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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Invasion de Rafah

Par

Il y a un tank parqué à l'extérieur de la maison d' Om Essam, près de la maison de la famille de Mustapha Jabber, deux maisons en dessous de la sienne.

L’armée israélienne dit aux gens que les personnes ne seront pas autorisées à sortir pendant cinq jours. A la télé l'armée a dit trois jours, parce qu'ils sont entrain de rechercher des missiles anti tanks qui arriveraient via ces tunnels.

Le mythe des tunnels est toujours vivace malgré le fait que l'armée en ait fait sauter quelques rares en utilisant des bombes souterraines qui ont ébranlé la ville comme un séisme de faible amplitude.

L'armée a envahi le Block O, Yibneh, et le block J, une bande comprenant trois camps de réfugiés le long de la frontière avec 50?, 70?, 100? tanks, selon celui à qui vous posez la question, et 18 et plus bulldozers. Feryal Jabber est enceinte de neuf mois sur le point d'accoucher, et sous couvre feu dans le block J.

Elle dit : " il y a un tank parqué dehors. Les enfants sont entrain de jouer, peux tu les entendre. Aish bidna n'sawi ( qu'est ce que nous pouvons faire ? )".

A la télé, il y a des images de soldats occupant les maisons hautes, les transformant en miradors pour tireurs d'élite. Les dernières invasions, ils ont occupés des maisons au hasard, sans rien faire de plus que d'aller et venir, et quelqu'un avait dit que cela ressemblait à de l'entraînement pour une future opération d'envergure.


Ainsi, voilà, nous y sommes. Personne ne va dans la zone pas même les organisations humanitaires, pas même les rares médias présents ici, alors nous nous en tenons au bouche à oreille et à la télévision pour nous dire ce qu'il se passe à cinq minutes à pied d'ici.

Nous avons entendu qu'il y avait 3 martyrs et 33 blessés, la plupart dans un état critique, mais nous n'en savons pas plus. En ce qui concerne les démolitions nous ne savons rien.

L'hôpital An - Najjar, une petite salle d'urgence et de transit avec seulement le matériel de soins de base est plein et renvoie les personnes.

Bien sûr personne ne peut atteindre l'Hopital européen de Gaza, le seul hôpital dans la zone situé à 20 minutes au Nord, car des tanks sont parqués devant et coupent la route principale ainsi qu'une route de contournement et tirent sur tous ceux qui s'approchent.


Personne n'a dormi cette nuit. tout le monde en ville avait peur et restait éveillé, témoin d'une horrible bande sonore d'une description futuriste sombre du monde:les bruits des hélicoptères Apache volant à basse altitude, des pluies de balles de la grosseur d'un poing et des pluies de missiles s'abattant pendant toute la nuit sur Rafah.

Je suis restée à traîner au bureau jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour aller dormir sur la frontière comme je l'avais prévu,et je ne me suis pas couchée de la nuit, de même que Mohammed et son père, écoutant les tirs tout le long de la frontière, qui semblaient se rapprocher d'ici,du centre ville,ou nous sommes restés assis toute la nuit en lieu provisoirement sûr, effrayés et impuissants.

L'ami de Mohammed est venu lui rendre visite après son séjour de deux semaines au Liban, ou, a - t - il dit, les libanais vivent une vie agréable alors que celle des réfugiés palestiniens est telle que la vie à Rafah paraît une vie facile.

Adwan, qui est son cousin, est venu en vélo sous la pluie d'Apache pour le chercher dans les premières heures de l'invasion.

Obstinés, déterminés à rester assis à la maison ou ils étaient les seuls hommes parmi des mères et des soeurs, ils sont partis en bicyclette et se sont assis devant leur maison avec des centaines de shebab ( jeunes ) qui se sont rassemblés dans le camp de Barbara.

Quand nous avons appelé mon ami Anees il était entrain d'escorter des journalistes japonais en dehors de Yibneh, mais sa famille était encore là bas, les nombreux enfants des frères des cousins, la matriarche et la patriarches âgés, ses parents.

Probablement qu'ils sont sous invasion et couvre feu mais comme ils n'ont pas de téléphone et Anees étant dans une zone avec peu de service téléphonique, je n'ai pu les joindre de toute la matinée.

La famille d'Abu Jameel et d'Abu Ahmed va bien, je les ai réveillé ce matin en allant vérifier, pas de problème de ce côté là - al - hamdoulallah.

Ici c'est calme. Les oiseaux chantaient tôt ce matin alors que les missiles continuaient de pleuvoir et que le jour pointait. Comme c'est étrange de penser qu'il y a une invasion à cinq minutes d'ici en calculant avec mes pieds.

Source : www.palsolidarity.org

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