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ISM France - Archives 2001-2021

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Liban -

Un mémo sur une base aérienne américaine planifiée à Quleï’ât

Par

> fplamb@gmail.com

Le dernier ouvrage de Franklin Lamb : The Price We Pay : A Quarter Century of Israel’s use of American Weapons against Lebanon (1978 – 2006) [Le prix que nous payons : Un quart de siècle d’utilisation d’armes américaines par Israël contre le Liban] est disponible sur Amazon.com.uk. Son ouvrage Hezbollah : A Brief Guide for Beginners [Le Hezbollah : Guide abrégé à l’usage des débutants] doit sortir au début de l’été. Le Dr. Lamb peut être contacté à l’adresse mél suivante : fplamb@gmail.com

Comme les habitants de Bibnin Akkar, à moins de dix kilomètres du site de la base américaine envisagée, ainsi que le quotidien libanais Al-Diyar, le supputent, la construction d’une base aérienne américaine, sur les terrains d’une base aérienne en grande partie abandonnée, à Kleig, dans le Nord du Liban, pourrait débuter avant la fin de l’année. Pour rendre ce projet plus concret, il est promotionné comme base « US / OTAN », susceptible de servir de QG à une force de déploiement rapide de l’Otan, composée d’escadres d’hélicoptères et d’unités des Forces Spéciales.


Bibnin Akkar (Liban), site pour une base aérienne américaine en projet / Camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared

Le 14 juillet (prise de la Bastille) 1982, feu Bashir Gemayel se trouvait en compagnie d’Ariel Sharon, de Raphael Eytan et de Danny Yalon au restaurant Le Chef, décoré de drapeaux français, à Achrafiyéh, un quartier de Beyrouth Est, lors d’un de leurs déjeuners de travail.

Comme c’était alors devenu leur habitude, les Israéliens étaient enclins à exercer des pressions sur leurs candidats de leur choix ayant reçu depuis peu leur onction, en vue de leur accession prochaine à la présidence libanaise. Ils devaient, en l’occurrence, présenter leur requête d’une faveur de plus (oh, rien qu’une…) de la part de leur « golden boy » sémillant du mouvement phalangiste, tandis que leur armée resserrait son garrot autour de Beyrouth Ouest.

Toutes les chances de succès leur souriaient. Après tout, Bashir devait tout aux sionistes, à leurs nombreuses charmantes « attentions », dont les armes contre des drogues, écrémées sur ce que les Etats-Unis expédiaient comme par réflexe pavlovien vers Israël sur un simple claquement de doigts, le partage de renseignement et les assassinats des Palestiniens qui n’avaient pas l’heur de lui plaire.

Le trio qui déjeunait avec lui, ce jour-là, sous les drapeaux célébrant la fête nationale française de ce quartier francophone de Beyrouth, pouvait très facilement lui faire la peau. Cela, Bashir le savait parfaitement.


Pourtant, en dépit de leurs propos lourds de sous-entendus menaçants, ces Israéliens, qui s’autoproclamaient « la crème de « Tsahal » », faisant preuve de ce contre quoi Bashir avait souvent mis en garde son jeune frère ambitieux Amin, qui allait inopinément devenir son successeur à la présidence du Liban, ainsi qu’à ses conseillers, à savoir un cas d’ « arrogance congénitale », se trompèrent lourdement, ce jour-là.

Ils sous-estimèrent sérieusement la haine pour les Palestiniens, et le mépris pour les musulmans du Prince phénicien en puissance : Le Sheikh Bashir [en français dans le texte, ndt]. En méjugeant du maronite charismatique, le trio israélien n’avait pas pigé qu’en n’importe quel jour de la semaine, le Libanais moyen est bien plus sophistiqué, intelligent, décent et patriote que bien des Israéliens et bien des Américains ne l’en créditent.

Sharon tira un morceau de papier de sa poche ventrale (un agent de sécurité des Phalanges qui gardait l’entrée du restau s’en souvient très bien), et il le fit passer à Bashir, assis en face de lui. Sur ce petit morceau de papier, était écrit ce qui était « une dernière requête d’Israël » (pour la route… ndt). Elle tenait en un seul mot : « Quleï’ât »…

Les Israéliens scrutaient le visage de Bashir, à l’affut d’un signe trahissant sa réaction tandis qu’il prenait le petit bout de papier entre ses doigts. Bashir, donnant l’impression de retenir un bâillement, avait entendu parler de ces harcèlements à base de « dernière petite demande » à de nombreuses reprises, et il méprisait depuis longtemps ce qu’il appelait "ces gueuletons de chantage".

