Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 1379 fois

Palestine -

Les cultes rendus au Dieu Jaloux

Par

J. A. Miller a vécu et étudié au Moyen-Orient de nombreuses années. Elle est joignable à l’adresse e-mail ci-dessous : jsec_miller@hotmail.com on CounterPunch, 02.11.2004

En ce quatre-vingt-septième anniversaire de la déclaration Balfour, le temps est venu de parler de l’éléphant dans le salon. Le plâtre du plafond, au rez-de-chaussée, a déjà craqué : il en tombe une poussière étouffante. Beaucoup de porcelaine est déjà en mille morceaux, et je ne sais pas si nous pourrons un jour nettoyer le tapis.
Ces derniers temps, il semble que le sujet commence à apparaître plus fréquemment, mais toujours obliquement. Mais cet éléphant, il faut maintenant en parler. Il répond au doux nom de : Religion.

Foreign Office, le 2 novembre 1917

Mon cher Lord Rothschild,

J’ai le grand plaisir de te transmettre, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie pour les aspirations des juifs sionistes, déclaration examinée – et approuvée – par le Cabinet :

"Le Gouvernement de Sa Majesté considère avec faveur l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et s’engage à agir afin de faciliter la réalisation de ce projet, étant clairement entendu que rien ne doit être fait qui soit de nature à porter préjudice aux droits civils et religieux de communautés non-juives existantes en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays."

Je te serai reconnaissant de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.

Bien à toi
Ton pote
Arthur James Balfour


"Dieu est avec vous !"
Zbigniew Brzezinski, exhortant au combat les moujahidin anti-soviétiques, à la frontière afghane, en 1979.



En ce quatre-vingt-septième anniversaire de la déclaration Balfour, le temps est venu de parler de l’éléphant dans le salon.
Le plâtre du plafond, au rez-de-chaussée, a déjà craqué : il en tombe une poussière étouffante.
Beaucoup de porcelaine est déjà en mille morceaux, et je ne sais pas si nous pourrons un jour nettoyer le tapis.

Plus de trois années sont passées, depuis le 11 septembre 2001 et les médias, tant bien-pensants qu’alternatifs, n’ont que très rarement parlé de l’éléphant. Les rares fois où le sujet a été abordé, ce fut sur un ton feutré, entre experts.

Ces derniers temps, il semble que le sujet commence à apparaître plus fréquemment, mais toujours obliquement. Mais cet éléphant, il faut maintenant en parler. Il répond au doux nom de : Religion.


Dans une formule demeurée célèbre, Marx a écrit, en 1844, que la religion était l’opium des peuples. Comme ce jugement semble aujourd’hui suranné, évoquant comme il le fait des clichés couleur sépia d’esclaves dans le vieux Sud des Etats-Unis, pieds nus et infectés par l’ankylostomiase, chantant des négro spirituals suggérant qu’au moins, après la tombe, il y aurait des chaussures pour tous les enfants du Bon Dieu.

Ou encore cette scène décrite par tant de voyageurs européens en Palestine, au dix-neuvième siècle, avec des paysans russes parcourant à genoux des kilomètres de routes non pavées, de Jaffa à Jérusalem, les genoux ensanglantés et souffrant terriblement, soutenus dans leur pèlerinage et leur auto-flagellation par des visions de récompense céleste, dans l’au-delà.


Plus de cent années se sont écoulées depuis que ces clichés ont été pris. La maxime de Marx ne semble absolument plus pertinente de nos jours : la religion n’est plus l’opium des peuples.

Retenant sa métaphore pharmaceutique, il semblerait plutôt qu’au contraire la religion soit devenue une sorte d’amphétamine pour les masses, une sorte de dopage politique, si vous voulez. La religion ne calme plus, en aguerrissant les gens face à la pauvreté et à l’oppression, en les rendant malléables et résignés à la misère du monde.

