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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Netanyahu et le Futur du Processus de Paix

Par

Ramzy Baroud (www.ramzybaroud.net) est écrivain et rédacteur en chef du PalestineChronicle.com. Ses travaux ont été publiés dans de nombreux journaux et revues du monde entier. Son dernier livre est intitulé the Second Palestinian Intifada: A Chronicle of a People's Struggle (Pluto Press, London). Son prochain livre “My Father Was a Freedom Fighter: Gaza The Untold Story” (Pluto Press, London) devrait paraitre rapidement.

Il semble que le processus de paix israélo-palestinien soit en grave danger. C'est la première impression qui vient à l’esprit lorsque l’on lit les journaux israéliens. Contrairement à Kadima et au Parti Travailliste, des partis «modérés» israéliens, le premier ministre désigné, Benyamin Nétanyahou, est largement considéré comme un obstacle aux négociations visant à faciliter une solution à deux États. Cependant, les articles des journaux sont remplis de fausses idées et de fausses hypothèses.

Netanyahu et le Futur du Processus de Paix


Netanyahu est largement considéré comme un obstacle aux négociations.

Alors que Netanyahou est en effet un idéologue de droite, sa position sur les questions relatives au processus de paix - si, en effet, il est possible de parler d'une telle chose, ce dont je doute - ne diffère guère de ses prédécesseurs. Israël continue ses attaques militaires et son expansion des colonies illégales alors que l'Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas continue à isoler le Hamas dans la bande de Gaza et à maintenir son propre pouvoir en Cisjordanie .

Alors, à quel processus de paix se réfèrent les médias? Quelles sont les perspectives d'une solution à deux Etats viable dont ont parle actuellement avec autant de passion?

Tout aussi embrouillant, il y a aussi le fait que certains dirigeants et diplomates occidentaux conservent une position de wait and see, en espérant que Netanyahu respectera et maintiendra ce processus de paix inexistant.

Dans des commentaires faits à The national, Tony Blair, qui est désormais l’émissaire du Quartet de l'ONU, a déclaré que Netanyahou avait fait part de son soutien "de principe" à la solution à deux États. "Lorsqu'on lui a demandé si Netanyahu était favorable à un Etat palestinien", a indiqué le journal, "Blair a répondu :«Il me l’a toujours fait comprendre clairement."

Une telle rhétorique semble ouvrir la voie au genre de ruse politique à laquelle s’était livrée Netanyahou au cours des quelques années où il fût premier ministre d'Israël, qui ont commencé en Mai 1996.

Ensuite, le nouveau leader du Likoud a failli battre Shimon Peres, après s’être positionné comme étant le dirigeant israélien, qui mettrait fin aux "concessions" faites par ses rivaux au Parti Travailliste. Dans le même temps, il a cherché à donner une image en Occident de conciliateur.

Il faut dire que le Palestinien moyen a du mal à repérer la différence entre un gouvernement de Droite du Likoud, un gouvernement Travailliste de Gauche ou un gouvernement du centre-droite de Kadima. Ce que les Palestiniens continuent de voir, ce sont des soldats et des chars, des postes de contrôle, des bulldozers, des barbelés et des ordres de confiscation des terres. Les symboles de l'occupation et de la domination ne varient pas en fonction d’un contexte idéologique ou des orientations politiques de ceux qui gouvernent Israël.

Peu de temps après son investiture, Netanyahu a fait l’objet d’une pression américaine pour qu’il mettre en œuvre les Accords d’Oslo longtemps retardés, ce qui a mis le leader inexpérimenté de l’époque dans une situation difficile.
D'une part, il voulait éviter la colère des États-Unis, qui avait investi beaucoup de temps et de ressources à Oslo. D'autre part, il voulait faire obstacle à toute possibilité d'une reprise des accords. Il a fait ce que la plupart des dirigeants israéliens avaient fait face à un tel problème. Il a provoqué la violence.

En Septembre 1996, Netanyahu a ordonné l'ouverture d'un tunnel qui passait sous l'un des lieux les plus saints de l'Islam, la mosquée Al-Aqsa, et menaçait les fondations du lieu saint. Son action a atteint ses objectifs. Il a provoqué la fureur des Palestiniens dans les territoires occupés. Plusieurs jours d'affrontements ont tué et blessé de nombreuses personnes, principalement des Palestiniens. Le gouvernement israélien a utilisé l'incident pour insiter sur l'échec d'Oslo et les impératifs sécuritaires d'Israël.

Alors que les forces de sécurité de Yasser Arafat lançaient des campagnes d'arrestation en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza - pour tenter de satisfaire les exigences de Netanyahu - le dirigeant israélien continuait l'expansion des colonies et la confiscation des terres palestiniennes.

Le 28 Octobre, il a approuvé la construction de milliers de nouveaux logements dans les colonies de peuplement existantes et, plus tard, la fortification de 33 colonies et la construction de 13 nouvelles routes de contournement réservées uniquement aux juifs.

En dépit de toutes ses initiatives, Netanyahu n'a pas réussi à satisfaire son electorat. Le 17 Mai 1999, il a été remplacé par le leader du Parti Travailliste, Ehud Barak. Ensuite, M. Netanyahou a démissionné de la direction du Likoud.

Il est à noter que l'élection de Barak a été accompagnée par la reprise des discours sur la paix bien que la nouvelle "colombe" n’ait pas montrée beaucoup de volonté à mettre en œuvre les «douloureuses concessions» requises dans les discussions de statut final.

Autant le président américain, Bill Clinton, présentait Barak comme étant le dirigeant israélien le plus susceptible d'apporter la paix, autant les Palestiniens ordinaires n’attendaient pas grand-chose de sa part. Ils étaient trop au courant de la propre histoire sanglante de Barak.

Dans son discours, Barak avait défini sa vision de ce que la paix devait être, sous les acclamations de ses supporters: "Je vous dis que le moment de la paix est venu - et non pas la paix par la faiblesse, mais la paix par la force et un sentiment de sécurité, pas une paix au détriment de la sécurité, mais une paix qui apportera la sécurité.
Nous allons passer rapidement à une séparation d'avec les Palestiniens dans le cadre de quatre lignes rouges de sécurité :
• une Jérusalem unifiée sous notre souveraineté en tant que capitale d'Israël pour l'éternité;
• en aucun cas nous reviendrons dans les frontières de 1967;
• aucune armée étrangère à l’ouest du Jourdain,
• et la plupart des colons de Judée et Samarie seront dans des blocs de colonies sous notre souveraineté. "

Les dirigeants des principaux partis d'Israël sont presque interchangeables, même leur langage est le même, archaïque et belliqueux. Alors pourquoi paniquer sur l'avenir du processus de paix.

En ce qui concerne la bande de Gaza, il importe peu de savoir si les plus de 1.400 personnes tuées en 22 jours ont été massacrées par un révisionniste du Likoud, une colombe travailliste ou un conciliateur de Kadima. Cependant, c’est quelque chose qu’émissaire comme ne semble pas comprendre.

Source : http://palestinechronicle.com/

Traduction : MG pour ISM

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