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Palestine - 17 décembre 2008
Par Adri Nieuwhof
Adri Nieuwhof est consultante et militante pour les droits de l'homme.
A l'entrée du site Tovlan, située à côté du Jourdain en Territoire Palestinien Occupé, trois drapeaux flottent fièrement : ceux d'Israël, de la France et de la compagnie européenne Veolia. Par l'intermédiaire de sa filiale Onyx, Veolia, qui construit aussi le tramway de Jérusalem sur une terre palestinienne occupée, gère la décharge Tovlan.
L'entrée de la décharge Tovlan, gérée par la multinationale française Veolia (M. Talhami)
Dans un rapport de 2004 sur le développement durable, Veolia annonçait que sa filiale Onyx avait "mis en service la nouvelle décharge Tovlan en Israël". Avant cette date, Tovlan était un dépôt d'ordures vieux et malsain.
Veolia a une vieille histoire de jonglage avec les noms. En 2005, Onyx est devenu Veolia Environmental Services Israël (Veolia Propreté), opérant également en Israël sous le nom de TMM Onyx.
Une recherche conduite par la Coalition des Femmes pour la Paix confirme que la décharge Tovlan appartient à TMM, qui la fait fonctionner et qui appartient à 100% à Veolia Environmental Services Israël.
En cohérence avec ses activités sur le projet de tramway, Veolia prétend que le site Tovlan est situé en Israël plutôt que dans les Territoires Palestiniens Occupés. Selon le Ministère israélien de la Protection de l'Environnement, 18 sites autorisés de traitement des déchets existent, dont les décharges Tovlan et Abu Dis, en Cisjordanie occupée.
Le site Tovlan est dirigé par le conseil regional des colonies israéliennes de Biqat Hayarden, qui couvre 21 colonies. Il est principalement utilisé pour collecter les déchets solides des municipalités israéliennes et des colonies illégales d'Ariel et Maale Efrayim, des Conseils régionaux de Megilot, Biqat Hayarden et Shomron, ainsi que la Zone Industrielle Barkan.
Bien que situé sur la terre palestinienne, le site Tovlan sera à peine utilisé par les communautés palestiniennes, alors qu'il servira à la collecte des déchets des colonies illégales israéliennes construites sur la terre palestinienne en Cisjordanie .
Tovlan représente 14% des déchets solides traités dans les décharges, ou 602.766 tonnes par an. En 2006, la collecte d'une tonne de déchets dans le site coûtait environ 40 shekels (7,6€), un prix que les municipalités palestiniennes ne peuvent pas payer. En plus des frais de dépôt des déchets, il faut ajouter un montant substantiel pour le transport des déchets par camions régulièrement entravés par les nombreux checkpoints situés partout en Cisjordanie .
En 2005, la Cour Internationale de Justice a statué qu'Israël devait démanteler les colonies construites dans les Territoires Palestiniens Occupés. Au lieu de cela, Israël a accéléré l'expansion des colonies.
Après l'investissement de Véolia dans le projet de tramway à Jérusalem, destine à transporter les colons vers et depuis la ville, la compagnie aide maintenant Israël à "résoudre" le problème des ordures des colonies.
Avec la décharge "sanitaire" de Tovlan dans les Territoires Palestiniens Occupés, Véolia laisse la Palestine avec une balafre inacceptable de déchets dans la Vallée du Jourdain, un monument à la compagnie qui fait encore une fois fausse route.
Veolia Propreté : Bilan 2005-2006 (80p, PDF)
Source : Electronic Intifada
Traduction : MR pour ISM
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Adri Nieuwhof
17 décembre 2008