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Palestine -

Inquiétude croissante pour les vies des prisonniers en grèves de la faim prolongées - Bilal Diab, Thaer Halahleh et Hassan Safadi font l'objet de négligences médicales

Par

Ramallah-Jaffa, 6 mai 2012 - Bilal Diab et Thaer Halahleh sont en risque de mort imminente alors qu'ils entrent dans leur 69ème jour de grève de la faim pour protester contre leur détention administrative. Malgré la rapide détérioration de leur état de santé, les services de l'administration pénitentiaire israélienne (IPS) continuent de refuser que des médecins indépendants de Médecins pour les Droits de l'Homme-Israël (PHR-Israel) les approchent.

Inquiétude croissante pour les vies des prisonniers en grèves de la faim prolongées - Bilal Diab, Thaer Halahleh et Hassan Safadi font l'objet de négligences médicales

Ramallah avec les prisonniers palestiniens, 5 mai 2012
Addameer et PHR-Israël sont scandalisés par cette violation flagrante de l'éthique médicale commise par l'IPS en ce qui concerne ces cas les plus urgents et par la négligence des juges de la Haute cour israélienne qui n'ont pas encore rendu leur décision sur leur requête.

Après un déni d'accès continu à Bilal Diab et des informations sur l'aggravation de sa santé, PHR-Israël a présenté un appel urgent à la Cour de district, hier 5 mai, exigeant que l'IPS autorise immédiatement un médecin de PHR-Israël à le visiter, ainsi que sa famille. Bien que Bilal ait droit à un deuxième avis médical, l'appel urgent a été rejeté et reporté à l'audience prévue le 7 mai. Addameer et PHR-Israël sont de plus consternés de constater que le personnel de l'hôpital Assaf Harofeh, où Bilal est actuellement détenu, fasse obstacle à la doctoresse indépendante de PHR-Israël dans ses tentatives de s'assurer que son patient, Bilal, reçoive des soins fiables pendant cette période critique. Un examen par un membre de la Knesset, le docteur Ahmad Tibi, après l'évanouissement de Bilal le 3 mai, a indiqué que Bilal souffre d'hypothermie et de perte de sensation à un pied. Tout aussi perturbant est le refus de l'IPS de transférer Thaer Halahleh de la clinique médicale de la prison Ramleh, où il est actuellement détenu, à un hôpital public.

Suite à l'audience de la Haute cour israélienne du 3 mai sur la requête contre les ordres de détention administrative de Bilal et de Thaer, le juge Eliakim Rubenstein a noté qu'une décision serait prise plus tard, sans préciser quand. Cet après-midi, il n'y a toujours pas de décision. En ignorant la gravité de leur état actuel, les juges de la Haute cour agissent non seulement avec une négligence grave, mais aussi avec une intention malveillante. Les juges Rubenstein, Noam Saulberg et Yuram Dinzinger retardent la décision en toute connaissance de cause bien que les jours de Bilal et de Thaer soient potentiellement comptés, sans même fournir la moindre certitude quant à la date où la décision sera prise.

Hassan Safadi est maintenant dans son 63ème jour de grève de la faim et il est détenu à la clinique médicale de la prison Ramleh. L'avocat d'Addameer, Mahmoud Hassan, a réussi à le voir aujourd'hui 6 mai. Il a noté une détérioration de sa santé, il est très faible et ne peut pas tenir debout, mais jure de continuer sa grève de la faim. Il refuse tout traitement ou examen par les médecins de la prison.

Hassan a indiqué que le 3 mai, ses geôliers l'ont immobilisé et un médecin de la prison lui a administré de force un traitement par une injection dans le bras. Ces nouvelles alarment Addameer et PHR-Israël, car le traitement forcé est une violation flagrante des principes de l'éthique médicale et des lignes directrices de l'Association médicale mondiale et l'Association médicale israélienne. Selon la Déclaration de Malte (1), "Les médecins doivent s'assurer que le refus de nourriture et de traitement est un choix volontaire de l'individu. Les grévistes de la faim doivent être à l'abri de toute coercition. Les médecins peuvent souvent y contribuer et doivent savoir que la coercition peut provenir des pairs, des autorités ou d'autres tels que les membres de la famille. Les médecins ou le personnel de santé n'ont pas le droit d'exercer une pression indue sur le gréviste de la faim pour qu'il interrompe la grève. Le traitement ou les soins d'un gréviste de la faim ne doit pas être lié à l'arrêt de la grève de la faim."

Hassan a également raconté avoir refusé l'eau pendant plusieurs jours jusqu'à ce qu'il soit transféré à la clinique médicale de la prison Ramleh. A son arrivée, il a été battu par les geôliers et le médecin de la prison a refusé d'enregistrer les blessures subies lors de l'attaque. Depuis le début de sa grève de la faim, Hassan n'a eu aucune visite de médecins indépendants. PHR-Israël a saisi la Cour de district pour qu'elle les autorise à le voir, et la Cour a ordonné à l'IPS d'autoriser la visite d'un médecin de PHR-Israël au plus tard le 7 mai, mais quand PHR-Israël a essayé de coordonner une visite le 4 mai, l'IPS a refusé leur demande.

L'appel de Jaafar Azzedine, maintenant dans son 46ème jour de grève de la faim, a été reporté aujourd'hui par un juge militaire israélien. Le juge, qui a également statué dans l'affaire de Hana Shalabi et a rejeté son appel, a dit qu'il avait déjà dit dans l'affaire Shalabi qu'il ne considèrerait pas un état de santé critique dû à une grève de la faim comme un motif d'acceptation d'un appel, et qu'il laisserait les juges de la Haute cour se prononcer sur ce fait dans le cas de Bilal et de Thaer.

A la lumière des préoccupations croissantes pour leurs vies, Addameer et PHR-Israël exigent :

- le transfert immédiat de Thaer Halahleh dans un hôpital public, et le transfert dans des hôpitaux des prisonniers en grève de la faim depuis plus de 40 jours, en plus d'un accès sans restriction pour les avocats et les médecins indépendants à tous les grévistes de la faim, en particulier Bilal Diab et Thaer Halahleh ;

- qu'aucun gréviste de la faim soit enchaîné pendant son hospitalisation ;

- que les visites familiales soient autorisées à tous les grévistes de la faim, en particulier à ceux qui sont à un stade avancé de leur grève, tant qu'ils sont encore lucides ;

- que toutes les informations soient données aux familles sur l'état médical de leurs proches, ce qui est de la responsabilité des hôpitaux et des équipes médicales en accord avec l'éthique médicale et les normes de confidentialité ;

- que Bilal Diab et Thaer Halahleh, ainsi que tous les autres détenus administratifs, soient libérés immédiatement et sans condition.


(1) Déclaration de Malte, WMA.

Source : Addameer

Traduction : MR pour ISM

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