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USA - 16 mars 2010
Par Badia Benjelloun
Les US(a) nous ont habitués à faire de la communication l’essentiel de leur activité diplomatique et étrangère, désormais, ils règlent leurs guerres coloniales avec de fausses informations et de grandes fictions larga manu. Robert Gates est allé faire une visite surprise à Kaboul ce 8 mars pour constater que la ‘dernière plus grande offensive menée en Afghanistan depuis 2001’ contre la ville de Marja en février menée par les forces otanesques sous la direction du général Mac Chrystal a été un fiasco.
Pas moins de 15.000 hommes ont été déployés pour épurer de ses Talibans une ville de 125.000 habitants. En fait de centre urbain dense aux mains de rebelles nationalistes qualifiés par nécessité publicitaire de trafiquants de drogue, il s’agit un ensemble de bourgades agricoles étendues sur 200 km2.
Pitoyable.
Tout aussi pathétique le camouflet infligé à l’administration Obama. Elle a eu l’impertinente audace de proposer un gel de la colonisation par l’entité sioniste des dits Territoires Palestiniens, appellation journalistique destinée à avaliser la fragmentation de la Palestine.
Ce gel devait, dans l’esprit de la pâle diplomatie clintonienne, servir d’alibi pour maintenir une autre fiction, celle des négociations pour la Pax Hebraïca.
La créature en est venue à diriger son créateur. L’abandon des poursuites à l’égard des correspondants de l’espion Larry Franklin, deux éminents membres de l’AIPAC , Steve Rosen et Keith Weissman n’en est pas la moindre des preuves.
Pour le don des 3 milliards versés annuellement par le créateur dans les caisses du régime de Tel Aviv, celui-ci entend en disposer à sa manière. Il fait savoir d’ores et déjà qu’il est tenté de renoncer à l’acquisition du fameux futur avion furtif F-35 de Lockheed Martin en raison du refus du DoD* de livrer les codes sources à son client, débiteur et maître à la fois. Puis, furent mis en avant le coût très élevé de 200 millions $ US l’unité, enfin le retard estimé à plus de plus de deux années (en réalité plus personne n’ose plus avancer de délai) pour une première livraison. Ce découplage patent entre les Complexes militaro-industriels étasunien et de l’entité sioniste est l’autre soufflet appliqué du revers sur les reliefs convexes céphaliques US chrétiennement tendues à leur créature.
L’hilarante Rhodam Clinton a servi sa lassitude de la désinvolture du Premier du régime de Tel Aviv en l’enveloppant de la mention obligatoire du soutien indéfectible à la sécurité de l’État colonial. Il est vrai que ce Premier est paré d’un bien curieux titre de gloire, celui d’être le fils d’un devin qui a prédit l’effondrement des trois tours de Manhattan plus de 11 ans auparavant.
L’entité sioniste adresse une multitude de messages contradictoires à la cantonade, elle vient d’en envoyer un réchauffé plutôt qu’un nouveau par la voix de Lihudi Barak. il reconnaît que l’Iran ne représente pas une menace existentielle imminente pour lui.
À quoi sert donc tout le pilonnage médiatique préparant l’opinion à une attaque sur l’Iran ?
Depuis que la République Islamique a été déclarée élément de l’axe du Mal par Bush le Deuxième, il a été donné de voir plus d’une fois les refus plus ou moins polis des US(a) d’intervenir militairement pour interrompre cette prétendue marche irrésistible de l’Iran vers l’arme nucléaire. Le programme d’enrichissement de l’uranium n’est probablement pas arrivé à un point critique pour construire une bombe. La construction du réacteur de Busheir a pris un retard imposé par l’allié russe qui en module la vitesse. Les 16 agences de renseignement étasuniennes ont été formelles en 2007 à ce sujet.
Le projet initial d’Obama d’une concertation étasuno-russe pour relancer le programme Start II de réduction des armes nucléaires n’est plus à l’ordre du jour dans les deux agendas.
Il a été enseveli sous l’avancée du protocole des radars et parapluies anti-missiles que les US(a) n’ont pas renoncé à installer dans les pays de la Nouvelle Europe, Pologne, Tchéquie et autre prétendant à intégrer l’OTAN.
Ce mode nouveau de la présence des US(a) en Europe est-il une réponse à l’Allemagne qui réclame la dénucléarisation de son territoire et au nouveau gouvernement japonais qui semble exiger l’évacuation de son île Okinawa ? Il va rendre l’Europe plus sûre non pas pour les Européens qui n’ont en principe rien à craindre d’une attaque russe, et encore moins iranienne mais pour les intérêts US.
Sous prétexte que l’occupation continue de l’Irak et de l’Afghanistan a favorisé la montée de l’importance géostratégique de l’Iran dans cette région des Marches du Caucase, les baathistes irakiens accusent volontiers leur voisin et ancien ennemi perse d’être un allié des US(a). Il s’agit d’une erreur de perspective qui poursuit sous une autre forme celle de Saddam Hussein qui avait pris Rumsfeld dans les années 80 pour un partenaire sérieux et sincère contre la Révolution Islamique de Khomeini. Aujourd’hui, l’amiral Mullen échange avec des responsables de l’armée iranienne des données pour éviter toute provocation israélienne dans le détroit d’Ormuz. Cette coordination ponctuelle faite pour éviter une réédition d’un Pearl Harbour conçu par Tel Aviv ne signifie nullement un renversement d’alliance.
Donc si les US(a) ne craignent rien de l’Iran, rien de la Russie, pourquoi ce besoin compulsif de se refaire des bases militaires européennes ?
Va-t-on continuer à feindre de ne pas voir que le roi est nu ?
Le dollar personnage central dans la politique hégémonique étasunienne a eu un comportement correct ces dernières semaines, il s’est bien apprécié par rapport à l’euro, passant du plus haut 1,60 $ en avril 2008 à 1,38 $.
Dit en termes moins avantageux pour l’Union Européenne élargie aux 25, l’attaque ciblée sur le maillon grec a permis un nouvel équilibre du marché des changes, rejetant à une échéance plus lointaine la perte de statut de monnaie de réserve mondiale du billet vert.
Pourtant, le déficit du gouvernement étasunien record pour le mois très court de février, 230 milliards d’us $ fait prédire une somme annualisée de 2500 milliards de dépenses excessives, aggravant la dette publique globale qui frisera les 125% du PIB dans deux ans.
À ce titre les cueilleurs d’olives ne sont pas plus pécheurs que les mangeurs de hamburgers.
L’intervention des fonds spéculatifs contre l’Euro, aidée par les agences de notation privées étasuniennes, sera interprétée d’ici peu pour ce qu’elle est, une vraie guerre, ‘de basse intensité’ contre les peuples européens avec l’assentiment au mieux passif de leurs dirigeants.
* Department of Defense
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Badia Benjelloun
16 mars 2010