Néanmoins, en sa qualité d’ancien enfant de chœur, ce patriote libanais tombé en martyr, et encore très aimé au Liban, serra les lèvres et écouta poliment, selon la coutume libanaise, tandis que Sharon donnait les détails…

Bashir, fulminant à l’intérieur, et près d’exploser de colère, comme cela lui était arrivé à plusieurs reprises déjà, quand il s’était senti coincé par Sharon, se contenta, cette fois-là, de sourire au trio d’Israéliens inquiets. Il se pencha en avant, et chuchota, de sa voix qui aurait fait se pâmer plus d’une jolie femme, comme continuent à se le raconter ses anciens voisins de Bekfaya : « Vous ne serez pas déçus, mes très chers amis… »

Cette réponse de Bashir rendit Sharon délirant de joie : il lui donna une grande tape dans le dos – un geste d’amitié (virile) que cet ancien porte-crucifix de sa paroisse trouva profondément offensant.

De retour à son QG d’Ashrafiyyéh, montant quatre à quatre les escaliers conduisant à son bureau pour y rencontrer ses conseillers – là où moins de deux mois après, il allait être tué par la bombe de ses assassins, qui détruirait au sol le bâtiment, tuant et blessant plus de deux cents personnes – Bashir beugla, en poussant la porte de son bureau : « Une base aérienne israélienne, au Liban ? Ces fils de pute cinglés n’obtiendront rien, à Quleï’ât : même pas un grain de sable !!! »

Près de vingt-cinq ans plus tard, certaines sources bien informées au sein de la communauté palestinienne, ainsi que des analystes politiques sunnites, chiites et chrétiens, sont d’accord sur un point : tout comateux qu’il soit, Sharon a sans doute une chance de se voir accorder une des dernières petites faveurs qu’il convoitait…

Comme les habitants de Bibnin Akkar, à moins de dix kilomètres du site de la base américaine envisagée, ainsi que le quotidien libanais Al-Diyar, le supputent, la construction d’une base aérienne américaine, sur les terrains d’une base aérienne en grande partie abandonnée, à Kleig, dans le Nord du Liban, pourrait débuter avant la fin de l’année.

Pour rendre ce projet plus concret, il est promotionné comme base « US / OTAN », susceptible de servir de QG à une force de déploiement rapide de l’Otan, composée d’escadres d’hélicoptères et d’unités des Forces Spéciales.

Cette base assurera notamment l’entraînement de l’armée libanaise et des forces de sécurité luttant contre les salafistes (les fondamentalistes musulmans).

Les QG du Pentagone et de l’Otan en Belgique ont choisi un nom pour ce projet qui sera situé à la frontière libano-syrienne et dont les vastes terrains serviront de « base pour l’entraînement de troupes d’intervention » : « Centre de formation de l’Armée et de la Sécurité libanaises ».

Quleï’ât, un petit aéroport désormais quasi abandonné, était utilisé par la compagnie Middle East Airlines, pendant un certain temps, pour assurer des vols quasiment « de banlieue » entre Beyrouth et Tripoli.

Les habitants du coin disent que durant la guerre civile (1975 – 1990), un service de navettes d’hélicoptères y était également assuré, pour pallier la fermeture des routes. J’estime personnellement que cette base en projet se trouve approximativement à douze kilomètres, sur la côte, en direction du Sud, à partir du camp palestinien de Nahr al-Bared.

L’une comme l’autre bénéficient d’une plage immaculée. Quleï’ât est une étendue de dunes de sable ondulant paisiblement, couvertes de longues herbes de la pampa et de buissons.

En dépit de l’opposition d’un mouvement environnementaliste libanais anémique, qui argue du fait que cette zone vierge devrait être abandonnée à ses nombreuses espèces d’oiseaux et de plantes et animaux sauvages, les habitants du coin surveillent attentivement ce qu’il s’y passe.

En ce 29 mai 2007, il ne se passe pas grand-chose. Il y a une vingtaine de cabanes de type Algeco, des poteaux enfoncés depuis peu, mais aucune trace d’engin lourd, ni de matériaux de construction.

