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Palestine - 17 mai 2005
Par Nidal Hamad
La semaine dernière, les Palestiniens d'Europe se sont rassemblés au congrès du retour qui s'est tenu à Vienne, dans la capitale autrichienne.
Le rassemblement était aussi varié que l'est la réalité de l'action palestinienne dans les scènes européennes, et plus généralement dans l'exil palestinien.
Les Palestiniens se sont rassemblés venant de toutes parts en Europe.
Ils sont venus, faisant partie des communautés palestiniennes dans les pays arabes, de l'intérieur de la Palestine occupée ou de l'intérieur de l'intérieur spolié du fait du complot international contre un peuple sans défense, expulsé de sa patrie et dont la terre a été volée, crime légalisé ensuite avec la reconnaissance de l'occupation en tant que fait accompli.
Ils sont venus du froid, du nord, ou du sud, ou du centre, de l'est et de l'ouest du continent, annonçant les saisons de la migration et du déplacement entre les capitales, pour arriver à Vienne, où se sont renouvelées, avec leur présence, les célèbres nuits de Vienne...
Les belles nuits de l'intimité palestinienne à Vienne ne furent que le reflet de la désolation du ciel sur la terre des martyrs...
Vienne avait assisté à des nuits palestiniennes tout au long des diverses générations, des nuits d'espoir ascendant avec sa lune claire, avec ceux qui croient en leur droit au retour à leur terre et à leurs maisons aussi longtemps que dure le temps et que s'allonge le temps de l'exil.
Dans la capitale de la musique, de la science, de l'histoire, du patrimoine, des lettres et de la beauté, ils n'ont pas oublié la douleur des familles dans le pays, la douleur du peuple exilé et dans les camps, car la douleur palestinienne était là, dans les sourires larmoyants.
Les larmes de joie se mêlaient à la tritesse verte et fleurie qui pousse sur les tombes des martyrs, sur les billets d'avion et dans les passeports qui les a transportés et les transportent vers toutes les maisons, y compris leurs maisons, sans toutefois les ramener en tant que propriétaires de la terre.
Uniquement des touristes, des visiteurs, qui peuvent à la rigueur jeter un coup d'oeil sur leurs propriétés, sans avoir droit d'entrer ni dans leurs maisons, ni dans leurs jardins, ni dans les maisons ancestrales.
Le congrès de Vienne fut général et global.
Il a ouvert les portes à tous ceux qui croient au droit du retour à la maison, à l'arbre, aux roses, aux olives, aux êtres qui continuent à attendre la terre qui leur donne la vie et la pluie.
Le congrès fut une occasion pour rassembler et unifier pour le long chemin.
Il fut un roc qui arrête le torrent qui coule de haut..
Il fut la citadelle forgée pour empêcher et repousser la division, les failles, les projets internes du dénuement, consistant à arracher le droit au retour aux squelettes des martyrs ensevelis sous la terre, et aux corps et âmes des filles et des fils habitués à voyager sur des jambes que les chemins de la lutte ont amputés, et habitués à se déplacer d'un endroit à l'autre, d'un siège à l'autre.
Ils ont offert les roses aux blessés de la révolution trahie, à ceux qui ont laissé leurs jambes dans les pays des Arabes, à la frontière de la Palestine et dans les camps qui ont résisté à toutes les formes de la mort et du siège, entreprises par les frères et les ennemis...
Ils ont offert l'amour dans des plats de fidélité aux blessés dont les yeux ont été arrachés des visages, à ceux qui ont perdu la vue sans toutefois cesser de voir la Palestine, cette Palestine qui voit dans leurs yeux la liberté, la continuité, la résistance, dans ces yeux qui voient ce que ne voient pas ceux qui ont altéré son sel..
La Palestine voyait la lumière dans les yeux de ses blessés, dans les statures des martyrs hantant les coulisses du congrès. C'est dans les yeux de ceux-là que son peuple décèle le chemin immaculé et la clarté de l'aube de la liberté attendue.
