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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Où vas-tu, Palestine, désormais ? Quelques réflexions

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Regardons les choses en face : le peuple palestinien a choisi de vivre dans un Etat islamique, et non dans un Etat séculier.
Si nous sommes aussi démocratiques que nous prétendons l’être, il nous incombe de respecter le choix du peuple palestinien et de lui faire bon accueil.
Je suggère l’idée que soutenir la Palestine consiste à soutenir le peuple palestinien et son droit au retour, sans nulle considération pour ses choix politiques, théologiques ou culturels.

Les conséquences de la victoire du Hamas, aujourd’hui acquise, ne sont pas encore claires. Toutefois, les résultats des élections ont révélé, au-delà de tout doute, quelques réalités fondamentales concernant la Palestine et plus généralement le monde arabe :


a) Démocratie = Islam

Une fois encore, l’Occident, et en particulier les Anglo-Américains, doivent se rendre à l’évidence : "démocratie", dans le monde arabe, signifie : "Islam". A moins d’être sérieusement islamophobe, cela ne devrait pas soulever l’ombre d’un problème.

Mais, apparemment, nous avons beaucoup trop de gens haineux de l’Islam, tant à gauche qu’à droite, qui sont horrifiés par le succès de l’Islam auprès des masses.

Quoi qu’il en soit, l’élection palestinienne d’hier doit servir de dernier avertissement à ceux qui tiennent à toute force, aujourd’hui, à « démocratiser » la Syrie.



b) "Un seul Etat palestinien démocratique et laïc" risque fort d’être un concept désuet, et mieux vaut s’en débarrasser sans plus tarder

Le mantra gauchiste sans cesse répété appelant à "un seul Etat démocratique et laïc en Palestine" a apparemment très peu de choses en commun avec la réalité palestinienne.

Apparemment, la majorité du peuple palestinien, en Palestine, préfère vivre dans un Etat islamique, plutêt que dans un Etat laïc et démocratique (la démocratie signifiant, dans le cas d’espèce, non pas "la voix du peuple", mais bien plutêt la définition limitée et restreinte qu’en donne l’Occident).

Il est désormais évident que l’appel à un Etat palestinien séculier n’existait qu’afin de servir les intérêts de certaines écoles sionistes de gauche, à la Yossi Beilin, qui dénonçaient de manière outrancière le Hamas, quelques jours seulement avant les élections.

De manière très surprenante, cet appel contre le Hamas et en faveur d’un Etat démocratique et laïc est très populaire auprès de diverses factions du mouvement de solidarité avec les Palestiniens et avec les juifs antisionistes.

Regardons les choses en face : le peuple palestinien a choisi de vivre dans un Etat islamique, et non dans un Etat séculier. Si nous sommes aussi démocratiques que nous prétendons l’être, il nous incombe de respecter le choix du peuple palestinien et de lui faire bon accueil.

Je suggère l’idée que soutenir la Palestine consiste à soutenir le peuple palestinien et son droit au retour, sans nulle considération pour ses choix politiques, théologiques ou culturels.

Toutefois, n’oublions pas non plus que près de la moitié des Palestiniens ont voté Fatah. Autrement dit : nombreux, aussi, sont les Palestiniens qui préfèrent vivre dans un Etat séculier.

Il convient d’ajouter, aussi, que le vote d’aujourd’hui représente le choix des Palestiniens qui vivent en Palestine. Il est fort probable qu’une élection qui inclurait les Palestiniens de la Diaspora, dans la région et au-delà des mers, aboutirait sans doute à des résultats qui différeraient du tout au tout.

Lorsque nous traitons de la cause palestinienne, nous devons prendre une telle possibilité en compte. A la fin des fins, la majorité des Palestiniens vivent en-dehors de la Palestine : ils ont été les victimes d’une épuration ethnique en 1948, et n’ont jamais cessé d’en être les victimes, depuis lors.



c) Le discours de Gauche a perdu toute pertinence ; il a sérieusement besoin d’un ravalement de façade

Depuis pas mal de temps, il est très clair que l’idéologie de gauche se débat désespérément pour trouver sa voie au milieu de la bataille en train d’émerger entre l’Occident et le Moyen-Orient.

Les paramètres de ce qu’il est convenu d’appeler le "clash entre civilisations" sont si clairement en place que le militant de gauche "rationnel" et "athée" est à coup sûr condamné à se retrouver plus près de Donald Rumsfeld que d’un religieux musulman.