Les trois types qui montent la garde dans une guérite semblaient se faire ch.er : ils ne m’ont même pas demandé mes papiers d’identité, tandis que je faisais le tour complet du coin sur une moto BMW 2200 centilitres, mise à ma disposition par un franc tireur de la milice locale, qui, voici encore deux jours de cela, faisait le coup de feu contre le camp de Nahr al-Bared, jusqu’à ce que l’OLP s’en plaigne auprès de l’armée libanaise, qui a fini par lui demander gentiment d’arrêter ses conneries…

Des entrepreneurs libanais de Bibnin Akkar, un coin sunnite, loyal au clan des Hariri, et qui seront les grands gagnants, financièrement parlant, avec ce projet, voient des opportunités dans les milliers de nouveaux bâtiments à construire et dans les emplois dérivés.

Un chic type, qui m’a connecté, la nuit dernière, à un réseau internet intermittent, via un modem bidouillé branché sur un des deux ordis de sa boutique, envisage déjà d’ouvrir un café internet flambant neuf, avec au minimum une cinquantaine d’ordis portables.

Des hôtels, des restaurants et des entreprises de toutes catégories sont en train de projeter de se développer, afin de satisfaire à la demande des employés attendus sur place.

Ceux qui en bénéficieront certainement pas du boom de la construction, ce sont les plus de 40 000 Palestiniens du camp de Nahr al-Bared, pourtant voisin direct du projet anticipé.

Ces réfugiés, qui ont été chassés de chez eux, en 1948 et en 1967, puis du camp de réfugiés de Tall az-Za’tar, par les phalangistes, en 1975, ainsi que d’autres, venus ici en raison des agressions israéliennes contre le Liban en 1978, 1982, 1993, 1996 et 2006, ne trouveront aucun boulot à Quleï’ât. La raison ? Les soixante-dix professions les plus qualifiées sont interdites aux Palestiniens résidant au Liban, par les lois de ce pays.

Même si les 20 000 Palestiniens à nouveau déplacés par le conflit actuel avec le Fatah al-Islam sont autorisés à rentrer chez eux (ce qui sera, à mon sens, le cas), même si les craintes palestiniennes concernant la démolition des camps de réfugiés sont sans fondement (ce dont je suis convaincu), ces Palestiniens resteront déshérités, dit l’UNRWA, qui considère que dix mille d’entre eux sont des « cas de détresse particulièrement préoccupante ».

Comme l’ont indiqué le siège de l’Otan, à Bruxelles, ainsi que les habitants de Bibnin Akkar, le 28 mai, une délégation militaire américano-germano-turque a inspecté et survolé la région du Akkar.

Le « personnel » de l’ambassade américaine aurait visité l’aéroport de Quleï’ât, au début de cette année, afin de prendre connaissance du site. David Welch a lui aussi jeté un coup d’œil à ce site, durant sa récente visite au Liban.

Un journaliste libanais opposé à la base a fait le commentaire suivant, le 28 mai : « L’administration Bush met en garde, depuis quelque temps, le Liban contre la présence de commandos d’Al-Qa’ida dans le Nord du pays. Et cette base serait indispensable, pour faire face à cette menace.
Et puis, que se passe-t-il ? Bingo ! Un nouveau « groupe terroriste », dénommé Fatah al-Islam, fait son apparition près de Quleï’ât, dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared !?!
»

Le Pentagone met en avant le fait que la base militaire contribuera au développement et au redressement économique de la région, conseillant au gouvernement libanais de se concentrer sur l’aspect financier et sur les retombées positives du projet pour la population de la région (sunnite à 95 %).

Les candidats à cet appel d’offres d’un montant d’un milliard de dollars (a fait savoir le service des achats du Pentagone), pourraient être notamment les sociétés Bechtel et Halliburton, qui font actuellement du business en Irak.

Le Premier ministre martyr Rafiq Hariri voyait lui aussi toutes les potentialités de l’aéroport de Quleï’at. Mais il était contre une base militaire américaine.
Non, Hariri, dont l’épicier qui vend des fruits et des légumes à l’armée libanaise qui patrouille l’autoroute à quatre voies Tripoli-la Syrie devant le camp de Nahr al-Bared dit de lui : "Rafiq Hariri, qu’il repose en paix, aimait le Liban ; mais il n’a jamais pu voir un terrain en vente sans vouloir le développer !", Hariri, donc, envisageait la construction d’une zone franche commerciale à un milliard de dollars, ainsi que d’un port, en dépit de l’opposition de la Syrie, et il avait déjà fait défiler dans son bureau des investisseurs potentiels avant de se faire dessouder.

