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Palestine - 1 septembre 2010
Par Reham Alhelsi
Nous, les Palestiniens, nous avons une voix ; une voix forte qui ne se lasse jamais, peu importe la surdité ou le silence du monde. Nous parlons de nos souffrances, de nos aspirations et de nos espoirs quand tous les autres se taisent. Nous racontons notre histoire, l’histoire d’une terre usurpée par des colonisateurs étrangers, l’histoire d’un peuple indigène nettoyé ethniquement de sa terre ancestrale, l’histoire d’un olivier déterminé face au sionisme. Nous, les Palestiniens, nous avons une voix qui n’est peut-être pas, pour vous, aussi « sophistiquée » ou « exotique » ou « intéressante » que celle d’un Israélien parlant/écrivant sur la Palestine, ou celle d’un Américain ou d’un Européen parlant/écrivant sur la Palestine.
Notre voix, la voix des Palestiniens ordinaires vivant sous occupation, n’a peut-être pas pour vous autant d’attrait que celle des « autres » qui écrivent sur notre « expérience sous occupation ». Mais nous avons une voix, une voix qui parle de la souffrance qui est quotidienne, des craintes qui sont palpables, des douleurs qui sont réelles, de la terre qui est mêlée à notre sang, une voix qui est palestinienne.
Nous, les Palestiniens, nous avons une voix qui est la voix de la vie que nous vivons 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 4 semaines par mois et 12 mois par an. Nous n’avons jamais cessé de raconter notre histoire, pour ceux qui ont pris la peine de l’écouter et pour ceux qui ignorent notre existence. Nous avons commencé à la raconter dès que le premier colonisateur sioniste a mis le pied sur la terre palestinienne, nous n’avons jamais cessé de nous servir de notre voix pour dire au monde ce que ces sionistes nous font. Nous continuons de le dire sous la forme d’une parole, d’une chanson, d’une peinture. Nous parlons de la Palestine qui fut, qui est et qui sera à jamais. Nous écrivons sur la terre ô combien sacrée, sur les plaines si vertes, sur les amandiers qui fleurissent dans le Jalil et sur les oliviers qui décorent les collines de Jérusalem. Nous chantons pour les camarades qui ont ouvert la voie de la liberté à venir, pour les camarades dont les corps font un avec la Palestine, pour les camarades dont les âmes sont enfermées derrière des barreaux, pour les camarades qui se tiennent solidement dans leurs champs, dans leurs maisons, sur leur terre. Nous peignons Palestine la Fiancée, Palestine la Résistance, Palestine la Liberté, Palestine la Mère qui attend que tous ses enfants reviennent à la maison. Nous, les Palestiniens, nous avons une voix, c’est la voix de nos pères, de nos mères, de nos frères, de nos sœurs, de nos amis et de nos voisins. C’est la voix de la Palestine.
Les Palestiniens ont toujours raconté leur histoire. Mais les paroles d’un Palestinien n’ont jamais eu beaucoup d’importance. Elles sont généralement ignorées et écartées, et pas seulement par les sionistes et leurs partisans. Les Palestiniens ne sont pas autorisés à raconter leur propre histoire, ils sont considérés comme « non pertinents » et leurs histoires sont qualifiées de « partiales ». Les sionistes, par contre, sont les bienvenus pour parler en leur propre nom, au nom des Palestiniens et du monde entier, et leurs dires sont considérés comme « équilibrés » parce que les sionistes sont pour toujours « pertinents ».
