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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

La guerre démographique et économique contre les Palestiniens

Par

Samar Assad est le directeur exécutif du Palestine Center. Ce dossier d'information peut être utilisé sans permission mais avec l'attribution appropriée au Centre. Le texte ci-dessus ne reflète pas nécessairement les opinions du vues des Jerusalem Fund.

Quand Israel a lancé sa guerre démographique contre les Palestiniens en 1947, elle a été effectuée par une stratégie militaire qui était difficile à cacher à la communauté internationale.
Le résultat non résolu de cette guerre peut être vu dans les camps de réfugiés dans l'ensemble du monde Arabe.
Selon les chiffres des Nations Unies, entre 1947 et 1949, l'armée Sioniste a expulsé de force ou incité à fuir environ 800.000 Palestiniens (soit 75% de la population Arabe de ce qui est devenu Israel).

La guerre démographique et économique contre les Palestiniens


Photo Electronic Intifada : Des familles à Gaza recherchent de la nourriture dans les dépotoirs pour survivre.

En 1967, plus de 200.000 Palestiniens ont fui leurs maisons de Cisjordanie et de la Bande de Gaza pendant l'offensive israélienne contre la Jordanie et l'Egypte et l'occupation consécutive de la Cisjordanie , de Jérusalem-Est et de la Bande de Gaza.

Depuis 1967, Israël a continué sa guerre démographique mais sa stratégie a été obscurcie par l'utilisation de prétendus critères légaux et politiques.

Une récente stratégie, dont le Secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice, a promis de s'occuper personnellement, est le refus israélien de l'entrée/ré-entrée des Américano-Palestiniens dans les Territoires Palestiniens Occupés.

Cependant, pendant des décennies, Israël a effectué "un transfert silencieux" sous forme de restrictions et de rejet des applications du programme de réunification des familles.

Une autre stratégie qui implique autant la communauté internationale qu'Israël, c'est l'embargo économique.

Lors d'une conférence de presse à Ramallah, le ministre-adjoint aux Affaires Etrangères palestinien, Ahmed Subuh, a indiqué que des centaines de milliers de Palestiniens avaient fait des demandes de visas d'immigration auprès de divers consulats étrangers installés dans les secteurs palestiniens afin d'essayer d'échapper aux sanctions économique internationales écrasantes qui ont été imposées aux Palestiniens depuis l'élection du Hamas.



Réunification des familles et droit de résidence

En 1967, Israël a effectué un recensement de population en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Les Palestiniens présents à l'époque ont été entrés dans le registre de population et ont communiqué leur lieu de résidence.

Tous ceux qui avaient plus de 16 ans ont reçu une carte d'identité et ceux de moins de 16 ans ont été listés sur celles de leurs parents.

Depuis lors et bien que l'autorité concernant la réunification des familles et les permis de visite ait été transférée à l'Autorité Palestinienne dans le cadre des Accords d'Oslo, le véritable pouvoir est resté entre les mains d'Israël.

Israël a gardé le contrôle de l'enregistrement de la population dans les Territoires Occupés et seules les personnes enregistrées sont autorisées à entrer sauf si Israël accorde un visa de visiteur.

Par "un parent proche", les personnes non-enregistrées peuvent soumettre une demande de réunification des familles qui passe alors par un système de contrôles rigides sans véritables règles.

En plus du refus des demandes de réunification des familles, le Comité de Liaison Civile de l'Autorité Palestinienne indique qu'entre 1967 et 1995, Israël a retiré le droit de résidence à près de 100.000 Palestiniens qui avaient vécu à l'extérieur du Territoire Occupé pendant plus de six années consécutives.

En théorie, les Palestiniens non enregistrés dans le registre de population peuvent solliciter un droit de résidence via le processus de réunification des familles.

Israël argue du fait que la réunification des familles n'est pas, comme indiqué dans la réponse du Bureau du Procureur d'Etat en 1992 dans l'affaire Sarhan contre le commandant des Forces de l'IDF en Judée et Samarie, un droit acquis, mais "un acte bienveillant et spécial des autorités israéliennes".

La majorité des demandes de réunification des familles émanent des familles qui ne peuvent pas vivre ensemble dans les Territoires Palestiniens Occupés parce que l'un des conjoints n'est pas un résidant.

Selon le groupe des droits de l'homme israéliens, B'tselem, entre 1967 et 1972, Israël a approuvé 45.000 à 50.000 des 140.000 demandes de réunification des familles.
Cependant, pas une seule demande émanant d'hommes entre 16 et 60 ans n'a été approuvée.

En 1973, Israël a publié de nouveaux critères pour la procédure d'application qui étaient confidentiels et qui, en effet le sont restés jusqu'en 1982.

Selon l'historien israélien Meron Benvenisti, Israël a approuvé 1.000 demandes par an pendant cette période. Il a constaté qu'au début des années 80, environ 15.000 étaient en suspens.

De 1983 à 1992, Israël a encore changé les critères et a seulement étudié les demandes sur une base humanitaire.

En 1987, un ordre de l'armée israélienne a interdit l'enregistrement des enfants dont les mères étaient des non-résidentes, fracturant encore plus l'unité des familles.

Bien que l'ordre ait été annulé en 1995, l'Administration Civile Israélienne a ignoré le changement et en août 1993, un mois avant la signature par la Maison Blanche de la Déclaration de Principes, Israël a fixé un quota de 2.000 demandes de réunification des familles par an.

