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Hébron - 19 janvier 2005
Par Saed Shiokhy
Rien que le titre raconte la moitié de sa longue histoire dans les prisons israéliennes.
Il est devenu père et grand-père alors qu'il se trouve derrière les barbelés.
Son histoire commence lorsque Ibrahim Fadl Jaber, 50 ans, travaillait dans le quartier al-Qassara, dans la ville d'al-Khalil.
Il habitait avec sa famille une modeste maison, dans la vieille ville. C'était un homme calme, modeste, qui aimait les gens.
Il rentrait de son travail tous les soirs pour retrouver sa famille. Il poursuivait ainsi sa vie, tranquillement, jusqu'au jour où le geôlier a décidé de lui changer la direction de sa vie.
Le 8 janvier 1982, une force militaire israélienne investit sa maison. Il est arrêté, alors que son épouse, Umm Zayd, était enceinte de 7 mois, du quatrième enfant, Farag. Les trois premiers enfants sont Zayd, Fatima, Ziyad.
Les forces de l'occupation ne se sont pas contentées d'arrêter le chef de famille, mais elles ont émis un ordre militaire pour fermer à la cire la maison familiale, pour une période indéterminée. La maison est toujours fermée jusqu'à maintenant.
Ce qui a obligé la famille à se déplacer vers la région d'al-Biqaa, située entre les colonies de Kiriat Arbaa et Kharsina, à l'est de la ville.
La famille a rassemblé ses forces et a construit une petite maison pour protéger les enfants, dans cette période difficile.
Pendant toutes ces années, les membres de la famille suivent le déplacement du père prisonnier, qui en 23 ans, a fait le tour de toutes les prisons israélienne pour essayer de le visiter.
La famille reçoit la nouvelle comme la foudre : Ibrahim est condamné à vie. L'occupant ne s'est pas contenté de fermer la maison dans la vieille ville avec la cire. Ses bulldozers détruisent la nouvelle maison de la famille Jaber située dans al-Biqaa, un an après son arrestation.
Les murs détruits peuvent raconter des milliers d'histoires sur ces familles de la ville sainte d'al-Khalil, ou ces familles de la Palestine en général.
Pendant les années qui suivent, la famille célèbre les mariages de Zayd, Ziyad et Farag, dans la tristesse due à l'absence du père.
Le père prisonnier est devenu grand-père lorsque son aîné a eu Maysaloun, 7 ans, Aya, 6 ans et l'enfant qui porte le nom de son grand-père, Ibrahim (4 ans et demi). Et Ziyad a eu Saja (un an).
Les années et les événements s'enchaînent. Les soldats reviennent le 28 août 2001, investissent la nouvelle maison et arrêtent Zayd, l'aîné, qui avait quitté les bancs de l'école dès la fin des années complémentaires pour faire vivre la famille. Un ordre militaire a condamné Zayd à 15 ans de prison.
La famille d'Ibrahim Fadl Jaber...
Il est difficile de raconter 23 ans de souffrances et de déplacements, même lorsque la famille a été obligée de reconstruire ce que les engins de l'occupation ont détruit... Mais même quand cette famille dort, elle attend, à chaque instant, le retour de ces engins de la destruction pour exécuter l'ordre de démolition de la maison que la famille a reçu il y a cinq ans.
Aujourd'hui, la famille attend... Son épouse et ses enfants, et ses petits-enfants, qu'il ne connaît pas, toute la famille attend le retour de ce père condamné à vie et ce fils condamné à 15 ans de prison.
Information supplémentaire concernant la famille d'Ibrahim Jaber
La famille vit sur sur un terrain situé entre les colonies sionistes. Propriétaire des terres agricoles confisquées par les colonies et l'armée sioniste, elle a réussi à conserver quelques dunums de terres qu'elle cultive.
Mais les colons viennent souvent détruire les cultures ou tout simplement voler les cultures. Les enfants ne peuvent se rendre à l'école dans la vieille ville, car les colons leur barrent la route et ils courent de gros risques.
Les enfants sont obligés de se rendre à l'école de S'ir, de l'autre côté de la colline, en faisant des kms à pied.
En 2002, Fadl, le mari de Fatima, la fille d'Ibrahim, a été arrêté. Il se trouve à Nafha. Il a un fils de trois ans.
Source : Réseau d'informations palestinien
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Saed Shiokhy
19 janvier 2005