Envoyer cet article
Palestine - 12 février 2012
Par Reham Alhelsi
Vous êtes debout dans une pièce étroite. La faible lumière vous permet à peine de voir. Tout votre corps est douloureux. Nous n'êtes pas autorisé à vous asseoir et vous êtes fatigué d'être debout. Vous avez faim et vous avez soif. Vous pensez à l'angoisse de vos parents quand ils apprendront votre détention. Vous pensez à leur crainte sur ce qui pourrait vous arriver dans les cellules d'interrogatoire. Vous pensez à la peine que vous avez si souvent ressentie à voir les cicatrices de la détention sur les mains des gens que vous aimez, vous pensez aux histoires d'horreur que vous avez si souvent entendues sur les pièges mortels de l'entité sioniste, vous pensez au manque que vous avez si souvent ressenti pendant des fêtes, des vacances, des réunions familiales, à vous remémorer où sont les gens que vous aimez, vous demandant si vous les reverrez seulement un jour.
Vous fermez les yeux. Vous pensez à la Palestine, à l'extérieur des murs de ce donjon. Vous voyez ses vertes prairies et vous vous imaginez courant, libre, sans peur, sans entrave. Vous voyez ses collines et vous imaginez que vous êtes assis là, sous un figuier, à regarder les chèvres batifoler au son de la flute du berger. Vous voyez les oliviers et vous imaginez que vous les touchez, que vous leur parlez. Vous voyez votre village et vous parcourez ses rues. Vous passez devant les maisons, les unes après les autres, et vous saluez leurs habitants. Vous voyez votre maison. Vous voyez votre père en train d'arroser le petit pêcher dans la cour. Vous voyez votre mère, penchée sur un morceau de tissu, brodant la carte de la Palestine. Elle lève la tête et vous l'entendez vous dire : Tant que la Palestine est dans ton cœur, tu ne seras jamais vaincu. Vous ouvrez les yeux et vous voyez l'obscurité qui vous entoure. Vous entendez la douleur de ceux qu'on torture dans les cellules voisines. Vous entendez les cris et les insultes. Vous entendez les réponses qu'on exige. Vous entendez des menaces, des menaces violentes. Vous entendez le silence, rien que le silence. Puis vous entendez un cri qui vous transperce le cœur. Vous murmurez à vous-même : nous ne serons jamais vaincus.
Depuis sa cellule sombre, isolée, Khader Adnan donne au monde une leçon de résistance et de détermination. Il a lancé un défi aux geôliers sionistes, à la faim, à l'oppression et à l'inhumanité. Il envoie au monde le message des millions de Palestiniens prisonniers de l'entité sioniste, le message de milliers de prisonniers palestiniens détenus dans les geôles sionistes. Il dit au monde, au nom de la Palestine : nous préférons mourir de faim que nous soumettre à l'injustice et à l'humiliation. Il dit au monde, en notre nom : ma dignité vaut beaucoup plus que la nourriture. Khader Adnan regarde les murs de sa cellule et voit non pas l'obscurité, mais les vertes prairies de Palestine. Il défie son corps et ne ressent pas la faim, mais la force. Il défie ses geôliers et ne se sent pas brisé, mais puissant. Il entend la voix de son père, la voix de sa mère, la voix de son épouse, la voix de ses enfants. Il entend la voix du peuple palestinien qui le soutient par delà les murs du donjon, qui lui donne de la force, qui forme un seul corps pour le protéger et parler d'une seule voix pour exiger sa libération et la libération de chaque prisonnier palestinien. Et depuis cette cellule, et grâce à sa volonté et sa détermination, Adnan brise les chaînes, il brise les murs de la captivité et de l'injustice et il tend les bras vers la liberté.