Non, aujourd’hui, la religion a l’effet d’une drogue psychotropico-politique, elle donne le coup de fouet aux croyants, les incitant à précipiter des avions de ligne sur des gratte-ciel, à faucher les Amalécites des temps modernes à la mitraillette Uzi, à emmailloter des femmes derrière des draperies épaisses, à justifier le vol de terres et l’assassinat de civils, en se fondant sur une combinaison mortelle de textes anciens et de génétique, à noyer des petits enfants dans des baignoires ou à leur fracasser le crâne à coups de brique, afin de les laver de leurs « péchés ».

Et la religion qui motive des agissements aussi terrifiants est, presque toujours, monothéiste. Il n’y a pas loin du Tawhid Jihad,, en effet.


Alors : qu’est-ce qui se passe, là, en ce moment, exactement ?
Il semble légitime de se poser la question.

Pourquoi, par conséquent, personne ne la pose directement ?
Aucune réelle analyse du lien toujours plus fort entre le monothéisme et l’idéologie de droite ne semble se dessiner, chez les progressistes.

Etant donné la gravité de la situation, il est à mon avis extrêmement urgent que la lumière d’une discussion libre et franche puisse être apportée à la question, avec toute la diligence requise.
J’invite tous les progressistes, croyants ou non, à se joindre au débat.


En ce qui me concerne, je propose l’idée qu’au cours des siècles, depuis la trop célébrée et manifestement surestimée période des Lumières, toutes les avancées qui avaient été opérées dans le sens de la laïcité et de la liberté de pensée n’ont cessé d’être remises en cause, délibérément et avec pernicieuse préméditation.

Et l’une des principales matraques non-militaires à avoir été utilisées dans ce processus fut les trois religions monothéistes ou, comme je préfère les appeler, les trois Cultes du Dieu Jaloux.

Les principaux exécuteurs de cette régression ont été les élites capitalistes occidentales, et en dernier lieu, leur branche américaine, dont la manipulation du monothéisme n’a jamais été surpassée. [voir à ce sujet la brillante dissection, par Samir Amin, des origines et de la force inentamée de l’impératif monothéiste dans la culture politique américaine, publiée dans le quotidien égyptien Al-Ahram, à l’URL suivante : http://weekly.ahram.org.eg/2003/638/focus.htm].


De par sa nature même, le monothéisme se prête particulièrement bien à ce triptyque de contrôle politique, d’exclusivisme et de peur. C’est l’adoration d’un Dieu unique et brutal, qui clame sa nature jalouse, institue une myriade de règlements menaçant les adeptes coupables du moindre écart de conduite et de la moindre infidélité, et siège au sommet d’une hiérarchie, tel un mari violent en manque de garde-fou, exigeant une obéissance absolue des fidèles, avec une impunité à faire pâlir n’importe quel régime totalitaire.

Le transfert de cette sainte trouille religieuse à l’obéissance aveugle à un souverain temporel se fait tout naturellement.

Entre "Tu ne serviras d’autre Dieu que moi" et les images de Big Brother proliférant sur les murs et les écrans de télévision absolument partout, il n’y a que l’épaisseur d’un papier à cigarette.

Ce n’est pas par hasard que les Hassidim, dont le nom même est dérivé du verbe "envier, jalouser", représentent le noyau dur religieux du parti Likoud et du mouvement extrémiste et rapace des colons.

De même, la droite religieuse chrétienne entichée de "ravissement" fournit le socle rocheux même du soutien à Bush et à ses politiques meurtrières.


L’Islam, bien que relativement nouvel arrivé dans le fondamentalisme moderne, a mis les bouchées doubles afin de rattraper le temps perdu, en prenant sa revanche.

La première manifestation de l’islam régressif dans la péninsule arabique, le mouvement wahhabite, fut défait à plate couture par le pasha modernisateur de l’Egypte, Muhammad Ali, en 1818, et il était resté depuis lors très circonscrit, jusqu’à ce qu’il fut tiré de sa retraite et revitalisé par son partenariat, tout d’abord avec les Britanniques, afin de chasser les Ottomans, puis avec les Américains, afin d’exploiter le pétrole.

En 1969, j’ai suivi un cour d’initiation à l’histoire de l’Orient arabe à l’Université américaine de Beyrouth, où le prof musulman rejetait l’école juridique musulmane du hanbalisme avec dédain, comparant ses adeptes aux puritains américains, intolérants et intolérables, et annonçait avec une satisfaction non dissimulée qu’au moins, leur influence avait été confinée à la Péninsule arabe.

