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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Le sionisme peut-il tromper tout le monde tout le temps ?

Par

Doc Jazz est un chirurgien/musicien réfugié palestinien qui vit dans le Golfe arabique. Il est connu pour son style de jazz-pop et les textes engagés de ses chansons dont la plupart sont consacrées à la cause palestinienne. On peut en écouter une centaine sur son blog, The Musical Intifada, créé en 2001, ainsi que lire ses articles sur la Palestine

La colonisation israélienne de la Palestine se poursuit sans relâche, et le show politique qui la protège et la permet est devenu une mascarade ennuyeuse et répétitive. En même temps, il sert à remplir les agendas, les porte-documents et les discours des hommes politiques et autres qui aiment faire semblant de croire à une "solution négociée". Nul besoin d'être un génie pour voir comment marche ce jeu fallacieux mais il peut être utile de l'énoncer de manière claire et sans ambigüité pour ceux dont les yeux sont remplis de la poudre que leur jettent régulièrement les maîtres sionistes es-manipulation.

Le sionisme peut-il tromper tout le monde tout le temps ?

Tout d'abord, jetons un œil sur la distribution, ainsi que sur le public, de ce théâtre du mensonge. Bien sûr, il y a en premier lieu les Israéliens et les Palestiniens ; puis il y a le monde arabe, les États-Unis, le soi-disant "Quartet" et la "communauté internationale". Chacun joue son propre rôle en s'assurant que continue la tartufferie dont le résultat est, de fait, la poursuite du vol et la colonisation de toujours plus de terre palestinienne. Aujourd'hui, le "débat" est centré sur les "colonies" et les "colons". Regardons de près de quoi il s'agit réellement.

"Les colons" : la milice terroriste entraînée et armée d'"Israël"

Le premier mensonge qu'il faut dénoncer pour ce qu'il est, c'est la distinction fausse entre "Israéliens" d'un côté, et "colons" de l'autre. Si vous suivez les médias influents, vous pourriez être tentés de croire que les Israéliens sont des citoyens ordinaires dans une démocratie similaire à celles d'Europe et du continent américain, tandis que les colons sont des fanatiques religieux extrémistes souvent en conflit avec l'establishment israélien.

Si vous croyez ça, vous vous trompez deux fois : les Israéliens ne sont pas des citoyens ordinaires mais eux-mêmes des colons ou leur progéniture, qui tous -hommes et femmes- ont fait leur service militaire dans l'armée et y ont été entraînés. Ceux qu'on appelle "colons" sont des Israéliens issus de cette même population, qui sont de plus armés, financés et entraînés par ce même establishment israélien, et inondés de privilèges pour les inciter à aller peupler les nouvelles colonies sionistes sur la terre palestinienne volée.

Ceux qu'on appelle les "citoyens israéliens" vivent dans les colonies sionistes plus anciennes, qui ont été établies par l'expulsion des Palestiniens indigènes et la destruction de leurs villages et de leurs villes en 1948. Les soi-disant "colons" vivent dans les colonies plus récentes, créées de la même manière sur des terres occupées en 1967. Si vous avez envie d'être embrouillé et floué, continuez et tombez dans cette distinction trompeuse, et vous ne verrez pas que les colonies sont les avant-postes de la colonisation israélienne de la Palestine, peuplées par des milices terroristes armées qui travaillent étroitement avec l'armée israélienne.

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Cette coopération est particulièrement évidente quand on voit comment l'armée israélienne protège les colons lorsqu'ils se livrent à leurs saccages destructeurs dans les villages et terres agricoles palestiniennes.

Financer la division

Pour ce qui est des Palestiniens, ils sont ligotés par la situation éprouvante de l'occupation ainsi que par leurs propres failles. Une des raisons de la complexité de leur situation vient de leur fait, à savoir la division des factions. Elle jette les bases parfaites pour la pratique israélienne du "diviser pour régner".

La dépendance au financement occidental est le facteur principal qui met au pas les dirigeants de l'Autorité palestinienne (AP) dans ce jeu sordide. On aimerait espérer qu'ils se rendent compte de ce que signifie rester dans le jeu pour l'avenir des Palestiniens, mais leur rituel de lamentation les empêche de critiquer les impostures les plus criantes de la mascarade. Le 8 juin, l'AP s'est plainte de la politique israélienne de colonisation en ces termes : "La priorité du gouvernement israélien est d'apaiser les colons, pas de résoudre le conflit."

En gardant à l'esprit les commentaires précédents, ils ont tout faux : la priorité d'Israël est de resserrer son emprise sur la terre palestinienne qu'il n'envisage pas de rendre. Les "colons" sont la milice terroriste armée qu'ils ont déployée dans ce but. Les débats sur les colonies, même au parlement israélien, ne sont qu'une partie du spectacle.

Bon flic, mauvais flic : ils ont besoin de condamner, nous avons besoin de construire

Ceci nous amène à l'un des principaux acteurs qui permettent à ce show de maintenir sa furia d'engloutissement de la terre palestinienne : les États-Unis d'Amérique. Sous les couches trompeuses de fards et de déguisements de théâtre, ce qu'on trouve se résume essentiellement à un numéro de "bon flic, mauvais flic", les USA se posant comme "le bon flic". Un aperçu rapide de près de deux décennies de négociations "Oslo" montre clairement que les États-Unis soutiennent la politique israélienne de colonisation tout autant qu'ils soutiennent l'occupation israélienne elle-même, en dépit de leurs prétentions du contraire.

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En parole, les USA "condamnent" l'expansion des colonies israéliennes, alors qu'en même temps, ils la financent avec des millions de dollars des contribuables américains. Même à l'"ère de la communication", les actes sont plus éloquents que les paroles.