Damas était contre les rêves de Hariri, parce que son nouveau port et sa nouvelle zone franche auraient ponctionné les revenus rondelets que la Syrie retire de son port (très actif) de Lattaquié, tout près de là…

Selon des observateurs, à Washington, qui suivent cette question, la base a été mise en avant par des éléments du cabinet du Secrétaire d’Etat à la Défense, ainsi que de la coordination des états-majors des armées, à l’instigation de l’agent israélien Elliott Abrams.

On peut compter sur l’Aipac pour faire ce qu’il faut au Congrès et à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, ainsi qu’à celles des Achats, du Renseignement et des Forces armées, qui sont toutes hermétiquement contrôlées par les piliers du Lobby israélien ; on peut s’attendre qu’elle soit ajoutée sous forme d’amendement anodin à quelque projet de loi ne payant pas de mine soumis à la Chambre, un de ces quatre matins.

"Nous devons faire en sorte que cette base soit construite aussi vite que possible, comme point avancé de projection contre Al-Qa’ida et autres terroristes (lire : le Hezbollah)", a déclaré Rachael Cohen, de l’Aipac.

A la question de savoir si Israël fournirait de la formation et des conseillers à l’armée libanaise, Mme Cohen a répondu : "Nous verrons bien… Liban, Bilan ou Lambi : les Libanais, on s’en fout… La question, c’est la base aérienne, andouille !"

"Pour le Liban, la question est celle de savoir si les Libanais vont laisser construire cette base aérienne. Peu de gens, dans le Nord du Liban, doutent qu’Israël y aurait accès", indique Othman Bader, un dirigeant local, qui vit à Nahr al-Bared, mais qui est allé se réfugié dans le camp voisin de Beddawi.

Le Fatah al-Islam et ses alliés ont juré qu’ils procèderaient à des opérations suicides pour arrêter ce projet, d’après Fatah Intifada, une formation qui a exclu le Fatah al-Islam de son propre camp, le 27 novembre dernier.

D’après un éditorialiste du quotidien beyrouthin Al-Akhbar, "un projet américain tel celui-là couperait le Liban en deux. Jamais le Liban n’autorisera ça. Vraisemblablement, chaque communauté, au Liban, y serait opposé, des les fondamentalistes musulmans, les salafistes, aux sunnites modérés, en passant par le Hezbollah. Vous imaginez un peu la réaction syrienne ?"

Commentant ce projet, un arabo-américain, de Boston, qui travaille comme volontaire à l’hôpital Safad du Croissant Rouge palestinien, observait :

"Espérons que les organisations américaines pour la paix au Moyen-Orient, pro-palestiniennes et pro-libanaises vont faire la jonction avec l’opposition à cette base au Liban, et qu’elles vont se battre contre ce projet au Congrès. Il faudrait aller poser sans tarder la question à Welch, ainsi qu’à l’ambassade US à Beyrouth…"



It's the US air base, Stupid! Memorandum on the planned US Air base at Kleiaat,

Bibnin Akkar, Lebanon , site of proposed US Air base
Nahr al-Bared Palestinian refugee Camp



On July 14, 1982, (Bastille Day) the late Bashir Gemayel sat with Ariel Sharon, Raphael Eytan, and Danny Yalon at the French flag draped Le Chef Restaurant in Achrafieh, east Beirut for one of their working lunches.

As was by now their habit, the Israëlis were inclined to pressure their recently anointed selection for Lebanon's next president. They were there to present a request for one more favor from the handsome 'golden boy' of the Phalange movement, as their army tightened its noose around west Beirut.

There was a good chance they would succeed . After all, Basher was beholden to the Zionists, for their many 'considerations', including the arms for drugs arrangements, the weapons skimmed from what the US reflectively shipped to Israël on demand, the intelligence sharing and assassinations of Palestinians who Bashir could not abide.

The trio lunching with him that day, under the celebratory French flags in this Francophone neighborhood could easily destroy Bashir Gemayel and he knew it.

