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Palestine - 4 février 2004
Par Silvia Cattori
La minute choisie par Sharon pour créer un climat de diversion favorable à Bush n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit de détourner l’attention des médias, et de permettre à Bush, de se laver de ses péchés à la faveur d’un effet d’annonce qui ne coûte rien, et qui laisse la Palestine exsangue.
Nous n’avons pas pu les croire hier, pouvons-nous les croire aujourd’hui ?
Photos : Gaza - Octobre 2003
Nous ne les avions pas crus, quand ils avaient voulu nous convaincre que la guerre contre l’Irak, contre l’Afghanistan et toutes les guerres qui ont succédé depuis, étaient des bonnes guerres.
Lors de la guerre du Golfe, un des arguments avancés pour mieux faire passer la pilule, avait été que, la menace irakienne écartée, un nouvel ordre international allait être instauré qui aboutirait au règlement du conflit israélo-palestinien. Nous n’avons rien vu de tout cela.
Nous avions subodoré qu’une fois les Etats-Unis mis en selle, plus personne ne pourrait les arrêter.
Que le monde ne serait plus jamais ce qu’il avait été.
Que nous allions devoir ramasser les pots cassés.
Qu’en participant à cette guerre, la « communauté internationale » avait ouvert la boite de Pandore.
Nous ne les avions pas cru, quand, en juin 2003, ils ont sorti la Feuille de route pour faire croire aux Palestiniens que, si ils faisaient des sacrifices supplémentaires, les Etats-Unis allaient leur accorder leur appui.
Il s’agissait de montrer que les Etats-Unis étaient les artisans de la paix au moment où l’armée américaine s’embourbait en Irak.
La rencontre d’Akaba avec les Palestiniens et les Israéliens leur permettait de récolter quelques succès diplomatiques et de donner du grain à moudre aux médias.
Rien de plus.
Aujourd’hui où Bush, rattrapé par ses propres mensonges, est en grande difficulté, Sharon en annonçant l’évacuation de quelques colonies, a voulu détourner l’attention des médias de ce brûlant dossier qui embarrasse le Président des Etats-Unis.
Alexandre Adler, qui ne cache pas « le caractère d’affection » qui le lie à «AriK Sharon» - c’est ainsi qu’il l’appelle familièrement - disait ce matin sur les ondes de France culture, que «cet homme arrivé sur une base ambiguë, identifié à la droite dure, est le même homme qui a annoncé la détente.
Que cela fait partie du charme de cet homme compliqué.
Que cela signifie la fin de la grande droite».
Les propos de cet analyste qui a l’art de manipuler subtilement les évènements de façon à orienter dans le sens qu’il souhaite le naïf qui l’écoute, m’ont inspiré ces quelques lignes.
Alexandre Adler, à qui la manœuvre de Sharon le Machiavel n’a pas échappé, s’est bien gardé de nous la dévoiler.
La minute choisie par Sharon pour créer un climat de diversion favorable à Bush n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit de détourner l’attention des médias, et de permettre à Bush, de se laver de ses péchés à la faveur d’un effet d’annonce qui ne coûte rien, et qui laisse la Palestine exsangue.
Nous n’avons pas pu les croire hier, pouvons-nous les croire aujourd’hui ?
Si c’était vrai, si Ariel Sharon le manœuvrier avait l’intention réelle de débarrasser la bande de Gaza de ces affreux colons qui sont à l’origine de tant de morts et de souffrances, nous ne pourrions que nous en réjouir.
Shimon Perez, a déjà jeté le masque en disant que «planifier» le retrait de quelques colonies ne veut pas dire «exécuter» leur retrait.
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Silvia Cattori
4 février 2004