Quand un accident de voiture se produit à Oman, faites venir un sioniste qui analysera, pour les spectateurs, les auditeurs et les lecteurs, que le motif derrière les accidents de voiture dans le monde arabe, c’est l’absence de relations diplomatiques pleines et entières avec Israël. Quand des inondations détruisent le Pakistan, et que des tremblements de terre secouent l’Iran, faites venir un sioniste pour expliquer aux spectateurs, aux auditeurs et aux lecteurs que les inondations et les tremblements de terre sont « la punition de Dieu » sur tous ceux qui s’opposent au « peuple élu de Dieu ». Quand une mosquée doit être construite à New-York, faites venir un sioniste qui expliquera aux spectateurs, aux auditeurs et aux lecteurs que le « 11 Septembre » est la nouvelle religion du monde « civilisé », que c’est le problème de « nous contre eux » pour que les drapeaux verts ne remplacent les bandes blanches, rouges et bleus et les étoiles, et pour que les minarets ne remplacent les câbles d’antennes et pour que l’Arabe ne devienne la langue officielle des Etats-Unis et de l’Union Européenne. Et lorsque Mars est envahi par « le monde civilisé » sans aucune raison, hormis la sempiternelle « propagation de la démocratie et de la liberté », faites venir un sioniste qui fera entrer dans les têtes des spectateurs, des auditeurs et des lecteurs, une bonne fois pour toutes, que « pour la sécurité d’Israël, nous devons envahir les planètes et les galaxies, abattre leurs populations, détruire leurs maisons et leurs champs parce que le prochain holocauste arrive, on ne sait ni quand ni où ni comment, mais il arrive. Et c’est pourquoi nous devons les tuer tous pour empêcher un autre holocauste. » Et quand un enfant palestinien est kidnappé dans son lit en pleine nuit et torturé par un officier du renseignement israélien pour le forcer à avouer quelque chose qu’il n’a pas fait, demandez à un « sioniste expert des questions palestiniennes, du Moyen-Orient, et de la terre » et il vous dira que l’enfant palestinien est en réalité reconnaissant d’être torturé, qu’il y prend du plaisir et qu’il en redemanderait, n’était l’intervention de « fanatiques », dont la seule tâche est de ternir l’image de « la seule démocratie du Moyen-Orient », du « défendeur des droits de l’homme », et de l’endroit le plus parfait de toute la galaxie qu’est Israël. Et pendant que les sionistes sont autorisés à raconter leurs fables 24h sur 24, à expliquer, analyser, et exposer le « problème avec les Palestiniens » et pourquoi « les Palestiniens ne sont pas des gens de paix » tandis que les criminels de guerre Rabin, Shamir, Sharon, Barak, Livni et Netanyahu représentent « l’incarnation de la paix, de l’amour et de l’humanité », les Palestiniens demeurent « non pertinents » quand il s’agit de leur propre liberté, de leur droit, de leur terre, et même de leur propre vie.
Quand les Palestiniens racontent leur histoire, on y prête rarement attention, à moins bien sûr que l’histoire ne soit écrite par un non-Palestinien. Et lorsque nous, Palestiniens, nous racontons notre histoire assez fréquemment pour que certains y prêtent attention et l’écoutent, on dira : c’est de la propagande. On nous demande de fournir des « preuves » que le jeune homme assassiné de sang-froid par les forces israéliennes d’occupation (FIO) devant des dizaines de témoins n’était pas « un terroriste », tandis que les affirmations des assassins, c’est-à-dire les FIO, selon lesquelles le jeune homme qu’elles viennent d’assassiner de sang froid est « un terroriste », seront acceptées sans discussion. On ne demande jamais aux FIO de fournir la preuve de leurs affirmations ou de leurs fables, et bien sûr les dizaines de témoignages palestiniens sont écartés comme « non pertinents ».
On nous demande de fournir des « preuves » que la balle qui a tué la petite fille assise dans sa classe est à 1000% une balle « israélienne », et non une quelconque balle partie d’Amérique du Sud en direction du pôle nord et qui aurait en chemin touché la petite fille palestinienne qui lisait son livre de classe. La probabilité que la balle sud-américaine soit responsable de la mort de la petite fille est est supérieure à celle d’une balle israélienne, étant donné que la balle sud-américaine arrivée par les airs dans une salle de classe palestinienne, soit dit en passant au moment où des soldats israéliens tiraient en direction de l’école, n’est qu’une « magouille antisémite pour délégitimer davantage Israël et l’accuser de choses que les autres ont fait. » Ah, ces Sud-Américains, qui tirent sur des enfants palestiniens depuis l’autre côté de la planète et accusent ce pauvre petit Israël-haï-par-tout-le-monde-sans-raison. Et le fait que le point d’observation de l’armée israélienne positionné exactement en face de la classe ait à voir avec le ciblage des Palestiniens sur le chemin de l’école, du travail ou de la maison, sera aussi considéré comme « non pertinent ».
