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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

"Vous nous manquez, Mr. Pas de Partenaire"

Par

La période de deuil n’est pas encore terminée et le défunt président de l’Autorité Palestinienne, Yasser Arafat manque déjà terriblement au premier ministre Ariel Sharon et à son compagnon d’armes, le président des Etats-Unis George W. Bush.
Faut-il s’en étonner ?

L’ancien président Saddam Hussein dépérit en prison et la terreur règne en Irak, Osama Ben Laden continuer à désigner tout le monde du doigt, l’Afghanistan est en train de devenir le centre mondial de la drogue et l’Europe ne se précipite pas pour soutenir une guerre contre les ayatollahs d’Iran.

Et depuis peu l’une des dernières icônes de la guerre contre la terreur leur a échappé.

A la place de l’homme au visage délabré et à l’uniforme militaire, ils menacent d’asseoir un médecin bien rasé en costume cravate.

Où vont-ils trouver un nouveau « Il n’y a pas de Partenaire » à qui Sharon refusera de parler ? Qui va sauver Bush de son plan feuille de route, qui promet un accord négocié entre les parties dont le résultat final sera « de finir l’occupation commencée en 1967 ».



Mais Israël va persévérer, l’Amérique va persévérer.

Le Dr Mahmoud Abbas (Abu Mazen) déclare-t-il qu’il est opposé à la terreur ?

Bush réclame la démocratisation d’abord.

Mohammed Qureia (Abu Ala) réclame-t-il un état d’ici un an ?

Sharon lui envoie l’ordre de censurer la presse. On dirait que, à cause de la confusion qui a suivi la disparition subite d’Arafat, ils n’ont pas remarqué la contradiction entre ces deux exigences.

Difficile d’imaginer combinaison plus étrange que démocratisation et occupation – que ce pouvoir colonial qui réclame que le pays qu’il occupe non seulement se retienne, mais retienne sa langue par la même occasion.

Et tout ça, pour un collier de verroterie maquillé en promesse de « concessions douloureuses » et d’accélération de vols de terre, de destruction de maisons et de vols d’olives.

A Ramallah et à Gaza on n’a pas oublié les mots du conseiller de Sharon, Dov Weisglass, qui déclarait qu’après le retrait de Gaza tout resterait en l’état « jusqu’à ce que les Palestiniens deviennent des Finlandais ».

Il n’est pas sûr qu’Israël 2004 passera le test finnois.


En l’absence d’espoir politique, il ne faut pas s’étonner que le Hamas soutienne la version Bush-Sharon de la « démocratisation ». Les fondamentalistes ont le plus grand intérêt à mettre les « criminels d’Oslo », Abu Mazen et Abu Ala à l’épreuve des élections ; des gens qui se regardent eux-mêmes comme les messagers d’Allah n’ont pas peur que les élections imposent aussi un régime démocratique.

Après tout, personne ne parle de démocratie, mais plutôt de « démocratisation. CE type de processus quand il est conduit sous occupation, est probablement destiné à finir comme ce processus de paix entrepris alors même que la construction de colonies se poursuit.

Le ministre Natan Sharansky, l’un des principaux opposants au retrait de Gaza, a suggéré une brillante formule à Bush : « La profondeur du retrait est proportionnelle à la profondeur de la démocratie ».

Encore heureux qu’il n’ait pas été ici quand Sharon a détruit la ville israélienne de Yamit pour construire la paix avec Anwar el Saddate d’Egypte – le symbole de la démocratie.

Selon la formule de Sharansky nous serions toujours en guerre avec le royaume hachémite de Jordanie.
Il est intéressant que le ministre des Finances Benjamin Netanyahu, qui est un grand fan de la démocratisation ait conduit les négociations avec feu le président Hafez Assad de Syrie sur les hauteurs du Golan sans exiger que la démocratie soit imposée en Syrie.

Il n’y a eu qu’une seule et unique législature arabe qui ait renversé un gouvernement dans le processus démocratique par excellence, par un vote de défiance.

Ce fut le parlement palestinien, qui l’année dernière a exigé d’Arafat des réformes de gouvernement, qui comprenaient la nomination d’Abu Mazen comme premier ministre.

Qu’ont proposé Sharansky et ceux de son espèce pour encourager l’Autorité Palestinienne ?

Le retrait du centre de Ramallah, ou l’agrandissement de la construction de la colonie de Psagot (qui est adjacente à la ville) ?



La démocratie peut être une arme à double tranchant.

Quand elle s’exerce sous occupation, elle sert ses opposants extrémistes.

Quand elle s’accompagne d’un cessez-le-feu et d’un commencement de négociation vers une solution permanente, elle sert les forces de la paix.

Pas besoin d’être le chef du Renseignement militaire pour comprendre que la seule chance du groupe pragmatique dirigé par Abu Mazen de maîtriser les cercles d’extrémistes nationalistes et religieux, réside dans la capacité à convaincre les palestiniens de la rue qu’il y a un substitut à la violence.

C’est Israël qui détient au moins la moitié de ce substitut : la fin du cycle attaques-assassinats et la reprise des négociations sur la base de la feuille de route – cette création du chevalier de la démocratie qu’est George bush – qu’approuve le bien connu démocrate qu’est Ariel Sharon

Source : http://www.haaretz.com/

Traduction : CS pour ISM-France

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