A Vienne, et précisément dans les salles du congrès, le pays de Canaan marchant la tête haute, le front relevé, la stature bien droite, tel un chêne rouge imposant, se mouvant comme le vent et brutal comme la pluie, ou le sort... La Palestine cananéenne et arabe marchait dans les rues et les ruelles de Vienne, dans les coulisses du congrès avec des jambes en bois, en plastique, mais fermement.
Certains se sont embrassés après la fine pluie tombée du ciel et les larmes de joie que les yeux qui leur restaient ont déversés.
Ce sont les compagnons de l'Intifada, d'al-Karama, de Beyrouth assiégée, des guerre pour la défense du fusil palestinien, de la volonté palestinienne indépendante assassinée au nom de la paix malade.
Ils portent la Palestine sur leurs épaules comme les keffiehs tachetées...
Ils frayent les voies, ils voyagent affirmant leur détermination à poursuivre malgré les tares d'Oslo.
Ce sont les frères et les compagnons d'Abu Ali Ayad, Abu Jihad al-Wazir, Saed Sayel, Majed Abu Sharar, Abdallah Sayam, Atyeh Awad, Bilal al-Awsat, Tal'at Ya'koub, Sa'id Yousef, Jihad Hammou, Ghassan Kanafani, Wadi' Haddad, Givara Gaza, Abu Ali Mustafa, Ahmad Yassine, Abdel Aziz Rantissi, Yahya Ayyash, Fathi Shiqaqi, Abu Sharkh, Dalal Moghrabi, Rim Riyashi, Wafa' Idriss, Andalib Taqatiqa, Hanadi Jaradat, tous portent le drapeau, poursuivent la voie, s'accrochant aux droits inaliénables qui ne connaissent ni concessions ni accords suspects.
Ce sont les Palestiniens d'Europe venus de toutes parts pour le congrès de Vienne, après ceux de Londres et Berlin.
Tous affirment : Non! Ils ne craignent pas d'affirmer ce grand NON, ils l'affirment et le répètent, haut et fort, afin que l'entendent ceux qui suivent la voie des concessions, de la faiblesse, de la déviation et de la débâcle.
Ils sont venus pour dire NON à tous ceux qui veulent vendre et acheter, mener des transactions avec nos droits sacrés.
Ils disent Oui à l'Organisation de libération de la Palestine, libre et souveraine, qui s'attache aux constantes du peuple palestinien, telles qu'elles ont été définies dans les conseils nationaux et telles qu'elles ont été écrites dans sa Charte Nationale, supprimée et rendue absente au nom de la farce ridicule, pacifique et raisonnable.
Ils sont venus pour affirmer oui à la reconstruction, au maintien, à la restauration et au renouvellement de l'OLP afin qu'elle soit, en actes et non en paroles, le représentant légitime et unique du peuple palestinien. Il ne faut pas qu'elle continue à être l'otage de ceux qui s'en sont emparés, à travers ou en passant par Olso et ses dérivés.
Il est nécessaire de la remettre sur pied et de la libérer de la grande prison, de la prison de ceux qui l'ont prise, dévêtue, altérée, en en faisant un sceau pour faire passer leurs transactions refusées.
Il ne faut pas que l'OLP soit un otage entre les mains des gens d'Oslo, qui veulent rayer les droits du peuple palestinien et accepter les propositions de Bush et Sharon...
Le congrès de Vienne a été le congrès de l'unité nationale et populaire palestinienne. Le communiqué final l'a affirmé.
Cette unité a été visible et s'est manifestée dans les ateliers des commissions qui ont pris soin de réaliser l'unanimité de tous, dont les travaux se sont achevés par le communiqué final général, ce communiqué qui peut être considéré comme un programme national global et général méritant d'être le pivot autour duquel nous sommes tous conviés à nous rassembler, car il remplit les conditions de l'action collective palestinienne sur les scènes européennes, en affirmant l'attachement aux constantes nationales palestiniennes.
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Nidal Hamad
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