On nous demande de fournir des « preuves » que la famille palestinienne évacuée par la force de sa maison ancestrale bâtie sur sa terre ancestrale est bien « propriétaire » de la maison, en dépit du fait que la maison est plus ancienne que l’entité sioniste elle-même. Des colonialistes sionistes portant les traits de paysages lointains seront considérés comme les « enfants errants » revenant récupérer leur maison, tandis que les véritables propriétaires de la maison, qui portent les traits de leur terre, dont le sang et la sueur coulent sur leur terre et dont les racines plongent profondément dans le cœur de leur terre, seront considérés comme « non pertinents ».
On nous demande de fournir les « preuves » que Jarash, Deir Aban, Zakariya et tous les autres villages ethniquement nettoyés de leurs populations puis effacés de la surface de la terre par les sionistes, sont un fait et non une fiction, en dépit des millions et millions de réfugiés palestiniens qui portent ces villages dans leur esprit, leur cœur et leur nom. Ils nous demandent des « preuves » que ces villages ont existé, qu’il y a eu « nettoyage ethnique », alors que leurs dirigeants se vantent des massacres et de la destruction des maisons et des champs, alors qu’ils démolissent même nos cimetières pour effacer non seulement les vivants mais aussi les morts. Ils demandent des « preuves » alors qu’ils viennent d’Allemagne, de France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Russie et qu’ils occupent les maisons de ceux qui ont été expulsés pendant la Nakba. Ils demandent des « preuves » alors qu’ils construisent des musées, des écoles et des parcs sur nos morts, sur nos maisons et sur nos vies.
Et en dépit de l’océan infini de films documentant l’oppression du peuple palestinien par Israël, vous continuez à entendre des exigences de « preuves à fournir » aux « accusations infondées » visant uniquement à déformer l’image de l’entité sioniste éprise de paix. Et après les raids aériens, les bombardements et les massacres des civils palestiniens dormant dans leurs maisons, et après avoir pleuré sur les dizaines, les centaines et les milliers d’enfants, de femmes et de vieillards tués sans aucune raison hormis celle d’être Palestiniens, on continue à entendre des demandes de preuves, les Etats-Unis, l’Union Européenne, les Nations Unies et presque tous les autres et leurs médias respectifs qui continuent à exiger des « preuves » de nos « affirmations », alors que, souvenez-vous, quand des gangs rivaux de mafieux israéliens posaient des bombes dans leurs discothèques, magasins ou immeubles, tout le monde se dépêchait de relayer les allégations israéliennes selon lesquelles il s’agissait d’« attaque terroriste » palestinienne. Pas besoin de « preuves », les FIO ont parlé, ainsi soit-il.
Et lorsque les preuves des crimes de guerre d’Israël sont transmises en direct à tout l’univers, comme pendant le génocide israélien à Gaza, tout ceux qui avaient exigé des « preuves » sont devenus aveugles d’un seul coup, et l’entité sioniste qui, dans ce cas, n’est plus en mesure de déformer les faits, se contente de déformer la loi et de déclarer qu’à partir de ce moment-là, l’utilisation des bombes au phosphore est légale sur des zones résidentielles, et le monde entier se contentera en toute « conscience » d’opiner du chef et de féliciter Israël.
Et puis il y a les dizaines de milliers d’autres exemples de crimes de guerre perpétrés par Israël au vu et au su de tous, sans qu’aucune « preuve » ne soit « documentée », à part les témoignages des survivants qui sont « non pertinents » puisqu’ils sont Palestiniens. Lorsqu’Israël attaquait, par exemple, le camp de réfugiés de Jenin, qu’il commettait des atrocités puis dénonçait devant les caméras les fausses « allégations » palestiniennes et exiger des « preuves », rares sont ceux qui ont pris la peine de se souvenir que juste avant et pendant les atrocités, Jenin avait été déclarée « zone militaire fermée » et les journalistes interdits d’accès. Ce n’est qu’après le « nettoyage » du camp de réfugiés des pires traces de ses crimes de guerre qu’Israël a autorisé les journalistes à y entrer.