Regardez, aujourd’hui, trente-cinq ans après, ce que les wahhabites et leurs parrains ont fait !


Alors : comment le monothéisme est-il devenu un instrument de politique publique, et ô combien efficace ?

Comment le distinguo entre église/synagogue/mosquée et Etat s’est-il brouillé ?

A mon avis, la balle la plus mortelle placée entre les deux yeux du laïcisme moderne fut la déclaration Balfour, promulguée tout juste 87 ans, jour pour jour, avant ces élections (présidentielles américaines).

La signification de cette déclaration est masquée par les historiens depuis bien longtemps, soit délibérément, soit de manière subconsciente, car ils ont tendance à la considérer comme une note de bas de page de l’histoire, intéressante, mais accessoire.

Toutefois, l’importance de cette déclaration, qui détermine les temps ensanglantés que nous sommes en train de vivre, ne saurait être sous-estimée.


Un ouvrage très peu connu, en arabe, écrit en 1970 par I. N. Saad, formula l’hypothèse que la raison première de la déclaration Balfour n’était pas la nécessité de gagner le soutien russo-européo-juif aux efforts de guerre des Alliés, comme on l’affirme généralement.

Il s’agissait bien, plutôt, d’une tentative soigneusement étudiée de la classe dirigeante britannique qui, ayant observé que de très nombreux partisans et dirigeants de la révolution d’Octobre étaient juifs, cherchèrent à saper le bolchevisme en débauchant les juifs partisans de la dangereuse (à ses yeux) idéologie communiste, au moyen d’une mixture grisante de religion, de nationalisme à fondement racial, de spéculation immobilière dans une région au climat agréable et d’une forte chance d’envoyer paître la population indigène.
La déclaration Balfour a été rendue publique le 2 novembre 1917.
Au lendemain de la révolution d’Octobre en Russie. Hasard ?


Lord Balfour, un dandy aristocratique et excentrique, se plaisait à son surnom de "Miss Nancy", qui lui venait de la manie qu’il avait de prendre sa propre température, durant les interminables séances du Parlement britannique.
Mais, à l’époque de la splendeur de l’Empire, cette excentricité typiquement british allait bien souvent de paire avec un certaine tendance à la pingrerie.

L’autre sobriquet d’Arthur, "Balfour le Boucher", en l’honneur de son zèle à mettre en application avec une brutalité extrême la loi répressive anti-irlandaise "Irish Crimes Act", est sans doute celui de ses deux surnoms qui en dit le plus long sur sa personnalité.

Confronté à la Menace des Rouges, le Lord Sanguinaire pigea intuitivement l’efficacité imbattable qu’a le monothéisme lorsqu’il s’agit de régenter le brave monde et de dicter les événements.

En rédigeant son infâme déclaration, Miss Nancy ne savait pas encore qu’il (elle ?) aurait un succès dépassant ses rêves les plus fous.

Les répercussions de la déclaration Balfour ont raisonné tout au long du vingtième siècle, laissant derrière elles une longue traînée de sang et de misère, grossissant telles des boules de neige en un fanatisme incontrôlable, dans tous les camps, qui culmina dans les événements tragiquement spectaculaires du 11 septembre 2001 et au-delà.

Le concept directeur de la déclaration Balfour, à savoir : la mobilisation active du monothéisme dans le combat contre le socialisme, devint de plus en plus claire et épurée tandis qu’on avançait dans le siècle et que ses applications insidieuses se muaient en une force maligne qui n’a apporté à l’humanité rien d’autre que la haine, l’injustice et la destruction.


Les exemples du concept mis en pratique sont légion.

Meir Kahane a réussi à incuber le concept judéo-taliban dès les années 1960, et le Gush Emunim a pris le relais, manifestant le fondamentalisme juif militant en gestation dans la promesse de Balfour le Sanguinaire.

Les pancartes "Sauvez les juifs soviétiques" poussèrent comme des champignons sur les pelouses des synagogues américaines, tout au long des années 1980, en une harmonie affichée avec le projet états-unien de saper l’Empire du Mal : on a assisté là à une contribution religieuse efficace à l’effort de guerre froide.

