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Palestine - 26 novembre 2004
Par Nidal Hamad
Article transmis par Palestine en Marche. Cette association peut être contactée à : palestine_en_marche@yahoo.fr
Les élections palestiniennes font beaucoup parler d'elles ces temps-ci, et il y a de nombreux candidats.
Même 5 organisations palestiniennes presque oubliées ont constitué une alliance pour présenter un candidat qui serait proches d'elles, quel qu'il soit, de telle ou telle organisation, ou même indépendant.
L'un des notables de l'autorité d'Oslo (qui était à Hamas), sheikh Sadar, de la ville d'al-Khalil, a également présenté sa candidature, ainsi que l'universitaire Abdul Sattar Qassim qui a assez goûté à la démocratie palestinienne au temps de l'ancien dirigeant, Yasser Arafat.
Il faut également citer deux candidats connus jusqu'à présent du Fateh, l'un est représentant de l'Autorité et des gens d'Oslo de tous bords, M. Mahmoud Abbas, Abu Mazen qui est devenu, après le départ de Arafat, le président du comité exécutif de l'OLP.
Ainsi que le prisonnier Marwan Barghouty (secrétaire de la référence du Fateh en Cisjordanie ), dont l'épouse a déclaré qu'il s'est déclaré candidat, à partir de sa prison.
Des communiqués de presse ont été publiés au nom des Brigades d'Al-Aqsa soutenant sa candidature et d'autres ne la soutenant pas, et la plupart des dirigeants anciens du Fateh ont refusé la candidature de Barghouty.
Beaucoup de choses ont été dites à propos de la candidature de Barghouty, entre ceux qui l'approuvent et ceux qui la rejettent, et il semble, jour après jour, qu'il y a une opposition de l'ancienne génération du Fateh à des candidatures de personnes précises de la jeune génération, même s'ils sont loin de Marwan Barghouty et des gens d'Oslo (Dahlan, Rajoub, Rashid, Mashharawi, Abu Shabbak et d'autres) que le peuple a connu avec l'autorité d'Oslo.
Pour eux, il vaut mieux qu'il n'y ait pas de jeunes et que la direction soit laissée aux architectes de la paix des braves, car les responsables jeunes ainsi que ceux qui les ont faits sont des symboles de l'Autorité qui est leur Autorité, ce n'est pas et ce ne sera pas une Autorité acceptée à cause d'eux, par le peuple palestinien qui n'y croit plus, qu'ils soient jeunes ou vieux.
Abu Mazen a préféré attendre, disant qu'il est tôt d'en parler.
Mais les autres membres du comité central du Fateh ont mentionné un candidat unique, Abu Mazen. C'est la proposition proche de la réalité. Mais ce qui est dangereux, ces temps-ci, c'est la proposition de certaines importantes directions qui se sont oslo-isées, et ce sont des directions importantes dans la structure du Fateh, de rassembler la direction de l'OLP et de l'Autorité, alors qu'il est demandé de les séparer. Cela est nécessaire avant de faire un seul pas.
Séparer l'OLP de l'Autorité est une demande palestinienne urgente, et le peuple palestinien doit le réclamer très fort, et sans répit.
Car la réunion des deux autorités signifie la légalisation d'Olso ainsi que les déceptions et échecs palestiniens, et en même temps une bénédiction aux réalisations sionistes, la moindre étant la reconnaissance de la colonisation, de la confiscation des terres, la judéité de l'Etat sioniste, en mettant le droit au retour, la souveraineté, l'Etat, et al-Quds au gré des vents sionistes.
Sans oublier les droits de plus d'un million de Palestiniens de 48, de la Palestine historique, que la reconnaissance de la judéité de l'Etat par Abu Mazen à Charm el-cheikh a rejetés.
De même la direction d'Abu Mazen a donné sur le plan du droit au retour ce que Arafat n'a pas donné.
L'approbation internationale à soutenir et à aider Abu Mazen n'est qu'une preuve sur le fait que l'administration américaine, l'Union européenne et même les sionistes souhaitent le rôle important et efficace qu'aura Abu Mazen, surtout que l'obstacle Arafat qui l'a obligé à se mettre à l'abri dans sa maison n'existe plus.
Mais il y a un obstacle plus grand et plus solide que Arafat, c'est le peuple palestinien de l'intérieur et surtout celui de l'exil.
Au cours des préparatifs de la période post-Arafat, sur le terrain, les nouvelles disent que le comité central du mouvement Fateh se réunira, en Palestine occupée, sans son président Farouk Qaddoumi et d'autres membres comme Abu Maher Ghunaym, Muhammad Jihad, et c'est un signe clair de la présence de deux camps ou plus, dans l'organe central du Fateh.
Le camp des gens d'Olso avec toutes les prérogatives personnelles, financières, morales et internationales, et le camp de Tunis dont la ligne générale est l'exil palestinien et Fateh hors les alliances ici et là-bas, à l'intérieur, avec des relations bonnes et acceptables avec les organisations palestiniennes de l'opposition à l'intérieur et à l'extérieur, et un troisième camp situé entre les deux.