Alors, voyez-vous, la prochaine fois que vous vous demanderez pourquoi, à notre époque, avec toute la technologie qui nous étrangle, on a si peu de preuves de l’oppression des Palestiniens par Israël, sous forme de reportages vidéo en direct, sachez que c’est parce que l’armée d’occupation israélienne, « l’armée la plus morale du monde », commet ses crimes dans des « zones militaires fermées » à l’avance, sans présence de témoin, à part les témoins palestiniens, qui sont, eux, « non pertinents ». Et sachez que l’entité sioniste, « la seule démocratie au Moyen-Orient », ne permet généralement aux journalistes de travailler en Palestine occupée qu’après leur avoir fait signer des déclarations s’engageant à ne rien écrire qui puisse porter préjudice « aux meurtres systématiques des Palestiniens par Israël », c’est-à-dire à la « sécurité » d’Israël, c’est à dire en censurant tout ce qu’ils écrivent. Et les journalistes qui désobéissent à ces règles se voient interdire de faire d’autres reportages. Et sachez que cet Etat « protecteur des droits de l’homme », le « seul tenant de la liberté d’expression dans une mer de dictatures et de censure », n’hésitera pas à kidnapper le journaliste récalcitrant, à bombarder son bureau dans le local de l’agence de presse ou même à assassiner le caméraman qui osera filmer Israël en plein « travail humanitaire » sur les Palestiniens. Comment voulez-vous que ces journalistes osent nous filmer ? On comprend qu’ils préfèrent préserver l’anonymat de l’action humanitaire, comme par exemple à Haïti.
Il arrive aussi que, en dépit de la censure d’Israël, des preuves soient fournies parce que quelqu’un a filmé en secret les hauts faits et gestes de « l’armée la plus morale du monde », ou que quelqu’un a réussi à cacher le film avant que sa caméra ne soit cassée par les travailleurs humanitaires des Forces israéliennes d’occupation (FIO) intimidés par les caméras, ou parce qu’une gentille soldate sympathique des FIO, qui aime les Palestiniens à mort et qui veut juste apporter du rire dans la vie de ces Palestiniens austères qui ne comprennent pas les joies de la vie et ne veulent pas sourire à la caméra, a pu partager avec le monde les « meilleurs moments de sa vie », avant que « l’armée la plus morale du monde » lui explique qu’il vaut mieux garder secrets les beaux gestes, pas les révéler, parce que « le monde nous déteste et ne nous comprend pas. » Mais dans ces rares cas où, malgré la censure d’Israël, des preuves sont fournies, l’entité sioniste et son armée terroriste tiennent leur hasbara toute prête :
1. Nier les « allégations » ; car ce que disent les Palestiniens sont toujours des allégations/plaintes, des histoires à dormir debout. En revanche ce que disent les Israéliens sont toujours la réalité, les paroles de nul autre que « le peuple élu de Dieu ».
2. Ensuite, quand quelque journaliste imbécile (qui se retrouvera au chômage après l’article/reportage TV/entretien) va un petit peu au-delà que ce qui est permis et montre quelques vidéos ou photos qui ont échappé à la censure sioniste, l’entité sioniste (après bien sûr le processus habituel d’accusation du reporter d’incompétence professionnelle, d’être partial, de haïr Israël et d’antisémitisme) déclare que c’est une fabrication, une production « Palywood » et que « le monde entier est contre nous », alors qu’en fait, ce sont eux les experts en productions Zionwood (par exemple la production Zionwood “The Fantasy World of ZIONWOOD”).
3. Si la preuve est trop accablante et que les cris de « manipulations », « Palywood » et « prochain holocauste » ne donnent rien, alors l’entité sioniste s’excuse en soulignant que « l’incident » était un « incident isolé », un « acte honteux », « regrettable » et accompli par une personne « dérangée ». Un commandant de l’armée sioniste apparaîtra lors d’une conférence pour dire : « Voyez comme je suis triste de la perte de ce Palestinien, mais le soldat qui l’a tué, bien qu’il ait suivi les ordres des FIO, a agi seul, et bien que sa conduite soit commune dans l’armée israélienne, il ou elle ne nous représente pas ; et pour montrer aux Palestiniens notre sincère tristesse pour cette perte, nous récompenserons le soldat qui a accidentellement, alors qu’il travaillait seul, tué un Palestinien qui aurait pu, en grandissant, devenir un terroriste. Nous ressentons votre perte, mais c’est votre faute. » En fait, étant donné le nombre de tels « incidents » et de soldats « dérangés » qui servent dans l’armée d’occupation israélienne, et avec un minimum de connaissances en mathématiques, le résultat de cette équation est clair : les sionistes sont des assassins qui tuent les gens et volent leur terre.
