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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Le désespoir, un état d’esprit habituel

Par

Le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas (Abu Mazen) qui est rentré cette semaine de la conférence au sommet arabe qui s’est tenue à Alger, a reçu des rapports concernant ce qui arrive dans les colonies juives de Cisjordanie et les projets qu’a Israël de construire des milliers d’unités d’habitation à Ma’aleh Adumim, et il s’est dépêché de déclarer : "Les colonies juives sont illégales et nous continuerons à nous battre contre elles pacifiquement jusqu’à ce que ça prenne fin".

C’est, apparemment, une déclaration de routine qui n’a rien d’incendiaire.

Pourtant, si nous examinons ce que Abu Mazen, Mohammed Dahlan, Saeb Erekat et les autres responsables au sommet du leadership palestinien ont dit et fait, on peut discerner clairement la frustration et l’amertume. Quelque chose qui risque de mener à un renouveau de la violence dans un futur proche.


Les attentes palestiniennes de la part du gouvernement israélien après l’élection d’Abu Mazen et les arrangements conclus à Sharm el-Sheik étaient élevées.

Les Palestiniens attendaient que soient libérés un grand nombre d’anciens emprisonnés ; qu’on leur rende le contrôle des villes de Cisjordanie : le gel des colonies juives en Cisjordanie et l’évacuation des avant-postes.


Il est vrai qu’il y a eu une attaque terroriste d’importance le mois dernier à Tel Aviv sur la promenade de la plage, mais les organisations palestiniennes font respecter la trêve, les accords et il n’y a pas eu de tir de mortier ni de rockets depuis Gaza.

Et qu’obtiennent-ils en retour ? De leur point de vue, zéro.


Le mode de raisonnement israélien concernant la poursuite de l’occupation et de l’extension des colonies juives ne change pas. Des représentants des Forces israéliennes de Défense et les services de sécurité du Shin Beth se querellent sans fin sur le sort d’un barrage à Jéricho, à propos du contrôle d’un village et de la moitié du district de Tul Karm.
La plupart des barrages sont restés en place.

Dans les villages de Samarie, il y a eu des confrontations d’une violence grandissante à cause du mur de séparation qui leur enlève leurs terres et leurs vie, et à Jérusalem les autorités sont en train de terminer le mur et préparent de nouvelles restrictions de circulation.


Le Dr. Menachem Klein de l’université de Bar-Ilan qui croit que nous sommes de nouveau en route pour un douloureux conflit, a épluché différents passages des déclarations d’Abu Mazen, après son élection, et de celles qu’il a faites aujourd’hui, et il y a trouvé une différence frappante.

Sur la question des réfugiés, par exemple : dans son discours d’inauguration devant le Conseil Législatif Palestinien il y a plus de deux mois, il déclarait : « Nous nous efforcerons de parvenir à une solution juste et négociée au problème des réfugiés sur la base de la légitimité des résolutions internationales ».

Dans le vocabulaire diplomatique de ce conflit, on peut attacher une grande importance à ce qu’un orateur arabe ou palestinien parle de « solution négociée » et ne mentionne pas « le droit au retour » du point de vue des réfugiés.

Cependant, sur cette toile de fond, on a dit en Israël que lors de la rencontre des factions palestiniennes au Caire (il y a plus de deux semaines), Abu Mazen s’apprêtait à convaincre les autres fractions de faire des concessions sur la question des réfugiés et de leur retour.


C’est l’inverse qui s’est produit. Abu Mazen s’est rapproché de la position du Hamas et dans la conclusion de la déclaration du Caire, voici ce qui a été dit à propos de la question des réfugiés : « Les participants sont attachés à la promesse du droit au retour et au retour des réfugiés chez eux et dans leurs biens ».

De nouveau, dans le vocabulaire diplomatique usuel, c’est peut-être la formulation la plus dure du problème, comme explicitement exprimée par « le droit de revenir chez eux et dans leurs biens ».

La conclusion de la déclaration palestinienne du Caire a aussi évoqué un traitement clair du « calme » (section 3) : « Les participants soulignent que la poursuite des colonies, la construction du mur et la judaïsation de Jérusalem Est ne sont que des bombes à retardement ».

En d’autres termes, si tout cela continue, il y aura une explosion – et selon les enquêtes palestiniennes autant qu’israéliennes, tout cela continue avec vigueur.

Au projet de constructions à Ma’aleh Adumim de milliers d’unités d’habitation et aux incidents qu’impliquent la barrière de séparation et les murs dans Jérusalem, s’est ajoutée ces jours derniers la tourmente qui a accompagné le débat autour de l’église orthodoxe grecque qui a vendu « à des colons extrémistes juifs des hôtels et des boutiques qui sont des biens arabes» (selon les termes palestiniens).

Pour eux, évidemment, c’est une étape de plus que franchit Israël pour anéantir la présence arabe à Jérusalem, et judaïser la ville, à quoi s’ajoutent des bruits sur des menaces juives contre la mosquée Al-Aqsa.


Tout cela est en train de ramener la rue et le leadership palestiniens à leur état d’esprit antérieur, fait de désespoir et d’amertume ce qui présage une nouvelle vague de conflit et de sang.

Source : http://www.haaretz.com/hasen/spages/557454.html

Traduction : CS pour ISM

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