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Jénine - 8 juillet 2005
Par Ali Samoudi
Toura al-Gharbiya, l'occupation confisque des terres et arraches les arbres
Des campagnes de confiscation et de pillage
Il ne reste que 170 dunums de terres du village
170 dunums, c'est tout ce qui reste des terres du village Toura al-gharbiya après la proclamation de la nouvelle décision israélienne de confisquer et de piller encore plus de terres, situées sur les limites de la ligne verte entre Jénine et les terres de 48.
La décision est un choc, une fois de plus, pour les habitants du village dont les terres sont menacées, dès l'occupation israélienne en 1967, de confiscation et de pillage, comme le dit Ahmad Qubbaha, membre du conseil villageois de Toura, qui a décrit la décision d'injuste et de dangereuse, car elle vise à supprimer l'existence même du village et d'expulser sa population, en la privant de ses terres, considérées comme la source principale de ses revenus, surtout depuis le siège imposé par les forces del'ocucpation et la construction du mur qui a annexé de larges superficies des terres du village.
Distribution de prospectus
Les villageois de Toura ont été surpris, alors qu'ils se rendaient à leurs terres, par la présence, sous les oliviers, d'un grand nombre de prospectus, écrites en langue arabe, comme l'affirme Abdallah Abu Jabr, signés du "commandement des forces de l'armée de défense israélienne dans la région centre", demandant à la population de ne pas entrer sur leurs terres que les prospectus ont délimités, à cause de la décision de l'occupation de les confisquer pour des prétextes militaires.
Le texte des prospectus précise que la décision a été prise pour empêcher les opérations "terroristes".
Abu Jabr dit : "Cette décision a été pour nous un grand choc, pour moi et les autres agriculteurs, surtout qu'elle intervient après la confiscation par l'occupant de larges superficies de nos terres agricoles. "
La réalité est devenue noire, pour nous, et je déchire ce prospectus qui confirme que l'occupant veut absolument nous affamer et nous étrangler, nous priver de nos ressources.
La terre est visée alors qu'elle représente le nerf de la vie des agriculteurs à Toura.
Qubbaha affirme que les prospectus distribués par l'occupant et les indications qu'ils renferment à propos de la zone visée précisent que la superficie de la terre visée est environ 300 dunums.
Ainsi, ajoute-t-il "la superficie de nos terres confisquées pour la construction de la barrière électronique, plus de 2500 dunums, en majorité des pâturages verts, ou des terres cultivées d'oliviers, qui représentent le revenu principal pour des dizaines de familles.
Toutes ces terres sont palestiniennes, les propriétaires ont les documents pour le prouver, ces documents existent depuis des centaines d'années.
Ces nouveaux développements interviennent, selon la population de Toura, après la visite surprise de l'officier de l'"administration civile israélienne" à leurs terres, situées derrière la barrière électronique, que les forces de l'occupation permettent aux agriculteurs de franchir, munis de laisser-passer.
C'est après sa visite que "nous avons trouvé ces prospectus sous les oliviers", dit Qubbaha, "où ils nous expliquent que nos terres vont être confisquées".
Les habitants de Toura ont décidé de refuser cette décision injuste qui touche plus de 25 agriculteurs dont la principale ressource est cette terre.
Tareq Tawfiq Qubbaha dit : "ils veulent notre mort, ils veulent que nous soyons morts-vivants, ils nous font la guerre sur notre bouchée de pain, sur celle de nos enfants. Où est-ce que nous irons ? Comment vivrons-nous ? Non, nous allons résister et affronter cette décision, quel que soit le prix".
Naser Fares Qubbaha dit : "l'occupation nous impose le blocus et nous prive de tout travail.
Aujourd'hui, il vise notre terre. C'est une grande injustice. En quelques lignes, l'occupant met la main sur nos terres, il nous en prive, et le fait d'y entrer devient un acte illégal et une violation de la loi. C'est un crime, un grand crime contre tout individu de ce village que l'occupant veut transformer en une grande prison."
Parmi les agriculteurs touchés par ces mesures de confiscation : Jabr Abdallah Abu Hatab, Tareq Tawfiq Qubbaha, Naser Fares Mas'oud Qubbaha, Ibrahim Khalil Qubbaha, Rafiq Salim Qubbaha, Muhammad Mas'oud Qubbaha, Abdel Latif Qubbaha, Nazmi Muhammad Qubbaha.
Rafq Salim Qubbaha dit que tous les propritétaires de la terres ne répondront pas aux injonctions de l'occupant, "nous n'acceptons pas la confiscation ni le pillage de nos terres, nous ne voulons pas des compensations.
Nous avons décidé, pour cela, des mesures pratiques pour sauver notre vie et celle de nos enfants, et la terre, qui est le symbole de notre présence, quelles que soient les mesures hostiles à nous et la terreur exercée, nous n'abandonnerons pas notre terre, nous refuserons toutes les compensations".
Nazmi Muhammad Qubbaha a déclaré que la population a commencé par contacter les parties concernées, pour faire face à cette décision, par tous les moyens.
Nous avons contacté le préfet de Jénine, le comité national de résistance au mur, nous allons porter plainte devant les tribunaux israéliens, nous allons faire annuler la décision. Nous avons également porter plainte à la partie palestinienne dans le comité de liaison civile, car cette nouvelle mesure injuste est une nouvelle violation de nos droits.
C'est un nouveau coup porté à la population du village qui a déjà perdu la majeure partie de ses terres dès le début de l'occupation israélienne.
Les craintes des villageois vont encore plus loin. Pour eux, Israël vise à rayer tout le village de la carte, car ses terres sont proches de la ligne verte. En confisquant ajourd'hui la terre sous divers prétextes, c'est la présence du village lui-même qui semble menacé.
Malgré les laisser-passer, les agressions israéliennes se poursuivent contre les agriculteurs qui essaient d'aller cultiver leurs terres, surtout pour ceux dont les terres sont proches de la barrière électronique.
L'armée d'occupation est toujours dans cette zone, elle arrête et frappe les agriculteurs et ces actes, pour les habitants, ne sont pas moins dangereux que la confiscation des terres car ils visent à encercler la population et l'empêcher de vivre normalement.
C'est pour cela qu'il y a urgence à agir. Les agriculteurs menacés mais aussi la population du village. Contre l'ultimatum lancé par les forces d'occupation, la population s'organise pour résister.
Rappelons que sur les 3000 dunums possédés par ce village en 1967, il n'en reste plus que 170 aujourd'hui.
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