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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

Un changement ? Quel changement ?
Madame la Secrétaire Clinton et le Moyen Orient

Par

> brickburner@gmail.com.

C'est officiel.
Barack Obama a choisi Hillary Clinton pour être Secrétaire d'Etat ; un choix qui confirme que la politique étrangère US n'est pas près de changer de façon significative sous la future administration démocrate. Les USA continueront d'encourager bassement Israël, et la Guerre contre le Terrorisme sera toujours le cri de ralliement de nos interventions à l'étranger.

Un changement ? Quel changement ? 
Madame la Secrétaire Clinton et le Moyen Orient


Dans une lettre à ses administrés en novembre 2005, Clinton exprimait sa conviction que la guerre en Irak ne devait pas être "à durée indéterminée", mais disait clairement qu'"elle ne se retirerait jamais d'Irak immédiatement". Elle écrivait qu'elle n'accepterait aucun calendrier de retrait et n'embrasserait même pas les positions de John Murtha (député démocrate – Pennsylvanie) sur un "redéploiement" des troupes US.

"Je prends la responsabilité de mon vote, et, comme une majorité d'Américains, j'attends du président et de son administration qu'ils prennent la responsabilité des fausses assurances, des preuves erronées et de la mauvaise gestion de la guerre", écrivait Clinton dans sa longue lettre qui revenait à rien moins qu'au déni de sa propre culpabilité dans le gâchis.

Peu de temps après, Clinton a réitéré sa position devant un groupe de Démocrates du Kentucky. "L'heure est venue pour l'administration d'arrêter de nous servir des platitudes et de nous présenter un plan pour mettre fin à cette guerre avec succès et honneur," dit-elle. "Je rejette un calendrier rigide que les terroristes pourraient exploiter, et je rejette un calendrier ouvert qui ne comporterait pas une date limite."

Traduction : Clinton est partisane d'un maintien américain prolongé en Irak. Elle "prend la responsabilité" de son vote sur la guerre, mais n'admet pas qu'elle a eu tort. Et bien sûr, Clinton veut toujours "gagner" cette guerre.

Dans la même note, Clinton espérait que les contingents de soldats US resteraient dans la région avec des "capacités de frappe rapide… Cela nous aidera à stabiliser ce nouveau gouvernement irakien," a-t-elle affirmé. "Cela enverra à l'Iran le message qu'ils n'ont pas les mains libres en Irak, en dépit de leur influence considérable et de leurs liens personnels et religieux là-bas."

Il semble que les messages aient plus de poids lorsqu'ils sont envoyés sous la menace. "Attention, Téhéran", semble déclarer Hillary, "je frapperai vite."

En tant que l'une des principales bénéficiaires démocrates des fonds pro-Israël pour le cycle d'élection 2006, empochant plus de 83.000 $, Clinton a maintenant l'Iran en ligne de mire.

***

La position de l'administration Bush sur l'Iran est "dérangeante" et "dangereuse", lit-on sur une déclaration de principe de 2005 rédigée par l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee). Il y a deux ans, l'administration Bush a accepté une proposition russe d'autoriser l'Iran à poursuivre son programme de développement de l'énergie nucléaire sous supervision russe. Il va sans dire que le compromis n'a pas particulièrement réjoui l'AIPAC .

Dans une lettre à ses soutiens au Congrès, démocrates pour la plupart, l'organisation pro-israélienne a admis qu'elle "craignait que la décision de ne pas aller devant le Conseil de Sécurité, couplée avec la décision US de soutenir la 'proposition russe', était le signe d'un glissement inquiétant de la politique de l'Administration sur l'Iran et constituait un danger pour les USA et nos alliés."

Israël a pourtant continué à développer un arsenal nucléaire considérable. En 2000, la BBC a rapporté qu'Israël avait vraisemblablement produit suffisamment de plutonium pour fabriquer jusqu'à 200 armes nucléaires. On peut donc dire sans risque que les technologies israéliennes de construction de la bombe ont des années-lumière d'avance sur le programme nucléaire naissant de l'Iran. Pourtant, Israël continue à refuser d'admettre qu'il a la capacité de produire de telles armes meurtrières.

Pendant ce temps, alors que l'AIPAC et Israël font pression sur le gouvernement US pour le forcer à présenter le dossier Iran au Conseil de Sécurité des Nations Unies, Israël viole de nombreuses résolutions de l'ONU relatives aux territoires occupés de Palestine, dont la Résolution 1402, qui appelle Israël à retirer immédiatement son armée de toutes les villes palestiniennes.

L'hypocrisie de l'AIPAC donne la nausée. L'organisation lobbyiste semblable à Goliath veut que l'Iran cesse de se doter du nucléaire pendant que les crimes d'Israël continuent d'être ignorés.

