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Palestine -

L'inquiétude grandit pour les trois grévistes de la faim

Par

Ramallah-Jaffa, 30 juillet 2012 — L'association Addameer pour le soutien aux prisonniers et les droits de l'homme et Médecins pour les droits de l'homme-Israël (PHR-IL) sont profondément inquiets pour la vie et la santé des trois grévistes de la faim palestiniens détenus par Israël. Les plus vives inquiétudes concernent la santé et la vie du détenu administratif Samer al-Barq, aujourd'hui dans son 70ème jour de reprise de sa grève de la faim, et Hassan Safadi, qui en est à son 40ème jour de grève de la faim renouvelée. Samer, dont la grève en cours fait suite à ses 28 jours de grève antérieurs et dont la santé continue de se détériorer rapidement, ne prend que des sels et des vitamines et est toujours maintenu en cellule d'isolement.

L'inquiétude grandit pour les trois grévistes de la faim

De droite à gauche : Hassan al-Safadi, Samer al-Barq, Ayman Sharawna
Suite au refus du service pénitentiaire israélien (IPS) a laissé un médecin indépendant voir les grévistes Samer, Hassan et le prisonnier Akram Rikhawi, PHR-IL a présenté trois appels à la cour de district de Petah Tekva demandant un accès immédiat pour des médecins indépendants. Le 23 juillet, la cour de district a ordonné à l'IPS d'autoriser un médecin indépendant à voir Samer au plus tard le 1er août et à voir Hassam et Akram dans les deux jours après l'audience.

Malgré une coordination préalable avec l'IPS sur la visite du médecin de PHR-IL au centre médical de la prison Ramleh, le 25 juillet, pour examiner Akram et Hassan, l'IPS a informé le médecin, à son arrivée, que Hassan avait été emmené au tribunal pour une audience et qu'en conséquence, elle ne pouvait examiner qu'Akram. Dans une violation flagrante avec l'ordre de la cour, l'IPS continue d'ignorer les requêtes de PHR-IL d'autoriser qu'un médecin indépendant puisse voir Samer et Hassan.
 
Akram Rikhawi a mis fin à sa grève de la faim le 22 juillet, après 102 jours, suite à un accord avec l'IPS. Selon cet accord, Akram sera libéré le 25 janvier 2013 et rentrera chez lui dans la Bande de Gaza, soit six mois avant sa date initiale de libération.

Suite à la visite à Akram, le médecin de PHR-IL a rapporté que bien que son impression générale soit bonne, il souffre toujours des multiples maladies qui n'ont pas été traitées. L'asthme d'Akram continue d'être une source d'inquiétude car il est gravement instable, en dépit du traitement par stéroïdes. Le médecin a également souligné que l'asthme est une maladie très grave qui, dans le cas d'attaque sévère, peut entraîner la mort. De plus, le médecin a également diagnostiqué qu'Akram souffre de diabète déséquilibré et elle a recommandé la reprise de son traitement interrompu pendant la grève de la faim.
 
Akram souffre également d'une faiblesse importante dans le pied gauche, avec un manque de sensations dans la cuisse gauche. Son état ne s'étant pas amélioré depuis la fin de la grève, ceci pourrait être l'indication de dommages moteurs et sensoriels progressifs à la cuisse gauche. Le médecin de PHR-IL a recommandé qu'Akram soit immédiatement transféré dans un hôpital public afin d'identifier l'étiologie et de procéder à un examen neurologique complet.
 
Il faut noter que lors des deux visites précédentes des médecins de PHR-IL à Akram, les 6 juin et 5 juillet, ils ont tous les deux recommandé un examen neurologique et ont mis en garde contre un danger de lésions des nerfs périphériques. Les médecins ont également recommandé un examen immédiat par un pneumologue. A ce jour, ces recommandations n'ont pas été suivies.
 
Hassan Safadi en est à son 40ème jour de reprise de sa grève de la faim, après avoir auparavant fait 71 jours de grève de la faim prolongée. Son dernier ordre de détention administrative devait expirer le 29 juin et, selon l'accord qui a mis fin à la grève de masse des prisonniers palestiniens, il était censé être libéré à cette date. Cependant, le 21 juin, les autorités israéliennes l'ont informé de la prolongation de six mois supplémentaires de sa détention administrative, en violation de l'accord.

Selon l'avocat de PHR-IL Mohamad Mahagni qui a vu Hassan le 22 juillet, il est actuellement placé en cellule d'isolement. Hassan a fait état d'une augmentation des pressions de la part de l'IPS pour lui faire cesser sa grève de la faim. Hassan a noté de plus que son audience du 25 juillet a été reportée au 7 août, et il a fait remarquer qu'il n'est maintenant pas en état de faire un trajet de 15h chaque fois qu'il doit se présenter aux audiences. Il souffre de problèmes rénaux, de problèmes de vue, d'une faiblesse extrême, d'une perte de poids sévère, de maux de tête, de vertiges et il a des difficultés à se tenir debout.
 
C'est aujourd'hui le 30ème jour de grève de la faim d'Ayman Sharawna. Il a été libéré dans le cadre de l'accord d'échange de prisonniers d'octobre 2011 pour être ré-arrêté le 31 janvier 2012. Il ne fait l'objet d'aucune inculpation. Il a récemment été transféré au centre médical de la prison Ramleh étant donné la détérioration de sa santé.
 
Même si le droit humanitaire international autorise la détention administrative, elle ne peut être appliquée que lors de circonstances exceptionnelles car elle enfreint les droits humains fondamentaux, dont le droit à un procès équitable. Le déni d'un procès équitable constitue une "violation grave" de la Quatrième convention de Genève. De plus, le Parlement européen a appelé Israël, dans une résolution de septembre 2008, à "garantir que les normes minimales sur la détention soient respectées, de traduire en justice tous les détenus [et] de mettre fin à l'utilisation des ordres de détention administrative." Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a statué à plusieurs reprises que la détention administrative prolongée est susceptible d'entraîner l'exposition des détenus à "la torture, les mauvais traitements et autres violations des droits de l'homme."

Au vu de la détérioration de l'état des prisonniers palestiniens en grève de la faim, Addameer, Al-Haq et PHR-IL exhortent la communauté internationale à intervenir immédiatement en leur nom et exigent :
 
. que les accords signés les 14 et 15 mai 2012 soient respectés, y compris la libération des détenus administratifs à qui il a été promis qu'ils seraient libérés à l'expiration de leurs ordres de détention en cours, la reprise des visites familles et la levée des mesures punitives utilisées contre les Palestiniens détenus en Israël ;

. un accès sans restriction à tous les grévistes de la faim par des médecins indépendants ;

. le transfert immédiat dans des hôpitaux publics d'Akram Rikhawi et de Samer Al-Barq, ainsi que de tous les autres détenus en grève de la faim depuis plus de 40 jours ;

. qu'aucun gréviste de la faim soit enchaîné pendant son hospitalisation ;

. que tous les grévistes de la faim - en particulier ceux qui en sont à un stade avancé de leur grève - puissent voir leurs familles, tant qu'ils sont encore lucides ;

. que toutes les informations concernant l'état médical des prisonniers soient données à leurs familles, en accord avec les normes de l'éthique médicale ;

. que Hassan Safadi, Samer Al-Barq et Omar Abo-Shalal, ainsi que tous les autres détenus administratifs, soient libérés immédiatement et sans condition.

Source : Addameer

Traduction : MR pour ISM

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