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ISM France - Archives 2001-2021

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Ramallah -

Le Mur existe non pour la sécurité mais pour l’Apartheid

Par

> iltezam@riseup.net

Iltezam Morrar est un jeune étudiant palestinien de 15 ans vivant en Cisjordanie

Il était très en colère et criait, "Arrêtez ici. Si vous avancez plus, nous vous frapperons." Il m'a poussé, alors que je me tenais à côté de lui, j’ai crié : "Liberté, Liberté pour la Palestine."
En raison de l’Occupation, je ne peux pas voir mon pays. Je ne peux pas voyager dans mon pays. Il est comme une grande prison, et le mur le rendra pire. S'il n'y avait aucune occupation, je pourrais être libre. Pour moi, le jour où mon pays sera libre, ce sera mon anniversaire.
Avec l’occupation, je n'ai aucun futur.

Lundi, la Cour Internationale de Justice à la Haye commencera des auditions sur le mur qu’Israël construit autour des villes et des villages palestiniens. Je vis dans l’un d'eux : Budrus, un petit village à l'ouest de Ramallah.

C'est une vie très simple ici. Des femmes agées et des fermiers gardent leurs moutons ; les enfants vont à l'école, et les gens vivent ensemble paisiblement. Notre village a beaucoup d'oliviers, qui sont très importants pour la nourriture et l’huile.

Les Américains devraient savoir que, de notre point de vue, le mur n'est pas un Mur de Sécurité.

La Sécurité et la Protection ne viennent pas voler la terre (Budrus a perdu environ 80 % de la surperficie du village en 1948, quand Israël a été formé, et va être réduit encore de 20 % si le mur est construit).

La sécurité ne vient pas par le meurtre ou le harcèlement de la population (il y a à peine une famille en Palestine sans un membre qui a été tué, blessé ou emprisonné) ou par l’arrachage des arbres (que des employés israéliens ont commencé à effectuer autour de mon village). Aussi, ce n'est pas un mur de Sécurité. C'est un Mur de l’Apartheid.

La Palestine sera séparée dans de petits morceaux. Beaucoup de personnes ne pourront pas aller travailler. Les étudiants ne pourront pas se déplacer à l'université. Ensuite, quand nous serons sans terre ou sans oliviers, incapables de travailler ou d’étudier, les gens partiront.

C’est à cela qu’est destinée l’Occupation Israélienne.

En 1953, par exemple, quand Ariel Sharon a mené une opération militaire ayant pour résultat les 69 morts de civils à Qibya, le village à côté du nôtre, certains dans Budrus ont eu peur et sont partis. Tout ce que fait le gouvernement israélien est destiné à faire partir la population de sa terre.

Lors de la première manifestation pour arrêter le mur à Budrus, seules trois femmes agées ont participé avec les hommes. J'ai demandé à mon père si les manifestations étaient justes pour les hommes, et il me dit que non, elles étaient aussi pour les femmes. Quelques femmes et jeunes filles sont venues à la manifestation suivante mais elles sont parties lorsqu’elles n'ont pas vu beaucoup d'autres femmes. J'ai dit à mon père que nous aurions besoin d'une manifestation seulement pour les femmes, et nous avons organisé une.

Le premier jour les employés israéliens sont venus pour couper les arbres, j'étais à l'école. J'ai dit, "nous devrions y aller; la terre est plus importante que nos examens."

Nous nous sommes dirigés vers les champs, les garçons et puis les filles. Les soldats nous ont lancé du gaz lacrymogène. Nous avons continué; nous tenions toujours nos livres d’école quand nous sommes arrivés auprès du capitaine israélien. Il était très en colère et criait, "Arrêtez ici. Si vous avancez plus, nous vous frapperons." Il m'a poussé, alors que je me tenais à côté de lui, j’ai crié : "Liberté, Liberté pour la Palestine."

En raison de l’Occupation, je ne peux pas voir mon pays. Je ne peux pas voyager dans mon pays. Il est comme une grande prison, et le mur le rendra pire. S'il n'y avait aucune occupation, je pourrais être libre. Pour moi, le jour où mon pays sera libre, ce sera mon anniversaire. Avec l’occupation, je n'ai aucun futur.

Je veux étudier pour aider mon pays. Je veux être docteur, parce qu'ici, en Palestine, beaucoup de personnes sont blessées et il y a peu d'hôpitaux ou de médecins et peu de médicaments. Je voudrais quatre enfants, mais comme je veux être docteur et que je travaillerai tard la nuit, deux enfants seront sans doute assez.

Nous ne détestons pas les Israéliens parce qu'ils sont Israéliens. La seule chose entre nous est que nous les voyons comme des voleurs de notre terre. S'ils nous redonnaient notre terre, rien ne serait entre nous. Nous avons besoin d'assez de terre pour que tous les réfugiés palestiniens qui vivent à l’extérieur puissent revenir et vivre ici. Beaucoup de Palestiniens vivent dans d'autres pays, sous des tentes, sans travail.

La lutte pacifique est très importante. C'est le seul moyen par lequel nous pourrons être libres et arrêter le mur, même si nous savons que l'armée israélienne ne veut pas la paix et utilisera la violence.

Je pense : Si j'utilise la violence, tous les enfants en Israël se sentiront en danger et ils utiliseront la violence. Ainsi cela fait que les deux côtés vivent toujours dans la violence. Il est important de montrer au monde que nous sont un peuple pacifique et que tout ce que nous désirons est la Paix.

Les auditions à la Haye sont très importantes bien que nous ne soyons pas sûrs qu’elles arrêtent le Mur.

Il est très important que la communauté internationale fasse quelque chose pour dire que le mur devrait être stoppé, même si cela ne réussit pas.

Source : Philadelphia Inquirer

Traduction : MG

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