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ISM France - Archives 2001-2021

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Europe -

L'islamisation de l'Europe, contribution

Par

L’hôtel Crillon, palace prestigieux de la place de la Concorde à Paris, vient d’être acquis pour 250 millions d’euros par des fonds séoudiens. Jusque là entre les mains de l’américain Starwood Capital, il en était venu il y a quelque temps à proposer des week-ends et des brunch à prix soldés pour rehausser son taux de remplissage. Les pétrodollars s’investissaient dans la pierre européenne depuis des décennies avec une prédilection pour Londres laissant plutôt aux dirigeants nord-africains – francophonie séquelle du colonialisme oblige - l’acquisition d’opportunités immobilières à Paris.

Est-ce bien à cela que faisait allusion Marine Le Pen quand elle dénonçait l’occupation par les musulmans des rues de Paris ? Elle ne peut en effet ignorer que le débordement des prieurs du vendredi en dehors de deux petites mosquées du 18ème arrondissement de Paris trop exiguës requiert et obtient régulièrement une autorisation préfectorale.

Ce qui l’occupe plutôt est la visibilité de l’Islam et que ce microphénomène ait lieu pour une demi-heure hebdomadaire dans un quartier populaire dans lequel elle-même et ses pairs ne se risquent jamais lui importe peu. Il lui faut, conseillée par des communicants qui vendent des slogans publicitaires pour crétins, fabriquer l’association verbale et mentale d’Islam et Occupation. Ils ne font en fait qu’offrir une image inversée de la réalité que connaissent nombre de peuples et nations musulmanes occupées, l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine, la Somalie et bientôt le Yemen et le Pakistan.

Alors quel est donc le substrat de cette islamophobie montante, substitut d’une pensée politique indigente ?

Le passé colonial récent d’une Europe qui a dû renoncer à sa prééminence et s’effacer derrière le bénéficiaire de son déchirement sanguinaire de ses deux guerres mondialisées doit fournir un fond avec les nostalgiques de l’Algérie française. Ils alimentent encore volontiers, financièrement sinon idéologiquement, des groupuscules d’extrême-droite. L’Islam est d’autant plus l’ennemi qu’il a été un axe vital et naturel pour l’élaboration de la résistance anticoloniale.

L’importation en masse d’une main-d’œuvre nord-africaine organisée par le patronat français dans les années soixante pour les besoins de leurs trente glorieuses ne s’est pas faite sans un clivage entre une classe de sous-prolétaires étrangers corvéables à merci sans exigence syndicale et les ouvriers indigènes. Ces derniers depuis peu jetés dans les quartiers périurbains depuis leur campagne où a débuté une agriculture intensive mécanisée encouragée par une Europe en construction et facilitée par une banque pleine de bon sens ont combattu la concurrence déloyale de ces immigrés venus de plus loin qu’eux. En 1964, un responsable communiste estimait à 400.000 travailleurs le nombre d’Algériens employés dans les entreprises françaises et parmi eux au moins 100.000 vivaient dans des bidonvilles que le parti avait renoncé à encadrer. Lesquels travailleurs se plaignent de discrimination, de racisme à l‘intérieur même des syndicats ouvriers.

L’ambiance antimusulmane a connu un regain particulier dans les années soixante-dix.

D’abord en raison des chocs pétroliers secondaires à une hausse du prix du pétrole décidée par les pays de l’OPEP. La première hausse en 1973 a été encouragée en sous-mains par le gouvernement et les majors étasuniennes. La production des US(a) était parvenue à son pic dès 1970 et il fallait pour les grandes compagnies réaliser d’énormes bénéfices rapidement tout en faisant endosser la responsabilité aux pays producteurs. L’Irak venait juste d’annoncer la nationalisation de l’Irak Petroleum Company en juin 1972 quand le conseiller pour le pétrole de R. Nixon, James Atkins, fait une intervention au 7ème congrès arabe du pétrole pour recommander non une hausse de 1,6 dollar le baril à 2,8, comme les délégués arabes l’espéraient, mais à 5 dollars, plus qu’ils n’avaient jamais imaginé !

L’embargo décidé par les pays arabes lors de la guerre d’octobre 1973 devait influer sur les positionnements politiques des pays occidentaux sionistes par essence en faveur de la Palestine. En réalité, celui-ci a été largement détourné par l’URSS qui pratiquait le dégel avec son ennemi impérialiste étasunien.

Le second choc de 1979 a coïncidé avec la Révolution islamique iranienne et l’interruption des exportations iraniennes.

