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Monde Arabe -

France-Monde arabe : La politique de l’homme providentiel en question

Par

Ce papier est publié en simultané dans la Revue Golias (février 2011 à Lyon)

Lorsqu’un peuple veut la vie,
Force est au destin de répondre,
Aux ténèbres de se dissiper,
Aux chaînes de se rompre
Au peuple de triompher
Nous mourrons pour que vive la Patrie

Hymne national de la Tunisie, paroles du grand poète tunisien Abou El Kacem Chabbi

France-Monde arabe : La politique de l’homme providentiel en question


I • De l’inanité de la recherche de l’homme providentiel

La recherche constante de l’homme providentiel ne saurait constituer une fin en soi, encore moins tenir lieu de politique dans le domaine international. N’en déplaise aux publicitaires de pacotille, la déconfiture de la France en Tunisie, en Côte d’Ivoire et au Liban devrait conduire les prescripteurs d’opinion à répudier ce travers français et aux citoyens de sanctionner ces pratiques dans leurs choix électoraux.

Après avoir porté aux nues l’irakien Saddam Hussein, le saladin du Monde arabe, l’ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le sage de l’Afrique, le tunisien Zine el Abidine Ben Ali, le « rempart contre l’intégrisme » en Afrique du Nord, le Mozart de la finance, Jean-Marie Messier (Vivendi), le Paganini de l’équarrissage des entreprises en difficulté, Bernard Tapie, les coqueluches des nuits parisiennes, les hommes d’affaires William Kazan, Akram Ojjeh et Samir Traboulsi, le publicitaire Raghid Al Chammah, le magicien du clavier électronique, Imad Lahoud, faux décrypteur du listing Clearstream, auparavant en Afrique le général Mobutu Sessé Seko du Zaïre, puis pour cause de pétrole les présidents Omar Bongo (Gabon) et Gnassimbé Eyadema (Togo), la France a jeté son dévolu au début de la décennie 1990 sur Rafic Hariri, puis sur son héritier Saad Hariri, avant de succomber devant le nouveau petit génie de la République, Nicolas Sarlozy, seul homme à pouvoir restaurer la sécurité de la France, à redresser ses finances publiques en état de faillite, le principal barrage à l’extrême droite française, le tombeur de la gauche et le redresseur de la France, le champion de la lutte contre l’antisémitisme et de la discrimination positive, le sauveur suprême en somme.

La suite est connue pour l’un comme pour les autres, avec pour deux des chouchous français, Mobutu et Ben Ali, une interdiction du territoire français à leur éviction du pouvoir, après plusieurs décennies de bons et loyaux services. L’ingratitude est la loi suprême des états pour leur survie. Avis donc aux apprentis dictateurs.

II • La France intoxiquée par son propre poison

A l’instar des autres pays arabes, le Maghreb souffre de l’absence d’un projet viable de société, d’une déperdition d’énergie et d’un autoritarisme bureaucratique. Un quart de siècle après le vent de fronde qui a soufflé sur le Maghreb, en 1984, alimenté par un mécontentement populaire diffus et par le marasme économique mondial, dans un monde arabo musulman en crise d’identité, un nouvel élan populaire risque de mettre à bas le savant édifice mis sur pied sur la rive sud de la Méditerranée en vue d’y pérenniser l’hégémonie occidentale sur la zone. De maintenir le Maghreb en situation de marché captif, un défouloir de la société occidentale pour son tourisme de masse, son atelier au rabais pour le maintien de la compétitivité internationale de l’Europe, le refuge de ses retraités en fin de vie, le glacis stratégique du pacte atlantique face à la percée chinoise en Afrique, son arrière cour économique et sa basse cour politique.

Débordant les relais traditionnels du pouvoir, tant les partis politiques que les syndicats, la « révolte des ventres creux » a frappé en janvier 2011, la Tunisie, le plus homogène démographiquement mais le plus démuni de ressources de ce qu’il est convenu d’appeler le Maghreb central. Avec l’Algérie et le Maroc, ces trois pays forment un ensemble régional de plus de trois millions de km, dont les perspectives, à en juger par les statistiques, paraissent sombres. Avec 80 millions d’habitants, le Maghreb verra sa population augmenter d’un tiers pour atteindre les cent vingt millions à l’horizon de l’an 2020.

