Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 1568 fois

Naplouse -

Journal de Jane : L'invasion de Balata vécue de l'intérieur

Par

J'ai été réveillée à 3h15 du matin par le bruit d'un tir d'une arme à feu venant des rues voisines suivi de deux explosions qui ont fait vibrer notre appartement.
3 autres activistes et moi étions allongés dans l'obscurité de l'appartement de l'ISM situé dans le camp de réfugiés de Balata en écoutant attentivement.
Nous ne venons pas de pays sous constantes attaques de soldats.

Nous n'avons pas été élevés dans Balata où les gens vivent au bruit des tirs de balles réelles, de balles en caoutchouc, des explosions, des bombes assourdissantes, des jeeps et des véhicules blindés.

Je ne pouvais pas dire ce qui se passait.

Était-ce une confrontation entre les combattants et les soldats israéliens?

Étaient-ils dans la rue à l'extérieur de l'appartement?

Quelle était cette explosion? Elle avait semblé si forte.

Si nous nous ouvrions une fenêtre pour regarder dehors, pourrions-nous voir quelque chose? Est-ce que un tireur d'élite nous tirerait dessus?

Quel était le moteur du véhicule qui tournait dans la rue en bas ?

Puis bang, bang, bang, des coups contre du métal. Des cris de soldats israéliens.

Cognaient-ils contre la porte métallique en bas des escaliers de notre bâtiment? La porte métallique a été enfoncée et s'est ouverte.

Est-ce que cette invasion militaire durerait des jours ou était-ce juste une opération pour la nuit?
Les soldats allaient-ils de maison en maison?


Des pas lourds en haut des escaliers et puis sur le toit. Ils doivent utiliser le toit de notre immeuble comme position avantageuse pour les tireurs d'élite. Le bâtiment était silencieux sauf les voix des soldats et le bruit de leurs déplacements.


Quel affreux sentiment d'être allongé dans le noir, sans savoir ce qui se passe ?
Sentiment augmenté par la puissance d'une unité militaire. Ne sachant pas si la porte sera enfoncée et si les soldats entreront.

Et si un de nos voisins criait ou hurlait de détresse?

Agirons-nous, crierons-nous en anglais pour dire que nous ouvrons la porte et que nous sortons ?

Nous avons attendu, en nous concentrant sur les bruits. Nous savions que nous avions la protection de notre statut d'international.

Cela doit être encore plus dur d'attendre dans votre propre maison, ne sachant pas si les soldats exploseront votre porte d'entrée ou un mur de la pièce de devant. Et alors, que se passera-t'il?

Recherchent-ils votre fils, votre frère, votre papa?

Est-ce que ils vous maltraiteront et vous frapperont vous et votre famille?

Encore le silence des familles dans le bâtiment. Des toux, quelques courts pleurs d'un bébé. Est-ce un hélicoptère qui survolet le camp ou est-ce juste le ronflement du réfrigérateur ? Des tirs occasionnels.

40 minutes plus tard, nous avons entendu à nouveau des bruits de pas sur le toit, un cliquetis et des pas descendant les escaliers, leurs voix, les véhicules partant lentement.

Tous les soldats étaient-ils partis?

Y aurait-il d'autres explosions? Etait-ce terminé pour cette nuit?

Que la lumière du jour est merveilleuse. La peur recule dans les coins poussiéreux. Le soleil lumineux et le son des voix de notre voisin refoulent l'anxiété.

Mohammed, notre coordinateur de l'ISM arrive. Il nous dit que quatre jeunes hommes, de moins de 18 ans, ont été arrêtés dans Balata cette nuit.

Deux jeunes hommes sont maintenant recherchés. Etre recherché signifie être encore plus mis en cage.

Ces deux jeunes hommes ne pourront passer par aucun checkpoint.
Ils vivront quotidiennement en sachant qu'ils peuvent être arrêtés à tout moment.

Peut-être que les soldats reviendront la nuit. Pour les arrêter... les tabasser... les torturer... les emprisonner pendant des mois, des années.

Les soldats sont également entrés par effraction chez les voisins d'Ahmed, un volontaire de l'ISM. Il m'a dit calmement qu'il s'était habillé, qu'il avait pris ses papiers d'identité et avait attendu. Il n'a pas pû se rendormir avant que le jour se lève.

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Naplouse

Même sujet

Incursions

Même auteur

Jane

Même date

12 avril 2006