De novembre 1995 à août 1996, Israël a gelé toutes les demandes de réunification et puis en 1998, Israël a augmenté le quota à 3.000 demandes par an et à 4.000 en 2000.
Depuis septembre 2000, Israël a gelé toutes les demandes.



Emigration des Territoires Occupés

Selon le ministère des Affaires Etrangères palestinien, entre juin et octobre 2006, les consulats étrangers installés dans les Territoires Palestiniens ont reçu 10.000 demandes d'immigration portant le total de demandes d'immigration déposées auprès des divers consulats à 45.000.


Lors d'une conférence de presse le 1er novembre 2006, Subuh a attribué le nombre élevé de demandes à la politique israélienne d'incursions, d'expansion des colonies et à la construction du mur de séparation, à l'isolement de Jérusalem et des autres centres économiques de Cisjordanie , à l'embargo économique international et aux différends inter-palestiniens.

Selon Subuh, la majorité de ceux qui cherchent à partir sont des professionnels qui sont employés par l'Autorité Palestinienne.

En plus des "locaux" qui veulent émigrer, Subuh a précisé que la politique israélienne de refuser le retour des Palestiniens possédant des passeports étrangers - en grande majorité des Palestino-Américains – a touché le secteur privé aux niveaux des entreprises et de l'éducation.

Cette politique a également touché les efforts d'aide humanitaire dans les Territoires Palestiniens Occupés.

Selon Subuh, le personnel de diverses agences des Nations Unies n'est plus autorisé à prolonger leur autorisation afin de continuer leur travail. Bien que le ministère n'ait pas les chiffres antérieurs de l'émigration pour comparer, Subuh a exprimé sa profonde inquiétude au sur la tendance actuelle à l'émigration.

En plus de la politique israélienne de refus d'entrée/ré-entrée, des décennies de restrictions, de rejet et de gel des demandes de réunification des familles, des démolitions de maisons et des confiscations de terre pour l'expansion de la colonisation et la construction du mur de séparation, le principal facteur qui pousse les Palestiniens à partir est l'embargo économique.



Le facteur économique

Selon un rapport du Fonds Monétaire International (FMI) datant du 1er novembre 2006, il y a eu une baisse de 60% du revenu palestinien depuis que le Hamas est arrivé au pouvoir en mars 2006.

Le rapport du FMI constate qu'entre avril et septembre 2006, les coffres de l'Autorité Palestinienne ont rentré 500 millions de dollars comparés aux 1.5 milliards de dollars pendant la même période en 2005.
Le FMI a déclaré que le facteur principal de cette diminution était l'absence du transfert par Israël des 360 millions de dollars en recettes fiscales qu'il doit à l'Autorité Palestinienne.

De façon intéressante, en dépit de l'embargo économique imposé à l'Autorité Palestinienne depuis que le Hamas est arrivé au pouvoir, le gouvernement a reçu 420 millions de dollars en aide étrangère entre avril et septembre 2006, ce qui, selon le FMI, a dépassé les sommes reçues en 2005.

La majorité des fonds, 300 millions de dollars, provient des pays Arabes mais ces fonds ont contourné le gouvernement du Hamas. Selon le FMI, sur les 300 millions de dollars, 246 millions de dollars sont allés directement dans les caisses du bureau du président.

Selon le rapport du FMI, 80% des 500 millions de dollars ont été utilisés pour couvrir les salaires des employés du gouvernement et pour payer les factures des services publics, laissant une petite somme pour couvrir les autres besoins budgétaires.

En dépit de la difficulté à garantir les salaires, le FMI a signalé que l'Autorité Palestinienne avait ajouté environ 5.400 employés à l'ensemble de son personnel en 2006, la majorité étant employés dans le secteur de la sécurité.

20.000 autres officiers de sécurité sont actuellement en formation et devront être ajoutés aux traitements et salaires à l'avenir. Actuellement, les salaires du gouvernement s'élèvent à 100 millions de dollars par mois comparés aux 80 millions de dollars à mi-2005.



Le Droit à la vie de famille

En dépit des difficultés économiques, la principale difficulté qu'affrontent les Palestiniens c'est leur capacité à réunir à leurs familles.

Selon B'tselem, en octobre 2005, 72.000 familles palestiniennes dans les Territoires Palestiniens Occupés ont soumis une demande de réunification des familles pour un membre de leur famille proche vivant à l'étranger ou vivant dans les territoires mais considéré par Israël comme étant un résidant illégal.


L'article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme déclare : "A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution."

Il déclare ensuite : " La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat."

Le Pacte International relatif aux Droits Civiques et Politiques de 1966 qu'Israël a ratifié en 1991, déclare : "Le droit de se marier et de fonder une famille est reconnu à l'homme et à la femme à partir de l'âge nubile." (article 23)


B'tselem argue du fait qu'Israël, en tant que puissance occupante, a l'obligation de garantir le droit des résidants palestiniens à obtenir un droit de résidence à leurs enfants et conjoints afin qu'ils puissent vivre ensemble.

Alors que les Palestiniens font l'objet d'un transfert silencieux de leur terre, B'tselem a documenté une augmentation significative des résidants juifs en Israël et des colons Cisjordanie .

Entre 1997 et 2004, il y a eu une croissance de 11.4% pour les résidants juifs en Israël et une croissance de 52.8% pour les colons juifs en Cisjordanie .




Source : Palestine Center

Traduction : MG pour ISM

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