Ces dernières semaines, nous avons suivi la lutte héroïque du prisonnier palestinien Khader Adnan, 43 ans, originaire de 'Arraba, et père de deux enfants, qui est détenu par l'entité sioniste sans procès ni accusation. Adnan est en grève de la faim depuis 57 jours, non seulement pour protester contre sa détention illégale et les mauvais traitements qu'il a subis des mains des geôliers israéliens, mais aussi pour protester contre la détention illégale de milliers de Palestiniens, emprisonnés sans charge ni procès dans des cellules sombres et glacées, dans des conditions inhumaines. Il proteste contre la captivité de milliers de Palestiniens dont le seul "crime" est leur amour pour la Palestine, leur soif de liberté et d'un avenir meilleur pour leurs enfants. Adnan a été kidnappé chez lui, au beau milieu de sa famille. Pendant le trajet pour le centre de détention, il a été brutalement frappé et jeté dans la cellule d'interrogatoire malgré ses blessures. Pour briser sa volonté et l'obliger à faire des aveux, les enquêteurs sionistes l'ont continuellement insulté et menacé, ils l'ont mis en isolement pour le punir, ils ont interdit les visites familiales et l'ont privé de soins médicaux. Soumis quotidiennement à des interrogatoires brutaux, sa santé s'est rapidement détériorée. Le 30 décembre 2011, il a été transféré à l'hôpital de la prison Ramle et placé en isolement. La lutte héroïque et la fermeté d'Adnan continuent. Il est toujours en grève de la faim, pour le 55ème jour, résistant aux geôliers, résistant à l'injustice, luttant pour ses droits légitimes, pour sa dignité et pour sa liberté. Des actions pour le soutenir et pour exiger sa libération immédiate ont été organisées dans toute la Palestine occupée, depuis des marches jusqu'à des protestations et des tentes de solidarité. Sa lutte a également été soutenue par ses camarades de prison, dont certains se sont mis en grève de la faim en solidarité avec Adnan et ses justes revendications.
L'un des symboles de la résistance palestinienne et l'un des jalons de l'histoire de la lutte nationale palestinienne est le mouvement des prisonniers palestiniens et son combat sans fin pour la liberté. La lutte des Palestiniens ne se termine pas avec leur emprisonnement, mais une nouvelle étape de résistance commence. Les prisonniers politiques palestiniens détenus dans les geôles sionistes mènent une bataille intense, armés de leur seule volonté, de leur détermination et de leur foi en la justesse de leur cause. Malgré la torture, la souffrance, la faim et le froid, les prisonniers palestiniens résistent aux instruments de torture des interrogateurs et au fouet des geôliers. Ils luttent quotidiennement contre des traitements inhumains, la torture, l'humiliation, le harcèlement, dans des cellules surpeuplées et humides, contre la négligence médicale, l'isolement et autres formes de punition. Ils combattent tous les jours pour leurs droits légitimes, pour leur droit à manger, boire, voir leurs familles, voir un avocat, recevoir un traitement médical, un procès juste, être libre. Ils luttent tous les jours pour le droit à être traités comme des humains, pour vaincre l'injustice, pour survivre. Leur force et leur volonté face à l'injustice est sans précédent, leur détermination est légendaire, leurs sacrifices sont écrits à jamais dans nos livres, gravés dans notre mémoire collective.
La grève de la faim est une forme légitime de résistance qu'utilisent les prisonniers palestiniens dans leur combat pour leurs droits. Par les grèves de la faim, les prisonniers palestiniens défient les geôliers qui se dressent entre eux et la liberté, ils défient les murs qui se dressent entre eux et la Palestine. Par leur volonté et leur détermination inébranlables, ils disent au monde entier : Oui à la souffrance de la faim... Non et mille fois NON à la souffrance de la soumission. Des grèves de la faim peuvent être entreprises pour un jour, deux jours ou des périodes illimitées qui durent jusqu'à ce que les revendications des prisonniers sont satisfaites. Il y a soit des grèves de la faim générales, où les prisonniers d'une prison israélienne particulière se déclarent en grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements dans cette prison là. Les prisonniers palestiniens ont entrepris des grèves de la faim un nombre incalculable de fois, et voici une liste de certaines d'entre elles (1) :
- le 18 février 1969 dans la prison Ramleh, pendant 11 jours.