4. En cas de massacres commis en direct devant les caméras au vu et au su du monde entier, et quand elle ne peut recourir à d’autres mensonges, l’entité sioniste utilise la formule magique de la légitime défense. Par exemple et entre autres, lors des massacres d’Al-Aqsa, de Jenin, de Gaza et de la Flottille internationale.
Les illustrations de la véritable nature du sionisme ne manquent pas : terrorisme, racisme et nettoyage ethnique de la population indigène, vol des terres, de l’histoire et de la culture. Les atrocités sionistes commises contre les Palestiniens sont innombrables, de même les atrocités sionistes que chacun de nous a expérimentées, dont il a été témoin ou qu’un proche, un ami ou un voisin lui a raconté. Mais pour l’instant, voici trois exemples, les autres suivront dans un prochain article.
MAHMOUD SALAH
Le 8 mars 2002, Mahmoud Salah, 23 ans, de Naplouse, a été tué de sang froid par la police israélienne des frontières. Selon divers témoignages visuels, Mahmoud a été arrêté au checkpoint militaire de Beit Hanina, fouillé et menotté. La police israélienne l’a déshabillé et, 30 minutes après son arrestation, et alors qu’il était toujours sous le contrôle de la police des frontières, Mahmoud a été exécuté. Un robot détecteur de métaux a été amené pour flouer le monde et faire croire que Mahmoud allait se livrer à un attentat-suicide. Un témoin, Yehiya al-Waari, 56 ans, a affirmé sous serment que Mahmoud « a été assassiné une demi-heure après son arrestation, après que la police l’ait totalement maîtrisé. » (…) « Vers 16h15 le vendredi, une patrouille des gardes frontières est arrivée au Troisième Projet du Projet de logement de Nuseibeh, à Jérusalem occupée, et a interpelé deux personnes qui passaient dans la rue, Randy, habitant du quartier Nuseibeh et Mahmoud, de la région de Naplouse. » (…) « Quand Mahmoud s’est approché, il a été immédiatement menotté, puis les policiers l’ont jeté contre ma voiture. Quelques minutes plus tard, une unité de déminage de la police est arrivée sur les lieux. » (…) « Un policier avait mis son pied sur le cou de Mahmoud, un autre lui tenait les jambes et un troisième les mains. Tous les voisins et moi-même nous avons vu, par les fenêtres de nos appartements et les balcons, comment il a été exécuté, une demi-heure après son arrestation. » (…) « Les membres des unités spéciales l’ont jeté à terre, découpé et enlevé ses vêtements avec une lame spéciale et ne lui ont laissé que son slip. » (…) « Des membres de la police régulière ont, depuis le début, clairement marqué leur désaccord avec le comportement des membres des unités spéciales qui ont exécuté Mahmoud et répété, en hébreu : ‘Tuons-le !’ » Al-Waari ajoute que la police israélienne des frontières a exécuté Mahmoud « à une distance de 40 à 60 centimètres… et l’a laissé, gisant sur le sol, pendant 40mn après sa mort. Puis ils ont fait venir un robot pour retirer une ceinture d’explosif. »
Les médias sionistes & Co ont répété la propagande de la police israélienne des frontières prétendant que la police israélienne avait tué un Palestinien qui allait mener une « attaque suicide ». Déclaration après déclaration, la police israélienne a tenté de justifier le meurtre. Un porte-parole de la police israélienne, Kobi Zarhad, a affirmé que Mahmoud « portait une ceinture explosive sur l’estomac et un détonateur sur la poitrine, » ajoutant que « cette personne a été tuée parce qu’elle n’a pas pu être maîtrisé. Ce n’est qu’après sa mort que nous avons pu retirer la ceinture d’explosifs. »
