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ISM France - Archives 2001-2021

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Le sionisme : un cauchemar terrifiant

Par

Alan Hart est un ancien correspondant d’ITN et de l’émission Panorama de la BBC ; il a couvert des guerres et des conflits un peu partout dans le monde, et il s’est spécialisé dans les questions moyen-orientales. Il est auteur de l’ouvrage : Zionism: The Real Enemy Of the Jews. Son blogue est à l’adresse : www.alanhart.net et il « twitte » à l’adresse ci-après : www.twitter.com/alanauthor.

La plupart des juifs du monde entier (et probablement beaucoup de Gentils) pensent que le sionisme signifie le retour des juifs sur la terre que Dieu leur aurait promise. Je dois dire, et avec force, que je n’adhère pas à ce concept. Les juifs qui sont « retournés » (en Palestine) en réponse à l’appel du sionisme n’avaient aucun lien biologique avec les Hébreux de l’antiquité. Il s’agissait de gens convertis au judaïsme, bien après la conquête hébraïque et la domination par les Hébreux, d’une très courte durée, de la plus grande partie de Canaan, non biblique sous lequel la Palestine fut tout d’abord connue par le reste du monde. Ils n’ont, par conséquent, aucune légitimer à revendiquer cette terre.

Le sionisme : un cauchemar terrifiant


Un cauchemar que les Palestiniens croisent tous les jours, dans leur propre pays. Ici à Al-Khalil, le 20.02.2010

Les juifs qui ont une légitimité à le faire, qui n’étaient sans doute pas plus d’une dizaine de milliers à l’époque de la première déclaration de mission du sionisme, en 1897, étaient les descendants directs des Israélites qui restèrent sur cette terre à travers les siècles. Ils se considéraient Palestiniens, et ils s’opposèrent tout d’abord de manière véhémente à l’entreprise coloniale sioniste, parce qu’ils redoutaient que celle-ci ne fasse d’eux, ainsi que des juifs étrangers qui commençaient à affluer, des ennemis des Palestiniens arabes.

Il est exact aussi qu’avant l’atrocité de l’holocauste nazi, la plupart des juifs, dans le monde entier, n’étaient absolument pas intéressés par l’entreprise coloniale du sionisme et que beaucoup d’entre eux y étaient opposés. Les plus informés et réfléchis parmi eux redoutaient que l’entreprise coloniale sioniste ne conduisît à un conflit interminable. Mais, par-dessus tout, ils redoutaient que le sionisme, au cas où les grandes puissances lui permettraient de faire ce que bon lui semblait, susciterait un jour de l’antisémitisme. C’est précisément ce qui est en train de se produire aujourd’hui (d’où le titre de mon ouvrage Zionism: The Real Enemy Of The Jews).

En réalité, c’est la façon dont les sionistes ont créé leur Etat – un Etat sioniste, et absolument pas un Etat juif – qui définit au mieux ce qu’est, au fond, le sionisme.

Israël a été créé, principalement, par le terrorisme et par l’épuration ethnique sionistes – un plan prédéfini à l’avance, qui a abouti à la dépossession des trois-quarts des habitants indigènes de la Palestine de leurs maisons, de leurs terres et de leurs droits.

Le sionisme affirme que son Etat se serait vu décerner son certificat de naissance, et donc sa légitimité, par la Résolution de Partage de l’Onu adoptée le 19 novembre 1947. Ce n’est que propagande absurde. La vérité peut être résumée ainsi qu’il suit :

- tout d’abord, l’Onu, sans l’assentiment de la majorité de la population palestinienne, n’avait aucun droit à décider du partage de la Palestine ni à assigner une quelconque partie de son territoire à une minorité composée d’immigrés étrangers, afin d’y établir un Etat qui leur fût propre ;

- ce n’est que d’extrême justesse, et seulement après un vote bidonné, que l’Assemblée Générale de l’Onu a adopté une résolution visant à partager la Palestine et à créer deux Etats, l’un arabe et l’autre juif, Jérusalem ne dépendant ni de l’un ni de l’autre. Mais la résolution de l’Assemblée générale n’était qu’une simple recommandation – cela signifie qu’elle ne pouvait être d’aucun effet, qu’elle ne pouvait devenir une décision politique sans avoir été approuvée par le Conseil de Sécurité ;

- la recommandation de l’Assemblée générale n’a jamais été soumise à un quelconque nouvel examen du Conseil de Sécurité pour la simple raison que les Etats-Unis savaient parfaitement que, dût cette résolution être adoptée, elle ne pouvait être imposée que par la force, en raison de l’étendue de l’opposition arabe et musulmane à son égard ; et le président Harry S. Truman n’était pas prêt à imposer le partage de la Palestine ;