- le 18 février 1968 dans le centre de détention Kfar Yona, pendant 8 jours.
- le 28 avril 1970, dans la prison Nevi Tirza, pendant 9 jours (seulement les prisonnières).
- le 5 mai 1970, dans la prison Asqalan, pendant 7 jours.
- le 13 septembre 1973, dans la prison Asqalan, pendant 25 jours.
- le 11 décembre 1976, dans la prison Asqalan, pendant 45 jours, puis reprise le 24 février 1977 pendant 20 jours.
- le 14 juillet 1980 dans la prison Nafhah, pendant 32 jours. Des prisonniers d'autres prisons israéliennes ont rejoint la grève et le soutien de l'opinion publique palestinienne fut énorme. Les autorités carcérales ont essayé de briser la grève de la faim en mettant de force des tuyaux d'alimentation dans la gorge des prisonniers, ce qui a conduit au martyre de Ali Al-Ja'fari, du camp de réfugiés de Dheisheh et de Rasim Halawah, de Jabalia.
- en septembre 1984, dans la prison Jneid, pendant 13 jours.
- le 12 novembre 1984, pendant quelques jours (seulement les prisonnières).
- mars 1985, dans la prison Nafhah, pendant 6 jours.
- le 25 mars 1987, dans la prison Jneid, pendant 20 jours. Plus de 3000 prisonniers palestiniens d'autres geôles israéliennes se sont joints à la grève.
- le 23 janvier 1988, dans toutes les prisons israéliennes. Cette grève de la faim a été lancée en solidarité avec la grève générale déclarée par la direction unifiée de l'Intifada.
- le 23 juin 1991, dans la prison Nafhah, pendant 17 jours.
- le 27 septembre 1992, dans toutes les prisons israéliennes, pendant 15 jours. Elle est appelée "la mère de toutes les batailles" par les prisonniers palestiniens. Plus de 12000 prisonniers palestiniens ont cessé de s'alimenter et le soutien de l'opinion publique palestinienne fut considérable. Hussein Ibeidat, de Jérusalem, est mort de négligence médicale pendant la grève.
- le 21 juin 1994 dans la plupart des prisons israéliennes, pendant 3 jours. Elle a été lancée après la signature de l'accord Gaza-Jéricho pour protester contre les clauses sur la libération des prisonniers palestiniens et leurs mécanismes.
- le 18 juin 1995, pendant 18 jours. Son slogan était : "La libération de tous les prisonniers politiques palestiniens sans exception", pour attirer l'attention sur leur cause avant les négociations de Taba.
- en 1996 dans la plupart des prisons israéliennes, pendant 18 jours.
- le 5 décembre 1998, dans la prison Ramleh, pour protester contre la libération de prisonniers de droit commun dans un accord de libération des prisonniers politiques.
- le 2 mai 2000, dans la prison Ramleh, pendant un mois.
- le 26 juin 2001, dans la prison Neve Tirza, pendant 8 jours (seulement les prisonnières).
- le 15 août 2004, dans toutes les prisons israéliennes, pendant 19 jours.
- le 10 juillet 2006, dans la prison Shatta, pendant 6 jours.
- le 18 novembre 2007, dans toutes les prisons israéliennes, pendant 1 jour.
