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Gaza -

En prison, qui sait pourquoi ?

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Vous pourriez penser qu'un bébé appelé Yousef a toute la vie devant lui. Mais qui sait, avec un bébé né de parents palestiniens à Gaza ? Et qui plus est, Yousef est né dans une prison israélienne.

En prison, qui sait pourquoi ?


Le "shaba", une des tortures les plus communes infligées aux prisonniers palestiniens

C'est la raison pour laquelle il est le seul des neufs enfants de Fatima al-Zeq à être avec elle – elle a été arrêtée il y a neuf mois. Mais ces jours-ci, le bébé n'est pas auprès d'elle. Il a des douleurs à l'estomac, il a commencé à vomir et a été transféré à l'hôpital à l'intérieur de la prison Hasharon, en Israël.

Fatima a écrit aux organismes pour les droits de l'homme à Gaza pour leur demander de vérifier qu'on s'occupe du bébé, ce qu'elle ne peut pas faire elle-même.

Ses autres enfants ne savent pas pourquoi leur mère est en prison ; les Israéliens ne leur ont pas dit, et ils ne l'ont pas dit non plus aux autorités palestiniennes. Et ils ont refusé de le dire à IPS News. De toutes façons, les Israéliens disent que les arrestations sont faites pour "des raisons de sécurité".

Selon une source palestinienne, elle a été arrêtée parce les autorités israéliennes l'ont soupçonnée de vouloir mener une attaque en Israël. On n'a pas trouvé d'explosifs sur elle. Une autre source suggère qu'elle a été arrêtée parce qu'elle est la cousine d'un leader du Jihad Islamique.

Fatima était allée dans un hôpital israélien pour se faire soigner, et elle avait l'autorisation, disent les membres de sa famille. Mais à un checkpoint, les Israéliens l'ont arrêtée et l'ont jetée en prison où elle a rejoint des milliers de Palestiniens dont les familles ne sont pas toujours informées de la raison de l'incarcération, s'ils sont accusés ou non, ou reconnus coupables et quand, peut-être, ils seront libérés.

Jumana Abu Jazar, 7 ans, sait tout ça. "Ma mère est morte, et je n'ai pas de frères ou sœurs", dit-elle, faisant tourner la ficelle d'un cadre autour d'un clou rouillé chez elle à Gaza. "Mon père est en prison en Israël. Il vit dans une cellule sombre. Je l'ai vu une fois."

Jumana vit avec sa grand-mère, Umm Ala'a, dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la Bande de Gaza. Umm Ala'a dit que le père de Jumana "a été arrêté par les forces israéliennes d'occupation en 2001, alors qu'il revenait par la frontière de Rafah.Il accompagnait son père, qui avait été se faire soigner à l'étranger. Un juge israélien l'a condamné à 18 ans de prison."

La famille répète qu'elle n'a aucune idée du crime qu'il a commis. Mais une chose est claire : lui, comme tant d'autres, ne sont pas punis pour des tirs de roquettes sur Israël. Ils n'ont pas non plus mené ce qu'Israël considère comme des attaques terroristes. Ils sont coupables d'être membres de groupes politiques, du moins c'est que croient leurs familles.

"Son crime, c'est d'être Palestinien", dit Umm Ala'a. "C'est un impôt sur la vie que nous payons tous."

De nombreux palestiniens sont accusés de motifs jamais révélés, mais beaucoup sont dans les prisons israéliennes sans même avoir été accusés de quoi que ce soit. Ahmad Abu Haniyah, coordinateur pour la jeunesse au Centre d'Information Alternative, un projet créé il y a 20 ans par des journalistes palestiniens et israéliens, a été arrêté par les Israéliens en mai 2005. Il a été libéré en mai, l'an dernier. Les Israéliens ne lui ont jamais dit pourquoi il avait été arrêté. Il n'a jamais été ni accusé ni jugé ; les Israéliens appellent cela "détention administrative".

Actuellement, chaque famille palestinienne a un cousin ou un ami qui est détenu ainsi.

De temps en temps, Israël libère un groupe de prisonniers, en "geste de bonne volonté". Ca lui donne bonne figure d'un point de vue international, mais de toutes façons, ce sont toujours des gens près d'être libérés. Le geste profite à quelques palestiniens, et en trompe encore moins.

Atia Abu Mussa est depuis 14 ans dans la prison Nafha, dans le désert. Il a été incarcéré lorsqu'il avait 21 ans. Tous les lundis, ses amis et sa famille, et d'autres, se rassemblent devant le bureau de la Croix Rouge internationale à Gaza, pour une veillée pour leurs bien-aimés.

"Mon fils a fait une grève de la faim d'une semaine", dit Ramdan al-Baba. Il travaillait comme garde dans le bâtiment de l'ancien président Yasser Arafat, à Ramallah, en 2003. Son crime, c'est d'avoir ce travail". Les conditions dans les prisons israéliennes sont terribles, dit-il. "Je ne peux même pas lui envoyer une lettre".

Les Palestiniens ne sont même pas en mesure de faire jouer l' habeas corpus, une disposition de la Convention de Genève par laquelle un Etat doit dire où se trouve une personne – ou un corps – à l'intérieur de sa juridiction. Israël refuse, au motif que ce n'est pas nécessaire pour des personnes sous "détention administrative". Aujourd'hui, selon les chiffres palestiniens officiels, 863 palestiniens sont emprisonnés pour plus de 15 ans selon cette mesure.

Il y a 10.400 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Ce chiffre inclut 90 femmes et 328 enfants de moins de 18 ans, selon le Ministre palestinien pour les Détenus et ex-Détenus. 46 de ces détenus sont des membres du parlement, pour la plupart affiliés au Hamas.

Des groupes israéliens pour les droits de l'homme disent que les forces de sécurité, le Shin Beit, torturent régulièrement les Palestiniens dans les prisons israéliennes. Les deux groupes B'Tselem et HaMoked, le centre pour la défense des individus, ont suivi 73 prisonniers entre juillet 2005 et juillet 2006. Ils ont rapporté que le Shin Bet systématiquement "les coups, les liens douloureux, les torsions en arrière, l'étirement du corps et la privation longue de sommeil" pour torturer les prisonniers palestiniens.

Source : IPS

Traduction : MR pour ISM

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