Mais alors, qui donc soutient la position hypocrite de l'AIPAC ?

Dans son discours lors d'un dîner célébrant Hanukkah* en décembre 2005, invitée par l'Université Yeshiva, Clinton jacassait :

"(…) J'ai participé à une série de réunions avec des responsables israéliens [l'été dernier], dont le Premier Ministre, le Ministre des Affaires Etrangères et le Chef des Forces Israéliennes de Défense, pour discuter des défis auxquels nous sommes confrontés. Lors de chacune de ces réunions, nous avons longuement parlé de la menace terrible posée par la possibilité d'un Iran nucléarisé, non seulement pour Israël mais aussi pour l'Europe et la Russie. Rien que cette semaine, le nouveau président d'Iran a fait des commentaires scandaleux qui attaquent le droit à Israël d'exister et qui vont simplement au-delà de ce qui est admissible et acceptable dans un discours international. Pendant ma rencontre avec le Premier Ministre Ariel Sharon, il m'a rappelé de façon saisissante les menaces auxquelles Israël fait face chaque heure de chaque journée… Il m'est apparu encore plus clair combien il était important que les Etats-Unis se tiennent aux côtés d'Israël (…)"

Tandis que Clinton embrasse la violence d'Israël, ainsi que la position frauduleuse de l'AIPAC sur l'Iran, elle ignore simultanément les hostilités infligées sur la Palestine, alors que de nombreux Palestiniens ont été tués au cours des bombardements continus de la Bande de Gaza au cours de l'année dernière.

Le silence de Clinton envers la brutalité d'Israël implique qu'en tant que Secrétaire d'Etat, elle continuera à soutenir la mission de l'AIPAC d'occuper la totalité des territoires occupés, ainsi que la guerre contre l'Iran.

L'AIPAC a raison – même le Président Bush semble être un peu mou dans la compétition avec la belliqueuse Hillary Clinton.

***

Hillary s'est rendu en Israël, avec son mari Bill, à l'automne 2005. L'ancien président était l'orateur vedette d'un meeting de commémoration du 10ème anniversaire de l'assassinat du Premier Ministre Yitzhak Rabin. C'était le deuxième voyage d'Hillary en Israël depuis son élection aux sénatoriales de 2000.

La sénatrice a pris le temps, pendant le voyage, pour rencontrer le semi-conscient Ariel Sharon de l'époque pour discuter "de questions de sécurité". Hillary est aussi allée voir le grand mur d'apartheid qui sépare la Palestine d'Israël. La barrière est maintenant presque terminée, et quand tout sera dit, la monstruosité s'étendra sur plus de 600 km de longueur.

Les Palestiniens ont critiqué à juste titre le mur importun sur la base qu'il les coupe des terres occupées en Cisjordanie . Des milliers ont été aussi coupés de leurs emplois, de leurs écoles et de leurs terres agricoles vitales.

Hillary et son allié israélien n'ont pas compris. Lorsque vous mettez des Palestiniens impuissants derrière un mur qui les emprisonne, où la vie dans quelque sens économique véritable est inaccessible, vous provoquez de la souffrance et de l'angoisse, qui en retour entraînent davantage de colère et de ressentiment envers la politique brutale d'Israël. Il est évident que le mur ne s'avèrera pas être un élément de dissuasion de la résistance, mais une incitation au défi.

"Ce n'est pas contre le peuple palestinien," a dit Clinton alors qu'elle regardait l'énorme mur. "C'est contre les terroristes. Le peuple palestinien doit aider à empêcher le terrorisme. Ils doivent changer leurs attitudes vis-à-vis du terrorisme."

Les commentaires de la sénatrice semblent être sortis mot pour mot d'une déclaration de principe de l'AIPAC .

Ils l'ont peut-être été.

En mai 2005, Clinton a participé à une conférence de l'AIPAC au cours de laquelle elle a fait l'éloge des liens entre Israël et les Etats-Unis. "Notre avenir ici, dans ce pays, est entrelacé avec l'avenir d'Israël et du Moyen Orient," a-t-elle dit. "Aujourd'hui, il y a beaucoup de choses dont nous pourrions parler, et à l'évidence nous avons déjà beaucoup discuté. Mais dans ce bref moment où vous me faites l'honneur de me recevoir, je veux commencer par souligner les liens profonds et durables qui existent entre les Etats-Unis et Israël."

Clinton a poursuivi en soulignant l'importance d'un désarmement de l'Iran et de la Syrie, ainsi que le maintien des troupes en Irak aussi longtemps que nécessaire. Un bellicisme parfait, et ô surprise, son discours a été salué par une "standing ovation".

* Fête juive dite "des Lumières".

Source : Counterpunch

Traduction : MR pour ISM

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