers loués par l’Hebrew University Properties Ltd. sont arrivés chez les Al-Helou à Jérusalem pour leur annoncer que leur terre devait être confisquée pour l’agrandissement des dortoirs de l’université.
Les bâtiments qui se trouvent derrière (l’université) sont déjà des dortoirs

Après que les hommes aient été emmenés en prison et à l’hôpital, le reste des familles s’est retrouvé barricadé par la police.

La famille Al-Helou fait partie des sept familles dont les maisons sont entourées par les dortoirs de l’université. Elles vivent dans le secteur, appelé Ard Al-Samar depuis 1948 où elles ont été obligées de quitter Jérusalem pour le village de Lifta lors de la création de l’état juif.

Les villageois avaient sauvé leur peau en trouvant une nouvelle habitation à Ard Al-Samar, qui fait partie des terres de Lifta.

Après le début de l’occupation israélienne de Jérusalem en 1967 leur terre a été confisquée maintes fois par l’université pour construire des dortoirs d’étudiants.


Les bâtiments des dortoirs se sont rapprochés des familles qui sont maintenant confinées dans de petites poches de terres entourées de murs.


Les Al-Helou et leurs voisins Abou Leil et Taha, ont essayé désespérément d’empêcher la confiscation en occupant la route des bulldozers.

Ils ont aussi appelé la police à l’aide. Mais quand la police est arrivée, elle a rejoint les gardes armés et a attaqué les familles.

Tout le monde y compris les personnes âgées, les femmes et les enfants, a été cruellement battu et asphyxié par les gaz lacrymogènes.

Deux personnes ont été hospitalisées : Hasan Al-Helou (86 ans), tombé inconscient sous les coups et Rami Taha (16 ans) qui a un eu un bras cassé.

Trois personnes ont été arrêtées : Salah El-Halou (48 ans), son fils Raouf (24 ans) et Ali Al-Helou (40 ans). La famille pense que les soldats ont cassé le bras paralysé d’Ali, handicapé de naissance, en le forçant à se pencher quand ils lui ont mis les menottes.


Après que les hommes aient été emmenés en prison et à l’hôpital, le reste des familles s’est retrouvé barricadé par la police.


La majorité de la terre d’Ard Al-Samar a déjà été confisquée pour faire place à douze nouveaux bâtiments de dortoirs. Comme les Al-Helou se cramponnent à leur dernier dunum, les bulldozers rasent la terre qui est la leur depuis toujours.

Tous les arbres qui leur appartenaient ont maintenant disparu.


En dernière minute, leurs avocats ont réussi à obtenir de la Haute Cour un ordre temporaire de suspension de la démolition des constructions.

Mais le destin de la terre de cette famille reste pour l’instant inconnu. C’est le dernier chapitre de dizaines d’années de lutte menée par ces familles palestiniennes contre la guerre silencieuse de transfert que mène l’Université Hébraique.

Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : CS pour ISM-France