Plus récemment, le 7 avril 2010, les prisonniers politiques palestiniens dans 10 prisons israéliennes et 3 centres de détention militaires ont entamé 24 heures de grève de la faim pour protester contre le traitement inhumain qu'ils recevaient de la part de l'autorité pénitentiaire israélienne, l'utilisation des visites familiales comme instrument de chantage, le traitement humiliant et les abus que subissent leurs familles pendant les visites, l'annulation des visites familiales pour les détenus de Gaza depuis 4 ans et pour de nombreux détenus de Cisjordanie . Cette action s'est répétée les 17 et 27 avril. Le 3 juillet 2011, quelques 7000 prisonniers palestiniens retenus captifs dans les geôles israéliennes ont fait une journée de grève de la faim pour protester contre les mesures répressives de l'administration pénitentiaire israélienne. Selon le porte-parole du ministère palestinien des Prisonniers : "Les prisonniers palestiniens dans toutes les prisons israéliennes ont été la cible d'une campagne de terrorisme sans précédent ces dernières semaines, avec répression, isolement et transfert d'une prison à l'autre. La campagne a culminé avec le tabassage du plus ancien prisonnier Nael al-Barghouthi, que les prisonniers ont condamné comme le franchissement de toutes les lignes rouges, avec l'isolement de nombreux prisonniers condamnés à de longues peines." (2)
Souvent les prisonniers palestiniens entament une grève de la faim pour protester contre la négligence médicale ou des punitions sans fondement comme l'isolement. Les geôliers leur promettent la fin de l'isolement pour les remettre en cellule d'isolement dès que la grève de la faim se termine. Le prisonnier en isolement Haitham Saldhiyyeh s'est mis en grève de la faim pour protester contre la politique carcérale israélienne de négligence médicale. Même après 13 jours de grève, et malgré son état de santé, Haitham n'a reçu aucun traitement médical.
En plus d'être isolé, Mousa Dudeen a fait 25 jours de grève de la faim, sa santé s'est détériorée et on lui a promis la fin de l'isolement s'il mettait fin à sa grève. Ce qu'il a fait, pour être renvoyé en isolement quelques temps après.
Abbas As-Sayyid a fait plusieurs grèves de la faim pour protester contre son isolement et le traitement inhumain dont sont victimes les prisonniers palestiniens par leurs geôliers. En mai 2011, il a fait 23 jours de grève, pendant lesquels aucun avocat n'a été autorisé à le voir. Il a été transporté à l'hôpital mais il a néanmoins poursuivi sa grève.
Le 20 juin 2011, Atef Wreidat, 45 ans, de Ad-Dahriyyeh, a été placé en isolement bien qu'il souffre de problèmes cardiaques, de tension artérielle et de diabète, et que son état nécessite une opération. Il a fait une grève de la faim et a refusé de prendre ses médicaments pour protester contre le report continu de la chirurgie cardiaque dont il a besoin de façon vitale, le traitement inhumain, les mesures arbitraires de l'administration pénitentiaire israélienne et la politique de négligence médicale. Selon son avocat, "mettre Wreidat en confinement solitaire alors qu'il est en grève de la faim et qu'il refuse de prendre ses médicaments est une condamnation à mort" (3). Il a été transféré à l'hôpital de la prison Ramleh après que son état de santé se soit détérioré suite à la grève de la faim. Le 27 juin 2011, Atef a cessé sa grève de la faim lorsque l'administration pénitentiaire israélienne a promis de mettre fin à son isolement et de le transférer dans une autre prison, pour le replacer en isolement deux jours après. "(...) au lieu de le transférer dans une autre prison, comme promis, l'administration pénitentiaire israélienne lui a imposé des sanctions après qu'il ait mis fin à sa grève, dont une interdiction de visites familiales pendant 4 mois, 2 ans d'interdiction de poursuite de ses études en prison, 1 mois d'interdiction d'accès aux services de cantine et plus de 500$ d'amende. L'autorité pénitentiaire a également décidé de le maintenir dans la prison d'Asqalan pendant un mois et le mettre en isolement pendant 3 semaines." (4)
Après sa libération, l'ancienne prisonnière Raja' Al-Ghoul a décrit sa captivité dans les geôles israéliennes. Elle avait été kidnappée en pleine nuit chez elle, menottée et emmenée à la prison Jalameh. Al-Ghoul a dû rester assise sur une chaise pendant toute une journée, les mains attachés dans le dos, et a été menacée de torture et d'arrestation de son époux pour l'obliger à des aveux, ce qu'elle a refusé. Pendant 25 jours d'interrogatoire, elle a refusé la nourriture et n'a bu que de l'eau, et le dernier jour d'interrogatoire, elle a été enfermée dans une pièce glaciale, avec un lit en fer et un matelas à l'odeur immonde. Les interrogateurs ont dit à Al-Ghoul qu'elle passerait la durée de sa détention dans cette cellule, pour la punir de n'avoir pas fait de confessions. Continuant de refuser d'avouer quoi que ce soit, Al-Ghoul a été enfermée avec des prisonnières israéliennes de droit commun où elle a continué sa grève et refusé de prendre ses médicaments pour le cœur. Devant la détérioration de sa santé, la direction de la prison a été obligée de la transférer à la section 11 de la prison Talmond (pour les prisonniers politiques).