D’une denrée vitale quasi-gratuite pour la poursuite du développement des pays industrialisés, le pétrole a commencé à avoir un léger coût pour le consommateur occidental. Il a été très aisé de lui faire croire que le chômage structurel décidé par le patronat sous l’acronyme de NAIRU était imputable aux musulmans-arabes. C’est depuis ce moment que s’est amorcée l’inflexion de la courbe de la part des salaires dans le PIB français. De 67%, elle va tomber à 57% actuellement en raison de lois économiques qui favorisent le capital et les financiers.

Si on additionne à cela la prise d’otage des sportifs israéliens à Munich en 1976 et l’humiliation de celle des étasuniens à l’ambassade des US(a) à Téhéran, le sentiment de haine de l’islam a été facile à distiller.

Le décor est planté, l’argument fourni par un ancien tortionnaire des Algériens du temps des colonies. Le Pen et son groupuscule ramassent dans leur discours de xénophobie affichée tous les perdants de l’arrivée des socialistes au pouvoir. Le peuple de France n’a que les souvenirs que les manuels de l’Instruction Publique lui prodiguent comme mythe. Si d’aucuns savent que Charles Martel a arrêté l’Islam et les infidèles à Poitiers en 732 (à la faveur de la mort au combat de leur chef Abd Arrahman II), combien savent qu’il n’était que le fils illégitime né d’une concubine d’un maire de palais. Au huitième siècle, ce qui allait devenir beaucoup plus tard la France « éternelle » et « immuable » est un ensemble de quatre grands royaumes aux mains de pâles souverains mérovingiens qui laissaient tout pouvoir à leurs intendants. L’enracinement chrétien de Charles Martel, qui a mérité son surnom grâce à la vigueur de la poigne avec laquelle il a éliminé ses rivaux et d’abord les rois légitimes et ses frères, est à relativiser car il est resté allié aux Lombards qui ont menacé Rome et la papauté.

Les croisades, il y en eut neuf en tout, couvrent la période qui va de la fin du 11ième siècle (1098-1099) à la fin du 13ème siècle (1291) ; elles furent des pèlerinages armés vers Jérusalem, financés par le pape et motivés par la promesse de conquêtes territoriales pour des cadets de familles patriciennes évincés d’héritage par la primogéniture. Il est difficile d’enseigner la « reconquête » de la Palestine en omettant d’abord le massacre de tous les Jérusalémites en juillet 1099, soit 60.000 personnes, enfants, femmes et vieillards y compris, alors que les défenseurs de la ville s’étaient rendus. Comme il serait impossible d’oublier le sac de Constantinople en 1204 commis par les Vénitiens qui massacrèrent les chrétiens orthodoxes de la ville venus se rendre avec drapeaux blancs et croix. Les Doges désiraient se rendre maîtres de la Méditerranée orientale.

Le ferment historique du choc des cultures dès lors semble difficile à argumenter d’autant que l’achat par la cour abbasside de Baghdâd de la bibliothèque du roi byzantin avait déplacé les sources écrites de la science grecque chez les Musulmans dès le début du 9ème siècle. L’académie de philosophie d’Athènes ayant été fermée par l’empereur Justinien en 529 pour la résistance antichrétienne de ses scholarques, les œuvres comme les philosophes trouvèrent refuge dans l’empire perse des Sassanides, relais avant la prise en charge de la transmission de l’enseignement grec par les Arabes.

L’attaque du 11 septembre 2001 contre les trois tours de Manhattan à New York et une aile du Pentagone à Washington attribuée sans démonstration convaincante à un groupe de terroristes appartenant à la nébuleuse Al Qaïda, base des Moudjahidin afghans élaborée sous la triple tutelle étasunienne, pakistanaise et séoudienne pour combattre la présence soviétique dans une zone clé du trafic pétrolier, a été présentée pour ses contemporains ahuris comme une césure dans l’histoire mondiale. Cet événement, quels qu’en soient les commanditaires et leurs intentions, a surtout mis en évidence la précarité de la civilisation étasunienne. En aucun cas, elle ne sera retenue comme ce qui a réellement modifié le monde comme les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki. Cet acte d’extermination délibéré, non nécessaire, a été posé par leurs auteurs comme une terreur menaçant de façon imminente l’existence de l’espèce humaine.

Pourtant, la presse « PRAVDA » n’a cessé de mettre en avant le 11.9 comme la césure entre un avant pacifié sous l’hégémonie ‘bienveillante’ des US(a) et un après menacé par un Islam complètement hystérique, fou, essentialisé à combattre préventivement et indéfiniment pour la tranquillité de la partie civilisée de la planète.

