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Qatar - 31 octobre 2013
Par Ibrahim al-Amin
Ibrahim al-Amin est rédacteur en chef du quotidien libanais al-Akhbar
L’Iran a lancé un signal sur ses dispositions à discuter de la crise syrienne de manière à ouvrir les portes devant ceux qui souhaitent dialoguer, sans les contraindre à opérer un virage politique complet d'un seul coup. Le Qatar, la Turquie et le Hamas ont saisi cette opportunité. Le point commun entre eux c’est la confrérie des Frères musulmans et leur implication dans un projet contre le régime syrien.
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah (à g.), le Premier ministre du Qatar Sheikh Hamad bin Jassem bin Jaber al-Thani (au c.) et le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu lors d'une rencontre à Beyrouth, Liban, le 18 janvier 2010.
Voici ce qui s’est passé dernièrement :
- Le Hamas est entré en contact avec le Hezbollah au Liban et avec des responsables iraniens. De sérieux progrès ont été enregistrés, poussant le mouvement palestinien à encourager les Qataris et les Turcs à établir un contact rapide et intense avec l’Iran.
- La décision américaine et occidentale de transférer la gestion du dossier de l’opposition armée syrienne du Qatar et de la Turquie à l’Arabie saoudite a mécontenté Ankara et Doha.
- Téhéran est parvenu à des arrangements permettant l’élargissement des bases du dialogue avec ces parties. Dans le même temps, il les a encouragées à faire un pas vers la Syrie. Les Turcs et les Qataris ont fait des gestes de bonne volonté, en commençant par le dossier des otages libanais d’Aazaz. Cela a été une occasion de transmettre des messages, via des médiateurs et des émissaires, à qui de droit à Damas et dans la banlieue sud de Beyrouth.
- Doha a exprimé le souhait de rétablir le contact avec le Hezbollah, sans le lier au débat sur la crise syrienne. Car le Qatar -de même que Damas et tous les autres- sait qu’il est incapable d’opérer un virage complet actuellement, même s’il s’est dit disposé à introduire de grands changements dans sa politique. Les responsables qataris ont d’ailleurs préparé le terrain en faisant assumer à l’ancien Premier ministre, Hamad Ben Jassem, la responsabilité des politiques antérieures.
- Il est apparu que les Turcs et les Qataris sont confrontés à une échéance difficile dans le nord de la Syrie, après que l’Arabie saoudite a incité les groupes salafistes qu’elle contrôle et qui ont une influence de l’EIIL et du Front al-Nosra, à lancer des opérations préventives pour empêcher « tout bazar turco-qatari » à ses dépens. Ankara et Doha ont exprimé une volonté de coopération en convainquant des groupes rebelles d’entamer un dialogue avec le régime. La Turquie a quelque peu durci ses mesures de sécurité à sa frontière et le Qatar a réduit son aide financière.
- Le Hezbollah n’a pas fermé la porte devant le Qatar mais il ne l’a pas non plus grande ouverte. Il a donné un signal lent sur le fait qu’il ne refusait pas la reprise du contact, tout en expliquant que la position à l’égard de la crise syrienne reste essentielle.
- Des parties régionales et internationales ont réalisé que la conférence de Genève-2, si elle a lieu, serait un tournant qui conduirait à des mesures encore plus dramatiques. C’est pour cela que l’Arabie saoudite insiste pour torpiller cette conférence et intensifie ses efforts pour prendre le contrôle de tous les groupes armés, y compris des brigades de l’Armée syrienne libre en contact avec la Turquie et le Qatar.
- Un des messages qataris indique que Doha parie sur des arrangements acceptables entre le régime syrien et l’opposition, qui provoqueraient des changements dans la réalité politique en Syrie. Si cela se produit, le Qatar serait prêt à appuyer sur le bouton du changement tous azimuts, médiatique, politique et sécuritaire. Il serait même disposé à annoncer un programme d’aide financière pour reconstruire ce que la guerre a détruit.
Article en anglais : http://english.al-akhbar.com/content/region-slowly-turns-diplomacy-syria-crisis
Article en arabe : http://www.al-akhbar.com/node/194088
Source : Al Manar
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