L'entité sioniste ne veut pas que les Palestiniens protestent contre l'injustice, l'oppression et l'humiliation. Elle ne veut pas que leurs voix réveillent la conscience endormie du monde. Elle veut que les Palestiniens meurent en silence. Elle veut qu'ils regardent en silence leur terre usurpée, leurs maisons démolies, le vol de l'enfance de leurs enfants, le vol des vies. Elle veut que les Palestiniens regardent en silence leurs camarades traqués par les tireurs sionistes. Elle veut que les pères et les mères palestiniens regardent en silence leurs enfants être attaqués par les colons sionistes armés jusqu'aux dents. Elle veut que les villageois palestiniens regardent en silence les bulldozers déraciner leurs oliveraies. Elle veut que le prisonnier palestinien meure en silence dans les cellules sionistes de la mort. En 2004, Tzahi Hanegbi, ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure, a dit après que des prisonniers palestiniens aient lancé une grève de la faim contre les conditions inhumaines d'incarcération : "Ils peuvent entrer en grève un jour, un mois, jusqu'à la mort. Nous allons endiguer cette grève et ce sera comme si elle n'avait jamais eu lieu. Il a ordonné l'installation de grills à ciel ouvert pour griller de la viande et du pain juste devant les portes de la prison, pour que l'odeur torture les prisonniers. Et la direction de la prison a encouragé les geôliers à manger tout cela devant les prisonniers en grève de la faim." (5) Hanegbi a dit ensuite : "Je m'en fous, ils peuvent mourir de faim !" (6).
Et parce que l'entité sioniste veut que les Palestiniens se taisent, souffrent en silence, meurent en silence, elle les tue pour faire taire leurs voix qui crient pour la justice, et elle les tue pour faire taire leurs voix qui dénoncent la nature criminelle, terroriste et raciste de l'entité sioniste. Lorsque les Palestiniens plantent des oliviers, l'entité sioniste les déracine. Lorsque les Palestiniens construisent des maisons sur leur terre, l'entité sioniste les démolit. Quand les Palestiniens marchent pour leurs droits, l'entité sioniste les tue. Quand les enfants palestiniens rêvent de liberté, l'entité sioniste tue leurs rêves. Quand les prisonniers palestiniennes se mettent en grève de la faim pour protester contre leur détention illégale et inhumaine, l'entité sioniste essaie de faire taire leurs voix parce que la volonté et la détermination inébranlables des prisonniers palestiniens révèlent l'inhumanité et la lâcheté des geôliers sionistes. Et quand les prisonniers palestiniennes entament une grève de la faim pour protester contre leur détention illégale et inhumaine, l'autorité sioniste des prisons essaie de les faire taire en brisant leurs grèves par la force. Une politique qui a conduit au martyre de plusieurs prisonniers. Selon divers rapports, les martyrs des grèves de la faim comprennent :
