Salfit - 1 décembre 2007

Marda sous couvre-feu lors d'une énième invasion

Par ISM

Le village de Marda, dans la région de Salfit en Cisjordanie, a été de nouveau placé sous couvre-feu le vendredi 30 novembre. Des soldats israéliens ont envahi le village vers 14h avec quatre jeeps en lançant des bombes assourdissantes, du gaz lacrymogène et des balles réelles pour forcer les villageois à rentrer chez eux.

Carte 1 : Carte de localisation du village de Marda (agrandir la photo)

L'un des jeunes a été enlevé au hasard alors qu'il tentait de rentrer chez lui à l'annonce du couvre-feu. Des soldats l'ont menotté et détenu dans une jeep pendant une heure, avant de le relâcher.
Hammed, 16 ans, un étudiant à l'école secondaire luthérienne de Jérusalem, était rentré chez lui pour rendre visite à sa famille pour la première fois en trois semaines.

Avant de le relâcher, les soldats lui ont pris son laissez-passer pour entrer dans Jérusalem et aller dans son école et ils l'ont déchiré en morceaux. Hammed n'est pas sûr du temps qu'il lui faudra pour obtenir un nouveau laissez-passer ou s'il pourra en obtenir un.

En attendant, il lui sera impossible de passer le checkpoint de Qalandia, et donc de se rendre à l'école.

Marda, où vivent 2400 Palestiniens, est soumis à un couvre-feu et à des enlèvements aléatoires de jeunes gens au moins une fois par semaine, ont expliqué les habitants : parfois cela arrive jusqu'à deux ou trois fois par semaine, et dure dee quelques heures à quelques jours.

Les incidents de soldats qui envahissent les maisons et tirent à l'intérieur, ainsi que les tirs de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes dans les maisons ne sont pas rares. Les habitants signalent également que des soldats israéliens cassent les fenêtres des maisons avec des pierres et arrachent des oliviers sur les terres de Marda : plus de 1000 oliviers ont été détruits.

Les habitants ont été forcés de rester chez eux pendant trois heures, alors que des jeeps israéliennes patrouillaient dans les rues. D'autres ont été bloqués à l'extérieur de la porte du village, comme un enseignant local qui a été forcé d'attendre à la porte pendant deux heures, dans l'impossibilité d'entrer même à pied.

Les préparatifs pour la fête des enfants, organisée par la Société caritative pour le développement de Marda a été interrompue, parce que les soldats ont forcé tous les bénévoles présents dans le centre à rentrer chez eux. Le festival pour les enfants a pour objet d'aider les enfants à surmonter les angoisses et la tristesse causées par les invasions et les arrestations.

L'excuse officielle donnée à ces invasions est que des garçons jettent des pierres sur la route à l'accès limité aux Israéliens qui passe au nord du village, ce qui signifie que les couvre-feux constituent des actes de punition collective, illégaux au regard du droit international. Les habitants nient les allégations de jets de pierres, et l'armée présente rarement des preuves.

Au lieu de cela, les jeunes âgés entre douze et dix-sept ans sont systématiquement enlevés et détenus pendant quelques heures, le plus souvent battus et souvent emmenés à l'extérieur du village avant d'être libérés sans inculpation.

Certains habitants soupçonnent une utilisation de leur village comme terrain d'entraînement pour les troupes israéliennes : une pratique documentée dans la région de Salfit et une violation flagrante du droit international

Marda, situé à l'ombre de l'énorme colonie israélienne d'Ariel, est enfermée par des clôtures israéliennes, avec maintenant une seule route d'entrée pour les véhicules sur laquelle une porte a été placée par les Israéliens, rendant simple et immédiate la fermeture du village.

Comme l'a fait reparquer un habitant, "la porte transforme facilement le village en prison"

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM