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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Les “pluies d’été” israéliennes continuent à tomber drues sur Gaza

Par

> rami_almeghari@hotmail.com

Rami Almeghari est traducteur au Département Traduction du service public d’information de Gaza (SIS – State Information Service), et ancien rédacteur en chef du site anglais International Press Center, affilié au SIS.

Shouka est un village de 14.000 habitants, situé au fin fond de Rafah, dans la partie la plus au sud de la Bande de Gaza. La nuit, les étrangers ne peuvent pas y aller car les chauffeurs de taxi refusent de les y conduire.
La nuit tombait lorsque le chauffeur me conduisit à l’endroit le plus proche, la Rue Salah Eldin, à l’est de Rafah.

Là je cherchais un autre chauffeur, Awni, habitant de Shouka qui connaît le village comme sa poche, et nous avons commencé notre trajet sur les routes poussiéreuses au milieu des arbres.

Tuyaux d’irrigation des serres tordus, briques éparpillées, arbres coupés, partout sur la route qui conduit au maire du village, Mansour Braika.

Nous avons fini par y arriver et lui avons demandé de nous parler de l’invasion de l’armée israélienne d’occupation à Shouka, qui a duré plus d’un mois, jusqu’à ce que l’armée quitte finalement le village le 2 août.

« Le silence, rompu par le bruit des fermes démolies et des maisons détruites, a été la caractéristique principale de notre petit village depuis que les forces israéliennes sont parties il y a 10 jours. »

Le Maire Mansour indique que “pendant plus de 40 jours, la zone rurale de Shouka a subi l’attaque israélienne, et les tanks israéliens ont tiré, jour et nuit, sur les maisons d’habitation et les fermes.”

Les dégâts sont immenses : 129 serres ont été saccagées, 58 maisons défoncées, pendant que de nombreux habitants étaient évacués vers des abris dans les écoles de l’UNRWA (United Nations Refugee and Works Agency). Les réseaux d’eau du village ont été complètement détruits. Shouka est un village traumatisé ».

Le Maire réfute les allégations israéliennes selon lesquelles le village servait de base de tir de roquettes artisanales sur le territoire israélien.

"C’est une zone rurale, où les familles sont liées par des liens tribaux, aucun étranger ne peut entrer n’importe quand, nous réfutons la version israélienne de tir de roquettes depuis le village. Ici les fermiers protègent leurs moyens d’existence. Il n’y a aucun étranger dans le village – ni résistants, ni voleurs, ou qui que ce soit ".

Un fermier local de 26 ans, Toufic Albraikat, décrit les destructions qu’il a subi : « 200 m² de serres, 4.000 m² de culture d’ail irrigée électroniquement, 9 brebis, 2.000 briques, une clôture en barbelés, tout a été détruit par les chars israéliens. »

Nous avons quitté le village pour rejoindre l’hôpital local principal Abu Yousef Alnajjar, à Rafah. Le directeur, Docteur Ali Mousa, nous attendait pour parler des pertes humaines subies par le village de Shouka lors de la dernière attaque israélienne.

« Lors de la dernière invasion par l’armée israélienne, il y a eu 17 morts et 50 blessés. 25 des morts et blessés sont des enfants de moins de 15 ans. Nous avons constaté que lors de cette attaque, les forces israéliennes ont utilisé une nouvelle arme, car tous les morts reçus à l’hôpital avaient été touchés par des missiles ou des bombes. Les corps des victimes étaient déchirés, couverts de brûlures. 15 des blessés sont dans un état critique, ils ont tous dû subir une amputation d’un membre. »

« Nous n’avions jamais vu ce type de blessure au cours des six dernières années de conflit ouvert. Nous ne sommes pas en mesure de diagnostiquer la nature de ces blessures par manque de centres médicaux spécialisés, mais nous sommes sûrs qu’il s’agit d’armes illégales. C’est pourquoi nous demandons aux institutions internationales et aux Nations Unies d’examiner ce type d’arme, utilisée pour la première fois en Palestine. »

Le lendemain, à Gaza, Silvia Pevetti, du bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé basé à Gaza, nous a dit que son organisme était en train de collecter des informations sur les armes interdites, après avoir reçu une demande officielle du gouvernement palestinien, mais que le rapport n’était pas encore terminé.

Graciela Lopez, responsable de la sous-délégation de Gaza du Comité International de la Croix-Rouge, a déclaré : « En général, nous sommes présents pour rappeler aux parties en guerre leurs obligations selon les lois internationales humanitaires de respect des populations civiles et de faire toute la distinction possible entre les personnes directement impliquées dans les hostilités et la population civile. »

Interrogée sur l’usage possible d’armes illégales par l’armée israélienne contre la population palestinienne de Gaza, Lopez a déclaré : « Nous sommes en contact avec des hôpitaux et les associations palestiniennes du Croissant Rouge qui travaillent dans le champ médical, et nous sommes préoccupés par ces allégations d’utilisation d’un nouveau type d’armes. Pour l’heure, nous ne pouvons pas le confirmer mais nous prenons ces allégations au sérieux. »

Selon les derniers rapports du Ministère de la Santé palestinien, depuis le 26 juin, date du début de l’attaque militaire “Pluies d’été”, l’armée israélienne d’occupation a tué 203 palestiniens, dont 58 enfants et 25 femmes, et blessé 783 autres, dont 281 enfants et 86 femmes. 72 personnes parmi les blessés ont subi une amputation.

Depuis le 27 juin, l’armée d’occupation israélienne a lancé une opération militaire massive sur la Bande de Gaza, sous le prétexte de libérer un de ses soldats, capturé par la résistance palestinienne lors de l’attaque d’une base militaire israélienne, dans le sud de la Bande de Gaza. Il en a résulté la destruction des infrastructures de Gaza, y compris la principale centrale électrique, les bâtiments ministériels, les ponts, les maisons et les fermes.

Source : Electronic Intifada

Traduction : MR pour ISM

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