1. Abdel Qader Jabir Ahmad Abu Al-Fahim, du camp de réfugiés de Jabalia, tué le 11 mai 1970 dans la prison d'Asqalan.
2. Rasim Mohammad Halaweh, du camp de réfugiés de Jabalia, tué le 20 juillet 1980 dans la prison Nafha.
3. Ali Shehadeh Mohammad Al-Ja’fari, du camp de réfugiés de Dheisheh, tué le 24 juillet 1980 dans la prison Nafha.
4. Anis Mahmoud Douleh, de Qalqilia, tué le 31 août 1980 dans la prison Asqalan.
5. Ishaq Mousa Al-Maraghah, de Silwan, tué le 16 novembre 1983 dans la prison Beir Al-Sabi’.
6. Hussein As’ad Ubeidat, de Jérusalem, tué le 4 octobre 1992 dans la prison Asqalan.
Le 27 septembre 2011, plus de 100 prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim illimitée pour protester contre le traitement israélien et exiger leurs droits et leur libération, et pour exiger la fin du confinement solitaire et la fin de l'humiliation systématique des détenus palestiniens et leurs familles. Une campagne de soutien puissante a eu lieu, avec des marches, des tentes de soutien, des grèves de la faim solidaires, des conférences, etc. Le Comité exécutif de l'OLP a appelé à 2h de grève générale le 12 octobre 2011 et l'a déclaré "Journée nationale de soutien aux prisonniers". Divers groupes, organisations et comités ont appelé à une journée de grève générale pour montrer l'importance de la question des prisonniers, et à la fermeture de tous les commerces, écoles et universités, pour que tous puissent participer aux actions de soutien. Et tandis que certains partis politiques appelaient à une grève générale toute la journée, d'autres voulaient la limiter à 2 heures. Certaines municipalités ont appelé à une grève générale, quand d'autres se sont satisfaits de 2h de grève des commerces (tôt le matin, lorsque l'activité commerciale est de toutes façons réduite). Alors que les écoles, ministères et autres institutions publiques ont un jour de congé dans des "occasions" comme "la candidature d'Etat de l'AP à l'ONU", et qu'on prie instamment les salariés et les étudiants à marcher et à "montrer leur solidarité", les journées d'action en solidarité avec les prisonniers ou avec Jérusalem sont des jours normaux de travail. Par exemple, le 23 juin 2011, un arrêt de la circulation de 5 minutes a été déclaré en solidarité avec les détenus. Oui, 5 minutes pour les prisonniers de conscience, en comparaison de l'"envoi" des fonctionnaires et des étudiants rejoindre des parades en voiture et des marches toute une journée en "soutien à la candidature d'Etat".
Dans une lettre qui a réussi à sortir de sa cellule d'isolement, le prisonnier politique palestinien Hasan Salameh dit : "Si je pouvais payer votre soutien pour moi et les autres prisonniers avec tout ce que je possède, je jure que je n'hésiterais pas." La lutte des prisonniers palestiniens est notre lutte, la lutte de chacun d'entre nous. La "bataille des ventres vides" a maintenu vivante la flamme de la résistance à l'intérieur des geôles obscures. Ces "batailles" sont un appel à la rue palestinienne pour qu'elle se solidarise avec les prisonniers, rejoigne leur lutte, ressente leur faim, leur soif, leur souffrance. Elles sont un appel pour nous rappeler que les prisonniers sont toujours vivants dans les tombes du sionisme, et qu'ils aspirent à la liberté. Elles sont un appel à joindre nos voix aux leurs, les amplifier jusqu'à briser tous les murs du silence, et les faire entendre partout : Oui aux souffrances de la faim... Non et mille fois NON aux souffrances de la soumission.
Mais nous ne devrions pas attendre que les prisonniers qui sacrifient leur liberté pour notre liberté "cognent contre les murs" pour nous souvenir que leur lutte est notre lutte. Nous ne devrions pas attendre qu'ils entament des grèves de la faim pour nous rappeler leur existence et leurs souffrances. Nous ne devrions pas attendre que les prisonniers nous rappellent qu'ils meurent lentement dans les geôles israéliennes. Nous ne devrions pas attendre que les prisonniers nous rappellent notre devoir.
