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Cisjordanie - 21 septembre 2008
Par Avi Issacharoff
L'Autorité Palestinienne doit être prête à recourir à la force contre le Hamas dans la bande de Gaza "pour réunifier la patrie", a déclaré le chef des forces de l’Autorité Palestinienne en Cisjordanie, le Général Dhiab al-Ali (Abu al-Fatah), considéré comme le chef d’Etat-Major palestinien.
"Si la bande de Gaza reste rebelle, l'Autorité Palestinienne n'aura d'autre choix que de recourir à la force contre elle", a déclaré Ali dans une récente interview accordée à Ha'aretz dans ses bureaux de Ramallah.
Ali dit que l'Autorité Palestinienne n'a pas exclu le recours à la force si le territoire demeure entre les mains du Hamas.
"Il n'y a pas encore eu des consultations avec les Israéliens sur la question", dit Ali. "Nous espérons que nous n'aurons pas à recourir à cette option - pour nous, c'est le dernier choix pour unifier le pays - mais nous devons être prêts à le faire. Si vous voulez transporter des forces [à Gaza] vous avez besoin d'armes différentes et de différentes capacités [que celles actuellement disponibles]. Il doit y avoir un accord des Israéliens, des Jordaniens et des Egyptiens. Mais si les circonstances le permettent, alors nous devons réunifier la patrie."
Aucun haut responsable proche du président palestinien, Mahmoud Abbas n'avait jamais exprimé de telles opinions dans les médias, et surtout pas récemment, juste avant qu’une délégation du Fatah participe à des négociations au Caire sur une éventuelle détente avec le Hamas. Une délégation du Hamas doit parler avec des responsables égyptiens au début du mois prochain, et l'Egypte pourrait tenter d’organiser un sommet de la réconciliation au Caire après la fête de l'Aïd al-Fitr.
Ali a rejeté "es menaces du Hamas contre l'Autorité Palestinienne en Cisjordanie . "Le Hamas n'a pas le pouvoir de poser un véritable défi à l'Autorité Palestinienne en Cisjordanie ", a t-il dit. "Les déclarations des Israéliens sur les capacités du Hamas sont une exagération délirante. Si les Israéliens se retiraient aujourd'hui des territoires de l'Autorité Palestinienne, nous pourrions en assumer la responsabilité. Il y aura des problèmes, mais où n’y a-t-il pas de problèmes dans cette région ? Si l'armée israélienne se retirait de la Cisjordanie , nous devrions augmenter les forces palestiniennes à environ 15.000 soldats."
Mais dans une conversation dont les principaux points ont été publiés dans le Yedioth Ahronoth la semaine dernière par le journaliste Nahum Barnea, Ali a parlé des craintes des militaires palestiniens au sujet d’une tentative du Hamas de provoquer des protestations massives en Janvier, lorsque le mandat d’Abbas sera officiellement terminé.
Ali, 65 ans, a été nommé à la tête des forces palestiniennes il y a environ 19 mois. Avant cela, il était le commandant de la région de Jénine/Tulkarem. Il a considérablement amélioré les capacités de la sécurité nationale et sa réputation.
Au quartier général de la sécurité nationale, environ 30 des principaux officiers d’Ali ainsi que des employés administratifs et même des employés de bureau sont rassemblés autour d'une table à manger pour Iftar, le repas qui rompt le jeûne quotidien pendant le mois de Ramadan.
"Qu'en est-il des filles, ont-elles déjà mangé ?", demande le chef d'Etat-Major. La table plie sous le poids de la nourriture : du riz et de l'agneau, bien sûr, ainsi que du poisson, des salades et une variété d'autres plats – C’est loin d’être la norme des salles à manger des FOI.
La théorie militaire d’Ali est que, lorsque du côté palestinien, tout sera calme et qu’il n’y aura pas de tirs, les Israéliens seront plus réceptifs aux souffrances des Palestiniens. "Tant qu'il y aura des morts", dit-il, "il n'y aura pas d’intérêt israélien".
Ali est né en Qadas, un village près de Safed, et est devenu réfugié à l'âge de 4 ans, lorsque sa famille a fui vers le Liban. Lorsqu’il était jeune, il a rejoint Al-'Asifa, l'armée du Fatah, et a servi dans un certain nombre de postes au Liban. Il est revenu dans les territoires en 1995.
"Au cours de mon mandat, nous avons réorganisé la sécurité nationale. Quatre-vingt-dix pour cent des agents ont été remplacés par des jeunes officiers", explique Ali.
Ses officiers suivent une formation à Jéricho, sous la supervision des États-Unis et l'aide dirigé par le lieutenant-Gen Keith Dayton, le coordinateur américain de la sécurité pour Israël et l'Autorité Palestinienne. Les soldats sont formés à Jéricho et en Jordanie. Deux bataillons ont, à ce jour, achevé la nouvelle série d'entraînement. Un troisième est parti pour la Jordanie jeudi et un quatrième doit partir s’y entrainer dans l'avenir. Ali a environ 7500 soldats sous son commandement.
Il ne cache pas sa colère au sujet des réponses d'Israël à ses demandes d'armes et de munitions, ou au sujet des restrictions à la circulation des forces de l’Autorité Palestinienne en Cisjordanie .
"Il y a une coopération avec Israël", dit Ali. "Nous avons empêché des dizaines d'attaques terroristes rien que cette année."
Source : http://www.haaretz.com/
Traduction : MG pour ISM
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