Aussi longtemps que l’idéologie de gauche demeurera empêtrée dans des paramètres intellectuels rationnels et anti-religieux, cela sera un véritable combat, pour elle, de s’allier aux opprimés du jour, à savoir : les Arabes.

Si la Gauche européenne insiste à maintenir sa pertinence, elle doit réévaluer sa vision du monde en matière de rationalité, de religion, et tout particulièrement d’Islam.

Si la Gauche tient vraiment à rester dans le coup, elle doit réévaluer l’entièreté du concept de la politique de la classe laborieuse. Apparemment, les Irakiens opprimés ont très peu en commun avec la classe ouvrière européenne du dix-neuvième siècle…

La Gauche doit changer de terminologie en termes d’ethnicité et de différenciation culturelle. Plutêt qu’imposer nos croyances à d’autres, nous ferions bien mieux d’apprendre à comprendre ce en quoi les autres croient.
Une étude critique des notions de Jihâd et de Shahîd, voilà qui serait, à n’en pas douter, un très bon début dans cette voie…



d) Tandis que la rue israélienne montre des signes réels de fatigue mentale, comme de juste, les Palestiniens, eux, sont résilients comme jamais !

Comme de juste, les Israéliens sont en train de rallier en masse Kadima, le nouveau programme politique fondé voici deux mois à peine par un Sharon très gravement malade.

De fait, il n’y a strictement rien de nouveau ni d’innovant, à Kadima : ce parti a été créé à seule fin de relancer le vieux fantasme sioniste de gauche d’un Etat national juif raciste, avec une écrasante majorité et domination juives.

Apparemment, les Israéliens aiment ça : ils adorent l’idée de la résurrection du ghetto est-européen, au beau milieu du Moyen-Orient. De manière similaire, le Fatah était partant pour négocier avec cet agenda israélien…

Du point de vue rationnel, on ne saurait l’en blâmer. Le Fatah s’est rendu compte depuis quelque temps déjà qu’il est tout à fait impossible de vaincre militairement la puissance israélienne soutenue dans le dos par les Américains.

De plus, il est crucial de préciser que près de la moitié des Palestiniens vivant en Palestine sont d’accord avec le Fatah.
Ils ne peuvent plus supporter l’occupation israélienne. Pas un instant de plus.
Le Hamas, d’un autre cêté, a dit NON à Israël et, comme nous l’avons appris ce matin, la majorité des Palestiniens l’ont suivi.

Ils ont dit NON à la ségrégation sioniste, ils ont dit NON à l’occupation israélienne, ils ont dit NON au découpage de la Palestine en bantoustans.

De plus, ils disent NON à l’idée d’un Etat juif au beau milieu de la Palestine.

Ils disent NON à l’idée d’un règlement politique imposé par l’Amérique.

Ils disent OUI à une Palestine islamique. Bref : alors même que les Israéliens donnent des signes très clairs de défaitisme, la majorité des Palestiniens insiste pour réclamer ses droits légitimes. Je n’ai pas le moindre doute que la justice, pour le peuple palestinien, prévaudra !

Bien difficile de dire si le Hamas sera capable de faire avancer les choses, pour les Palestiniens, à court terme. De plus, le Hamas est un énorme mouvement, qui a plus d’une expression.

Par exemple, depuis pas mal de temps maintenant, je sais qu’il y a des leaders, dans la mouvance Hamas, qui pensent que la solution à deux Etats peut garantir la séparation d’avec les Israéliens et leur style de vie occidental et libéral.

Autrement dit : même au sein du Hamas, il y a des gens qui croient à la solution à deux Etats, même si c’est pour des raisons très différentes. Toutefois, il sera intéressant d’observer jusqu’à quel point le programme politique du Hamas sera pragmatique.

Aujourd’hui, plus que jamais par le passé, il est plus qu’évident que le soutien à la Palestine et au peuple palestinien doit être fondé sur l’écoute des voix plurielles de la Palestine. Plutêt que de continuer à imposer notre vision du monde aux Palestiniens, nous devons leur lâcher les baskets.

Nous devons les écouter, et nous efforcer de trouver notre chemin, dans la forêt de leur cause ê combien complexe.

Source : http://peacepalestine.blogspot.com/

Traduction : Marcel Charbonnier*

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