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Palestine -

Intensification des grèves de la faim : 30 prisonniers jordaniens se joignent à Ayman Abu Daoud pour exiger leur libération

Par

Ramallah occupée, 2 mai 2013 - L'avocat de l'association de soutien aux prisonniers et aux droits de l'homme Addameer a pu voir le détenu en grève de la faim Ayman Abu Daoud le 1er mai 2013 à la prison Megiddo. Ayman, 32 ans, est originaire d'Hébron et a été ré-arrêté le 13 février 2012.
Selon l'avocat d'Addameer, Abu Daoud a entamé une grève de la faim illimitée le 14 mai 2013 pour refuser sa ré-arrestation et sa détention après sa libération dans le cadre du dernier échange de prisonniers du 18 octobre 2011. Il avait été amnistié après avoir purgé 7 ans sur les 36 ans de sa condamnation.

Intensification des grèves de la faim : 30 prisonniers jordaniens se joignent à Ayman Abu Daoud pour exiger leur libération

Le procureur de l'occupation cherche maintenant à lui faire faire les 29 ans restants sur sa sentence initiale, comme le prescrit l'article 186 de l'ordre militaire 165, sous le prétexte qu'il a violé les clauses de sa libération dans un accord d'échange de prisonniers.
 
L'accusation a également présenté une liste des charges à l'encontre d'Abu Daoud qui l'accuse d'avoir violé les clauses de sa libération dans l'accord d'échange de prisonniers, ainsi que d'avoir fourni une aide financière à certains groupes.
 
Conformément à un accord qu'il a signé avant sa libération, Abu Daoud a interdiction de quitter la région d'Hébron pendant 3 ans et doit se présenter au Bureau de Coordination de District) tous les 2 mois. Abu Daoud a respecté cet accord.
 
L'avocat a informé Addameer que le détenu Abu Daoud a perdu 10kg depuis l'annonce de sa grève de la faim, et ne pèse plus que 74kg.
 
Abu Daoud est détenu dans la section 3 de la prison Al-Jalameh, section qui comprend environ 10 petites cellules pour des prisonniers civils. La cellule d'Ayman est complètement isolée, à côté d'une autre cellule, et les deux sont séparées des autres cellules par une porte en fer. Les cellules d'isolement servent à punir les prisonniers civils. La pièce mesure 2mx2 et elle est équipée d'un lit en béton avec un matelas d'à peine 5cm d'épaisseur. On lui a donné 3 couvertures très sales. La cellule dispose d'une douche et d'un trou pour ses besoins. Il n'y a pas de fenêtre et une ouverture de 20cmx20 dans la porte par laquelle ni le soleil ni l'air ne peuvent entrer. Il n'y a pas d'air conditionné et la cellule est éclairée 24h/24 par la lumière électrique.
 
Abu Daoud est en ce moment le seul prisonnier palestinien en grève de la faim ; 30 prisonniers jordaniens dans les geôles israéliennes ont cependant annoncé aujourd'hui qu'ils se mettaient en grève de la faim pour exiger leur libération.
 
Addameer exprime sa profonde inquiétude pour la vie d'Ayman Abu Daoud, ainsi que pour les vies des prisonniers jordaniens en grève de la faim et considère que l'occupation en porte l'entière responsabilité.
 
Addameer renouvelle également son appel au Secrétaire-général des Nations Unies Ban Ki Moon et à toutes les organisations internationales à intervenir immédiatement pour la libération des prisonniers en grève de la faim.

Photo

AYMAN YOUSEF AHMAD ABU DAOUD
Fiche Addameer


Nom : Ayman Yousef Ahmad Abu Daoud
Lieu de résidence : Wadi Al Hirya/Hebron
Date de ré-arrestation : 13 février 2012
Date de naissance : 10 janvier 1982
Prison : Isolement à la prison de Jalameh (Kishon)
Age : 32 ans
Situation maritale : Marié
Etudes : Etudiant à l'Université ouverte Al-Quds
Profession : Cordonnier

Libération lors de l'échange de prisonniers et ré-arrestation
 
Ayman Abu Daoud a été libéré dans l'accord d'échange de prisonniers le 18 octobre 2011 après avoir purgé 7 ans sur les 35 de sa condamnation. Une des conditions de sa libération est qu'il doit se présenter devant le Bureau de Coordination militaire entre Israël et l'Autorité Palestinienne (DCO) à Hébron tous les deux mois et "signer", comme preuve de sa résidence à Hébron, où il réside avec sa femme et ses enfants.