Ce partenaire de premier plan de l’Europe, dont il borde le flanc méridional, à la jonction du monde arabo berbère et africain, a vu son économie sinistrée par la cléptocratie, le népotisme, la prédation de son économie, les tares propres aux dictatures, et, dans un contexte de mondialisation accélérée et de concurrence exacerbée, par la prépondérance des échanges avec l’ancienne métropole sur la coopération Sud Sud, les échanges interarabes et arabo africains.

La chute de la dictature tunisienne porte condamnation de la complaisance de la classe politico médiatique française à l’égard de Ben Ali : du vacancier de Bizerte, Bertrand Delanoë, Maire socialiste de Paris, au résident de Sidi Bou Saïd, le bi national Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, à Pierre Lellouche, ministre de l’Industrie, à Charles Pasqua, dont le fils y trouva refuge pour échapper à la justice de son pays, à Guillaume Sarkozy, frère aîné du président français, à l’entrepreneur Pierre Besnainou, candidat potentiel à la présidence du CRIF, toute la cohorte des intellectuels médiatiques, pensionnaires gracieux des sites balnéaires de la Tunisie, qui ont assuré sa promotion, celle de son paradis d’enfer et la survie de son dictateur.

La diplomatie occidentale, particulièrement française, parait déconnectée des réalités de la société arabe, en ce que son contact se réduit aux élites locales vieillissantes sans rapport avec le bouillonnement de sa propre jeunesse, dont les analyses, de surcroît, se fondent sur des présupposés idéologiques.

Si personne, selon l’expression des dirigeants français, n’a rien vu venir des événements de Tunisie, la première révolution démocratique du XXI me siècle, c’est pour l’évidente raison que les Français se sont aveuglés eux-mêmes, s’intoxiquant de leur propre poison. Les principaux intervenants dans les médias français étaient recrutés dans le cercle des thuriféraires du régime tunisien.

La fréquence des apparitions médiatiques du directeur des Cahiers de l’Orient, Antoine Sfeir, était ainsi proportionnelle à l’importance de sa production laudative sur la Tunisie. De même pour le directeur de l’Observatoire des Pays Arabes, Antoine Basbous, à la mesure du torrent de boue qu’il a déversé sur le Monde arabe, l’arabisme et le nationalisme arabe, comme en témoigne sa philippique ânonnée dans la revue néo conservatrice proaméricaine Le meilleur des Mondes.

Il en va de la Tunisie, comme du bunker de Saddam Hussein, comme de l’analyse haririenne de la situation libanaise, qui présente le chef du clan saoudo américain au Liban comme « le rempart de la modernité face à l’obscurantisme » dont il a longtemps été, pourtant, le financier occulte via ses parrains wahhabites. Deux cautions exotiques à des analyses rétrogrades et à des élucubrations fantaisistes. Une fonction assumée, au même titre, par les amazones gadgets de la diversité sarkozyste, Rachida Dati, ancien ministre de la justice, Rama Yade, ambassadeur de France à l’Unesco et ancien ministre de la jeunesse et des sports, et Fadela Amara, ancien secrétaire d’état à la ville.

III • L’offre de Michèle Alliot Marie, non un lapsus, mais un réflexe pavlovien

Intimer l’ordre à l’Ivoirien Laurent Gbagbo de déguerpir dans la semaine sous peine de sanction et proposer, dans le même temps, l’expertise policière française pour la répression d’un soulèvement populaire en Tunisie relève, à tout le moins, d’une aberration mentale sans doute unique au monde, à l’effet de discréditer durablement la France de tout crédit moral. Que l’on se détrompe toutefois. L’offre du ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot Marie de Hammamet, de prêter main forte au régime tunisien face aux manifestants ne relève pas d’un lapsus, mais d’un réflexe pavlovien.