Il s’agissait certes de liguer les opinions publiques contre cette irrationalité génétique islamique mais chemin faisant, deux autres objectifs étaient visés. D’abord réaliser des guerres de conquêtes territoriales dans des zones vitales pour la fourniture du pétrole, programme imposé par les lobbyistes et les conseillers en énergie étasuniens pour la nouvelle décennie. Eux savaient vers quel niveau de raréfaction se trouvait cette précieuse denrée dont il devenait impératif de barrer l’accès à une éventuelle entité politique susceptible de concurrencer la puissance étasunienne. Mais un autre dessein était poursuivi par les néoconservateurs, marteler dans les consciences que l’Islam est synonyme de terrorisme, partout depuis et pour toujours. En particulier en Palestine et au Liban. Puis au Soudan avec la construction très bien orchestrée par la légende sioniste que les Arabes musulmans pratiquent un génocide honteux sur des tribus chrétiennes, menaçant le pays d’une partition qui allait mettre en péril l’exploitation du pétrole soudanais par des entreprises chinoises. Israël comme chacun sait est une démocratie qui pratique l’apartheid et l’épuration ethnique au nom d’un texte biblique dont la datation commence à poser de sérieuses questions dans le milieu universitaire philologique et archéologique sioniste. Elle répond à des besoins internes de mythologie paranoïaque nationale, seul ciment entre des émigrants de cultures et langues différentes, pour former un peuple juif au trois- quart athée et externes. Les soutiens des pays occidentaux très onéreux pour les contribuables sont proportionnels aux dangers vécus par le peuple élu descendant direct biologique de la tribu de David et Salomon.

Il est détestable que les Chrétiens d’Irak se fassent massacrer actuellement. Mais cette question en occulte deux autres. Nombre de chrétiens d’Orient continuaient d’y vivre et plutôt confortablement. Ils appartiennent en général à des élites intellectuelles et ils continuent donc, malgré des exils volontaires importants vers l’Occident depuis les deux guerres mondiales, à disposer de leurs lieux de culte. Combien de mosquées sont demeurées fonctionnelles depuis la (Re)conquista de l’Andalousie ? Zéro. La conquête de l’Espagne par les monarques d’Aragon et de Castille a été financée par la papauté et elle n’a pas dédaigné recourir à des emprunts faits auprès de financiers juifs qui non seulement n’ont pas été remboursés mais ont été les premiers à être exterminés dès la chute de Grenade en 1492. Elle a donné lieu au premier nettoyage ethnique de l’Occident. Les conversions forcées n’ont pas suffi à asseoir la stabilité du nouveau royaume catholique. Il a fallu avec quelques exterminations préalables parachever la purification du territoire de tout juif et de tout musulman par des expulsions forcés par bateaux vers l’Afrique du Nord en particulier.

Les royaumes wisigoths qui occupaient l’Hispanie depuis le cinquième siècle jusqu’à la conquête arabo-berbère de 711 professaient un monothéisme distinct du christianisme romain, l’arianisme. Cette doctrine vue comme une hérésie par le catholicisme en constitution ne considérait pas Jésus comme une divinité mais un être créé par Dieu. Quand Isabelle et Ferdinand imposent le castillan comme langue nationale et le catholicisme comme religion d’État, ils procèdent donc à une conquête et non une Re-conquête.

Retournons à la France du 21ème siècle et à son invasion par l’Islam.

Qu’en est-il tout d’abord de son identité ?

Est-elle religieuse ? Les piètres idéologues de l’extrême-droite française arguent de la spécificité chrétienne de la France et de l’Europe. Ils en veulent pour preuve le nombre de cathédrales et d’ex-voto qui recouvrent son paysage. Ils ignorent sans doute que le christianisme est né en Palestine, qu’il est oriental. Que la Turquie actuelle a été chrétienne bien avant la Hongrie qui ne le devint qu’au dixième siècle et le demeura plus longtemps qu’elle, la prise de Constantinople par les musulmans n’eut lieu qu’en 1453.

Saint Paul, devenu l’apôtre de Jésus une fois qu’il ait rencontré son spectre ressuscité, est originaire de Tarse, une ville turque.