De même, la chrétienté a apporté ses services de mercenaire à la croisade anticommuniste, dès les lendemains de la Seconde guerre mondiale.

Depuis les serments d’allégeance, en passant par les protestations contre l’avortement, jusqu’à l’élection inopinée d’un pape polak et l’apparition quasi miraculeuse de Solidarnosc, tout cela contribua puissamment à affaiblir l’emprise et la séduction du socialisme.


La plus récente des applications du principe de Balfour est l’axe diabolique américano-wahhabite, parrainé par un Brzezinski impénitent et paradant, qui créa les moujahidin et rendit possible leur campagne antisocialiste en Asie centrale et ailleurs, avec les résultats que nous connaissons.

En flattant avec beaucoup de sincérité les Etats-Unis, Israël a généré un produit dérivé, pâle imitation, en renforçant le Hamas à l’encontre de l’OLP laïque.

La chute du communisme accéléra l’ensemble du processus, tandis que la campagne monothéiste américaine se poursuivait tous azimuts, à l’intérieur des Etats-Unis : dérision de l’ "humanisme séculier" dans tous les médias ; promotion de l’enseignement privé payant, des prières à l’école et des initiatives à fondement confessionnel, harassement et assassinats de médecins pratiquant des avortements, président en exercice reconnaissant publiquement (sans pratiquement aucun murmure de protestation) qu’il consulte et reçoit des instruction d’un Père qui est au cieux.

La liste est interminable, et la tendance est évidente : le monothéisme a été un outil spectaculairement efficace, pour combattre le spectre qui hanta jadis l’Europe.


L’incapacité des progressistes à faire face et à repérer la composante politique du fondamentalisme religieux défie souvent l’entendement.

Un article récemment publié par CounterPunch en est un exemple significatif, entre mille. Dans un papier "de réflexion", publié le 20 septembre dernier, Uri Avnery incrimine la "mutation" extrémiste du judaïsme carrément à son "rapport avec la terre [de Palestine], avec le sol".

Cet apologue effronté tente d’absoudre tant le peuple que la religion (juifs) de toute faute et, en lieu et place, fait retomber le blâme sur le territoire, que dis-je, le sol même, de la Palestine !

Antropométamorphosant bizarrement un morceau de territoire, Avnery voudrait que ses lecteurs croient qu’on ne sait quelle sorte de vapeurs mystiques (sont-elles cancérigènes ?) émaneraient de la terre palestinienne, qui rendraient des gens normaux complètement dingos et corroderaient la belle et bonne religion.

Le professeur Michael Neumann a quant à lui adopter une approche différente sur cette question, en proposant l’opinion "scolastique" selon laquelle le fondamentalisme serait un symptôme, une conséquence, et non un facteur causal.

Ces avis formulés par des penseurs en temps ordinaire intelligents et progressistes, si on ne les réfutait pas, auraient pour effet de détourner l’examen critique loin du rôle actif joué par le monothéisme, outil utilisé par des gouvernement oppressifs afin de pérenniser et d’intensifier leur emprise.

Tant que les progressistes, tant athées que croyants, ne seront pas capables de regarder en face la capacité du monothéisme et de ses adeptes à jouer le rôle de premier flic émotionnel imposant le statu quo impérial contre les mouvements pour la justice sociale et la laïcité, qui luttent afin d’arracher la religion à son rôle d’agent politique, on déplorera toujours plus de morts et de destructions.


Tout en appelant au débat au sujet du rôle régressif du monothéisme, je propose ici que le coup le plus rude qui puisse être asséné contre la marée montante du fondamentalisme monothéisme qui nous menace tous aujourd’hui consiste à soutenir audacieusement et sans réticence la création d’un unique Etat démocratique et laïque en Israël / Palestine.

Le Parti Vert [Green Party] des Etats-Unis a déjà fait de cette option un des points de sa plate-forme programmatique, mais sous une forme timide et extrêmement circonstanciée.