Dans un communiqué de presse, la police israélienne a eu le culot de déclarer que Mahmoud « a été maintenu au sol, la face contre terre, pendant qu’un expert en déminage tentait de désamorcer l’engin explosif. Ceci a duré plusieurs minutes. Pendant ce temps, le ‘suicide bomber’ a tenté à plusieurs reprises de déclencher la bombe en frottant sa poitrine contre le sol, dans l’espoir d’activer le détonateur. Pour empêcher le meurtre des policiers et du démineur, la police a tué le ‘suicide bomber’. La bombe a été désactivée à l’aide d’un robot démineur. »
Les Palestiniens qui ont assisté à l’exécution ont réfuté la version de la police israélienne des frontières et déclaré qu’il s’agissait d’une exécution, d’un meurtre de sang froid. A l’insu de la police israélienne, l’exécution a été filmée à partir d’un immeuble proche. La vidéo montre clairement comment Mahmoud Salah a été plaqué au sol, dévêtu (on ne voit aucune ceinture d’explosifs) puis exécuté. Un robot a été amené pour « démanteler » la ceinture d’explosifs inexistante. Les photos prises prouvent ce que les témoins ont dit et démasquent les mensonges israéliens. Une photo montre le corps presque nu de Mahmoud et on ne voit nulle part une ceinture d’explosifs. Elle montre Mahmoud mort, la face tournée vers le sol, comment le robot aurait-il désactivé l’engin explosif – visiblement inexistant ? Mahmoud a été arrêté, menotté, sous le contrôle des soldats israéliens et complètement maîtrisé pendant toute la demi-heure qui a précédé son exécution, ce qui contredit également le mensonge israélien selon lequel l’opération n’aurait duré que quelques minutes. Une autre photo montre des soldats maintenant Mahmoud au sol juste avant de l’exécuter. Si Mahmoud avait eu une ceinture d’explosifs attachée à la taille, les policiers israéliens l’auraient-ils bloqué au sol, face contre terre ? Se seraient-ils assis sur lui s’ils avaient eu 0,1% de doute qu’il portait une ceinture d’explosif ? Non, ils n’auraient jamais osé le faire. Un étaient SURS qu’il n’y avait pas de ceinture d’explosif ! Selon le Jerusalem Post, l’Inspecteur général de la police israélienne, Shlomo Aharonishky, a téléphoné aux deux policiers des frontières qui ont exécuté Mahmoud pour les féliciter personnellement.
(Voir les photos de l'assassinat publiées à l'époque par Al-Hayat Al-Jadeeda, "Images of an execution")
SABRI FAYEZ YOUNIS AL-RAJOUB
Le 14 février 2005, Sabri, un jeune de 16 ans habitant Doura, a été tué par un officier de l’occupation israélienne au checkpoint militaire proche de la mosquée Ibrahimi à Hébron. Selon les témoins, Sabri a été exécuté. Sa mère, qui s’est précipitée, a vu son fils criblé de balles, couvert de sang, et des policiers israéliens l’encerclant et riant en le montrant du doigt. Un photographe palestinien, Nayef Al-Hashlamoun, a pris une photo qui montre « l’humanité » des policiers israéliens après qu’ils aient tué le jeune non armé.
L’un d’entre eux sourit et montre Sabri gisant au sol, tandis qu’un autre semble « papoter » avec des amis, comme si personne ne venait d’être assassiné. Les témoins palestiniens du meurtre ont déclaré sur l’honneur à des organisations de droits de l’homme que le commandant israélien au checkpoint avait personnellement tiré sur Sabri à une distance d’une dizaine de mètres. Sabri a été touché à la poitrine, à l’abdomen, au bas-ventre et à la jambe droite. Le commandant israélien s’est approché du jeune et l’a poussé du pied pour vérifier qu’il était bien mort. Puis il a nouveau tiré sur Sabri trois balles dans la poitrine à un mètre de distance. L’armée d’occupation israélienne, comme toujours, s’est empressée de clamer que Sabri, le jeune sans arme, était armé jusqu’aux dents et avait tenté de poignarder un soldat israélien. On n’a trouvé aucun couteau sur le jeune.