Mais surtout, la Révolution française n’a pu avoir lieu qu’en raison de la déchristianisation massive des sujets du monarque français de droit divin. Il y eut certes le siècle des Lumières et l’apport de la critique philosophique et sociale comme prémisses. Mais un double mouvement avait travaillé les populations européennes. L’invention de l’imprimerie a permis à la fois l’émergence d’une critique protestante d’une Église corrompue, devenue marchande d’indulgences et a été le point de départ de guerres de religions qui ont été le terrain d’expérimentation des guerres d’extermination qui seront menées ailleurs par les Européens. Elle a permis l’élévation du niveau d’instruction des Français car à cette époque la France existait comme entité monarchique unifiée et centralisée sous la férule d’un capétien, Louis le onzième.

Aujourd’hui, selon les résultats d’un sondage d’opinion, 60% des personnes interrogées en France déclarent avoir une origine chrétienne, mais seulement 4% d’entre eux se reconnaissent pratiquants, c’est-à-dire vont à l’Église de temps à autre.

Est-elle linguistique ?
Il a fallu attendre l’année 1539 pour que vît le jour l’ordonnance de Villers-Cotterêts promulguée par François 1er. Elle stipulait que dorénavant tous les documents administratifs et les textes de lois ne seraient plus rédigés en latin mais en français. La tenue d’un registre d’État civil par les prêtres a été rendue obligatoire, les naissances, décès et mariages devaient être consignés en français sur des registres annuels.

Cette tentative d’uniformisation linguistique du royaume est donc tardive. Les différents dialectes et patois continuèrent d’être les véhicules des régions. Malgré la loi de l’obligation scolaire et de sa gratuité en 1882 de Jules Ferry, les patois furent pratiqués assidûment jusqu’au milieu du vingtième siècle, date de leur déclin qui coïncide avec la chute rapide de la population paysanne. Quant aux Basques, Bretons et autres Lorrains et Alsaciens, voire Provençaux, la mémoire de leurs langues est restée vive et motive une reconnaissance très actuelle de la reconnaissance des leurs minorités linguistiques et de leur défense.

Est-elle laïque et républicaine ?
L’Islam ne peut être défini comme antinomique de ces deux principes, le contre-exemple frappant et vivant en est la République laïque de Turquie. Atatürk a accordé le droit de vote aux femmes turques en 1934, dix années avant que la France ne le fasse en avril 1944. Les Suissesses n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1971 !

Quelques idéologues propagandistes se qualifient eux-mêmes de connaisseurs de l’Islam et parvenant à décontextualiser quelques extraits traduits de façon approximative lui impute une essence impérialiste, obscurantiste et oppressive de la femme.

Le Livre de Josué, souvent inclus dans le Deutéronome par les spécialistes de l’ancien Testament, est le récit d’une conquête qui glorifie le génocide explicitement. Les prises de Jéricho et de Aï se terminent par le passage au fil de l’épée de TOUS les habitants de ces villes. Certains sionistes s’en réclament aujourd’hui pour justifier l’extermination en masse des Palestiniens, « indésirables » sur la terre promise par un dieu sanguinaire à un peuple qu’il a choisi d’élever à lui. Pourquoi alors le parti pris de réserver au seul Coran une lecture littérale ?

Dans le texte du Coran, il est explicitement mentionné que Dieu a créé le monde dans ‘une diversité de peuples et de tribus afin qu’ils se rencontrent’. Aucune injonction n’est faite d’uniformiser leurs croyances.

La notion de science expérimentale fut introduite par un savant arabe de Baghdâd, Hassan Ibn Haytham (965-1039). Ce physicien travaillant sur l’optique et les foyers ardents a élaboré des dispositifs soigneusement décrits et reproductibles qui ont fondé ses hypothèses vérifiées de la nature du rayon lumineux. Il a décrit la réfraction de la lumière à l’interface de deux milieux ce qui fut dénommé comme loi de Snell-Descartes au 17ème siècle. En effet, il a démonté la croyance grecque que la lumière provenait de l’œil ! Nous sommes loin de l’obscur et plus proche de la réalité photonique.

Certes, le Texte sacré recommande la pudeur aux femmes, mais pas à elles seulement.

Le port d’une perruque qui recouvre la tête des femmes juives est compris comme une preuve de modestie témoignée à l’égard de Dieu. La lapidation de la femme adultère est recommandée par les tribunaux rabbiniques. Pour autant, le judaïsme est-il mis au ban des idéologies sexistes par l’Occident ?

Un certain féminisme veut absolument voir le port d’un foulard recouvrant la chevelure des femmes comme une soumission de la femme au mâle, imposé par le mâle, malgré les affirmations de celles qui le portent.

Comment supporter ce signe visible d’une foi dans une société dépressive, fracturée avec 7 millions de travailleurs pauvres et 4 millions de chômeurs ?

