Palestine - 8 février 2007

Dr Maher Taher (FPLP) : un courant de "l’équipe d’Oslo" pousse vers la lutte fratricide pour défendre ses intérêts

Par Palestine Info

un courant parmi l’équipe d’Oslo dont les intérêts lui tiennent à cœur et qui ne veut pas de l’union nationale car elle se répercute négativement sur ses intérêts.
C’est pourquoi ce courant fait tout pour empêcher un accord d’union nationale.
Les affrontements inter-palestiniens sont le fruit des plans sionistes, il est nécessaire de mettre fin à la lutte fratricide et de renouveler l’attachement à nos principes.

Dr Maher al Taher, membre du bureau politique du Front Populaire de Libération de la Palestine

"Les affrontements inter-palestiniens sont le fruit des plans sionistes, il est nécessaire de mettre fin à la lutte fratricide et de renouveler l’attachement à nos principes".

Dr Maher Taher, membre du bureau politique du Front de Populaire de Libération de la Palestine, a insisté sur la nécessité de mettre fin à la lutte interne qui se déroule en bande de Gaza et en Cisjordanie , considérant que ces affrontements interviennent dans le cadre d’un « plan savamment préparé par l’entité sioniste depuis longtemps : dès la signature des accords d’Oslo qui ont entraîné de profondes divisions sur la scène politique palestinienne. »

Dans une interview accordée au Centre Palestinien d’Information, Dr Taher a indiqué qu’il y a "un courant parmi l’équipe d’Oslo dont les intérêts lui tiennent à cœur et qui ne veut pas de l’union nationale car elle se répercute négativement sur ses intérêts. C’est pourquoi ce courant fait tout pour empêcher un accord d’union nationale."

Nous sommes dans une situation des plus dangereuses, indique Dr Taher, et il est nécessaire de mettre fin immédiatement à ces affrontements.

Il faut que le peuple palestinien se mette en mouvement pour dire clairement : « Non à ces violences internes ». Tout en considérant que « Le facteur sioniste joue un rôle actif dans la lutte interne palestinienne dans le but d’alimenter et perpétuer ces affrontements. »

Selon le dirigeant palestinien, il existe une lutte sur la scène politique palestinienne entre "une ligne qui continue de ne jurer que par la Feuille de route, les négociations et ces efforts qui prouvèrent leur inutilité ; et une autre ligne politique qui affirme que la stratégie de la négociation a déjà été testée, et qu’il faut donc arrêter de présenter des concessions gratuites à l’ennemi sioniste".

Dr Taher a indiqué qu’il existe un courant parmi l’équipe d’Oslo qui possède des intérêts économiques et sociaux, et qui donc pousse aux affrontements internes, tout en assurant que la majorité du Fatah sont pour l’Union Nationale.

Dr Taher a appelé le mouvement Hamas à ne pas se laisser entraîner dans les affrontements internes, et "d’empêcher ce plan de se réaliser", tout en assurant que le Front Populaire, le Front Démocratique et le Djihad Islamique ont essayé, et essaient toujours, de jouer un rôle dans l’arrêt de la lutte inter-palestinienne.

"Nous devons tirer les leçons et mettre chaque acteur de la scène palestinienne devant ses responsabilités. Il faut mettre en place un grand dialogue national auquel tout le monde doit assister, et où la situation politique y sera analysée afin de parvenir à un programme politique commun se basant sur les principes nationaux palestiniens et non sur ce qui est dicté par les Etats-Unis ".

Il a ajouté : « Nous devons par ailleurs chercher à rebâtir et réformer l’Organisation de Libération de la Palestine, et mettre en application les points sur quoi nous nous sommes mis d’accord lors des accords du Caire ».

Dr Taher a espéré que le sommet prévu dans les jours à venir à la Mecque sur invitation du Roi saoudien Abdellah ibn Abdel Aziz, sera le début de la fin des affrontements, et de la mise en place d’un gouvernement palestinien.

« L’unique choix possible est celui d’un grand dialogue national, affirme-t-il, il faut parvenir à un programme politique commun en tirant les leçons de l’expérience passée. Ce programme doit être basé sur l’attachement aux principes nationaux et à la résistance. Nous espérons la réussite d’une telle réunion, qu’elle soit dans un cadre exclusivement palestinien ou sous parrainage arabe ».

Il a par ailleurs indiqué que la crise que traversent actuellement les territoires palestiniens, "n’est pas une crise de gouvernement, elle est bien plus profonde. C’est une crise du mouvement national palestinien qui ne s’est toujours pas mis d’accord sur un programme politique commun, et sur la mise en place d’une direction générale commune charge pour administrer la crise et les affaires palestiniennes. Lorsque cette crise sera résolue, nous serons capables de résoudre tous les sujets relatifs à la Palestine entre nous."

En ce qui concerne le gouvernement d’Union Nationale, Dr Taher a indiqué que "le président Mahmoud Abbas affirme qu’il souhaite un gouvernement qui arrêterait le boycott, c’est pourquoi le gouvernement devrait accepter les demandes de la communauté internationale, ce point est essentiel pour Abbas".

"Nous lui demandons : lorsque Sharon est arrivé au pouvoir à la tête de l’entité sioniste, une fois devenu premier ministre, lui a-t-on demandé de reconnaître les accords d’Oslo ? Il est de notoriété publique que Sharon n’était pas en faveur de ces accords et qu’il les refusait. Pourquoi n’a-t-on pas demandé à Sharon et à son gouvernement de reconnaître Oslo ? Et pourquoi demande-t-on maintenant au Hamas de reconnaître l’entité sioniste et de se soumettre aux accords signés précédemment ?" Ajoute-t-il.

Selon Dr Taher, le peuple palestinien, par l’intermédiaire des élections législatives, "a donné sa confiance au choix de la résistance, et aux choix de l’arrêt de la politique des concessions, voilà ce qui explique les résultats issus des urnes".

"Nous croyons qu’il faut faire face avec fermeté à toutes les tentatives de pression, car de nombreuses concessions palestiniennes ont été présentées, et le résultat fut l’augmentation de la colonisation et l’accélération de la judaïsation et de la confiscation des terres", a-t-il dit.

"Un jour les Etats-Unis et Israël demanderont aux citoyens palestiniens de reconnaître l’occupation… Le jeu de l’occupant est maintenant clair aux yeux de tous, et il nous faut donc nous accrocher à nos principes nationaux et refuser la politique des concessions".

Source : Palestine Info