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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Le Mur est celui de la colonisation, plus que celui de l'apartheid.

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Aujourd'hui, alors que l'occupant est en train de réaliser le mur, plusieurs questions se posent, parmi lesquelles les conséquences de la séparation sur les citoyens arabes qui se retrouveront devant de nouveaux dangers, qui les ramèneront au point de départ, encerclés et séparés de leur peuple des territoires occupés, comme après la nakba.

L'apartheid se trouve à l'intérieur de l'Etat d'Israël, vis-à-vis des Palestiniens de 48. En tant que mur de séparation, le mur sépare une fois encore le peuple palestinien et interdit les liens tissés entre les populations palestiniennes des deux côtés de la Ligne Verte.

Aujourd'hui, l'article de M. Wadi' Awawide, paru sur le site www.arabs48.com met en avant les dangers que représente le mur sur cette composante essentielle du peuple palestinien.



Le Mur est celui de la colonisation, plus que celui de l'apartheid.

La construction du mur de la colonisation israélienne aura de nombreuses conséquences négatives sur le peuple palestinien. Nous passerons en revue ici les conséquences de ce mur sur les citoyens arabes et les nouvelles générations, suite à la séparation violente des fils d'un même peuple, en ce qui concerne notamment la continuité, l'appartenance, l'identité culturelle et nationale.

Les chercheurs sont unanimes pour considérer que la reprise des liens entre les Palestiniens de l'intérieur et leurs frères en Cisjordanie et Gaza en 1967, suite à l'occupation, a contribué au réveil national et à enraciner l'identité palestinienne chez ceux qui sont restés sur les terres de 48, ceux qui ont été soumis aux processus de l'israélisation par Israël, en ayant été séparés du monde arabe pendant des dizaines d'années.

Depuis 1967, les fils d'un même peuple ont réussi à renouer les liens humains, sociaux et culturels, à renforcer les liens de la coopération économique et politique, inquiétant par là les "autorités sécuritaires et politiques israéliennes".

Cette inquiétude est ce qui a poussé Israël, suite au déclenchement de l'intifada d'al-Aqsa, à adopter diverses lois racistes visant à affaiblir cette continuité, dont la "loi d'assimilation au terrorisme" qui considère que toute aide en nature (alimentaire ou médicale) aux Palestiniens des territoires occupés en 1967 est un soutien au terrorisme, et "la loi de la nationalité" qui empêche en réalité le mariage entre les personnes issues des deux groupes palestiniens.

Aujourd'hui, alors que l'occupant est en train de réaliser le mur, plusieurs questions se posent, parmi lesquelles les conséquences de la séparation sur les citoyens arabes qui se retrouveront devant de nouveaux dangers, qui les ramèneront au point de départ, encerclés et séparés de leur peuple des territoires occupés, comme après la nakba.


Dr. Azmi Bishara fut un des premiers à avoir réalisé ce nouveau danger, appelant les intellectuels et les dirigeants à étudier et à discuter collectivement les moyens de faire face à cette nouvelle situation et à repousser les conséquences dangereuses sur l'identité des nouvelles générations dans les prochaines années, étant donné que les Palestiniens de l'intérieur représentent 1 250 000 personnes, parmi lesquels 70% de jeunes, moins de trente ans, et 50% d'étudiants et d'élèves, ce qui signifie une période sensible pour la formation de leur personnalité et identité.


Plusieurs personnalités interrogées nous ont fait part de leur inquiétude concernant les conséquences du Mur et la séparation d'avec la famille alors que d'autres ont minimisé les risques sur ce plan.

Le député Talab Sane du parti arabe démocratique dit que parmi les buts de la construction du Mur figure la destruction des liens de continuité entre les frères, mettant à profit ce mur pour "nous asservir, dénaturer notre identité surtout que nous sommes devenus, à leurs yeux, un "danger démographique" pour la judaïté de l'Etat.

Concernant la manière d'y faire face, Sane a déclaré : "Nous devons premièrement réaliser la mesure de ce nouveau danger et prendre l'initiative pour l'éviter. Ceci exige une étude approfondie, nous ne devons pas faire de ce Mur un mur de lamentations, mais nous devons le considérer comme un moyen pour défier les projets d'apartheid israélien."

