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Liban/Israël -

Combien de murs pour maintenir l'occupation sioniste de la Palestine ?

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Il se peut que des chercheurs aient à remonter au 3ème siècle avant JC et au début du 17ème siècle pour trouver un régime qui élève avec autant de frénésie des murs et des barrières pour chercher désespérément à conserver des terres volées, comme nous, au Liban, en serons bientôt témoins au sud du pays. Il faut remonter en 221 avant JC, quand l'empereur Qin Shi Huang a ordonné la construction d'un mur pour garder les prises territoriales de la Chine contre les revendications du peuple Xiongnu de Mongolie, qui affirmait que les Chinois les leur avaient volées.

Combien de murs pour maintenir l'occupation sioniste de la Palestine ?

Vue sur la colonie sioniste de Metula depuis le village libanais de Kfar Kila, situé le long de la "Ligne Bleue", frontière entre le Liban et la Palestine occupée. Les premier et arrière plans sont à l'intérieur du territoire libanais. Selon la FINUL, les forces sionistes d'occupation veulent remplacer cette clôture de barbelés par un mur de 5m de haut. Le Hezbollah et les Libanais locaux brocardent cette dernière provocation.
De nombreux murs ont été construits tout au long de l'histoire pour protéger des terres occupées, comme le mur romain d’Hadrien en Angleterre et le mur de Berlin de Kroutchev en 1961. Ce dernier a été en réalité construit pour maintenir la population à l'intérieur de Berlin Est après que plus de 2 millions de ses citoyens aient fui à l'ouest.

Mais aucun régime dans l'histoire n'a construit, en l'espace de six décennies, autant de murs que le régime paranoïaque de Tel Aviv. Et il envisage au moins cinq autres "murs de protection antiterroristes", dont un qui devrait commencer bientôt le long de la frontière libano-palestinienne, près du village de Kfar Kila.

La décision de construire un mur "pour remplacer la clôture israélienne technique existante" le long de la Ligne Bleue, près de Kfar Kila, a été annoncée le mois dernier par Tel Aviv, suite à une réunion entre l'armée israélienne et la FINUL, qui ne pipent pas mot sur ce qu'ils savent de ce dernier mur, mais le porte-parole de la FINUL Neeraj Singhhinted a dit à cet observateur que la première section ferait environ 900m de long et près de 5m de haut.

Certains habitants du Liban sud y sont fortement opposés parce que, entre autres raisons, le mur bloquera la vue panoramique sur la Palestine. D'autres se moquent des raisons exprimées par le lobby USraélien qui va demander aux contribuables américains de le payer.

Champion d'Israël, David Schenker, du Washington Institute for Near East Policy, mis en place par l'AIPAC , a dit récemment lors d'une audience du Congrès :

"Le sud Liban est à l'évidence une zone très sensible [pour Israël] parce qu'elle est très proche de Metula et que la possibilité d'une infiltration par le Hezbollah et les Palestiniens est une préoccupation légitime. Le gouvernement israélien pense que ce mur empêchera des terroristes d'avoir en en ligne de mire directe et de tirer des choses comme des roquettes et des mortiers. Même les jets de pierre dont quelques touristes qui visitent le secteur ont pris l'habitude."

Des observateurs locaux, des responsables et des experts de la FINUL comme Timor Goksel, qui a travaillé comme porte-parole de la FINUL pendant 24 ans le long de la Ligne Bleue, s'est dit surpris que Israël prétende que Kfar Kila est une zone particulièrement dangereuse qui a besoin d'un mur.

En fait, d'un point de vue historique, le secteur n'a été ni particulièrement dangereux ni "sensible", même lorsque l'OLP le contrôlait dans les années 1970. Goksel explique : "Au cours de mes 24 ans d'expérience, il n'y a jamais eu d'attaque dans cette zone parce qu'elle jouxte un village libanais, de sorte que toute attaque à cet endroit aurait un impact sur la vie des Libanais. Je ne pense pas que quiconque ait jamais pensé faire quelque chose là. En outre, même si vous passez en Israël à Kfar Kula, il faut beaucoup de temps avant de traverser une position israélienne, c'est donc absurde d'attaquer depuis là. Qui attaquer ? Il n'y a pas de cible."

Certains observateurs locaux font l'hypothèse que la véritable raison qui pousse Israël à construire un mur à Kfar Kila pourrait être d'empêcher ses troupes de se procurer de la drogue en échange d'armes et d'informations militaires classifiées, puisque le problème de la drogue parmi les soldats du "commandement nord" a grimpé depuis la raclée qu'il a prise pendant la guerre de juillet 2006.

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La nouvelle clôture le long de la frontière avec l'Egypte, près de la station balnéaire d'Eilat, sur la Mer Rouge.


Le tout dernier mur frontalier d'Israël suivra celui qui a été érigé le long des 240km de ligne de démarcation entre les déserts du Sinaï et du Néguev, un projet qui devrait être terminé à fin 2012. Une fois que le mur de Kfar Kila sera achevé, Israël sera presque complètement enfermé par des clôtures de barbelés ou de béton, ne laissant que la frontière sud avec la Jordanie entre la Mer Morte et la Mer Rouge sans barrière physique. Mais elle aussi pourrait être murée à l'avenir, selon Shenker. D'après lui, ce serait en raison de l'instabilité en Jordanie et de son gouvernement de plus en plus branlant.

