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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Le retour de Benjamin Netanyahu

Par

Mustafa Barghouthi est le secrétaire général de l'Initiative Nationale Palestinienne (PNI). Les opinions exprimées ici sont les siennes et peuvent être consultées régulièrement sur www.palestinemonitor.org.

Le retour de Benjamin Netanyahu, chef du parti d’Extrême-Droite, le Likoud, ne présage rien de bon pour les perspectives d'une paix globale et durable entre Israël et la Palestine.
Tout au long de sa campagne, la base de la politique de Netanyahu sur la «question palestinienne» indique une intention d'intensifier le conflit plutôt que de le résoudre.

Le retour de Benjamin Netanyahu


Nétanyahou a déclaré à maintes reprises qu'il ne voulait pas s'empêtrer dans «les questions relatives au statut final» : les frontières d'un futur Etat palestinien, les droits des réfugiés palestiniens, le statut de Jérusalem, les colonies juives de Cisjordanie et les droits sur l'eau. Ces questions représentent la base de ce qui doit être négocié entre Palestiniens et Israéliens. Pourtant, l'homme qui va devenir le prochain Premier ministre israélien ne veut pas en parler.

Au lieu de cela, son projet de «développement économique» des territoires palestiniens est un euphémisme pour intensifier le régime d'apartheid qui existe déjà. Au lieu de s'orienter vers la solution que la majorité des Palestiniens, les États-Unis et la communauté internationale adoptent - un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël - Netanyahou va diviser la Cisjordanie en bantoustans non reliés. Les Palestiniens recevront «des projets d'entreprise" à titre de compensation pour l'auto-détermination qu'Israël leur a refusé depuis plus de quatre décennies.

Netanyahou veut améliorer la vie sous l'occupation, mais pas supprimer l'occupation, dans l'espoir de pacifier le désir de liberté des Palestiniens et notre demande pour la reconnaissance de nos droits les plus fondamentaux.

Cela a été tenté à plusieurs reprises dans le passé. Cela a toujours échoué. Un processus sans perspectives de paix, comme l'a été Annapolis sous Olmert, n'est pas différent pour les Palestiniens que l'absence de processus et aucune perspective de paix sous Netanyahou.

Netanyahou a également clairement indiqué que l'occupation des terres palestiniennes va augmenter et non diminuer pendant son mandat. Il a promis de ne pas construire de nouvelles colonies de peuplement, mais de permettre l’expansion «naturelle» de celles qui existent déjà - de manière à ne pas les "étrangler».

Selon le droit international, et un certain nombre d'organisations israéliennes des droits de l'homme, il n'y a rien de "naturel" dans l’expansion des colonies, et ce depuis le début. Au cours des deux dernières décennies, la population des colonies a connu une croissance moyenne de 4 à 6% par an, en nette opposition avec la population de la société israélienne dans son ensemble à 1,5%.

En 2008, pendant le processus de « paix » d’Annapolis et malgré la condamnation des États-Unis, la construction des colonies en Cisjordanie a augmenté de 30%. Si colonies continuent de croître comme cela «naturellement», elles vont bientôt dévorer l'ensemble de la Cisjordanie .

En outre, il n’y a pas que les colonies qui représentent l'occupation. Les habitants des colonies n’occupent que 3% de la Cisjordanie , mais les infrastructures d'utilité publique et militaires qui les connectent à l'État d'Israël, dévorent plus de 40% de la Cisjordanie .

Le contrôle total de nos frontières et de notre économie est imposé par 700 postes de contrôle et des restrictions à la circulation, un ensemble de routes et de tunnels dont l’accès est basé sur la race, un énorme mur de ciment et des barrières dont la longueur représente le double de la longueur de nos frontières internationalement reconnues et sont construits presque entièrement à l'intérieur de la Cisjordanie , et par-dessus tout, nous hébergeons de force près d'un demi-million d’idéologues hostiles qui consomment 80% de nos ressources en eau.

Netanyahu semble que trop désireux de continuer à «gérer» le conflit assez longtemps pour le transmettre à nos enfants et à nos petits-enfants. Toutefois, compte tenu de la composition de sa probable coalition, il pourrait bien, de toute façon, ne pas avoir le choix.

Des partis d’Extrême-droite comme le Shas et Yisrael Beitenu ont obtenu plus de pouvoir au niveau proportionnel dans ces élections que le Likoud et feront sûrement partie de la nouvelle coalition. Ils demandent plus qu’une «gestion» du statu quo et un refus de négocier une solution, ils proposent des mesures extrêmes : des solutions qui seraient marginalisées dans toute démocratie moderne.

Il s'agit notamment d’une violence plus disproportionnée pour enseigner aux Palestiniens le respect à l'égard de leurs maîtres, plus de racisme institutionnalisé au sein des frontières de 1948, plus de colonies, et même des transferts de population à grande échelle - une expression plus acceptable pour le nettoyage ethnique.

Ces partis ont prouvé leur capacité à faire effondrer un gouvernement si des négociations significatives avec les Palestiniens ont lieu et maintiendront sans doute cet engagement avec un mandat renforcé dans tout nouveau gouvernement de coalition.

En somme: des négociations ne devraient pas être possibles du côté israélien, et, s’il y en avait, les «offres» d'Israël seront certainement inacceptables pour les dirigeants palestiniens intéressés par un État viable. Le statu quo de l'occupation avec aucune fin en vue devrait se poursuivre dans un avenir prévisible.

Le résultat de cette élection ne nous rapprochera pas d’une solution à un ou deux États, elle ne nous apportera aucune solution. Et si nous continuons dans cette voie beaucoup plus longue, le «aucune solution» va se manifester dans la mort du rêve de deux États et dans la poursuite de l'apartheid pour les Palestiniens.

Source : http://www.huffingtonpost.com/

Traduction : MG pour ISM

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