Yet, despite their intimidating talk, the self described 'cream of the IDF', exhibiting what Bashir had often explained to his nerdy younger brother Amin, who, unexpectedly was to become his successor as President of Lebanon, and to some of his aids, was a case of 'congenital arrogance' erred that day.

They seriously underestimated the Palestinian hating, Muslim despising, would be phonetician Prince, Le sheik Bashir. In misjudging the charismatic Maronite, the Israëli trio had failed to appreciate that, on any day of the week, the average Lebanese is rather more sophisticated, clever, descent, and patriotic than many Israëli or American politicians give them credit for.

Sharon pulled out a piece of paper from his chest pocket, as one Phalange security person who guarded the restaurant door recalls, and shoved it across the table to Basher. Written on it was Israël's 'one last request' which contained one word: Kleiaat

The Israëlis studied Bashir's face for a sign of his reaction as he picked up the small piece of paper. Bashir, appearing to suppress a yawn, had heard this 'one last request' hustle many times and had long felt contempt for what he called "these pressure lunches." Yet, former alter boy that he was, the martyred, and still much loved Lebanese patriot, pressed his lips together and listened politely as is the Lebanese custom, as Sharon expounded on the details.

Bashir, fuming inside and about to erupt in anger as he had sometimes done previously when he felt squeezed by Sharon, instead smiled at the anxious trio. He leaned forward and whispered with a voice they still say in his Bekfayya neighborhood, would make women swoon: 'you will not be disappointed, my dear friends".

Sharon was delirious with Bashir's response and slapped him on the back, a gesture of friendship that the former parish crucifer found deeply offensive.

Returning to his Achrafieh Headquarters, bounding up the stairs to his office to meet with aids, where less than two months later, he would die from an assassins' bomb which would level the building and killed and wounded more than 200, Bashir bellowed as he entered his office, "An Israëli air base in Lebanon? Those crazy sons of bitches won't get one grain of sand from Kleiaat"

Nearly 25 years to the day later, some well informed sources within the Palestinian community as well as, Sunni, Shia, and Christian political analysts, agree on one point. In a coma as he may be, but Ariel Sharon may still get that one last favor he coveted.

As residents of Bibnin Akkar, less than two miles from the site of the proposed US base and the Lebanese daily newspaper Aldiyar speculate, construction of a US air base on the grounds of the largely abandoned air base at Klieg in northern Lebanon may begin late this year. To make the project more palpable, it is being promoted as a 'US/NATO' base that will serve as the headquarters of a NATO rapid deployment force, helicopter squadrons, and Special Forces units.
The base will provide training for the Lebanese army and security forces fighting Salafi, Islamist fundamentalists and other needs.

The Pentagon and NATO HQ in Belgium have given the project which, will sit along the Lebanese-Syrian border, using this vast area "as a base for fast intervention troops", a name. It is to be called The Lebanese Army and Security training centre".
Kleiaat, a nearly now abandoned small airport, was used by Middle East Airlines for a period for commuter flights between Beirut and Tripoli. Residents of the area report than during the Civil War (1975-1990) a commuter Helicopter service was also operated due to road closures.
The proposed base was measured by this observer to be roughly two and one-half miles down the beach from Nahr al-Bared Palestinian Camp. Both share pristine Mediterranean beachfront. Kleiaat is an expanse of gently undulating sandy dunes covered with long prairie grass and brush.

Despite opposition from Lebanon's anemic environmental movement, that argues that the pristine area should be left to its many varieties of birds and wildlife, the local community is watching closely.

Not much activity is going on as of May 29, 2007. About 20 Quonset huts, some recently driven stakes, no evidence of heavy equipment or building material. The three man army outpost fellows appeared bored and did not even ask for ID as I toured the whole area on the back of a fine new BMW 2200cc motorcycle courtesy of one of the local militia sniper guys who until two days ago was firing into Nahr al-Bared until the Lebanese army stopped him after the PLO leadership complained.

Lebanese entrepreneurs at Bibnin Akkar, a Sunni community loyal to the Hariri's, and who will be the chief financial winners from the project, see opportunities with thousands of new construction and related jobs coming. One kind fellow who hooked me up last night to intermittent internet via a jerry rigged dial up arrangement on one of his shop's two computers envisages running a fine new internet café with at least 50 wireless computers. Hotels, restaurants and businesses of various sorts are planning expansions to meet the demand of the expected workforce.