Elle traduit la coopération franco-tunisienne « exemplaire » dans le domaine de la police, non pas en Tunisie, mais en France même, où, pas moins d’une centaine de commissaires et inspecteurs de la police tunisienne étaient « insérés » dans le dispositif de surveillance de la communauté arabe en France, sévissant au nom de la prévention du terrorisme, en tant qu’auxiliaires de la police politique tunisienne avec son cortège de filatures, d’écoutes téléphoniques et d’accès au fichiers.

Et plutôt que de se gargariser des vertus de la démocratie à la tunisienne, plutôt que de nous avoir gargarisé avec les sempiternelles ritournelles sur le rempart contre l’islamisme que représente cette « dictature éclairée », ces grands défenseurs autoproclamés de la démocratie auraient dû se plonger dans la lecture salutaire d’ouvrages critiques publiés, tel « la Régente de Carthage » de Nicolas Beau et des révélations quasi quotidiennes de son site « Bakchich », de même que le livre de Mohammad Bouebdelli « Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté » (www.bouebdelli.org) et les mémos révélés par WikiLeaks, en décembre 2010, un mois avant la chute du tyran, qui constituaient une véritable radioscopie des turpitudes du régime, un exposé des dérives de cet état policier, chouchou de l’Occident.

L’honneur de la France est de restituer à la Tunisie l’argent ponctionné au peuple tunisien pour les besoins de la propagande du dictateur. Qu’il s’agisse des politiques, des nombreux journalistes ou des personnalités publiques, la restitution de l’indu constitue une mesure de salubrité publique et la disqualification des laudateurs, une mesure de décence devant de telles dérives, tant il est vrai que le plus grand camouflet infligé à ces propagandistes aura été que celui qui était présenté comme un rempart contre l’Islamisme n’a trouvé refuge qu’au sein du principal foyer de l’intégrisme, l’Arabie saoudite.

IV • Le pays du Jasmin, miroir déformé de l’Occident

Décrié pour son usage abusif du népotisme, de la répression, de l’intimidation et de la corruption, la Tunisie a bénéficié, sous Ben Ali, pendant 23 ans d’une étonnante mansuétude de la part des pays occidentaux, plus prompts à dénoncer les violations des droits de l’Homme en Iran ou en Syrie que dans l’arrière cour de la France (Tunisie, Maroc, Gabon, Tchad), plus prompts à s’enflammer pour le Darfour que pour Gaza, pour le Tibet que pour le Yémen.
Plus prompts à fustiger la fraude électorale en Iran, à grands renforts de campagne médiatique que le trucage massif en Afghanistan, ou la parodie de la démocratie à la tunisienne ou encore la vénalité de la féodalité politique du bloc parlementaire du milliardaire libano saoudien Saad Hariri au Liban. Plus prompts enfin à carboniser un chef d’Etat coupable d’avoir prolongé son mandat de trois ans, rien que trois ans, le libanais Emile Lahoud, que leurs clients arabes multirécidivistes de la reconduction, l’Egyptien Hosni Moubarak (28 ans de pouvoir) ou le tunisien Ben Ali (23 ans de pouvoir) ou encore les dinosaures de la Françafrique.

Doté d’une coterie familiale agglomérant des trafiquants de drogue, des écumeurs des mers et des prédateurs des banques, le roitelet tunisien a trôné, en partage avec son envahissante épouse Leïla, sur le pays du jasmin, devenu, au fil des ans, le royaume putride de la corruption, une parodie de démocratie, l’alibi occidental à la lutte contre le fondamentalisme religieux, le miroir déformé de l’occident, la face honteuse de ses pratiques dévoyées.

Tout le monde garde présent à l’esprit la prestation de Nicolas Sarkozy prônant depuis Tunis une division raciale du travail sur le pourtour méditerranéen, sur la base des stéréotypes coloniaux de la France. « Vous avez une main d’oeuvre qui ne demande qu’à être formée, nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation. (…) Ensemble, avec votre main d’oeuvre, avec nos écoles, nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier », avait soutenu le 29 avril 2008 à Tunis le président français devant un parterre de cinq cents patrons français et tunisiens.