Non, nous ne devrions pas attendre que les prisonniers "cognent contre les murs", nous ne devrions pas attendre qu'ils commencent la révolution. Nous devrions lancer la révolution et les libérer tous ! Ils ont non seulement sacrifié leur jeunesse et leur liberté pour la Palestine, mais certains d'entre eux ont fait le sacrifice de leurs vies. Le sang, la souffrance et le sacrifice des prisonniers palestiniens est un cri qui brise les chaînes, brise les murs des prisons et ouvre la voie à la liberté de chaque Palestinien. Nous le devons aux prisonniers, nous le devons à chacun d'entre eux, chacun d'entre eux, ceux qui sont en ce moment en grève de la faim, ceux qui ont fait des grèves de la faim de nombreuses fois, ceux dont la grève de la faim a fait les unes et ceux dont la grève de la faim a été ignorée. Nous le devons à leurs mères, leurs pères, leurs frères et sœurs et leurs camarades, pour se souvenir d'eux, pour raconter leurs histoires, leurs souffrances, leur lutte, leurs rêves et leurs aspirations. Nous le devons à nos pères, nos mères, nos frères et sœurs et nos camarades pour tendre la main à travers les murs des prisons et tenir entre nos mains la main de nos prisonniers, la serrer, et leur promettre que la lutte continuera jusqu'à ce que les rayons du soleil brisent les murs des prisons. Nous leur devons de garder vivante et lumineuse la flamme de la lutte jusqu'à ce que le dernier prisonnier palestinien soit libre, jusqu'à ce que toute la Palestine soit libre. Nous devons, à chaque prisonnier palestinien, de faire entendre nos voix, unies et fortes, pour leur libération et leur dignité. Tous les prisonniers palestiniens, chacun d'entre eux, méritent notre voix et notre soutien. Ils ne méritent pas d'être réduits à une ligne ajoutée à des pétitions, que nous les estimions ou non appropriées ou nécessaires, ils méritent d'être davantage qu'un chiffre dans un article.
Tous les prisonniers méritent que nous disions à leurs parents qu'on ne les oublie pas, que leurs enfants sont nos enfants, nos frères, nos sœurs et nos camarades. Ils méritent que nous disions à leurs parents que la souffrance de leurs enfants est notre souffrance, que leur captivité est notre captivité, que leur liberté est notre liberté. Ils méritent que nous nous souvenions de leurs noms, que nous répétions les noms des héros souvent oubliés et ignorés, ils méritent qu'on mette des noms sur les chiffres que nous citons et des noms sur les visages qui sont enfermés derrière les barreaux, et que nous luttions pour leur liberté jusqu'à ce que tous les prisonniers palestiniens soient libres.
Ils ne méritent pas smplement un jour de colère, un jour de solidarité ou un jour de révolution, ils méritent que chaque jour soit un jour de rage, de solidarité et de révolution jusqu'à ce que chaque Palestinien soit libre, jusqu'à ce que la Palestine soit libre.
(1) www.palestinebehindbars.org">Palestine behind bars.org
(2) "6,300 Palestinian prisoners to go on hunger strike on Sunday", The Palestinian Information Center, 02.07.2011
(3) "Asqalan Prison’s Administration Isolates Sick Palestinian Prisoner in Need of Heart Surgery", Wafa, 20.06.2011.
(4) "Ailing Prisonner in Israëli Jails Resumes Hunger Strike", Wafa, 29.06.2011.
(5) "A hunger strike in Israëli prisons is a call for international solidarity", Cageprisonners, 28.08.2004
(6) "Palestine : a very one-sided war", Global Research, 20.08.2004.
Sources :
www.palestinebehindbars.org
www.freedom.ps
www.addameer.org
www.alasra.ps
Signez la pétition exigeant la libération immédiate de Khader Adnan, qui est envoyée régulièrement au Comité International de la Croix-Rouge, au fur et à mesure des nouvelles signatures.
Source : My Palestine
Traduction : MR pour ISM
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaPalestine
Prisonniers
Reham Alhelsi
12 février 2012