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ISM France - Archives 2001-2021

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Grande Bretagne -

Le boycott comme résistance, La dimension morale

Par

Londres, Conférence internationale sur la Palestine, SOAS le 5 décembre 2004 : "La résistance à l’apartheid israélien : stratégies et principes" - Intervention de Omar Barghouti, PACBI, Palestine

Nous nous battons pour le principe universel de l’égalité entre les humains.
L’Université hébraïque de Jérusalem a lentement mais sûrement exproprié les terres palestiniennes en chassant leurs propriétaires pour s’étendre.
L’Université de Tel-Aviv refuse de reconnaître qu’elle est construite sur un village palestinien rasé, un cas exemplaire de nettoyage ethnique.
Celle de Bar Ilan a son campus sur la colonie illégale d’Ariel, près de Naplouse.

L’Université Ben Gourion a encouragé de plusieurs façons le nettoyage ethnique des Bédouins palestiniens dans le Néguev, et l’Université d’Haïfa abrite l’un des universitaires les plus racistes au monde, encore en vie, le professeur Arnon Sofer, l’infâme prophète de la menace démographique arabe, qui fournit sans cesse de nouvelles justifications au nettoyage ethnique sous toutes ses formes.


Pour ne rappeler que les crimes les plus voyants : impunité et escalade dans les crimes contre les civils, sans susciter de protestation de la part des universitaires ; discrimination des « citoyens » palestiniens, à l’intérieur d’un Etat qui les exclut de sa propre définition d’Etat « juif », et les encourage constamment au départ ; discrimination des enfants palestiniens dans tout le système scolaire, sans aucune mesure de protection contre ce phénomène ; système de discrimination raciale basé sur l’identité religieuse et ethnique.

Etienne Balibar a dit qu’Israël « ne devrait pas être autorisé à instrumentaliser le génocide des juifs européens pour se mettre au-dessus des lois internationales ». Après l’Holocauste, l’Occident a contribué à perpétuer la misère, la souffrance et l’injustice, sur de nouvelles victimes : « les victimes des victimes », comme le disait Edward Said.


Israël est certes une démocratie pour les juifs et un système d’apartheid pour ses citoyens palestiniens.

Le philosophe israélien le plus applaudi, Asa Kasher, fournit des justifications « éthiques » pour les meurtres extra-judiciaires même si de nombreux civils innocents sont tués ou blessés dans ces actions.

Quant à la gauche israélienne, ceux qui s’autoproclament comme tels, ils font apparaître les partis d’extrême droite européens comme aussi soucieux de questions humanitaires que mère Teresa, particulièrement quand il s’agit de reconnaître les droits des réfugiés palestiniens.
L’idée que le boycott fera du tort aussi aux Palestiniens sous-entend qu’ils n’ont guère besoin que de nourriture, de logements et des services de base, qui peuvent leur être fournis sans l’aide du boycott. Le besoin de liberté, de justice et d’autodétermination, d’une vie digne, de conditions de développement culturel, économique et social dans la paix leur est selon cette logique dénié.

Les Israéliens qui passent leur temps à demander des concessions politiques aux Palestiniens en échange de leur « noble » soutien ne recherchent pas vraiment la justice, ni une issue morale au conflit. Certains courent en fait après les financements européens, d’autres escomptent gagner en prestige, s’auréoler de gloire.

Et certains empruntent même cette attitude typiquement coloniale de façon à duper les Palestiniens, ou à inhiber la résistance à l’oppression.

Réclamer la paix sans la justice revient à institutionnaliser l’injustice ou à faire que l’opprimé se soumette à la force démesurée de l’oppresseur, et qu’il accepte l’inégalité comme une fatalité. Ceux qui tentent de modifier la perception de l’opprimé plutôt que de l’aider à résister à l’oppression sont coupables d’aveuglement moral et de manque de clairvoyance politique. Comme l’a dit Edward Said : « L’égalité ou rien ». Il faut absolument obtenir un vaste boycott institutionnel de toutes les activités israéliennes. Sans un soutien de principe et efficace de cette forme minimum, non-violente, de résistance à l’oppression, les intellectuels faillissent à leur obligation morale : se dresser pour le droit, la justice, l’égalité, et pour que les principes éthiques universels soient mis en application avant tout autre projet.



Contributions des autres intervenants à cette conférence :
Ilan Pappe (Israël),
Victoria Brittain, (Grande Bretagne)
John Docker (Australie),
Lisa Taraki (Palestine),
Mona Baker (Grande Bretagne),
Ben Young (Grande Bretagne),
Hilary Rose (Grande Bretagne),
Lawrence Davidson (USA),
Betty Hunter (Grande Bretagne),
Haim Bresheetsh (Grande Bretagne),

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