Encore un autre mur, d'environ 11km depuis la Méditerranée le long de la frontière sud rejoindra la clôture qu'Israël a déjà construite autour de Gaza. Ce mur court sur 50km, avec une zone tampon interdite aux Palestiniens, et s'étend sur près d'un 1km à l'intérieur de l'étroite Bande de Gaza, emmurant les meilleures terres agricoles palestiniennes. Cette "guerre sécuritaire" a bouclé les Palestiniens à l'intérieur de Gaza mais n'a pas empêché la capture trans-frontalière du soldat Gilad Shalit en 2006.

Le long de la frontière Palestine-Liban, Israël a construit une clôture dans les années 1970 après avoir été bouté hors du Liban en 2000 après 22 ans d'occupation. Cette barrière n'a pas empêché le Hezbollah, dans une embuscade trans-frontalière en 2006, de capturer 2 soldats israéliens pour négocier une échange de prisonniers. Pas plus qu'elle n'a empêché le Hezbollah de tirer des milliers de roquettes pendant les 33 jours consécutifs de guerre en représailles au bombardement israélien sur la plus grande partie du Liban sud.

Et les "murs de protection" poussent comme les champignons après la pluie.

A l’extrême est du Liban, une barrière israélienne a été construite sur la ligne de cessez-le-feu tracée à la fin de la guerre d'Octobre 1973, qui court entre les Hauts du Golan, qu'Israël occupe illégalement depuis près de 45 ans, et la Syrie.

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C'est par là que des centaines de manifestants pro-palestiniens sont entrés en Palestine occupée en mai dernier, dans le Golan et le long de la frontière libanaise. Plus d'une douzaine de personnes ont été tuées et des centaines ont été blessées lorsque les forces sionistes ont ouvert le feu sur des civils non armés.

A Quneitra, un passage, maintenant sous le contrôle des Nations-Unies, permet la circulation du personnel des Nations-Unies, des camions de pommes, de quelques étudiants druzes et de l'occasionnelle mariée syrienne en blanc.

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A quelques kilomètres au nord de Quneitra, se trouve Shouting Hill, où des familles druzes du Golan crient leurs salutations, par-dessus la barrière, à leurs familles en Syrie.

En allant vers le sud à travers des champs et des collines pleines de mines, la ligne de cessez-le-feu de 1973 est bordée de bases militaires israéliennes, de zones militaires fermées et des carcasses de chars des batailles passées, jusqu'à ce qu'elle se connecte à la frontière avec la Jordanie. Elle rejoint alors un des premiers murs d'Israël, construit à la fin des années 1960, qui s'étend maintenant pratiquement du Lac de Tibériade à la Vallée du Jourdain et à la Mer Morte. La plus grande partie de cette ligne n'est pas une frontière d'Israël, mais plutôt une barrière qui sépare la Jordanie de la Cisjordanie sous occupation israélienne.

A environ un tiers de ce tronçon, vers le sud, la barrière rejoint l'énorme mur infâme de fer et d'acier de Cisjordanie . Celui-ci court le long et à l'intérieur de la ligne d'armistice de 1949, engloutissant des hectares de terre agricole palestinienne, coupant à travers les communautés et séparant les fermiers de leurs champs et de leurs oliviers. Comme pour ses 18 autres murs et barrières, le régime sioniste affirme que c'est simplement une mesure sécuritaire, mais beaucoup pensent qu'il marque les limites d'un futur Etat palestinien, dévorant 12% supplémentaires de Cisjordanie . Environ un-tiers de ses 750km sont terminés, principalement sous la forme d'une clôture en acier avec de grandes zones d'exclusion des deux côtés. Le tracé actuel isole 8,5% du territoire cisjordanien et 27.520 Palestiniens du côté "israélien" du mur et 3,4% du secteur (avec 247.800 habitants) est complètement ou partiellement encerclé.

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Deux murs israéliens similaires, celui de la Bande de Gaza et le mur de 7 à 9 mètres qui sépare Gaza de l'Egypte (temporairement mis à terre le 23 janvier 2008), qui est actuellement sous contrôle égyptien, sont aussi largement condamnés par la communauté internationale.

Revenant au dernier projet de mur, le régime sioniste contrecarre de plus en plus les discussions, séances, visites et expressions de solidarité avec les Palestiniens, et même la vision de son Etat-caserne depuis le sud du Liban. Couper une vue qui a émerveillé les gens à travers l'histoire représente la continuation de son isolement et de sa xénophobie.

Suite à la réunion conjointe à Kkar Kila évoquée ci-dessus, le major-général Serra, de la FINUL, a déclaré : « L'objectif annoncé de la rencontre était d'aider Israël à mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires le long de la Ligne Bleue dans la zone de Kfar Kila, afin de minimiser la portée des tensions sporadiques ou de tout malentendu qui pourrait conduire à une escalade de la situation."

En fait, c'est certainement l'inverse qui va se produire. Lors d'une visite récente au camp palestinien de Ahmad Jibril dans la Vallée de la Bekaa, et de discussions avec des groupes salafistes à Saida, il est clair que le mur va probablement devenir une cible d'entraînement de tirs et contraindra la FINUL et le Hezbollah à déployer leurs efforts pour maintenir la frontière calme.

Dans un commentaire cinglant paru dans le Yediot Ahronoth, le journal le plus vendu d'Israël, l'analyste de la défense Alex Fishman a écrit récemment : "Nous sommes devenus une nation qui s'emprisonne elle-même derrière des clôtures, et qui se tapit, terrifiée, derrière des boucliers défensifs." C'est devenu, dit-il, une "maladie mentale nationale."



Source : Al Manar

Traduction : MR pour ISM

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