La toxicité du capitalisme mondialisé avait d’abord précarisé les populations des pays ‘non développés’, contraignant leurs ressortissants à des exodes vers des zones plus prometteuses économiquement ; actuellement la pauvreté et la précarisation frappent celles des pays occidentaux.

Quelle identité peut-on encore trouver à une nation qui a perdu sa souveraineté politique, économique et militaire ?

Ce sont les Commissions européennes qui imposent les politiques économiques aux 27 États adhérant au traité de Lisbonne. D’avoir confié à la Banque Centrale Européenne une indépendance par rapport aux élus de chaque pays rend impossible une politique monétaire nationale. Les avis de la Cour Européenne des droits de l’Homme s’imposent aux décisions prises par chaque nation.

La crise de la dette souveraine grecque a mis en lumière l’étroite subordination des États à des banques privées et leur dépendance vis-à-vis d’agences de notation elles aussi privées.

Cette situation ne concerne pas seulement les pays européens, mais aussi bien les US(a).

Dans ce contexte où la finance internationale, ou plutôt ne se revendiquant donc d’aucune identité nationale, impose ses lois aux peuples, les faisant ployer sous le joug de dettes odieuses, comment affirmer une quelconque identité nationale ? Comment maintenir l’illusion d’une quelconque Europe indépendante quand la Chine vient de sauver hier l’Euro et donc l’Europe en jetant quelques milliards de dollars dans la sébile du Portugal, avant-hier en achetant le port du Pirée et demain sûrement en aidant l’Espagne puis la France ?

Aujourd’hui l’Islam est haïssable à plus d’un titre.

Il l’est en raison de l’interdit absolu qu’il a émis sur le prêt de capitaux avec intérêts, la cosmétique apprêtée sur une prétendue finance islamique ne changera rien à ce principe têtu et fondateur.

L’interdiction des paris en est un second. 90% des mouvements financiers se font sur des spéculations pures, des paris nus. Des assurances sont prises sur un actif non acquis et tout est mis en place pour le faire varier dans le sens espéré par le type d’assurance souscrite. Ces dispositifs sont en train de détruire non pas simplement les nations, non pas seulement l’humain mais le vivant.

La phase entamée par le Système économique imposé par l’Occident à toute la planète met en péril la vie.

Quelle est la place de la menace de l’Islam dans cette faillite majeure en cours de réalisation ?

Oui, il est dangereux pour le Système car un mouvement musulman de Résistance a démontré la validité de la supériorité du faible par rapport au puissant. Le Hezbollah a vaincu, avec la foi de ses 3.000 militants, la quatrième armée du monde assistée de toutes les armadas étasuniennes et européennes.

Le playboy suisse Oskar Freysinger venu prêcher la bonne parole anti-minaret aux assises internationales de l’islamisation, comme si la religion pouvait être anéantie par le simple interdit d’ériger les minarets, n’a pas eu totalement tort de lancer sa petite formule lapidaire : l’Islam, c’est le socialisme plus Dieu. Les prêtres ouvriers qui nombreux ce Noël ont orienté leur prêche sur la solidarité avec les nouveaux pauvres de France apprécieront. L’Islam en effet est un socialisme car il exige une redistribution juste des richesses et qu’il interdit leur accumulation sans limites privée.


En juin 2010, le chef des États-majors interarmées étasunien l’amiral Mc Mullen a mis en garde l’opinion publique en déclarant que le plus grave problème de sécurité qui inquiétait son pays n‘était ni Al Qaïda ni n’importe quel attentat terroriste, mais l’énorme dette qui pesait sur la nation.

Un sondage réalisé par Ipsos au sortir des élections régionales de juin 2010 a montré que la préoccupation des Français et leur principale inquiétude est liée à leur futur économique et qu’ils associaient pour plus de 80% d’entre eux une opinion négative à la mondialisation et au capitalisme. Les opinions négatives sur l’Islam ne gagnent que 60% des personnes interrogées, ce qui semble peu en regard de l’intensité de l’intoxication médiatique mise au point pour persuader passivement ceux qui y sont soumis.

In girum imus nocte et consumimur igni*.

Badia Benjelloun
25 décembre 2010


* "Nous tournons en rond dans le noir et nous sommes dévorés par le feu", Virgile.
In girum imus nocte et consumimur igni est un film français de Guy Debord sorti en 1978, qui décrit la société de consommation et d'aliénation capitaliste, et met en évidence la condition d'esclaves modernes.

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