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ISM France - Archives 2001-2021

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France -

Manigances par en-dessous de la France au Machreq et poursuite de la lune de miel franco-saoudienne

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Dans la continuité de ses usages qui remontent à François 1er, la France essaie de se creuser un trou (de souris) dans le jeu impérialiste au Machreq avec des méthodes qui mixent colonialisme traditionnel du XIXème siècle et servilité aux ordres de ses maîtres états-uniens et sionistes. En effet, dans un effort de tirer la couverture à elle (tandis que le maître états-unien est plutôt empêtré dans ses aventures hasardeuses en Afghanistan, Pakistan et Irak) ou de montrer son zèle, la France s'active dans les minutes additionnelles sur le terrain au sud Liban et dans les salons de l'Elysée.

Manigances par en-dessous de la France au Machreq et poursuite de la lune de miel franco-saoudienne


Au sein de la FINUL*, les troupes françaises essaient d'attiser le feu (en profitant des passations de postes entre l’ancien commandant italien Claudio Graziano et le nouveau commandant espagnol Alberto Asarta et de la transition entre l’ancien et le nouveau chef des troupes françaises) sur le terrain en faisant circuler leurs chars dans les étroites ruelles en terre à l’intérieur des villages, en détruisant les champs de culture de tabac (principale ressource économique de la région) et en prenant constamment des photos des habitants, des maisons, des champs, tandis que les enlèvements de bergers par les sionistes se succèdent sans provoquer la moindre réaction des forces surarmées de la FINUL.

Cette technique héritée du temps des colonies n’a pas été accueillie avec enthousiasme par la population du sud Liban, renommée pour sa résistance acharnée contre l’expansion sioniste depuis les années 30 du siècle dernier. A titre d'exemple, le dernier incident de la semaine dernière : face à la protestation des habitants qui ont fait barrage aux chars français avec pierres, bâtons et œufs pourris, les soldats ont tiré en l’air, blessé et kidnappé un citoyen, en réponse les habitants ont simplement désarmé à mains nues les soldats et libéré le prisonnier.

L’armée libanaise, que l'ancienne puissance mandataire avait essayé de rappeler à l'ordre colonial, a rétabli les règles de fonctionnement des forces de la FINUL sur le territoire libanais et rappelé implicitement à la France que, malgré le fait que sa direction est constitutionnellement dévolue aux maronites, le temps des colonies était terminé.

Comme par hasard, on constate que, dans le même temps, le criminel de guerre Samir Geagea, notoirement responsable de centaines d’assassinats, a pris le relais de l’ancienne puissance mandataire et accusé la population du sud Liban d’œuvrer pour l’intérêt de… l’Iran.

Toujours en parallèle, l’Elysée et le Quai d’Orsay ont récemment reçu le patriarche maronite Sfeir (seule personnalité qui n’a pas présenté ses condoléances pour le décès du sayyed Mohammed Hussein Fadlallah), renommé pour sa hargne contre la résistance et la population chiite, le roi d’Arabie saoudite (qui pourrait assister au défilé du 14 juillet, s’il n’a pas entendu parler des récentes mauvaises affaires de Sarkozy), le susnommé Samir Geagea, la vieille crapule Moubarak et Hariri fils.

Malgré les perturbations des affaires fiscales de Sarkozy, les manigances de la France au Machreq, qu'elles se manifestent sur le terrain ou sur les tapis rouges, se poursuivront et sont à suivre de très près.

Photo
N. Sarkozy en visite officielle à Ryad, janvier 2008. (photo Reuters).

Dans le contexte d’un déclin certain du ministère français des Affaires étrangères (Quai d’Orsay) qui est réorienté sous Sarkozy vers une sionisation et une marginalisation croissantes, notamment sous la direction de Kouchner (qui pourrait faire l’objet d’une prochaine démission, à en croire certains bruits de couloirs), on apprend aujourd’hui que le Quai d’Orsay a interdit il y a deux jours une conférence intitulée « Cinq ans de règne du roi Abdallah, droits et libertés en Arabie Saoudite », à laquelle devaient participer des opposants politiques saoudiens et des organisations internationales des droits de l’homme et qui devait se tenir ce jour au siège du Centre national de la presse à Paris.

Selon Fouad Brahim, coordinateur de la conférence, cette décision a résulté de la pression exercée par l’ambassade saoudienne en France.

Une conférence du même type s’est tenue sans problème et avec succès à Londres mardi soir à la Chambre des Communes (assemblée nationale) avec la participation de dizaines de chercheurs et de nombreuses chaînes satellitaires arabes et internationales.

L’Arabie saoudite, qui mène le front de la collaboration arabe aux côtés des Etats-Unis et des sionistes, est courtisée par la France qui poursuit sa stratégie de manigances de bas étages pour se creuser un petit trou dans le « Moyen-Orient nouveau » débarrassé de la résistance et investi dans la « paix économique » et la guerre contre l’Iran.


* FINUL: forces intérimaires des Nations Unies au Liban, établies en 1978, soi-disant pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le Gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la région, en réalité pour contrôler la frontière Liban-Palestine occupée et garantir la sécurité du foyer national juif et liquider la résistance (lol).

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