Comme d’habitude, si rien n’est trouvé sur la victime, ni couteau ni bombe à présenter au monde, alors une arme est miraculeusement « créée » ou la victime est responsable de sa propre mort : il marchait, parlait, pensait d’une manière « suspecte » : « Les FIO ont affirmé qu’Al-Rajoub s’était approché des troupes israéliennes en faction près du Lieu saint musulman d’Al-Haram Ibrahimi dans la ville d’Hébron au sud de la Cisjordanie d’une manière « suspecte » et avait tenté de poignarder un soldat. Les témoins disent que le jeune n’avait pas d’arme et que les troupes des FIO l’ont tué de sang-froid. »
(Article asharq-alarabi.org)
J’aimerais vraiment savoir ce que signifie une manière “suspecte” : Sabri, 16 ans, marchait-il sur les mains ? Ou peut-être s’« approchait-t-il » du checkpoint en sautillant ?
Et pour ce qui est de l’utilisation sioniste du fameux prétexte de l’incident « isolé », le 30 mai 2005, Omar Radi Mahmoud Houshyyieh, 28 ans, de Yatta, a été assassiné de la même manière : les forces d’occupation israélienne stationnées à un checkpoint, dans la vieille ville d’Hébron, ont tiré sur Omar, l’ont tué, et ont affirmé ensuite qu’il avait tenté de poignarder un soldat. A l’hôpital, les médecins ont trouvé au moins 7 balles dans le corps d’Omar. Les habitants palestiniens du secteur ont démenti la version israélienne. Je me pose la question : Omar marchait-il ou parlait-il de manière suspecte ? Ou peut-être portait-il une chemise suspecte, ou un pantalon suspect ?
HUDA AL-KHAWAJA
Au cours d’un assaut de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés d’Aida, à Bethléem, le 8 mars 2002, les soldats israéliens ont martelé la porte d’entrée de la maison de Huda Al-Khawaja à la recherche de « prétendues armes ». Alors que Huda s’approchait de la porte pour l’ouvrir, les soldats l’ont fait sauter à l’explosif, blessant grièvement Huda. Elle est tombée par terre, en sang, tandis que son mari et ses enfants l’entouraient, en larmes, suppliant les soldats d’aller chercher de l’aide médicale pour la sauver. Mais les soldats ont refusé et ont effectué leur fouille des soi-disant armes qui ne furent jamais trouvées. Pendant la fouille, les soldats ont détruit les meubles et abattu des murs, ignorant Huda qui agonisait devant eux. Huda, 31 ans, mère de 5 enfants, s’est vidée de son sang pendant une heure, avant que l’armée israélienne n’autorise finalement l’arrivée de l’aide médicale. Huda a bien été assassinée.
Quand l’histoire de Huda a été racontée par les Palestiniens, comme d’habitude, très peu les crurent. Mais deux semaines plus tard, une chaîne de télévision israélienne a décidé de faire fi de la censure israélienne et a diffusé un reportage montrant le raid israélien et ce qui s’était passé dans la maison de Huda. Le 19 mars 2002, CBC rapportait : « Lorsque CBC News a discuté avec Ismail Khawaja, à l’hôpital de Bethléem, au début du mois, il n’y avait aucune moyen de vérifier l’histoire qu’il nous racontait sur les circonstances de la mort de sa femme, jusqu’à ce que la Chaîne 2 israélienne diffuse la vidéo le week-end dernier. »
En d’autres termes : lorsque les Palestiniens racontent leurs histoires, « nous ne sommes pas sûrs qu’ils disent la vérité », à moins qu’Israël ne confirme ! Comme d’habitude, la « seule démocratie au Moyen Orient » et la « protectrice des libertés » n’a pas autorisé les journalistes à entrer dans le camp pour témoigner des atrocités que l’armée était en train de commettre. Seuls quelques médias israéliens sélectionnés ont accompagner les soldats, à condition que leurs reportages passent par la censure de l’armée. Une équipe a filmé l’explosion de la porte, Huda blessée et perdant son sang, par terre, et sa famille suppliant les soldats de l’aider. Le reportage montrait Ismail Khawaja « suppliant les soldats de laisser venir l’ambulance. La caméra a saisi la terreur de la fille de la femme, et les tentatives de son frère pour qu’elle ne montre pas sa peur aux soldats. Après que la femme ait été enfin emmenée, un des soldats regarde la caméra et dit : ‘Je ne sais pas ce que nous faisons ici. Purification, peut-être ? C’est sale ici. Je ne sais pas pourquoi un bon gars hébreu doit être ici, si loin de chez lui.’ Les soldats ont saccagé l’appartement, à la recherche d’armes (mon commentaire : rien n’a été trouvé). Une autre fille les suppliait de ne pas démolir le mur de la maison. Habituellement, les soldats cassent les murs pour passer directement dans la maison mitoyenne. »
Ci-dessous le reportage sur le meurtre d’Huda Al-Khawaja filmé par les médias israéliens autorisés à accompagner l’armée pendant le raid.