Who will not benefit from the building boom will be the 40,000+ Palestinians from Nahr al-Bared which is literally next door to the anticipated project These refugees, who were driven from their homes a in Palestine in 1948 and 1967, from Tal-Al-Zattar by the Phalangists in 1975, and others who came as a result of Israëli attacks on Lebanon in 1978, 1982, 1993, 1996, and 2006, will gain no work from Kleiaat. The reason is that the 70 top trades and professions in Lebanon are denied to the Palestinians under Lebanese law.

Even if the 20,000 Palestinians displaced by the current conflict with Fatah al-Islam are allowed to return, which I expect will be the case, and even if Palestinian fears that the Camps will be demolished are unrealized, as I believe, they will remain destitute, according to UNWRA who considers 10,000 of them 'special hardship cases".

As reported by the NATO headquarters in Brussels, as well as by residents in Bibnin Akkar on May 28, 2007, an American-German-Turkish military delegation toured and surveyed Akkar region. US Embassy 'staff' have reportedly visited Kleiaat airport earlier this year to look over the site. David Welch also had a quick look at the site during his recent visit.

A Lebanese journalist who opposes the base commented on May 28, 2007, "The Bush administration has been warning Lebanon about the presence of Al Qaeda teams in northern Lebanon. And the base is needed to deal with this threat. Low and behold, a new "terrorist group" called Fatah al-Islam appears near Kleiaat at al-Bared camp".
The Pentagon argues that the military base will contribute to the development and the economic recovery in the region, advising the Lebanese government to focus on the financial aspect and positive reflection on the population (95% Sunni) of the region.
Contenders for the billion dollar project, according to the Pentagon procurement office could be Bechtel and Halliburton and other Contractors currently doing projects in Iraq.

The martyred Prime Minister Rafik Hariri, saw potential for the Kleiaat airport as well. But he opposed a US air base. Instead, Hariri, which the green grocer who sells fruits and vegetables to the Lebanese army patrolling the Tripoli-Syria four lane road in front of Nahr al-Bared, commented, " Rafik Hariri, may he rest in peace, loved Lebanon. But he never saw a piece of real estate he didn't want to develop!" Hariri envisaged a billion dollar Free Commercial Zone and a port, despite Syrian opposition, and had investors lined up before he was murdered. Damascus was opposed to the Hariri dream because the new Port and Free Zone would drain the revenues from the nearby Syrian Port at Lathikiya.

According to Washington observers watching developments, the base has been pushed by elements in the office of the US Secretary of Defense and the Joint Chiefs of Staff at the urging of Israëli operative Elliot Abrams. AIPAC can be expected to do the necessary work in Congress and with House Foreign Affairs, Appropriations, Intelligence, and Armed Service committees hermetically sealed by stalwarts of the Israël Lobby, it can be expected that it will be added as a rider to an unsuspecting House bill coming along.

"We need to get this base built as quickly as possible as a forward thrust point against Al Qaeda and other (read Hezbollah) terrorists", according to AIPAC staffer Rachael Cohen. Asked if Israël will offer training and advisors to the Lebanese army, Ms. Cohen replied, "we will see what we will see, Lebanon, smezzanon its not about them, its about stopping the terrorists stupid!"

"The question for Lebanon is whether the Lebanese people will allow the base to be built. Few in North Lebanon doubt that Israël will have access to the base " according to Oathman Bader, a community leader who lives in Bahr al-Bared but has fled to Badawi.

Fatah al-Islam and their allies have pledged martyrdom operations to stop the project, according to the Fatah Intifada, the group that expelled Fatah al-Islam from their camp on November 27, 2006.

According to a columnist at Beirut's Al-Akbar newspaper," a US project like that would split Lebanon apart. No way will Lebanon allow it. Probably every group in Lebanon would oppose it , from the Salafi, Islamists fundamentalist to moderate Sunnis to Hezbollah. Can you imagine the Syrian reaction?"

Commenting on this project, one Arab-American from Boston, doing volunteer work at the Palestinian Red Crescent Hospital, Safad, noted:
"Hopefully the US pro Middle East peace, pro-Palestinian, and pro-Lebanon organizations with better phone and internet connections that exist locally, will join the opposition in Lebanon to this base and fight it in Congress. Welch and the US Embassy in Beirut should be questioned about it"

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