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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Dernières nouvelles de Naplouse

Par

Lundi, notre coordinateur local nous a fait faire une visite du camp – visite qui faisait aussi l’effet d’une nouvelle version de l’invasion de 2002. Les repères en sont les endroits où un certain nombre de gens ont été tués, et chacun a son histoire :
«Ici, c’est la première maison qu’ils ont occupée. Ici ils sont passés de maison en maison…. Là, ils ont installé des snipers. Cette maison a servi pour lancer des missiles sur le cimetière…
Les tanks sont passés par ces deux allées…»

Et je peux voir les cicatrices de balles et de roquettes sur les bâtiments, si bien que d’une certaine manière la visite/reconstitution de la bataille est aussi un cours intensif sur la stratégie de la guerre en milieu urbain.

N’ai-je pas lu dans le journal que les forces US s’entraînaient à ces techniques grâce à l’armée israélienne avant de partir pour Bagdad et Fallouja ? On peut dire que les habitants de Balata ont reçu le même entraînement. Ils savent exactement comment c’est fait, parce que c’est à eux que ça a été fait.


Il y a tout un tas de choses importantes à Balata : 4 écoles, deux pour les filles et deux pour les garçons, un centre pour les femmes, un dispensaire et ce qu’on appelle Local Center for Rehabilitation of Disabilities (Centre local pour la réhabilitation des handicapés) : Je crois que le nom est exact, mais il se peut qu’il soit légèrement différent).


Ca a été ouvert en 1992 avec des fonds de l’UNWRA et de Save the Children, et il organisa des programmes d’aide aux gens qui ont des difficultés d’apprentissage et des handicaps physiques, et peuvent apprendre à parler, écrire et à lire. Il y aura bientôt un centre culturel et un espace dédié au spectacle dès que plus de fonds auront été récoltés.


Hier nous avons animé un atelier pour les enfants, ce qui a consisté à distribuer du matériel de dessin à 30 ou 40 enfants âgés je crois de 5 ou 6 ans et à les laisser faire. Leurs peintures iront toutes dans une exposition qui tournera en Amérique du Nord l’an prochain. Je vous tiendrai au courant…


Mardi nous avons assisté à une gigantesque manifestation pour le 40ème jour de la mort d’Arafat, ou Abu Ammar comme on l’appelle aussi.

C’était tout à fait étonnant. Des milliers de gens remplissaient la place centrale de la ville qui était toute décorée d’une kyrielle de drapeaux et de banderoles, avec des portraits d’Arafat ou des drapeaux palestiniens.


Il y avait des speakers sur le balcon surplombant la place, et à certains moments des discours, les tireurs tiraient en l’air avec leur AK47 pendant que tous ceux qui étaient proches d’eux se bouchaient les oreilles.

J’étais juste à leur droite et à un moment j’ai dû m’esquiver pour éviter les éclats d’obus qui tombaient, obus après lesquels des enfants couraient pour en rapporter.

Puis les gens ont quitté la place et sont redescendus par la route vers les vieux bâtiments de l’Autorité Palestinienne, en ruines depuis 2002.

Toute la façade n’est plus qu’un tas de décombres, et l’arrière ressemble à un gruyère aspergé d’énormes cratères de balles et de cratères béants de roquettes.

Des soldats de l’armée nationale étaient en haut du bâtiment, où ils ont hissé le drapeau et un autre portrait et allumé une gigantesque flamme qui ressemblait à une flamme olympique, et un détachement de police a joué sur des cornemuses, parfaitement, des cornemuse.

Il y avait aussi des chars, c’est-à-dire une rangée de voitures de pompiers pleines de pompiers qui agitaient la main, et un camion avec une réplique du Dôme du Rocher de Jérusalem.


Je dois dire que c’était vraiment formidable l’émotion qu’exprimait la foule autour de moi. Il y avait quelque chose de vraiment particulier, dans ce public qui laissait déborder le sincère sentiment politique qui unit tout une société contre une force extérieure, comme opposé à cet autre débordement que représentent les contestataires de l’intérieur au sein du courant principal de sa propre société : c’est juste une observation, et n’a pas valeur de jugement.

J’essaie de mettre le doigt sur ce que ça signifie. Mais je pense qu’il est vrai que le besoin de résister à l’oppression extérieure est une force importante qui unifie, et ce pour n’importe quel groupe à n’importe quel niveau.


Je vous épargnerai mes ruminations sur les manuels scolaires du nationalisme dans les situations coloniales et post-coloniales… mais vous ne pouvez pas nier leur pouvoir d’émotion pour la résistance, c’est évident.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS pour ISM-France

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