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Gaza - 20 juin 2008
Par Khaled Amayreh
L'accord de cessez-le-feu, sous médiation égyptienne, entre Israël et le Mouvement de Résistance Islamique (Hamas) est, du moins en apparence, une démarche sage, digne et opportune, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, le cessez-le-feu devrait suspendre les actions quotidiennes de meurtre et de terreur menées par les forces israéliennes d'occupation contre la population presque totalement sans protection de la Bande de Gaza.
Pendant des années, l'armée israélienne, semblable à la Gestapo, a employé une force excessive, dont des chars, des avions de guerre, une artillerie lourde et autres engins de mort, pour apporter la mort, les ravages et la terreur sur la population civile de Gaza, assassinant et mutilant des milliers d'innocents.
Ainsi, les dernières dispositions donneront aux Gazaouis méticuleusement brutalisés un certain répit, bien qu'incertain, par rapport à la terreur et à la criminalité israélienne.
De plus, l'accord, qui a pris effet jeudi matin, est aussi supposé conduire à une levée graduelle du blocus dur et impitoyable de 18 mois qu'Israël a imposé à 1,5 million des Palestiniens de la Bande de Gaza.
Ce seul résultat peut être considéré comme une réussite louable, ne serait-ce que parce que Gaza était en train d'être décimée par un siège génocidaire sans précédent depuis le blocus nazi du ghetto de Varsovie en 1943.
On espère donc que la fin progressive du blocus infâme, reflet de la laideur brutale de la mentalité sioniste, permette à Gaza de revivre et se réhabiliter, et qu'un sourire revienne sur les visages de ses enfants meurtris et des hommes et des femmes brutalisés.
Il va sans dire que la décision du Hamas d'accepter le cessez-le-feu est une preuve forte que le Hamas n'est pas une organisation nihiliste, comme Al-Qaeda par exemple, comme la propagande israélienne et sioniste a tenté de dépeindre le mouvement islamique palestinien.
De fait, le Hamas a toujours appelé à que cesse la violence à Gaza, et que les deux côtés s'abstiennent de viser des civils innocents. Cependant, c'est toujours Israël, et non le Hamas, qui a rejeté de tels appels en poursuivant ses attaques meurtrières contre les civils palestiniens.
Israël, en particulier lorsqu'il s'adresse au public occidental, a systématiquement et mensongèrement clamé que son armée ne ciblait pas délibérément les civils palestiniens innocents.
Toutefois, le fait que des centaines d'enfants palestiniens et autres civils aient continué à être tués et mutilés partout dans la Bande de Gaza, et ailleurs, vide les prétentions israéliennes d'innocence de toute véracité et crédibilité. En fin de comptes, Israël n'est pas seulement un assassin brutal, mais aussi un grand menteur.
Après tout, tuer en toute connaissance de cause, c'est tuer délibérément, et lorsque le nombre de victimes innocentes est si élevé, même l'intention devient hors de propos.
Il ne fait aucun doute que le Hamas avait raison dans sa fermeté héroïque, sa résilience et sa patience.
Ainsi, la vigueur tenace du Hamas et du peuple de Gaza, qui ont défié la mort et se sont agrippés à la vie, devrait enseigner au peuple palestinien que la fermeté en face d'un pouvoir brutal paie toujours.
C'est aussi la leçon pour l'Autorité Palestinienne dominée par le Fatah que l'obstination pour la justice peut toujours triompher de l'arrogance de l'oppression.
Gagnants et perdants
Il ne fait aucun doute que les forces de paix et de raison, de tous bords, ont gagné contre les forces du bellicisme, de la haine et de la terreur, en particulier à Washington, à Tel Aviv et dans quelques autres capitales.
Les gens de Gaza, victimes de la criminalité américano-israélienne, sont indubitablement les gagnants de ce marché. Au moins peuvent-ils à nouveau respirer, après 18 mois cauchemardesques d'une brutalité et d'une dureté inouïes.
En plus des néocons va-t-en-guerre de Washington et des tambours de guerre de Tel Aviv, qui voulaient exterminer le Hamas, quelle va être la consternation qui va vraisemblablement se répandre maintenant Ramallah, où le groupe sioniste au sein du Fatah avait espéré voir l'armée israélienne envahir Gaza, assassiner des centaines et ensuite rendre Gaza à la direction du Fatah sur un plateau d'argent.
A cette occasion, on se sent obligé d'exhorter le Fatah à éjecter ces traîtres de son sein, dans l'intérêt du Fatah lui-même et de la Palestine.
Vigilance
Néanmoins, il serait naïf et même stupide de s'emballer et de donner à Israël le bénéfice du doute en pensant que le régime sioniste va se conformer à l'accord et en finir avec ses agressions meurtrières sur notre peuple. Israël a, à maintes reprises, prouvé qu'il était un serpent venimeux en qui il ne fallait jamais faire confiance.
C'est la raison pour laquelle les Palestiniens, et le Hamas en particulier, doivent être constamment sur leurs gardes et se tenir prêts à repousser toute agression israélienne.
Le Hamas devrait toutefois faire des efforts méticuleux pour préserver le cessez-le-feu car c'est l'intérêt palestinien premier, principal, suprême et primordial.
Le Hamas devrait bien faire comprendre aux branches militaires des autres factions palestiniennes que la sécurité et la sûreté du peuple de Gaza ne doivent pas être assujetties aux caprices de telle ou telle faction.
De plus, préserver le cessez-le-feu enverrait le message positif à la communauté internationale que le Hamas est une organisation responsable avec laquelle "on peut traiter".
Enfin, un respect prudent de l'agrément de la part du Hamas serait une preuve de bonne volonté vis-à-vis de l'Egypte, dont le support et le soutien sont essentiels pour la survie de la Bande de Gaza, au moins dans la conjoncture actuelle de la lutte palestinienne pour la liberté et la libération du sionisme.
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Khaled Amayreh
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