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Liban - 11 mai 2008
Par IRIB
A la demande de l'armée, le Hezbollah vient de décider de retirer ses forces des quartiers ouest et est de Beyrouth. Mais le bras de fer de ces quatre derniers jours entre la résistance et le gouvernement Siniora a fait craindre le pire. Le Liban va-t-il vers une guerre civile?
Un ordre qui a déclenché le séisme : il y a 5 jours le gouvernement Siniora ordonnait sans raison le démantèlement du réseau de télécommunication du Hezbollah, agissant ouvertement en ennemi face à l'opposition.
La manœuvre visait avant tout à provoquer une guerre civile où le Hezbollah, tout comme d'autres composantes du pays, s'épuiserait. Pour un gouvernement à la légitimité contestée et aux politiques volontairement pro-occidentales, il s'agissait surtout de ternir l'image du Hezb en sa qualité d'unique force défensive du pays. On n'est pas trop loin de juillet 2006 et de l'offensive d'envergure d'Israël contre le pays du Cèdre, défensive qui a tourné à la victoire du Liban grâce au Hezbollah.
Depuis bientôt trois ans, le courant du 14 mars, cheval de Troie de l'Occident tente par tous les moyens possibles de mettre en cause les principaux acquis de l'accord de Taef : le blocage des institutions, le blocage du processus de l'élection présidentiel et de la formation d'un gouvernement d'Union nationale. Par ses pratiques, le puissant 14 mars a démontré qu'il était prêt à tout pour monopoliser le pouvoir et en écarter toutes les composantes de l'opposition, qu'elles soient les Amalistes de Nabih Berry, les aounistes du CPL ou les membres du Hezbollah.
On se rappelle en effet de moult navettes diplomatiques d'Amr Moussa, Secrétaire de la Ligue arabe dans la capitale libanaise, navettes qui se sont heurtées à chaque fois à la mauvaise foi de la majorité et ont fait de ce fait long feu.
On se rappelle aussi des rencontres publiques ou à huis clos entre les dirigeants du 14 mars et l'ambassadeur américain David Welsh et des déclarations de celui-ci promettant un "été particulièrement chaud" au Liban. En effet, ces évolutions augurent toutes d'une chose, la ferme volonté des Etats-Unis de pousser le Liban vers la guerre civile.
Vient à l'appui de ce dire le nouveau scénario du gouvernement Siniora. Car à qui profite le démantèlement du réseau de télécommunication du Hezb à l'aéroport ? Evidemment au Mossad et à la CIA qui pourront, en absence d'une surveillance approchée, infiltrer leurs éléments à l'aéroport et les utiliser dans d'éventuels attentats contre les ténors de l'opposition.
Parallèlement à cette mesure prise par le gouvernement, plusieurs chaînes arabes, Al Arabiya et MBC liées à Riyad ainsi qu'Al Mustaqbal, partisane d'Hariri, ont tenté d'écorner l'image et le crédit du Hezbollah. La campagne de désobéissance civile déclenchée à la suite du limogeage du général Vafigh Chafir, chiite et aimé des libanais, a, hélas, dégénéré en violence sous l'impulsion des éléments suspects à la solde du triangle Hariri-Joumblatt et Geagea. Ces violences ont laissé plus de 30 victimes.
Quant au Libanais de la rue, il ne peut concevoir une force défensive telle le Hezbollah sans son système de communication. Car si celui-ci a réussi àfaire échec à Israël, c'est en grande partie grâce à ce même système.
Ainsi que l'a confirmé Seyyed Hassan Nasrallah, le démantèlement du réseau en question relève d'une déclaration de guerre. "Le Hezb ne permet à aucune puissance de le désarmer", a-t-il ajouté.
"Toujours est-il que les déclarations de Walid Joumblatt auront servi au moins à démontrer comment la majorité agissait et à quel point elle était décidée à faire avancer ses dessins", a-t-il ajouté.
C'est une crise qui risque d'ouvrir grand la porte du Liban aux ingérences des puissances supra régionales.
Source : IRIB
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