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ISM France - Archives 2001-2021

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Tulkarem -

Deir Al Ghasoon : un autre village menacé

Par

"Comment le monde peut-il supposer que nous allons croire en ces soi-disants gestes de paix alors que nous n'avons toujours pas travail, que notre terre a été volée, que nos déplacements sont contrôlés et qu'il y a un mur autour de nous?" demande Ziyad, un fermier de Deir.
"C'est ça la normalisation", dit-il en ricanant, "en faisant comme si la vie avançait et que nous étions heureux, mais pour nous, rien n'est normal, et nous ne pouvons pas accepter cette situation ou ces conditions en tant que telles.
Dans ce scénario, nous n'avons rien et même cela nous est pris."

Deir Al Ghasoon (Deir), situé dans la région de TulKarem au nord-ouest de la Cisjordanie , est un village de fermiers.

Les tracteurs comme mode de transport ne sont pas rares dans ce village ainsi que dans de nombreuses communautés agricoles à travers toute la Palestine et puisque la pauvreté frappe Deir comme toute la Palestine, les repas sont souvent composés de légumes frais, de fromage fait maison avec du yaourt et de l'huile d'olive.


Dans une vallée au-dessous du village partagée avec le village voisin d'Atil, les fermiers possèdent la majeure partie de leurs serres et de leurs champs.

Tandis que la plupart des Palestiniens souffrent du chômage en raison de l'occupation, les fermiers de Deir ont en grande partie survécus en raison de leurs pratiques agricoles et de leur capacité à vendre leurs produits sur les marchés locaux.


Avec la construction du Mur par Israël au sein de la Cisjordanie , la situation des fermiers de Deir a changé brutalement.

Le mur passe maintenant à travers les terres agricoles de Deir, forçant les fermiers soit à faire la demande auprès des militaires israéliens d'une autorisation pour traverser la porte dans le Mur afin de travailler leurs terres, ou soit renoncer totalement à leurs terres.

Ceux qui ont décidé de demander et qui ont obtenu la permission sont alors forcés d'attendre quotidiennement que les soldats israéliens leur ouvrent la porte matin et soir.

Dans cette zone agricole de la Palestine, le Mur ressemble à un grillage avec des barbelés au-dessus et de chaque côté, deux routes de patrouille de chaque côté, et une série de deux portes principales et d'une plus petite porte au milieu qui est installée dans le mur réel.

Le secteur entier devient une véritable zone de guerre, avec des amoncellements chaotiques et des rouleaux de fil barbelé recouvrant chaque surface dégagée, des fossés sont creusés le long des routes de patrouille avec des postes de soldats en béton bien barricadés.


Il y a de grands pancartes jaunes placées sur les portes détaillant les heures auxquelles les soldats viendront faire traverser les fermiers.
Ces pancartes indiquent que les soldats viendront entre 7 et 8 h, 11 et 12 h., et 14 et 15 h.


En réalité, les soldats arrivent quotidiennement à des heures différentes, quand ils viennent, en laissant les fermiers attendre et se demander s'ils seront en mesure, un jour de plus, d'atteindre leurs terres.

Les jours où les soldats se révèlent être à l'heure, chaque fermier qui est en retard, ne serait-ce d'une minute, se voit refuser le passage. Parfois des fermiers se retrouvent coincer du côté occidental du mur jusqu'à 20 h.


Un autre exemple, la semaine dernière, les fermiers ont été autorisés à passer la première série de portes, mais pas la seconde : ils sont restés bloqués au milieu du mur pendant la journée entière, incapables de travailler ou de rentrer à la maison, et sans aucune protection contre le soleil brûlant.


Les détenteurs de permis doivent le renouveler tous les trois mois, et seuls les individus qui ont une relation parentale au premier degré avec le propriétaire peuvent obtenir ces permis.

Cela signifie que les petits-enfants perdront l'accès à la terre de leur grand-père, et donc perdront complètement la terre.
Cette situation est valable pour tous les fermiers vivant le long du tracé du Mur : Deir Al Ghasoon est devenu un exemple, pas une entité unique
.

Jalal Aziz, un fermier de Deir, a plus de la moitié de sa terre du côté occidental du mur.

À la différence de la majorité de fermiers dans ce secteur qui ont leurs oliveraies de l'autre côté, la terre de Jalal est recouverte de serres.

Avec les oliviers, l'entretien annuel est réduit à un besoin sporadique de labourer la terre et d'une semaine à 10 jours de cueillette en automne.
Pour les fermiers qui possèdent des serres, comme Aziz, il est essentiel d'y aller quotidiennement. Sans irrigation et entretien constant, les récoltes sont perdues.


Au mois de mars, des soldats israéliens ont reçu l'ordre de leurs supérieurs de n'ouvrir la porte près de Deir que pendant deux périodes de 5 jours.

Le mois dernier, pendant les vacances de la Pâque Juive, la porte est restée fermée pendant quatre jours de suite et a été ouverte avec 2 heures de retard le cinquième jour.

En raison de ces fermetures, Aziz a perdu 40 ares de pommes de terre nouvellement plantées qu'il n'a pas pu irriguer et une récolte de concombres qu'il n'a pas pu ramasser à temps.
Le coût de ces fermetures s'est monté à plus de 70.000 shekels (plus de 16.000 $).
Tout cela en un seul mois.

Tandis que la communauté internationale félicite Ariel Sharon pour son plan de Désengagement et que les médias mondiaux parlent d'un cessez-le-feu, la population de Deir ressent la réalité de la vie.


Le mot normalisation est beaucoup utilisé ici ces temps-ci : Craché comme quelque chose de sale dans la bouche.

"Comment le monde peut-il supposer que nous allons croire en ces soi-disants gestes en direction de la paix alors que nous n'avons toujours pas travail, que notre terre a été volée, que nos déplacements sont contrôlés et qu'il y a un mur autour de nous?" demande Ziyad, un fermier de Deir.

"C'est ça la normalisation", dit-il en ricanant, "en faisant comme si la vie avançait et que nous étions heureux, mais pour nous, rien n'est normal, et nous ne pouvons pas accepter cette situation ou ces conditions en tant que telles. Dans ce scénario, nous n'avons rien et même cela nous est pris."

Le Mur est construit, achevé presque entièrement de Jénine au nord jusqu'à Hebron au sud.
Les rapports disent qu'il sera terminé dans les six mois à venir.
Ceux qui sont affectés par cette construction ne peuvent pas de façon compréhensible l'accepter même s'ils le voulaient.

Sur les plusieurs centaines de familles de cultivateurs de Deir Al Ghasoon, seul 50 ont obtenu la permission de traverser la porte dans le mur, laissant les autres lentement se dégrader financièrement comme leurs récoltes perdues de l'autre côté.


Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM

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