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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Le Mur de Séparation : un mélange typique de Sécurité et d’Agression

Par

Israel pourrait, basé sur une évaluation de pure sécurité, construire une barrière sur la Ligne Verte et déployer plus de forces autour des colonies pour les « protéger » jusqu'à ce que la question soit abordée politiquement. Rejeter une nouvelle fois d’être associé à un accord de trêve et continuer la construction du mur basée sur les intérêts des colons reflète le jeu des priorités du gouvernement israélien actuel.

L’Assemblée Générale des Nations-Unies a voté pour demander à la Cour Internationale de Justice de se prononcer sur la légalité du « Mur de Séparation ». Une résolution soutenue par 90 pays, 8 pays s’y sont opposés et 60 se sont abstenus.
C’est encore trop tôt pour dire à quel point ce mouvement est significatif.
Selon les prévisions des experts, cela pourrait prendre des années à la Cour pour terminer son travail et émettre un avis. Pour cette raison, il est probable que les événements sur le terrain peuvent reprendre en attendant toute décision du Tribunal.

Israël affronte un sérieux dilemne juridique. Pour présenter une position compatible avec le Droit international, il doit plaider comme puissance occupante qui "a le droit de construire des barrières et autres types de constructions pour ses besoins de sécurité." Plaider comme puissance occupante est en contradiction avec la position de base de tous les gouvernements israéliens qui a toujours défini les Territoires comme "disputés". Reconnaître qu’Israël est une puissance occupante avec certains droits formulés dans le Droit international, pourrait aussi forcer Israël à reconnaître également Jérusalem comme territoire occupé.

L’histoire du Mur de Séparation n’est pas différente de celle des colonies, des bouclages, des saisies de terre, des avant-postes des colons ou des routes de contournement. Tous ont été créés pour une prétendue raison de sécurité, dans quelques cas limités, il peut même être possible de reconnaître les besoins de sécurité, mais tous sont structurés pour servir des besoins tout aussi bien idéologiques que politiques.

Au sujet du Mur de séparation, chaque official israélien souligne la nécéssité pour le mur d’empêcher les attaques militaires en Israël, y compris les attaques-suicide. Néanmoins, chacun d’entre eux évitent de répondre à la question : Pourquoi est-il nécessaire de le construire aussi profondément à l’intérieur des Territoires Palestiniens et non sur la Ligne Verte. Même, le plus proche allié d’Israël, les Etats-Unis, ne peut pas, mais voit un autre ordre du jour dans la construction du mur.

Le Premier Ministre palestinien, Ahmed Qurei, a même exprimé son intérêt dans le partage du coût du Mur s’il était construit sur la Ligne Verte, mais a rejeté qu’il soit construit, ne serait-ce d’un millimètre, à l’intérieur des Territoires Occupés Palestiniens.

C'est très juste pour les Palestiniens de montrer les intentions de se saisir de plus de terres, d’obliger une discontinuité des zones palestiniennes, de définir les frontières de façon unilatérale, et d’être utilisé comme moyen de punir collectivement les Palestiniens.

Israël pourrait, basé sur une évaluation de pure sécurité, construire une barrière sur la Ligne Verte et déployer plus de forces autour des colonies pour les « protéger » jusqu'à ce que la question soit abordée politiquement. Rejeter une nouvelle fois d’être associé à un accord de trêve et continuer la construction du mur basée sur les intérêts des colons reflète le jeu des priorités du gouvernement israélien actuel.

En liaison aux routes bloquées et aux postes militaires de contrôle, il est clair qu’en période de conflit, plus de mesures de sécurité sont nécessaires à la puissance occupante. Néanmoins, comment les données de sécurité peuvent expliquer le besoin de bloquer la route entre deux villages palestiniens voisins. Cela attend toujours une explication.

Récemment, même des responsables de l’armée et de la sécurité ont commencé à critiquer publiquement l’actuel gouvernement comme étant contre-productif et rendant Israël plus vulnérable que protégé.

De façon assez étonnante, alors que le gouvernement actuel n'a exprimé aucune intention d'accepter un quelconque niveau de compromis, il s’est même avancé, au moins verbalement, sur la question de soulager les conditions de vie des Palestiniens. Cette question a été présentée jusque récemment comme la question de sécurité la plus en relation.

Confondre besoins de sécurité avec agression devient anti-productif aux besoins légitimes de sécurité. Pas étonnant si presque le monde entier, y compris les Etats-Unis, questionne et doute des intentions israéliennes et lui demande d’arrêter son acte aggressif de construction du Mur profondément à l’intérieur des Territoires Occupés Palestiniens.



Voir notre dossier complet sur le Mur de l'Apartheid

Source : www.imemc.org/

Traduction : MG

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