Ceci au niveau du comité central. Mais sur les terrains, dans les provinces, dans les secteurs et les régions, Fateh est devenu des dizaines de Fateh, si on peut dire. Il aurait été prioritaire pour le comité central du Fateh de se pencher sur la maison intérieure, car l'organisation du Fateh qui dirige l'Autorité, et qui domine l'OLP est historiquement responsable de ce qui se passera et de ce qui arrivera à la cause palestinienne.
Les masses demanderont des comptes, elles dissèqueront ses politiques et leurs résultats, Olso y compris.
Il aurait été préférable pour le comité central de Fateh de se réunir dans sa totalité, que ce soit à Tunis ou ailleurs, hors de Palestine, avec Abu Lutuf (Qaddoumi) comme président, avec la présence d'Abu Maher Ghunaym et Muhammad Jihad et les autres afin de prendre des décisions équilibrées et acceptées sur le plan national et par le Fateh.
Il n'y a aucune justificiation pour se réunir dans un lieu où ne peuvent être ni Abu Lutuf, ni Abu Maher Ghunaym ni Muhamamd Jihad.
Quelle valeur cela a-t-il que Qaddoumi soit président du Fateh et de son comité central s'il ne peut ni assister ni diriger ses réunions ?
S'il ne peut assister, alors que la direction des séances renforceront les chances d'Abu Mazen et de son camp soumis ?
Le comité central qui s'est réuni en Palestine occupée a décidé de réunir les deux directions dans une seule personne, ainsi le président de l'OLP deviendrait le président de l'Autorité Palestinienne.
C'est du non-sens, mais aussi très dangereux, car une telle décision porte en elle les prémices d'une domination d'Oslo, politique et institutionnelle sur le peuple palestinien, l'OLP, le mouvement Fateh et même l'Autorité d'Oslo sur une autonomie limitée.
Quant à l'OLP, avec toutes ses institutions, nous savons qu'elle est vielllie, il faut secouer la poussière qui l'a enveloppée et la réactiver, la reconstruire sur des bases saines et solides pour appeler à un conseil national palestinien exceptionnel, ayant pour mot d'ordre la rénovation de l'OLP, la reformulation de son programme, en le développant, le changeant pour correspondre à la période actuelle, aux évolutions de la situation palestinienne et les changements survenus après Oslo, surtout avec la consécration des mouvements islamiques (Hamas et Jihad) qui ont affirmé leur présence efficace dans la rue palestinienne.
Il est difficile de parler de l'OLP en tant que représentant légal et unique du peuple palestinien sans que les forces islamiques n'y soient présentes.
Mais avant, il faut que l'OLP prenne en compte la présence de centaines de milliers de Palestiniens dans l'exil, en Occident, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, où les communautés et les institutions, les alliances, les comités et les centres du droit au retour sont massivement présents. Il ne peut y avoir de discussion sur tout projet palestinien sans que leur opinion ne soit prise en compte.
On sait que l'OLP est responsable de l'Autorité, elle reste sa référence juridique et politique, mais le dirigisme du précédent président Yasser Arafat en a fait une icône posée sur une étagère du bureau, tout en mettant en présence quelques personnalités et des symboles révolus, représentant des organisations et des partis presque vides qui n'ont plus de rôle qu'à présenter leur soumission au comité exécutif, en menant une compétition entre eux pour être approuvé par le président.
Ceux-là ne peuvent diriger le peuple de la révolution du 28 septembre 2000 ni après le 11 novembre 2004.
Le peuple de l'Intifada ne peut accepter qu'il les dirige à l'étape suivante. Ces gens-là, en toute simplicité, représentent qu'ils le veuillent ou non, une exigence étrangère que le président Arafat avait refusée dernièrement.
Mais nous devons également nous rappeler que le président passé, Yasser Arafat, porte lui-même une responsabilité juridique et historique d'avoir fait ceux-là, d'avoir maintenu leur présence, permis leur ascension et leur arrivée au pouvoir avant de le défier et de la combattre, les trois dernières années, en plein jour ou en secret.
Le regretté Yasser Arafat était un dirigeant unique, un phénomène étrange qui ne se renouvelle plus. Il a supprimé le rôle de toutes les institutions, faisant de lui-même la référence et l'institution, il a mené son action de cette manière pendant de longues années, mais Arafat était capable de faire cela. Il est mort et a laissé derrière lui un peuple vivant qui ne meurt pas.
Ce dirigeant, il ne peut se renouveller, car il est d'un genre difficile à clôner ou à trouver un semblable.
Mais ses héritiers, même si l'on n'est pas d'accord avec l'héritière Soha Arafat, n'ont ni la force, ni l'histoire ni les caractéristiques du regretté, le" vieux de Palestine".
Ils n'ont pas été choisis et ne peuvent être une alternative, sur le plan palestinien. C'est là où se trouve la difficulté.
C'est l'obstacle aux élections, car il n'y a pas de référence efficace ni une institution juridique palestinienne pouvant juger ses cadres et administrer les élections.
Le comité central du Fateh et les gens de l'Autorité Palestinienne doivent se rappeler que le peuple palestinien ne les a pas autorisés à agir à sa place.
Il est vrai que le peuple palestinien supporte, pour l'unité nationale et la protection de la maison palestinienne, mais il ne supporte pas une nouvelle domination sur la maison, la légalité et la cause, surtout que l'arme de la direction légale, historique et symbolique est partie avec le départ du "vieux "Arafat.
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