Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 1942 fois

Gaza -

“Nous n'avons même pas pu enterrer notre fille”

Par

Le 11 juin, Hadeel Al-Sumairi, 8 ans, a été tuée quand sa maison dans le sud est de Gaza a été bombardée par les Forces d’Occupation israéliennes (FOI). Moins d’une semaine plus tôt, Ayda Hamdan al-Najjar, 8 ans, était tuée par un tir de roquette d’un hélicoptère des IOF. Ces deux fillettes vivaient à seulement quelques kilomètres de distance, toutes les deux dans des villages du sud-est de la Bande de Gaza, près de la frontière avec Israël.

Leurs morts violentes soulignent toutes les deux les dangers continuels auxquels font face les familles qui vivent n’importe où près de la frontière israélienne – et le sinistre et toujours plus élevé nombre de victimes dans la Bande de Gaza. 62 enfants ont été tués par les FOI dans la Bande de Gaza cette année – presque le double du nombre d’enfants tués par les FOI à Gaza durant toute l’année précédente.

Le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) est encore en train d’examiner les circonstances de la mort d’Hadeel al –Sumairi. Son oncle, Amin Suleiman Ahmad al-Sumairi, a donné au PCHR son témoignage sur l’invasion par les FOI du village d’al-Qarara près de Khan Younis, où Hadeel a été tuée. « J’étais à la maison quand j’ai entendu une énorme explosion. J’ai couru hors de ma maison et j’ai vu le feu sortir de la maison de mon frère, Abdul Karim. Alors que je courais vers la maison, je pouvais sentir une odeur de chair brûlée ». Les FOI venaient juste de tirer deux coups de canon dans le village d’Al-Qarara, et les deux bombes ont touché la maison où vivait Abdul Karim al-Sumairi et sa famille.

Sa fille, Hadeel, a été tuée sur le coup, son petit corps démembré.
Six jours plus tôt, le 5 juin, Zahra Ibrahim al-Najjar, était à la maison dans le village voisin de Khizaa avec sa petite fille, Aya. « Ma fille avait fini l’école juste une semaine plus tôt et attendait que ses amis viennent la rejoindre » dit Zahra al Najjar. « A environ deux heures de l’après-midi, j’ai entendu le bruit des drones et des hélicoptères (israéliens). Je suis allée à la fenêtre pour voir ce qui se passait, mais je n’ai vu personne dehors. Je pensais qu’Aya était dans notre immeuble, ou avec un voisin. Puis il y a eu une violente explosion. »

L’hélicoptère venait juste de tirer rune roquette, qui, avec une haute précsion, a frappé Aya alors qu’elle se tenait juste à trois ou quatre mètres de sa maison. Zahra al-Najjar, qui a été touchée à la tête par un shrapnel de roquette, ne savait pas que sa fille venait juste d’être tuée. Ce sont les voisins qui ont trouvé une petite main dans les décombres au dehors. Après avoir rassemblé les autres parties du corps d’Aya, qui ont été dispersées sur une distance de plus de 150 mètres, ils ont eu ensuite la sinistre tâche de dire à Zahra et son mari, Hamdan Hamdan al-Najjar, que leur fille était morte.

Zahra et Hamdan al-Najjar croient qu’Aya a été délibérément prise pour cible par les FOI en représailles à la mort d’un civil israélien plus tôt dans la même journée. L’israélien avait été tué entre 11h et midi, par un mortier tiré depuis l’intérieur de la Bande de Gaza qui a frappé le kibboutz Nir Oz près de la Bande de Gaza. « Les mortiers (qui ont tué l’israélien) avaient été tirés au moins deux heures avant qu’Aya soit tuée » dit Hamdan al-Najjar. « Mais ces mortiers n’ont pas été tiré depuis ici, il n’y a pas de tirs dans notre village, et il n’y avait personne hors de notre maison hormis ma fille. Elle ne portait pas de fusil et elle n’a pas tiré de roquette. Ils voulaient venger la mort de l’israélien ».

Les parents des autres enfants qui ont été tués par les FOI à Gaza cette année ont aussi constamment allégué que leurs enfants ont été délibérément visés par les FOI. Le 20 mai, Majde Ziyad Abu Oukal, 12 ans, a été tuée à Jabaliya au nord de Gaza par un missile tiré depuis un drone des FOI. Ses parents, Ziyad et Tahariya Abu Oukal, croient qu’elle a été délibérément visée dans le but de mettre la pression sur les parents locaux pour qu’ils fassent arrêter les résistants de tirer des roquettes sur Israël.

Viser délibérément des civils est illégal selon le droit humanitaire international, et constitue une grave violation des droits de l’Homme équivalent à un crime de guerre. Le PCHR est en train d’enquêter en profondeur sur ces allégations, et publiera cet été les résultats dans un rapport sur les assassinats d’enfants commis par les FOI dans la Bande de Gaza.

Conduire le long de la frontière est de la Bande de Gaza est une sinistre experience. Entre deux villages comme al-Qarara et Khizaa, il ya de vastes étendues de terres dépeuplées et des centaines de maisons condamnées et abandonnées. Les FOI font de fréquentes incursions ici, et les villageois palestiniens locaux s’enfuient de crainte pour leur vie et celle de leurs enfants.

« Les israéliens peuvent tout voir depuis leurs avions » dit Hamdan al-Najjar. Ils pouvaient voir qu’Aya était seule dehors, et ils pouvaient voir qu’elle était juste une petite fille. Quand nous avons finalement vu (les restes de) notre fille, il ne restait rien d’elle. Nous n’avons même pas pu l’enterrer proprement, parce que son corps a été complètement détruit ». Tout ce qui reste aux parents d’Aya maintenant est une petite photographie granuleuse.

Source : IMEMC

Traduction : MM pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Gaza

Même sujet

Même auteur

PCHR

Même date

20 juin 2008