Le 13 février 2012, 4 mois après leur libération, Ayman et plusieurs ex-prisonniers se sont présentés au DCO pour signer. Ayman est entré dans les locaux et n'en est jamais sorti.

A 14h30, dans l'heure qui a suivi la visite fatidique d'Ayman au DCO, la famille Abu Daoud et ses voisins ont eu la surprise de voir surgir dans leur quartier un gros contingent de soldats des forces israéliennes d'occupation (FIO), à pied et en jeeps, qui ont lancé un raid contre la maison d'Ayman. Pendant le raid, les FIO ont bandé les yeux et menotté Ahmad, le frère d'Ayman, et l'ont maintenu de force contre un mur. La famille d'Ayman et ses visiteurs ont été parqués dans une pièce pendant que les soldats fouillaient et saccageaient la maison. La famille a appris plus tard qu'ils étaient à la recherche de tout argent liquide qui auraient pu être conservé au domicile. Pendant l'attaque, les FIO ont confisqué plus de 20.000 NIS. L'officier en charge du raid a alors confirmé à la famille qu'Ayman venait d'être arrêté au DCO pendant le rendez-vous bimestriel habituel, au motif qu'il avait violé les clauses de sa libération.

Le raid a été mené en plein jour, devant plusieurs enfants, dont ceux d'Ayman, qui se souviennent encore de tous les détails de l'événement.

Interrogatoire et accusations

Après son arrestation au DCO, Ayman a été transféré au centre d'interrogatoire de Jalameh/Kishon ; pendant les 10 premiers jours de l'interrogatoire, toutes visites d'un avocat ou de sa famille lui ont été interdites. Après 15 à 17 jours d'interrogatoire, Ayman a été officiellement accusé d'avoir versé des aides financières à des personnes affiliées à un parti politique. Etant donné son statut d'ex-prisonnier libéré dans un échange de prisonniers, Ayman est soumis à l'article 186 de l'Ordre militaire 1651, qui autorise le procureur de la Cour militaire d'Ofer à exiger qu'il se présente devant un comité spécial qui détermine s'il doit purger le reste de sa condamnation initiale. Selon cette loi, Ayman encourt une peine de 28 ans sur son ancienne condamnation.
 
Grève de la faim

Ayman Abu Daoud a lancé sa grève de la faim le 14 avril 2013 pour protester contre sa ré-arrestation arbitraire, en particulier parce qu'il n'a pas enfreint les clauses de l'accord, comme le prétend le procureur militaire. De plus, il est en grève de la faim pour protester contre la tentative de l'accusation de le condamner à purger le reste de sa condamnation initiale au lieu de le juger et de le condamner sur la nouvelle liste d'accusations, et non sur les anciennes.
 
Dès le lancement de sa grève, Ayman a été transféré de la prison Megiddo à l'isolement à Jalameh comme punition. Il a annoncé qu'il continuerait sa grève de la faim jusqu'à sa libération. 
 
Famille

Pendant qu'Ayman était détenu à Megiddo, il a reçu régulièrement les visites de son père et sa mère. Son épouse n'a cependant été autorisée à le voir que deux fois. Sa dernière tentative date d'avril 2012 et elle a ensuite été interdite par les FIO pour des "raisons de sécurité". Les visites familiales sont interdites depuis qu'il a entamé sa grève de la faim et qu'il a été transféré en isolement à la prison Jalameh.
 
Ayman vit à Hébron, près de ses parents et de ses six frères et quatre soeurs. Il est marié et il a deux enfants, Mohammad et Qutaiba. Il ne souffre d'aucun problème de santé, mais il est à craindre que sa santé ne se détériore pendant sa grève de la faim.
 
Il est le frère de Raed Abu Daoud, un martyr de la Deuxième Intifada. Le frère aîné d'Ayman, Mahmoud, est lui aussi détenu dans les geôles israéliennes. Il a été arrêté trois fois, dont la dernière le 2 septembre 2012. Mahmoud est détenu à Nafha où il purge une peine de 34 mois de prison.

Source : Addameer

Traduction : MR pour ISM

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