La conjugaison de la main d’oeuvre arabe et de l’intelligence française constitue une variation sur le thème récurrent de la pensée subliminale française, la traduction du rêve extatique d’une fraction de la population française depuis plusieurs générations qui se résume par cette formule lapidaire mais hautement expressive : « faire suer le burnous ». Une rengaine orchestrant une mauvaise réédition d’une mauvaise émission de télévision « la tête et les jambes », le mauvais remake d’un mauvais film qui a ponctué tout le long du XXème siècle l’imaginaire français de la « chair à canon », au « bougnoule », au « sauvageon », à la « racaille » au « karcher » à la toute dernière saillie sarkozienne de Tunis. En renvoyant Ben Ali, le « manuel » Tunisien a administré un magistral coup de pied au « cérébral » Français, le renvoyant dans ses pénates toute honte bue de tant de dévoiement.

Overseas officer des services américains, Ben Ali a été un observateur privilégié du soulèvement syndical de Gdansk, dans la décennie 1980, en sa qualité d’ambassadeur de Tunisie et observateur pour le compte des services occidentaux de la contestation minière en Pologne. De retour dans son pays, en sa qualité de ministre de l’intérieur, il a fait de la Tunisie, en complémentarité avec le Maroc, la plate forme opérationnelle majeure des services américains et israéliens, dont il sera leur interface au plan locale. Un rôle dévolu par la suite à Kamal Morjane du temps de son passage au ministère de la défense avant son basculement vers le ministère des Affaires étrangères et sa promotion au rôle de caution du régime post Ben Ali.

Depuis 2002, Tunis est le siège du bureau régional du MEPI (Middle East Partnership Initiative), dont la couverture philanthropique de ses objectifs masque un soubassement sécuritaire. Bien qu’antérieur à l’installation du MEPI, l’assassinat en Tunisie des deux principaux adjoints de Yasser Arafat, Khalil Wazir, alias Abou Jihad, le chef militaire, et Salah Khalaf, alias Abou Iyad, le chef du renseignement, ne relève pas d’un pur hasard. Infligeant un dégât considérable au leadership palestinien, leur élimination a favorisé la promotion d’un bureaucrate poussif, en la personne de Mahmoud Abbas.

V • Les premières émeutes globales de la mondialisation

« La montre Rolex avant cinquante ans », brandie comme un signe de réussite sociale par le publicitaire tapageusement ostentatoire Jacques Séguéla, ne constitue pas un impératif de vie pour une large fraction de la planète. L’immolation, loin de revêtir un phénomène de mode, constitue, dans cette optique, la forme la plus aigue d’une protestation non bureaucratique, qui témoigne du degré d’exaspération et de l’intensité de la désespérance humaine des « laissés pour compte » de la société d’abondance.

Au-delà du cas spécifique de la Tunisie, force est de constater que les émeutes populaires qui ont eu lieu simultanément, en 2010-2011, en Algérie, en Tunisie, en Egypte, en Jordanie, au Yémen, en Iran, en Chine, dans les banlieues françaises, constituent les premières émeutes globales de la mondialisation. Ces explosions de violence, sur tous les continents, démontrent le caractère explosif de la combinaison de la corruption et des difficultés économiques, su fond de hausse des prix des matières premières.
Ces explosions de violences retentissent comme autant de symptômes qui portent la marque du dysfonctionnement d’un système d’un monde mu par une économie mondialisée.

Le consensus de Washington et son prolongement européen, le consensus de Bruxelles, avec leur cortège de programme d’ajustements structurels, de délocalisation, de privatisation, de libéralisation et de spéculation a provoqué une perte colossale de l’ordre de 25.000 milliards de capitalisation boursière, soit un coût infiniment plus élevé que le budget prévu pour la réhabilitation et la dynamisation de l’ensemble des économies du tiers monde.

La modernité a un corollaire que le sociologue Zygmunt Bauman qualifie de « coût humain de la mondialisation » : une production croissante de larges zones de rebut de l’humanité, la version moderne du lumpen prolétariat.