Rejeter le racisme et l’exclusivisme religieux inhérents à une entité politique basée sur des critères de nature génétique et religieuse serait de nature à donner un splendide coup d’envoi à une action progressiste visant à faire reculer l’agression déjà commencée depuis longtemps contre la sécularité.

Je prétends qu’en faisant ce pas libérateur en avant, nous libérerions les progressistes partout dans le monde, mais en particulier aux Etats-Unis, où ils sont entravés dans toutes leurs initiatives militantes par leur incapacité à traiter cette question de manière appropriée, comme Jeffrey Blankfort l’a bien montré.


Très franchement, la notion d’un Etat laïque et démocratique en Palestine / Israël, et partout ailleurs au Moyen-Orient, fait perdre à la classe dirigeante israélienne et à ses co-conspirateurs américains leur froc, de terreur.

Pour ne pas mentionner leurs alliés fidèles bien que silencieux, de la monarchie saoudienne.
Rares sont les progressistes américains à comprendre le fait pourtant déterminant que l’Arabie saoudite et Israël sont les deux piliers théocratiques indispensables à la politique étrangère américaine au Moyen-Orient, depuis plus d’un demi-siècle.

Si l’un de ces deux piliers devenait laïc et démocratique, la mangeoire à laquelle tous les partenaires complices se sont gavés, durant toutes ces années, serait très rapidement condamnée.


Parvenue à ce point de ma péroraison, aucun doute que nombreux seront les lecteurs à fulminer et à postillonner : "Mais alors, cette folle, elle parle pas de ………… ?"
Et vous pouvez remplir le blanc avec un quelconque des groupes ou des individus religieux sincères qui ont lancé ou contribué d’une manière ou d’une autre au combat pour une cause progressiste, au nom de leur foi.

Les exemples de tels groupes et de tels individus sont légion, et leurs efforts sont sans aucun doute tout à fait louables. Mais ce n’est pas ça, le problème.

Ce dont il s’agit, c’est de l’importance cruciale qu’il y a à comprendre et à critiquer les façons dont le monothéisme joue le rôle de facilitateur et de catalyseur de politiques réactionnaires, tant historiquement qu’à notre époque.

Tous les efforts que des monothéistes de bonne volonté entreprendront afin de travailler à des fins progressistes (ce qui est leur droit, et ce qui est toujours bienvenu) ne représenteront jamais qu’une goutte dans l’océan des réparations à apporter aux dégâts causés, au fil des siècles, par le monothéisme galopant. Le lien étroit entre théologie et politique publique peut être décisivement coupé. Il le faut.

Les progressistes, où qu’ils soient, doivent répliquer aux force d’obscurantisme qui ont pris le dessus sur nous, progressivement, mais inexorablement.

Pour cela, et afin d’être efficaces, ils doivent comprendre et admettre le rôle joué par le monothéisme dans ce processus mortel.

Après quoi, ils doivent faire face à, et publier sans se sentir obligés à se confondre en excuses l’amère vérité qui est que le sionisme a toujours été un moteur constant de l’ensemble de ce processus sordide, depuis son origine.

Dénier cette réalité revient à s’en rendre complice. Il est grand temps d’en appeler ouvertement au désengagement de la religion de la politique publique, de déconnecter la religion de l’Etat. Il est grand temps de prier l’éléphant de sortir du salon et de le conduire dans le jardin de derrière.

Que dis-je ? Dans le pré d’à côté, qu’il puisse y brouter l’herbe fraîche, dans la tranquillité et la quiétude.


Nous devons nous attacher à repousser l’assaut contre la laïcité. La première chose à faire, toutes affaires cessantes, pour nous, les progressistes, partout dans le monde, en ce jour anniversaire de la déclaration Balfour, c’est d’élever une plaidoirie vigoureuse et sans ambiguïté en vue de défendre le droit au retour des Palestiniens et de demander la création d’un Etat unique, laïque et démocratique en Israël / Palestine.

C’est en Palestine que le processus funeste a commencé, en 1917.

C’est en Palestine que nous devons y mettre fin.

Source : www.counterpunch.com/

Traduction : Marcel Charbonnier

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Palestine

Même sujet

Histoire

Même date

11 novembre 2004