- ainsi, ce plan de partage était vicié (il devint irrecevable) et la question de savoir ce que l’on allait bien pouvoir faire de la Palestine – la Grande-Bretagne, après y avoir semé son bordel, s’en étant retirée, remettant, de facto, le pouvoir au terroristes sionistes – fut renvoyée devant l’Assemblée Générale en vue de débats complémentaires. L’option privilégiée et proposée par les Etats-Unis consistait à l’imposition d’une tutelle temporaire de l’Onu sur la Palestine. C’est durant le débat de l’Assemblée Générale qu’Israël a déclaré unilatéralement son existence – en réalité, en défiant la volonté de la communauté internationale organisée, administration Truman comprise.

La réalité, à l’époque, était que l’Etat sioniste n’avait aucun droit à exister et, plus exactement, qu’il ne pouvait avoir aucun droit tel… tant que… tant qu’il n’aurait pas été reconnu et légitimé par ceux que le sionisme avait dépossédé de leur terre et de leurs droits. Sous l’empire du droit international, seuls les Palestiniens étaient légitimes à conférer Israël la légitimité à laquelle celui-ci aspirait.

Qu’est, aujourd’hui, un sioniste ? Brève réponse : c’est quelqu’un (qui n’est pas nécessairement juif), qui (pour citer Balfour) soutient l’Etat sioniste d’Israël « à tort ou à raison » et qui ne peut admettre (ni n’admettra jamais) qu’un tort épouvantable a été infligé par le sionisme aux Palestiniens – un tort qui doit être reconnu, puis corrigé en des termes acceptables pour les Palestiniens si l’on veut qu’il y ait un jour une paix et que le compte à rebours vers la catastrophe soit arrêté. Le mot arabe désignant la catastrophe qu’a représentée la dépossession initiale des Palestiniens est Nakbah. A mes yeux, le déni sioniste de la Nakbah est tout aussi obscène et maléfique que le déni de l’holocauste nazi.

S’il est une chose que l’on ne saurait nier, c’est bien l’efficacité de la machine de propagande du sionisme. Les bourreurs de crânes sionistes ont probablement appris des nazis que plus le mensonge est gros et plus on le répète souvent, plus il y a de chance pour qu’il soit cru, en particulier dans le monde gentil judéo-chrétien (ou occidental) ; et cela, d’autant plus que les médias consensuels sont terrifiés à l’idée d’offenser le sionisme de trop, voire aussi peu que ce soit.

Le plus énorme mensonge de toute la propagande sioniste est celui selon lequel Israël aurait vécu dans un danger permanent d’être anéanti : c’est le fameux « rejet à la mer » des juifs de Palestine. Comme je l’étudie dans mon bouquin, l’existence d’Israël n’a jamais, au grand jamais, été menacée par une quelconque combinaison de forces arabes. Cela n’a été le cas ni en 1948, ni en 1967, et même pas en 1973.

L’affirmation du contraire par les sionistes a servi de couverture à Israël pour faire ce qu’ils voulaient, là où cela avait le plus d’importance, en Amérique du Nord et en Europe occidentale, en présentant leur agression (le plus souvent sous la forme du terrorisme d’Etat) comme de l’autodéfense, et en se présentant eux-mêmes comme les victimes alors qu’ils étaient, en réalité, les oppresseurs (ce qu’ils sont encore aujourd’hui).

Le corollaire, dans le bourrage de crâne sioniste, consiste à dire qu’Israël n’aurait jamais eu de partenaires arabes avec lesquels négocier une quelconque paix.

Le sionisme a deux marques de fabrique : la première est une bien-pensance absolument extraordinaire. En 1986, cette autojustification fut qualifiée par Yehoshafat Harkabi, un ancien chef du renseignement militaire israélien, de « plus grand danger » pour l’Etat juif.

L’autre marque de fabrique d’Israël, c’est l’arrogance choquante et insupportable de ses élites militaire et économique et l’influence que la seconde possède, d’une manière particulièrement critique sur le Congrès des Etats-Unis, où ce qui passe pour la démocratie est en réalité à vendre au plus offrant.

En ce qui concerne la question de la vérité à propos de la fomentation et de l’entretien du conflit en et au sujet de la Palestine, devenue Israël, j’espère que le philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1788-1860) dit vrai : « Toute vérité passe par trois étapes. Tout d’abord, elle est tournée en ridicule. Ensuite, elle est violemment contrée. Enfin, troisièmement, elle est acceptée par tous, qui l’estiment couler de source ».

Si cela est vrai, alors non seulement le sionisme peut être vaincu, mais vaincu il sera !

Source : Mazin’s Blog

Traduction : Marcel Charbonnier

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