Sane a ajouté que :"avec l'espoir et la lutte, il est possible de vaincre le mur qui sera détruit comme a été détruit avant lui le mur de Berlin, qui sont des murs illégaux et contraires à la nature".
Il a mis en garde contre le danger de l'utilisation par Israël des opérations de la résistance palestinienne à l'intérieur pour accuser les citoyens arabes, préparant ainsi leur placement dans l'illégalité, et préparant un climat où l'expulsion d'une partie d'entre eux au-delà du mur devient possible, surtout que l'ancien Ministre de l'Intérieur, Eliyahou Souissa, a émis un nouveau règlement permettant de retirer la citoyenneté et d'expulser quiconque "dont il a été prouvé qu'il a aidé le terrorisme".


Dr. Khaoula Abu Bakr, conférencière universitaire en sociologie, voit de son côté que la continuité entre les fils d'un même peuple est solide et plus fort que le mur, qui ne peut la menacer, le mur est un obstacle matériel et non psychologique ou culturel, surtout que les jeunes générations nées après 1967 ont été éduquées sur la légalité de la continuité et des relations avec leurs frères palestiniens et avec le monde arabe.

Abu Bakr a affirmé que le mur psychologique construit par Israël en 1948 est tombé et ne pourra revenir, à cause de l'enracinement de la relation et la rencontre professionnelle, personnelle et sociale, ajoutant : "Nous ne craignons pas de nous rencontrer au-delà des frontières, même si le mur devient de plus en plus élevé.
Il y a des avancées dans l'histoire que personne ne peut remettre en cause. Ce qui s'est passé tout au long de la période du gouvernement militaire qui s'est poursuivi jusqu'en 1968, où un frère ne pouvait parler à son frère, ne pourra plus revenir".

Abu Bakr explique son point de vue en indiquant la prise de conscience nationale chez les jeunes et la diversité des moyens de communication modernes qui dépassent les décisions politiques, mais aussi par les possibilités de changement des gouvernements en Israël et leurs positions politiques dans l'avenir.


Quant au Cheikh Kamal al-Khatib, vice-président du mouvement islamique, il a exprimé son inquiétude concernant les conséquences du mur, sur le court terme, affirmant que les Palestiniens dans les territoires occupés ont besoin plus que jamais de la relation avec les Palestiniens de 48, ajoutant :
"le plus grave est que le Mur gardera des traces sur l'histoire et la géographie de la terre palestinienne, étant donné qu'il prétend dessiner les frontières.
Ce n'est pas une mesure politique de l'instant, ou des préparations sécuritaires. Il semble que ce gouvernement ira le plus loin possible avec le mur, c'est ce qui apparaît dans les dernières déclarations de Sharon, qui prépare nos enfants à ce qu'ils appelle "le service national".

A propos des répercussions du Mur sur l'identité nationale des citoyens arabes, cheikh al-Khatib a jugé que ce danger est provisoire seulement. "A long terme, je ne suis pas inquiet, car tous les projets de colonisation échoueront, face à la résistance."


Le député Muhammad Barake (Front Démocratique pour la Paix et l'Egalité) considère que le Mur est un projet de colonisation, mais il ne considère pas que cela aura des répercussions négatives sur les citoyens arabes en Israël, expliquant cela en disant :
"Nous étions dans cette situation avant 1967, et il n'y a aucune crainte sur notre identité ni sur la pureté de notre appartenance, ce mur est matériel et ne peut toucher à la continuité entre nous. Notre programme politique réclame d'ailleurs la séparation et la création de deux Etats pour deux peuples. Nous ne devons pas adopter des stratégies qui tirent l'identité au-delà du mur mais de la spécificité de notre situation".

Il a ajouté que : "Il est nécessaire aujourd'hui pour les directions arabes de définir les priorités nationales et de définir des dénominateurs communs pour protéger notre identité et la continuité civilisationnelle, et la construction du mur ajoute à cette nécessité".

Barake a indiqué que le parti communiste israélien auquel il appartient est celui qui a conservé l'identité des citoyens arabes dans les années 50 et 60, et qu'il craint que les concurrences partisanes ne contribuent à égarer l'unanimité politique, en suscitant des accusations et des doutes sur les uns et les autres."

Source : www.arabs48.com

Traduction : Palestine en Marche

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