Après la diffusion de ce document, l’armée d’occupation israélienne a annoncé que cette vidéo « l’embarrassait », c’est-à-dire que la diffusion de la vidéo la dérangeait non pas l’action des soldats.
Ranaan Gissin, maître es-Hasbara qui est toujours sur les chaînes de TV après chaque atrocité israélienne pour défendre les massacres israéliens et justifier l’assassinat de civils palestiniens, et accuser les Palestiniens d’être responsable de leurs propres massacres, a déclaré, sur le fait de laisser une mère de 5 enfants se vider de son sang : « J’aurais espéré un petit peu plus d’autocensure de la part des médias israéliens ». Et peut-être un petit peu plus de Zionwood, vous ne croyez pas, M. Gissin ? Peut-être que les chaînes TV auraient dû monter la vidéo un petit peu avant de la diffuser pour qu’on puisse voir Huda suppliant elle-même qu’on l’aide, ou peut-être auraient-elles dû la modifier un petit peu pour montrer que ceux qui ont enfoncé la porte à l’explosif et saccagé la maison n’étaient pas des soldats israéliens mais quelques « terroristes » qui voulait ternir l’image de « l’armée la plus morale du monde ». Le rapport ajoute : « L’armée, après avoir essayé d’empêcher la diffusion des images, a admis que les actions des soldats avaient dépassé les limites ce que le public peut accepter. » Donc, d’abord, essayez de supprimer les images des atrocités auxquelles se livre sans cesse votre armée, et si vous n’y arrivez pas, faites semblant d’être angoissé, ahuri, mécontent et déçu par les atrocités que vous avez toujours encouragées. Le porte-parole de l’armée Olivier Rafowicz a qualifié ce qui s’est produit d’« erreur ». Une simple « erreur » !
Nous continuerons à vous raconter notre histoire, nous la raconterons chaque heure et chaque jour. Nous raconterons l’histoire du gamin assassiné sur le chemin de l’école, l’histoire de la grand-mère battue par des soldats israéliens de l’âge de ses petits-enfants, l’histoire du père battu et humilié par des soldats israéliens à un checkpoint, devant ses enfants, l’histoire de la mère obligée d’accoucher à un checkpoint devant des soldats hilares, l’histoire du fermier qui défend ses champs des colonisateurs sionistes qui sont venus incendier ses oliviers, ses amandiers et ses figuiers, l’histoire du pêcheur tué d’une balle pour être allé chercher à manger pour ses enfants, l’histoire du prisonnier enterré vivant dans une geôle obscure parce qu’il a osé rêver de liberté, l’histoire de la fillette qui était assise au sommet du colline, observant Jérusalem qui s’étendait devant elle et qui a juré de dire au monde la beauté des gens de cette belle terre, la grande injustice qui leur a été faite et l’esprit de résistance et d’obstination qui guide les Palestiniens pour récupérer leurs droits légitimes et leur liberté.
Nous continuerons à raconter notre histoire ; la vôtre et la mienne, jusqu’à ce que le monde ouvre enfin les yeux et les oreilles et retrouve sa conscience. Et pendant que nous vous raconterons notre histoire, l’entité sioniste continuera ses mensonges, ses fabrications et sa Hasbara, mais, finalement et au bout du compte, tôt ou tard, justice sera faite, les Palestiniens auront le dernier mot et la Palestine sera libre de la mer au Jourdain.
Source : A Voice from Palestine
Traduction : MR/NA pour ISM
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9 novembre 2021
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Résistances
Reham Alhelsi
1 septembre 2010