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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Les drapeaux colorent la vérité sur la mort des civils

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"Ca a l’air calme maintenant. Va travailler" dit Badawi à son jeune fils de 14 ans, Sami. A 6h30, Sami, consciencieux et obéissant, est parti vers son nouveau travail en tant qu'apprenti-mécanicien dans la zone industrielle de la ville de Gaza.
Trois heures plus tard, l'enfer a déferlé à l’extérieur des portes du magasin décrépit de moteurs où Sami gagne 70 shekels ($22) par semaine pour aider à la reconstruction de moteurs.

Il y avait une accalmie entre les petites explosions tôt hier matin et l’une des plus fortes est venue ensuite. Une accalmie assez longtemps pour que Mohammed Badawi appelle son fils et le rend, maintenant, à la agonie.


"Ca a l’air calme maintenant. Va travailler," dit Badawi à son jeune fils de 14 ans, Sami. A 6h30, Sami, consciencieux et obéissant, est parti vers son nouveau travail en tant qu'apprenti-mécanicien dans la zone industrielle de la ville de Gaza.

Trois heures plus tard, l'enfer a déferlé à l’extérieur des portes du magasin décrépit de moteurs où Sami gagne 70 shekels ($22) par semaine pour aider à la reconstruction de moteurs.

Trois tanks israéliens et deux bulldozers blindés D-9 ont affronté, selon des témoins, des dizaines de combattants palestiniens armés lors d’échanges de tirs nourris et mortels, ce qui est rare en pleine journée.

Un policier palestinien de 23 ans s’est retrouvé à l’abri dans une oliveraie de l’autre côté de la rue et a observé le combat. Il a observé Sami et deux de ses collègues faire une course pour aller s’abriter sous les arbres. Ils sont tombé tous les trois, gisant immobiles, saignant à mort, alors que le combat continuait.

"Je pense qu’ils ont paniqué. C’était terrible d’être assis là et de ne rien pouvoir faire" dit le policier qui a refusé de donner son nom.

Vers midi, lorsque les blindés sont partis et que la poussière était presque retombée, huit Palestiniens étaient morts et sept autres étaient blessés : l'incursion israélienne la plus mortelle dans Gaza depuis plus d'un mois.

Les versions israéliennes et palestiniennes des événements n’ont pas grand chose en commun.

Israël indique que tous les morts étaient des militants armés responsables des attaques intermittentes qui ont visé Netzarim, la colonie voisine la plus isolée parmi les enclaves juives qui parsèment la Bande de Gaza.

"Je peux dire que tous les terroristes qui ont été frappés possédaient des armes personnelles, des lance-grenades et des mitrailleuses ou tentaient de faire exploser des bombes", a dit le Lt.-Col. Udi Bun Muha , commandant des Forces de Défense Israélienne
Les Palestiniens ont compté cinq civils parmi les huit morts, dont Sami Badawi.

Des Shaheeds (martyrs) innocents fauchés par un assaut aveugle, ont dit les spectateurs. rois victimes armées, disent-ils, portaient les couleurs du Jihad Islamique

Plusieurs roquettes antichar ont été tirées, ont-ils ajouté, dans une tentative apparente de neutraliser un tank israélien.

Au milieu de l’après-midi, l'énigme est devenue plus vexante lorsque les rues de Gaza se sont gonflées de huit cortèges funèbres. La coutume établie ici est que pour chaque victime du conflit - civil ou autre – on saisit les services de deuil des directions caritatives des mouvements armés.

Ainsi, huit enterrements non distincts ont marché, la vérité civile perdue dans un océan de vert du Hamas et, en grande partie ce jour-là, du jaune du Jihad Islamique.

Mohammad Badawi a parlé au Star, les yeux rougis, lors du rite du deuil où des chaises en plastique blanc sont présentées par dizaines sous une tente extérieure.

L’ainé des Badawi, un ouvrier agricole, a fait une pause lorsque nous lui avons demandé quelle organisation "avait adopté" Sami, pour couvrir les frais des funérailles.

Mais le drapeau vert sur le montant d’une barrière répondait à la question : le Hamas.

Clairement, certains dans cette foule étaient fiers de ce fait. D'autres étaient peu disposés à en parler. Mohammed Badawi semblait être parmi les derniers.

"Le Hamas nous a aidé, mais nous n’en faisons pas partie," a dit le frère ainé de Sami, Salah, 21 ans, qui fait des études de journalisme dans la ville de Gaza.

Le Hamas a tout envoyé d'une mosquée voisine, même les chaises, dans les heures qui ont suivi la mort de Sami.

"C'est comme ça dans la ville de Gaza. Personne sauf les très riches ne peuvent s’offrir un enterrement. Ainsi les drapeaux recouvrent chaque cercueil, même les civils."

Le carnage a éclipsé les autres développements, comme les guérilleros libanais du Hezbollah qui ont libéré plus tôt aujourd'hui un Israélien enlevé et les dépouilles de trois soldats en échange de 436 prisonniers détenus par Israël.

La station de télévision du Hezbollah a montré les trois cercueils chargés dans un avion allemand à l'aéroport de Beyrouth. L'Israélien, Elhanan Tannenbaum, a été montré montant dans un avion qui partait pour Cologne, en Allemagne.

Des autobus devaient emmener 400 prisonniers palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, alors qu'un groupe de 35 Arabes et un citoyen allemand devaient s’envoler pour Cologne.

La plupart des 35 Arabes étaient des Libanais attendus pour atterir à Beyrouth plus tard dans la journée.

Les analystes du Moyen-Orient pensent que l’échange de prisonniers d'aujourd'hui élèvera de manière significative la stature du Hezbollah aux dépens d'une autorité palestinienne déjà affaiblie aux yeux des Palestiniens et du monde arabe en général.

Ni les Israéliens ni le Hezbollah n'ont laissé à l’Autorité Palestinienne la possibilité d’entrer dans l'accord, ni dans la remise des noms pour une libération possible.

Le combat a également contrarié le retour de l’émissaire américain au Moyen-Orient, John Wolf, qui s'est réuni hier avec le Premier Ministre palestinien Ahmed Qureia dans un nouvel effort de relancer les négociations de paix.

Source : The Toronto Star

Traduction : MG

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