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Palestine - 9 octobre 2006
Par Rima Merriman
Rima Merriman est une Palestino-Américaine qui vit à Ramallah en Cisjordanie Occupée.
Voilà ce qu'a accompli Israel depuis Oslo : il a consolidé son annexion de facto illégale de Jérusalem Est, il a orchestré un changement massif de démographie à Jérusalem-Est et en Cisjordanie par divers moyens, il a exproprié un gros pourcentage des terres palestiniennes, et il a honteusement exploité les Palestiniens économiquement.
En ce qui concerne Israel, il a fait tout ça "légalement" et personne n'a remis sérieusement en cause ces explications.
Les soldats israéliens imposent le couvre-feu dans la ville d'Hébron en Cisjordanie ainsi les colons israéliens pourront aller prier pour les fêtes juives de Sukkot. 8 Octobre 2006. (MaanImages/Mamoun Wazwaz)
Quand il faut imposer la loi et l'ordre aux Palestiniens, ce qui s'applique n'est pas la loi humanitaire internationale, mais la loi de la jungle. Et, naturellement, on voit bien qui est le roi de la jungle.
Le conflit israélo-palestinien concerne la survie, le droit à "exister" du fort soutenu par une superpuissance en tant qu'Etat juif aux dépens de la population autochtone non-Juive de la Palestine Historique et de leurs descendants qui ne sont pas autorisés à "exister" dans un état séparé mais inégal.
Il s'agit du droit du faible à négocier pour sa propre survie autonome sur des restes de "territoires", mais seulement s'il concède d'abord à sa dépossession, s'il garantit la sécurité au fort et reste son "client".
Pourquoi le soi-disant conflit du Moyen-Orient dure-t'il depuis plus d'un demi siècle, c'est parce que la partie forte est déraisonnablement avide et que la partie faible est constitutionnellement incapable d'être soumise ou d'oublier sa dépossession.
La logique de la jungle est la logique des Accords d'Oslo, qui est à la base une (més)entente entre le fort et le faible. Pour qu'une telle relation fonctionne dans le monde animal, la partie faible doit continuellement à montrer de la soumission en exhibant son cou et son ventre à la partie dominante, et la partie forte doit continuellement parader avec sa camelote.
Chez les êtres humains, une telle relation est une recette pour la violence de base, et non pour l'harmonie de base. Civiliser la question en introduisant la loi humanitaire internationale a échoué, parce que le monde du droit international reste coincé dans une zone crépusculaire, à moins que le fort y souscrive également.
Si vous regardez la littérature sur le droit international dans les journaux spécialisés, vous ne serez pas étonnés de trouver le débat dominé et défini par Israël et les Etats-Unis sous forme de fausses questions juridiques.
La position du gouvernement israélien, basée sur une interprétation "juridique" improbable de la Convention, est que la Convention de Genève n'est pas applicable à la bande de Gaza, à la Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Ceci rend nécessaire une réfutation également élégante de la part des spécialistes juridiques - des finesses qui sont hors de propos dans la lutte au jour le jour des millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants et des milliers de prisonniers palestiniens.
Pourtant, les faux arguments juridiques d'Israël ne peuvent pas être facilement écartés, parce qu'ils sont conçus pour empêcher le droit international d'être le cadre des négociations "de statut final".
Le droit international est ce qui nous éloignera de la jungle, mais le roi de la jungle n'abandonnera naturellement pas son royaume, et en fait il cherchera à l'agrandir.
Si l'occupation n'est pas une occupation, si Israël ne reconnaît pas la Convention de Genève, alors il n'y a rien pour l'empêcher de transferer une partie de sa propre population juive civile dans les Territoires Palestiniens tout en contrôlant l'enregistrement de la population des Palestiniens occupés. Israël, comme tout le monde le sait, a fait cela avec l'impunité d'un roi de la jungle.
Lors de sa visite il y a quelques jours, Condoleezza Rice n'a pas prononcé un seul mot contre l'expansion illégale israélienne dans 31 colonies en Cisjordanie qui a eu lieu sous couvert de la guerre d'Israël contre le Liban.
Cette activité de la part des colons juifs était soi-disant "non autorisée", mais les Etats-Unis font absolument rien pour l'arrêter ou d'autres activités autorisées qui se sont déroulées ouvertement devant Rice.
Elle a pu facilement les voir à travers les vitres teintées à l'épreuve des balles pendant qu'elle fonçait sur la route plate entre Ramallah et Jérusalem qui est réservée aux colons juifs après sa réunion avec Abbas.
Une partie de la raison de son silence est que tout ce qui est "autorisé" par le gouvernement israélien est enchevêtré dans des arguments "juridiques" qui opposent la loi israélienne et la souveraineté israélienne au droit international.
Les lois palestiniennes et les arguments juridiques publiés par leur prétendu Conseil législatif n'ont aucun poids dans un tel contexte, parce que le statut juridique international de l'Autorité Palestinienne n'est ni un poisson ni une volaille.
Et quand les revendications palestiniennes viennent d'un parti politique qui est commodément rabaissé et traqué en tant que "terroriste", elles sont rejetées comme étant extrèmes, "peu réalistes", non-diplomatiques ou en désaccord avec les "principes" du Quartet. Le démenti par Israël de l'occupation "en vertu de la loi" et tout démenti identique nécéssité sur le terrain est considéré comme étant à la hauteur du raisonnable.
Après 58 ans de lutte palestinienne et l'échec prouvé des Accords d'Oslo, ce que le Hamas et d'autres factions palestiniennes veulent maintenant mettre sur la table et être raillés pour cela sont deux propositions fondamentales :
1. Les Palestiniens ne peuvent pas être forcés de déclarer leur acceptation de leur dépossession en 1948, certainement pas quand des millions de réfugiés attendent toujours de revenir dans leurs foyers ancestraux.
2. Les Palestiniens ont le droit de résister à leur occupation par tous les moyens possibles même lorsque l'occupant refuse de la reconnaître en tant que telle.
Si Israël peut revendiquer qu'il n'occupe même pas les Territoires Palestiniens, pourquoi les Palestiniens ne peuvent-ils pas faire des revendications également fondamentales ?
Voilà ce qu'a accompli Israël depuis Oslo : il a consolidé son annexion de facto illégale de Jérusalem Est, il a orchestré un changement massif de démographie à Jérusalem-Est et en Cisjordanie par divers moyens, il a exproprié un gros pourcentage des terres palestiniennes, et il a honteusement exploité les Palestiniens économiquement.
En ce qui concerne Israël, il a fait tout ça "légalement" et personne n'a remis érieusement en cause sces explications.
Il est temps que le Quartet revoie ses "principes" pour protéger le faible contre le fort, et pas le sens inverse. Alors seulement le droit international pourra remplacer la loi de la jungle qui règne.
Source : http://electronicintifada.net/
Traduction : MG pour ISM
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