Mais loin de participer d’un effet domino, le basculement de la Tunisie relève d’un effet boomerang. La défaite arabe de 1967 a provoqué la chute de la monarchie libyenne, la perte de la base américaine de Wheelus et la base anglaise de Benghazi entraînant la perte pour l’Otan de la façade occidental de la Méditerranée au bénéfice du camp arabe. Elle s’est prolongée par le coup d’Etat du Soudan, Gaâfar Al Noumeiry et du coup d’Etat en Irak.

Le traité de paix israélo-égyptien de mars 1979 a été compensé par la chute de la dynastie Pahlévi ; l’invasion américaine de l’Irak avec l’éviction d’un pouvoir sunnite dans l’ancienne capitale des abbassides a provoqué un séisme dupliqué par l’élimination du chef du clan saoudo américain au Liban, Rafic Hariri ; le démembrement du Soudan, la chute du rempart de l’intégrisme de l’Afrique du Nord ; la capitulation de Barack Obama face au diktat israélien dans les négociations de paix israélo palestiniennes, la chute du gouvernement pro américain de Saad Hariri au Liban.

Tous les dirigeants pro occidentaux du tiers monde arabo musulman sont sous perfusion américaine : Hamid Karzai (Afghanistan), Noury al Malki, (Irak), Mahmoud Abbas (Palestine), Hosni Moubarak (Egypte), y compris la dynastie wahhabite et naturellement leur enfant chéri, Saad Hariri. En intronisant Rafic Hariri « martyr de l’Occident » et son héritier politique, Saad Hariri, comme « le rempart de la démocratie en terre arabe », il est à espérer que les dirigeants occidentaux ne s’en mordent pas le doigt très prochainement. La servilité à l’égard de l’Amérique ne constitue en aucune manière un gage absolu de pérennité.

La focalisation égyptienne sur la levée d’une milice sunnite au Liban, non pour participer au combat pour la libération de la Palestine, mais pour faire contrepoint au mouvement chiite libanais Hezbollah, en plein démembrement du Soudan, sur fond de grogne électorale et de contestation populaire en Egypte, a constitué la marque d’une aberration mentale absolue, un acte de dévoiement suicidaire du régime égyptien qui risque d’obérer grandement les chances successorales de l’héritier Moubarak, dans la foulée du collapsus tunisien.

Hosni Moubarak, en Egypte et Saad Hariri au Liban se doivent de bien intégrer dans leur raisonnement les évènements de Tunis et réfléchir aux conséquences de leur acte et que l’égyptien garde bien en mémoire le précédent de son prédécesseur, Anouar El Sadate, et Saad Hariri celui de son propre père.

La Tunisie a constitué un avertissement sans frais pour les gérontocrates arabes (Hosni Moubarak d’Egypte, Ali Abdallah Saleh du Yémen, Abdallah d’Arabie) et la visite du sous secrétaire d’état américain Jeremy Feltmann à Tunis, a signé le primat de la diplomatie américaine dans cette ancienne chasse gardée de la France, déconsidérée désormais par son comportement en porte à faux. La cécité politique a un prix, la suffisance aussi.

Aux apprentis dictateurs arabes, de méditer le sort funeste d’Anouar El Sadate (Egypte), de Bachir Gemayel (Liban), d’Abdallah 1er de Jordanie, de Wasfi Tall, le premier ministre jordanien bourreau des Palestiniens durant le septembre jordanien, Noury Saïd (Irak) premier ministre anglophile d’Irak, Benazir Bhutto (Pakistan), interface des néo conservateurs américains et du Commandant Massoud Shah (Afghanistan). Et aux aspirants dictateurs de méditer le sort funeste du Chah d’Iran Reza Pahlévi, de Mobutu Sessé Seko (Congo Kinshasa) et de Ben Ali (Tunisie), tous trois, une fois leur prestation achevée, interdits de séjour dans des pays dont ils ont été les sous-traitants officieux.

Errare Humanum Est, Perseverare Diabolicum.

Source : Blog René Naba

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