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Jénine - 22 octobre 2004
Par Ali Samoudi
Article transmis par Palestine en Marche : palestine_en_marche@yahoo.fr
Ils se sont comportés avec nous pour nous humilier, même avec les femmes, et lorsque nous leur avons dit que nous bloquer ainsi est mauvais dans les conditions de jeûn, ils se sont moqués de nous et ont dit que nous bloquer nous rendra plus forts et nous donnera plus de récompenses que le jeûne lui-même
Des dizaines de Palestiniens ont été bloqués au barrage par les forces de l'occupation qui leur a interdit, de façon délibérée, d'arriver à leur maisons, villages et quartiers, pendant le deuxième jour de Ramadan.
Ibrahim N. dit : "je suis arrivé au barrage militaire à al-Hamra, autour de quatre heures de l'après-midi, et de façon brutale, les soldats ont fermé le barrage, et nous ont signifié que nous ne pouvons pas passer, jusqu'à une décision ultérieure..!"
Au cours des années précédentes, les forces de l'occupation ont pris des mesures répressives contre les Palestiniens au moment même de l'Iftar, dans le cadre d'une politique d'étouffement et de punition collective à l'encontre de la population palestinienne.
Ibrahim ajoute : "Nous avons pensé qu'il s'agissait d'une mesure sécuritaire de routine, mais nous avons aperçu plus tard qu'ils se tenaient devant nous en train de discuter entre eux, sans se soucier de notre présence.
Lorsque une vingtaine de voitures se sont alignées, je me suis approché d'un des soldats et lui ai dit : "rappelle-toi que nous sommes au mois de Ramadan, et il est cinq heures, l'heure de l'iftar." Il a regardé sa montre et a dit, ironique : "nous savons tout, si cela ne te plaît pas, cherche une autre route".
Ibrahim dit : "J'ai su que les soldats faisaient cette action répressive de façon délibérée, ils ferment le barrage en mesure de punition, et il n'y a pas d'autre route pour arriver à Jénine, car le barrage d'al-Hamra est le seul qui régisse notre vie".
Fermé jusqu'à mesure ultérieure
Ibrahim revint à la longue file où attendaient aussi des dizaines de femmes, d'hommes et d'enfants, tous à jeûn, ce qui a mis en colère plusieurs jeunes qui se sont dirigés vers les soldats. Hafez Hassan dit : "Vers 17h, je me suis approché d'un soldat lui demandant : allons-nous rester longtemps ? Laissez au moins passer les femmes et les enfants, car le barrage les a exténués, et nous sommes à jeûn."
Mais le soldat s'est mis en colère et a crié, dirigeant son arme contre moi : "Qui t'a nommé avocat pour eux ? Tais-toi, reviens à la voiture pour que je ne te brise pas la tête, ce sont des lois, et cela n'a rien à voir avec Ramadan, et peu nous importe que vous soyiez à jeûn ou non, le barrage est clos jusqu'à décision ultérieure."
L'heure de l'iftar
Ainsi, les soldats de l'occupation ont imposé à tous une longue attente, même après l'heure de l'iftar. Hajj Na'il Salem dit : "Il nous est devenu évident que les soldats font cela de façon délibérée, nous sommes alors sortis de nos voitures et nous sommes allés nous planter devant eux, devant le barrage.
Je dis aux soldats : "Vous êtes des tyrans, vous n'avez aucune miséricorde dans vos coeurs, quelle loi permet cela ? Au nom de quel droit vous nous bloquez et nous empêchez de revenir dans nos maisons ?"
Malgré les cris des soldats, les jeunes se sont mis à distribuer l'eau qu'ils portaient à toutes les familles présentes, les soldats étaient encore plus en colère, ils se sont mis alors à insulter et à humilier les gens.
Ils ont interdit la prière
Après l'échec des gens auprès des soldats, n'ayant pas pu les amener à ouvrir les barrages, les jeunes se sont encouragés pour faire la prière près du barrage.
Allam Rabah dit : "Lorsque les soldats nous ont empêché de passer, nous avons décidé de commencer la prière, les jeunes commençaient à former un groupe, mais à peine étions-nous prêts qu'ils nous ont attaqués, en criant : "arrêtez, ce n'est pas une mosquée, ci, nous vous mettons en garde contre cela".
Il ajoute : nous les avons ignorés, mais ils ont commencé à tirer des coups de feu, en l'air, ce qui a semé la panique parmi les femmes et les enfants, nous n'avions alors plus de solution, que d'obéir à leurs ordres, nous avons été privés de l'iftar et de la prière".
Les soldats ont gardé la population jusqu'à 19 h. Abu Khaled raconte que lorsque les soldats les ont laissés passer, ils ont dit : "C'est ainsi qu'il faut que nous nous comportons pour que vous vous rappelez toujours que nous sommes plus forts que vous et que nous pouvons gérer vos vies, vos repas, vos prières et vos couchers".
Un soldat a ajouté : "Nous savons comme le moment de l'iftar est important pour vous, nous faisons tout ce que nous pouvons pour vous rendre la vie difficile".
Des mesures similaires
Les mêmes mesures ont été menées par les soldats de l'occupation sur plusieurs barrages militaires autour de Jénine. Sur la route Jénine-Naplouse, les soldats ont mis un barrage volant une heure avant l'iftar interdisant à plus de 50 personnes de passer.
Abu Rabi' a dit : je suis passé par cette route en direction de Jénine autour de 15 heures, il n'y avait pas de barrage ou de points militaires, et lors de mon retour, j'ai été surpris par ce barrage mis par les soldats pour bloquer la route et empêcher la population de passer jusqu'à 17h30.
Jabr Nasri dit : Les soldats ont refusé de les faire passer au moment de l'Iftar en leur disant : "vous passerez le moment de l'Iftar avec nous, afin que nous augmentions vos récompenses ces jours-ci. Nous savons que vous jeûnez pour acquérir des récompenses, et vous devez être contents parce que l'armée israélienne vous les augmente".
Lorsque le jeune Mansour Bakr a protesté en disant aux soldats : ce sont des mesures répressives et injustes, et contraires aux enseignements de la loi et du droit, les soldats l'ont attrapé et se sont mis à le frapper. Il a été bloqué, lui, jusqu'à 19h.
De longs moments d'attente
Les soldats pratiquent l'humiliation et bloquent les gens de façon délibérée. Abu Khaled dit que les soldats l'ont bloqué avec plusieurs personnes au portail de Barta'a, de 14 h à 16 h, en mesure de punition, pour les rendre fatigués et les humilier, comme l'a dit un des soldats.
Il a ajouté : Ils se sont comportés avec nous pour nous humilier, même avec les femmes, et lorsque nous leur avons dit que nous bloquer ainsi est mauvais dans les conditions de jeûn, ils se sont moqués de nous et ont dit que nous bloquer nous rendra plus forts et nous donnera plus de récompenses que le jeûne lui-même".
Source : www.amin.org
Traduction : Palestine en Marche
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