Le 7 juin, Ariel Attias, le ministre israélien du Logement, a résumé la comédie étasunienne sur l'expansion des colonies. "Il faut qu'ils condamnent. Il faut que nous construisions." Que dire de plus clair ?

Des larmes de crocodile pour le public

Tout spectacle a besoin d'un public et même en cela, on y a pourvu. Depuis le début de ce siècle, le monde a fait connaissance avec un nouvel acteur, à savoir le "Quartet". On nous dit que cette entité pratiquement inexistante comprend les États-Unis, l'Union européenne, la Russie et les Nations Unies, et qu'elle est supposée jouer le rôle d'une force plus objective qui a la capacité de représenter la communauté internationale. En fait, elle sert carrément de système de neutralisation qui vise à créer un semblant de cette représentativité dont l'objectif principal est de rendre la communauté internationale passive et inactive. C'est pourquoi il est rarement fait mention de ce soi-disant Quartet, à moins qu'une question semble requérir l'opinion du "monde extérieur". Lorsque le "Quartet" s'exprime, tout ce qu'il fait est de verser quelques larmes de crocodile sur "la tragédie du conflit en cours".

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Ceci ne devrait pas être une surprise, puisque au moins 50% de son groupe comporte deux forces pro-israéliennes d'importance : l'Europe, lieu de naissance, partenaire commercial et otage moral d'"Israël", et les États-Unis, le gros bouledogue qui a juré de protéger les intérêts d'Israël à n'importe quel coût financier, militaire ou stratégique. Si nous croyons que l'idée était de rétablir un équilibre dans l'impartialité par la présence des Nations Unies (qui a ces deux forces fortement représentées en son sein, y compris le pouvoir de veto étasunien) et de la Russie, qui a perdu tout intérêt dans la question israélienne depuis qu'elle est sortie du communisme, nous ne méritons que le titre d'imbéciles crédules.

Arabes : une voix et un poing impuissants

Motivés par l'égoïsme, le manque de principe et un cocktail de faiblesses morales, économiques et stratégiques, ce dernier groupe est représenté par les nations arabes. Nous ne pouvons même pas accuser le soi-disant "printemps arabe" de cet état de fait, puisque tous ces facteurs ont rendu la voix arabe - et plus encore le poing arabe - impuissante face au sionisme au moins depuis les années 1970.

Ce que nous voyons cependant, c'est la manière dont "Israël" joue ses cartes confortablement sur toile de fond d'une confusion arabe croissante dans cette période de révolution. A certains moments, "Israël" fait appel à la sympathie de l'occident lorsqu'il dépeint des révolutions arabes potentiellement réussie comme une menace pour son existence. A d'autres, il utilise les violations des droits de l'homme dans les États arabes en pleine tourmente révolutionnaire comme une excuse pour renforcer sa propre image trompeuse de "seule démocratie au Moyen-Orient", tout en faisant des gestes de bienveillance (comme ses fausses déclarations de sympathie pour les victimes civiles syriennes) pour tenter de masquer son idéologie profondément et intrinsèquement raciste anti-arabe.

Serons-nous dupes tout le temps ?

Au vu de tout ceci, la question demeure : reste-t-il quelqu'un pour voir à travers cette escroquerie ridiculement grossière ? Pourquoi un tel cinéma malhonnête a-t-il pu continuer pendant deux décennies, avec pour conséquence une emprise israélienne renforcée sur des territoires qu'il occupe en violation du droit international et des résolutions des Nations Unies ? La réponse à cette question n'est pas aussi tirée par les cheveux qu'elle en a l'air à première vue.

Dans un monde dirigé par des gouvernements qui s'arrangent pour semer la confusion parmi leurs citoyens en suscitant autant de chamailleries que possible sur des problèmes internes tout en obtenant des mandats indus de ces populations pour gérer leur politique étrangère comme ils veulent, il ne faut pas s'étonner que les gouvernements et les grands médias fassent tout ce qu'ils peuvent pour sauver les apparences. En d'autres termes, ce n'est pas parce qu'eux-mêmes ne voient pas à travers la mascarade, mais parce qu'ils y ont un intérêt.

Et nous tous ? Citoyens ordinaires, à l'esprit curieux, qui n'aimons pas être pris pour des imbéciles ? Nous voyons à travers elle, et nous cherchons des outils pour la démasquer, pour nous y opposer et pour la désamorcer. Gardant à l'esprit que les ressources de beaucoup de familles palestiniennes dépendent directement de l'existence de l'Autorité palestinienne, il n'y a pas beaucoup de Palestiniens qui croient vraiment que le verbiage utilisé dans ces tartufferies ait le moindre sens. Il en va de même pour beaucoup de ceux qui habitent dans le monde arabe et autres ex-colonies de l'Occident, nombre d'entre eux connaissent les méandres de ces jeux politiques trompeurs. Comme pour les populations des États-Unis et d'Europe, la prise de conscience de la situation est en constante augmentation grâce aux courageux efforts des activistes et des auteurs pro-palestiniens, malgré les tentatives désespérées des sayanim sionistes et autres protagonistes (souvent rémunérés) du sionisme pour inonder de leur propagande les réseaux sociaux.

Les paroles d'Abraham Lincoln viennent à l'esprit : "Vous pouvez tromper tout le monde une fois, quelques-uns tout le temps, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps." Deux décennies, c'est très long, et l'heure approche qui prouvera que Lincoln avait raison. Le rideau doit tomber sur cette mascarade politique, et le spectacle doit se terminer.


Source : Intifada Musical Doc Jazz

Traduction : MR pour ISM

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